Affichage des articles dont le libellé est Poste maritime. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Poste maritime. Afficher tous les articles

vendredi 8 septembre 2023

En toute franchise, mais dans une certaine limite!

 En novembre 1902, le Corps Expéditionnaire, envoyé en Chine lors de la Guerre des Boxers, est dissous et remplacé par une Brigade d'occupation. Celle -ci continue à bénéficier de la franchise postale pour les lettres simples, étendue dans les faits aux cartes postales, jusqu'au 30 juin 1903.

C'est dans ce cadre qu'un militaire du demi-escadron de Chasseurs d'Afrique écrit la carte suivante, à Tientsin, le 17 février 1903:


Il s'agit d'une carte postale montrant une fontaine publique à Saïgon, en Cochinchine.

Dans sa carte, il écrit:

"Je ne veux pas que le courrier anglais parte sans emporter quelques lignes pour vous (...) Le prochain courrier français de la semaine vous apportera une longue lettre plus détaillée (...) Le Pei-Ho est entièrement dégelé; on annonce que la passe va être libre aux navires."

On voit qu'il était qu'il était bien au fait du fonctionnement de la Poste: si le fleuve n'était pas dégelé, le courrier aurait dû emprunter la voie de terre, très aléatoire. Mais il savait surtout que sa carte  voyagerait, grâce aux accords passés entre la France et la Grande-Bretagne, sur le Bengalpaquebot anglais de la P&O: en effet, il faut 4 ou 5 jours en steamer pour aller de Tientsin à Shang-Hai d'où le Bengal ne partira que le 24 février mais il aurait fallu une semaine de plus pour rallier Saïgon où le courrier serait arrivé trop tard pour être remis au paquebot français, l'Océanien, avant le 27 février, date de son départ.




La carte est donc remise au bureau de poste civil de TIENTSIN (le bureau militaire a fermé en mai 1902); elle porte la marque administrative de l'unité justifiant la franchise militaire.
Elle arrive à CANNES le 28 mars 1903, d'où elle est réexpédiée vers NICE où elle ne trouve toujours pas ses destinataires qui ont la bougeotte à défaut d'être de vrais galopins! (J'ai honte...)
Monsieur Largemin devra avoir la main large (... vraiment honte!) car en plus de donner l'adresse définitive, à SAVONE en ITALIE, il devra débourser 10 centimes car la franchise militaire a ses limites, à savoir le territoire national! D'où l'affranchissement au moyen d'un timbre-poste  au type Mouchon pour une réexpédition vers l'étranger.

Un très grand merci à Jean-Luc (Candarin) sans qui cette présentation n'aurait pas été possible.




jeudi 6 avril 2023

Oblitération bleue sans bloc-dateur du convoyeur CALVI À PONTE-LECCIA

 Cette oblitération est surprenante:


Normalement, c'est un timbre à date apposé en noir.

Essayons de décrypter ce qui peut l'être:

Au vu du timbre, on est certainement entre août 1926 et fin 1927; la carte est écrite à ILE-ROUSSE un mercredi matin par une personne qui vient d'arriver par bateau ("La traversée s'est très bien passée sans mal de mer") et qui va prendre le train pour CORTE ("Je vais prendre le train dans une heure pour Corte."*).

La traversée s'est faite grâce aux services alternatifs par quinzaine de la Cie Fraissinet sur la ligne MARSEILLE > TOULON > BALAGNE > NICE et RETOUR:


Le bateau, en provenance de Nice, est donc arrivé  à ILE-ROUSSE à 6:44 (Si c'est pas précis, ça!)

Notre voyageur arrive à la gare et confie sa carte au convoyeur du train arrivant de CALVI qu'il compte prendre pour se rendre à CORTE... sauf que si l'idée est bonne le concernant, elle l'est moins pour son courrier à destination du Continent! 

Alors pourquoi ce curieux timbrage en bleu sans bloc-dateur?

À partir d'ici, on peut seulement supputer:

Le convoyeur s'est-il aperçu avant le départ que la carte n'avait pas intérêt à partir vers PONTE-LECCIA? Il aura timbré à la hâte avec ce qu'il avait sous la main et laissé la carte avec le courrier qui arrêtait là son parcours ferroviaire?

La carte aura-t-elle pu partir avec le bateau qui a transporté son expéditeur: soit depuis ILE-ROUSSE (départ à midi) soit depuis CALVI (départ à 19 heures) après avoir pris le train dans le sens ILE-ROUSSE > CALVI ?

Mystère.


