Le Dogme du Monothéisme - Al Fawzân

• L'ÉGAREMENT (Al-Dalâl)

Le mot Al-Dalâl (l'égarement) signifie la déviation du droit chemin. C'est le contraire du mot Al-Hidâya (la guidance). Allah ﷻ dit :

" Quiconque prend le droit chemin ne le prend que pour lui-même ; et quiconque s'égare, ne s'égare qu'à son propre détriment ".

(Coran 17:15)

De plus, le terme égarement s'applique à plusieurs sens :

1. Le terme désigne parfois la mécréance. Allah ﷻ dit : " Quiconque mécroit en Allah, Ses Anges, Ses Livres, Ses Messagers et au Jour Dernier, s'égare très loin dans l'égarement ". (Coran 4:136)
2. Il s'applique aussi à l'association à Allah. Allah ﷻ dit : " Quiconque donne quelque associé à Allah l'égare très loin dans l'égarement ". (Coran 4:116)
3. Parfois, il désigne la transgression qui est moins grave que la mécréance. D'où l'expression : les groupes égarés (Al-Firaq Al-Dâlla) qui sont les groupes qui ont dévié du droit chemin.
4. Il s'applique également à l'erreur. D'où la parole de Mûsâ (que la paix soit sur lui) : " Je l'ai fait alors que j'étais encore du nombre des égarés ". (Coran 26:20)
5. Il désigne parfois l'oubli. Allah ﷻ dit : " En sorte que si l'une d'elles s'égare, l'autre puisse lui rappeler ". (Coran 2:282)
6. Ce terme s'emploie aussi pour exprimer la perte et la disparition d'un objet, d'où l'expression arabe : Dâllatu Al-Ibil qui signifie un dromadaire égaré.

(Al-MufradâtAl-Râghib p.297-298)

• L'APOSTASIE (Al-Ridda)
  

Le mot Al-Riddasignifie en arabe le retour. Allah ﷻ dit : " Et ne revenez point sur vos pas en refusant de combattre ". (Coran 5:21)

Dans la terminologie juridique islamique, ce mot signifie la mécréance après l'Islam. Allah ﷻ dit : " Et ceux parmi vous qui adjureront leur religion et mourront infidèles, vaines seront pour eux leurs actions dans la vie immédiate et la vie future. Voilà les gens du Feu: ils y demeureront éternellement ". (Coran 2:217)

• SES CATÉROGIES

L'apostasie se concrétise lorsque l'on commet l'un des sacrilèges qui annulent l'appartenance à l'Islam.

Ces sacrilèges sont nombreux et son de quatre sortes :

1. L'apostasie verbale : Telle qu'insulter Allah ﷻ ou Son Prophète ﷺ ou Ses Anges ou l'un de Ses Messagers. C'est également le fait de prétendre connaître l'invisible ou prétendre la prophétie ou croire celui qui la prétend. C'est aussi le fait d'invoquer autre qu'Allah ﷻ ou lui demande l'aide pour une affaire que nul ne peut exécuter sinon Allah ﷻ. Aussi, le fait de demander protection à quelqu'un contre un mal qu'il est incapable de repousser.
   
2. L'apostasie par les actes : Tels que se prosterner pour une idole, un arbre, une pierre ou les tombeaux et immoler pour eux, mettre le Coran dans des endroits impurs, pratiquer la sorcellerie, l'apprendre ou l'enseigner, ne pas juger d'après ce qu'Allah a révélé en croyant que ceci est permis.
3. L'apostasie par la croyance : Telle que croire à l'existence d'un associé à Allah ﷻ ou penser que la fornication, l'alcool ou l'usure sont licites, que le pain est interdit, que la prière n'est pas obligatoire et autres parmi les choses sur lesquelles les savants sont unanimes quant à leur permission, interdiction ou obligation et que la personne n'est pas censé ignorer.
4. L'apostasie par le doute : C'est le fait de douter de ce qui est cité ci-dessus, comme celui qui doute de l'interdiction de donner quelque associé à Allah ﷻ, de la fornication ou de l'alcool. C'est également le fait de douter de la permission de manger du pain ou du message du Prophète ﷺ ou des autres Prophètes ou de sa crédibilité ou encore de la religion islamique ou sa validité à notre époque.

• LES JUGEMENTS QUI DÉCOULENT DE L'APOSTASIE APRÈS QU'ELLE SOIT CONFIRMÉE SONT :

1. Accorder à l'apostat un délai pour se repentir. Si endéans trois jours il se repent et revient à l'Islam, on devra accepter son repentir et le libérer.
2. La suppression du droit d'héritage entre lui et ses proches parents, de sorte qu'il n'hérite rien d'eux et eux n'héritent rien de lui.
3. S'il meurt il n'est pas lavé, la prière funéraire ne lui est pas consacrée et il n'est pas enterré dans les cimetières des Musulmans, mais plutôt dans ceux des non-musulmans ou tout autre lieu.

Source : Le Dogme du Monothéisme p.148-157 - Cheikh Al-Fawzân