Taysîr Al-Karîm Ar-Rahmân - As-Sa'dî

" Ô vous qui avez cru ! Lorsque vous contractez une dette à terme, consignez-la par écrit et qu'un scribe requis par vous en enregistre les clauses avec fidélité. Un scribe n'a pas le droit de se dérober à cette obligation, mais il doit s'en acquitter comme Allah le lui a enseigné. Qu'il note donc ce que lui dicte le débiteur qui doit avoir présent à l'esprit la crainte du Seigneur et ne doit rien dissimuler de la dette. Mais si le débiteur est frappé d'incapacité morale ou physique, ou qu'il est incapable de dicter lui-même, c'est à son représentant légal de stipuler honnêtement pour lui. A cet effet, choisissez deux témoins parmi vous de sexe masculin ou, à défaut, un homme et deux femmes parmi les personnes présentant les garanties requises d'honorabilité, de sorte que si l'une oublie un détail, l'autre sera là pour le lui rappeler. Les témoins requis ne doivent pas refuser leur témoignage. N'omettez pas de mettre par écrit tout acte de prêt, quel qu'en soit le montant, et d'en préciser l'échéance. Cette façon de procéder est plus équitable auprès d'Allah, car non seulement elle confère plus d'autorité au témoignage, mais aussi elle écarte de lui toute espèce de doute. A moins qu'il s'agisse d'une simple opération commerciale à vue, que vous réglez sur le champ, et auquel cas vous pouvez vous dispenser de la consigner par écrit. A part ce cas précis, faites toujours appel à des témoins pour constater vos transactions, mais toute contrainte ou violence qui serait exercée sur le scribe ou le témoin, constituerait un acte immoral de votre part. Craignez donc Allah et Il vous instruira, car Sa science n'a point de limite ".

(Sourate Al-Baqara verset 282)

Le cheikh Abd Ar-Rahman As-Sa'dî (qu'Allah lui fasse miséricorde) dit dans l'explication du verset :

Le verset de la Dette [Ayah Ad-Dayn] c'est le verset le plus long dans le Coran et il contient des règles sublimes et grandioses dont résultent de nombreux avantages et intérêts.

• Le premier est que toutes les formes de dettes sont permises, car le Très Haut a parlé de la contraction de dettes entre les croyants, d'une façon confirmant cela, en mentionnant ses règles, ce qui prouve sa permission.

• Le deuxième et le troisième est qu'il est indispensable que la dette ait un délai et que ce délai soit déterminé et connu, car il n'est pas permis qu'elle soit instantanée ou dans un délai inconnu.

• Le quatrième est qu'il faut mettre par écrit toutes les dettes contractées, que ce soit par obligation ou par désir, en raison de la nécessité qu'il y a à les transcrire, car dans le cas contraire il y a le risque de voir des erreurs, de l'oubli, des litiges et des disputes survenir entre les partenaires.

• Le cinquième est l'ordre donné au scribe d'écrire.

• Le sixième est que ce dernier doit être intègre dans sa personne afin que ses écrit soient pris en considération, car on ne prend jamais en considération les propos et les écrits d'un pervers.

• Le septième est qu'il faut qu'il soit juste avec les deux partenaires, sans pencher vers l'un d'eux en raison d'un lien de parenté, d'amitié ou autre.

• Le huitième est que le scribe doit avoir des connaissances dans l'écriture des contrats et de tout ce qui s'impose à chacun d'eux, de même que tout ce qui rend les documents authentiques, car c'est la seule voie juste. Ceci est pris de Sa parole : " et qu'un scribe requis par vous en enregistre les clauses avec fidélité ".

• Le neuvième est que lorsqu'on trouve un document avec l'écriture du scribe connu pour sa justice, on doit le respecter, même si ce scribe et les témoins sont déjà morts.

• Le dixième est Sa parole : " Un scribe n'a pas le droit de se dérober à cette obligation ". C'est à dire celui à qui Allah a fait le don de l'écriture ne doit pas refuser d'écrire un contrat entre deux partenaires. En effet, de même qu'Allah a été bienfaisant envers lui il doit être bienfaisant avec les serviteurs d'Allah qui ont besoin de son talent et ne pas leur refuser ce service.