* Sherlock Homes a du souci à se faire!

dimanche 15 janvier 2023

Carte mise à la boîte mobile du paquebot-yacht ILE DE BEAUTÉ, été 1939

 On trouve assez facilement des cartes ou des lettres mises à la boîte mobile des vapeurs reliant la Corse au Continent, tout au long des années 20 et 30. Ce sont essentiellement des cartes postales, soit de Corse avec timbre oblitéré à Marseille, Nice ou Toulon, soit du Continent avec timbre oblitéré d'un port corse. La difficulté est de les distinguer par exemple d'une carte transportée par un touriste rentrant chez lui, ayant écrit avant de quitter l'île mais n'ayant finalement posté son envoi qu'une fois débarqué.

J'ai déjà montré plusieurs exemples.

Aujourd'hui, je vous présente ma pièce la plus tardive, un mois avant le début de la Seconde Guerre mondiale:




Il s'agit d'une carte postale de Calvi, avec timbre au type MERCURE oblitéré à Nice le 3 août 1939.

Il faut maintenant trouver des éléments confirmant la mise à la boîte du vapeur:


Les horaires des Services Maritimes Postaux pour l'été 1938 montrent que le paquebot-yacht Ile de Beauté reliait Ile-Rousse à Nice le jeudi, avec un départ à 12h et une arrivée à 18h30:



L'édition de 1939 du Guide Bleu HACHETTE "La Corse" permet de dire qu'il en était de même en 1939:


Le 3 août était bien un jeudi et le traitement à 23h30 par la Recette Principale de Nice est compatible avec une arrivée au port à 18h30.

Reste la possibilité que l'expéditeur ait lui-même fait cette traversée et qu'il ait posté sa carte dans une boîte de Nice après avoir débarqué.
Je pense que le texte qu'il a écrit permet de l'écarter:

"Tout c'est (sic) très bien passé. J'ai retrouvé les amis, ici la vie est épatante, sauf les coups de soleil, en somme y a de la joie."

C'est peut-être subjectif mais je crois qu'on peut dire que Toinet vient d'arriver en Corse!


Un mois plus tard, jour pour jour, la France entre en guerre contre l'Allemagne. Les liaisons maritimes seront nettement moins régulières. 

"Le 18 janvier 1943 l’île de Beauté est saisi par les Allemands à Marseille en application des accords Laval-Kaufmann et est transformé en navire de détection aérienne (Nachtjagdleitschiff), et rebaptisé Kreta en août. En 1939 l’Île de Beauté devait être réquisitionné et devenir le patrouilleur auxiliaire P9, toutefois il ne semble pas que la réquisition ait été effective." 

(Contribution de Niala sur le forum de la Marine)


L'utilisation de ces boîtes mobiles semble disparaître avec la guerre.

mardi 17 août 2021

PARIS SAINT-LAZARE PAQUEBOTS: rien d'exceptionnel!

 On connaît désormais assez bien le fonctionnement du bureau spécial de la gare Saint-Lazare qui permettait au courrier pour les Etats-Unis d'Amérique de bénéficier du transport par les trains Pullman en correspondance avec les paquebots en partance pour New-York. Le courrier pouvait être déposé in extremis et être quand même pris en compte grâce à une levée exceptionnelle juste avant le départ des trains!

Ces lettres sont très faciles à reconnaître puisque l'oblitération est presque systématiquement effectuée au moyen d'une machine KRAG spécifique:

   * PARIS-St LAZARE * PAQUEBOTS (connue de 1930 à 1939)


Mais ce service avait un coût, celui de la levée exceptionnelle, soit une surtaxe de 25 centimes en sus de l'affranchissement normal.


Voici cependant une lettre de Paris pour les Etats-Unis, affranchie à 2F25, tarif pour une lettre simple UPU entre le 1er décembre 1938 et le 31 décembre 1939:


Ce timbre-poste a été émis le 24 avril 1939 (3 724 000 exemplaires) pour 

le Centenaire de la photographie (retrait le 5 octobre 1939).


L'oblitération est bien celle propre à ce service particulier mais la surtaxe de 25c est absente!

On observe l'indication de routage "NORMANDIE" et la levée de 9h40 le 10 mai 1939


Voici les horaires de l'époque:



On voit que la levée a été faite 8 minutes avant le départ du train Pullman!


Photo montrant le quai avant le départ d'un train en correspondance avec le paquebot Normandie

provenant du site www.paquebot-normandie.net : le site entièrement dédié au S/S NORMANDIE 



Si vous connaissez des lettres similaires (avec cette oblitération mais sans surtaxe de levée exceptionnelle), n'hésitez pas à les montrer ;-)


Cette petite présentation a été possible grâce aux renseignements gentiment communiqués par Doudadbc92Blackbowmore et Mare Nostrum (PARIS SAINT-LAZARE PAQUEBOTS... Rien d'exceptionnel! (forumgratuit.org)) que je remercie très sincèrement ici.

Pour tout savoir sur la question, l'incontournable page concoctée par Doudad sur son remarquable site:

                                                       StLazare (pagesperso-orange.fr)

mercredi 21 avril 2021

Bouchon sur la ligne postale d'Indochine.

 Les MESSAGERIES MARITIMES géraient deux lignes vers l'Indochine.

La plus connue est la ligne de Marseille à Yokohama, avec contrôleurs postaux et timbres à date spécifiques.

La seconde est beaucoup plus discrète car dépourvue de bureaux flottants:

 la ligne postale d'Indochine est créée par une convention du 29 décembre 1920 prévoyant un service contractuel et subventionné de Marseille à Haïphong tous les 28 jours; les départs sont impératifs, sauf cas de force majeure ou de dispense exceptionnelle de l'Etat. 

Parmi les paquebots de cette ligne, le CHANTILLY assura 27 voyages de 1924 à 1939.

Voici une carte postale postée lors de l'un d'eux:



Carte écrite en mer, le 17 décembre 1927, à bord du Chantilly, parti de Marseille 
le 7 décembre et qui arrivera à Haïphong le 22 janvier 1928.
La carte est confiée à la poste à l'escale de Djibouti où le timbre-poste est oblitéré de la marque artisanale dite "bouchon" caractéristique de ce bureau 
de la Côte française des Somalis.
Arrivée à l'agence postale de Frasseto, en Corse, le 31 décembre.



Source: "La poste maritime française", tome V, Raymond Salles.

samedi 30 septembre 2017

Mandarin et prestidigitation.

Comment une lettre du Corps expéditionnaire de Chine embarquée à Shanghai sur l'INDUS pourra-t-elle arriver à Perpignan le 25 février 1901, alors que ce même paquebot n'atteindra Marseille que le 2 mars?



C'est à proprement parler un tour de passe-passe qui a permis cette prouesse... ou plus exactement un transbordement à l'escale de Colombo, le 10 février, sur le POLYNESIEN allant de Nouvelle-Calédonie vers Marseille où il arrivera le 24 février!

jeudi 24 août 2017

Ovale BM, boîte mobile maritime à HAIPHONG, TONKIN , en 1913.

Le Gouvernement de la Cochinchine a décidé en décembre 1880 de confier aux Messageries Maritimes l'exploitation du service colonial de SAIGON à HAIPHONG

Cette ligne a été dotée de bureaux flottants de 1890 à 1906 environ, avec timbres à date spécifiques (LIGNE DE SAIGON à HAIPHONG, HAIPHONG à SAIGON/*PAQ.FR* et PAQ/SAIGON à HAIPHONG).

Aux escales, on pouvait trouver le timbre à date ordinaire du bureau associé à une griffe PAQUEBOT:


Il semble d'ailleurs que les entrées maritimes sur cette ligne coloniale après 1906 se distinguent par la mention PAQUEBOT (dans un timbre à date spécifique à SAIGON jusque vers 1914 ou plus généralement par une griffe encadrée similaire à celle présentée ci-dessus).

J. Desrousseaux évoque un grand ovale BM utilisé à Tourane sur pli arrivés par mer; R. Salles ne parle pas de l'ovale BM sur cette ligne...

En voici pourtant un exemple:



Carte postale écrite à SAIGON le 9 mai 1913, affranchie à 10c 
(paire du 05/15c type Grasset, émis en novembre 1912), 
à destination de HANOI et mise à la boîte du vapeur.
Entrée dans le service postal le 13 mai à HAIPHONG: 
timbre à date oblitérant associé à l'ovale BM (Boîte Mobile). Arrivée à HANOI le jour-même.


Notons que le timbre ovale BM n'est plus utilisé en France à partir de janvier 1912 mais on continue à le voir aux Colonies.
(Vu en 1936 au Tonkin, selon J. Desrousseaux!)

samedi 21 janvier 2017

New-York à Bordeaux.

La ligne LE HAVRE à NEW-YORK est mythique... mais on ne sait pas forcément que pendant la Grande guerre, à partir d'avril 1915, BORDEAUX s'est substitué au HAVRE pour faciliter les transports de guerre dans ce dernier port.

Dans le sens du retour vers la France, nos timbres à date des bureaux flottants français n'apparaissent qu'en juin 1917, après la suppression des bureaux américains sur la ligne.

Carte postale écrite par un passager américain le jour de son arrivée à Bordeaux 
("We land this afternoon...") le 12 novembre 1917, sur le paquebot ESPAGNE (Brigade E).


La ligne BORDEAUX à NEW-YORK disparaît en janvier 1919,
 LE HAVRE reprenant la place qui était la sienne avant-guerre.

dimanche 14 février 2016

3 heures qui font toute la différence...

Voici une carte au premier abord des plus banales, mais qui mérite qu'on s'y intéresse de plus près:


Carte postale de Corse et oblitération de Toulon...

Il était à cette époque possible de déposer son courrier dans la boîte mobile des vapeurs en partance, mais, d'un autre côté, un voyageur pouvait très bien avoir acheté une carte en Corse et l'avoir postée seulement en arrivant sur le Continent.

C'est la Cie FRAISSINET qui assurait les services maritimes postaux entre Corse et Continent; voici les horaires d'été pour 1926:


Il y avait un départ de Nice le mardi à 21h30; arrivée à Ile-Rousse le mercredi à 6h44 après 9h14 de traversée de nuit. Le vapeur repartait à 12h00 pour Calvi où il arrivait à 12h57. Il en repartait à 19h00 et arrivait à Toulon le jeudi à 7h06 après 12h06 de traversée.

Notre carte est entrée dans le service postal à Toulon le jeudi à 9h00.
L'expéditeur écrit sa carte le mercredi:


"J'ai débarqué après 9 heures de traversée..."
 
 
La carte a donc bien été écrite et postée en Corse, puis mise à la boîte du vapeur.
 
On remarquera l'affranchissement superfétatoire:
40c (tarif de la lettre simple) au lieu des 30c de la carte postale ordinaire. On peut supposer que l'expéditeur tenait à ce que son courrier parte avec le vapeur et qu'il n'avait que ce timbre à disposition...

mercredi 9 octobre 2013

Une boîte mobile peut-elle en cacher une autre?

Voici un devant de lettre qui m'interpelle quelque part*:



Selon moi, la lettre est partie de l'intérieur de l'île le 11 mai 1877, postée dans une boîte mobile de courrier d'entreprise levée par le bureau de PONTE-LECCIA, qui appose son timbre à date et, vraisemblablement, son timbre ovale BM... mais sans oblitérer les timbres-poste, sans doute pour gagner du temps en laissant au bureau terminus le soin de vérifier le poids: entre 15 et 30g selon le tarif du 1er janvier 1876, pour un affranchissement à 50c (l'inscription 25 dans l'angle supérieur gauche pourrait donc correspondre au poids de la lettre).
Calvi annule les timbres avec son timbre à date...

Premier élément curieux que je ne saurais expliquer:
l'inscription manuscrite 702 accompagnée de traits semblant encadrer l'affranchissement.
(On remarquera juste que 702 est le numéro du bureau de Calvi)

Second élément troublant:
le timbre à date BASTIA / BAT. A VAP. apposé au recto le lendemain qui laisse penser que la lettre a pu être mise à la boîte mobile du vapeur partant pour Marseille après traitement au bureau de Calvi, à découvert, au lieu d'être mise en dépêche!
Remarque: l'intitulé "Bastia" sur provenance de Calvi ne doit, quant à lui, pas nous surprendre; R. Salles a écrit à ce propos: "En ce qui concerne les provenances de Calvi et de l'Isle-Rousse, on constate qu'elles reçurent à Marseille tantôt l'entrée BASTIA, tantôt l'entrée AJACCIO; on doit donc en déduire que Marseille ne disposa pas de cachet d'entrée BAT. A VAP. afférents à ces deux provenances."
Etonnant, non?


* Vaine tentative pour paraître plus jeune :-(

vendredi 13 septembre 2013

TAXES SIMPLES... D'ARGENTINE!

Voici 2 lettres de BUENOS-AYRES, émanant du Consulat et de la Légation de France, qui ont bénéficié à l'arrivée de la TAXE SIMPLE selon la loi du 29 mars 1889:


Lettre transportée en France par valise diplomatique jusqu'au ministère des Affaires Etrangères dont le contreseing est apposé, pour justifier la taxe simple, avant traitement par PARIS-31.
 
(Tarif du 1/5/1878 au 15/4/1906: lettre simple à 15c.)
 
 
 

 
Lettre mise à la boîte du paquebot "Cordillère" (ou confiée à l'agent embarqué)!
Ce pli (fermé) ne porte de fait aucun contreseing justifiant une taxe simple et, à mon sens, il aurait dû être taxé au double de l'insuffisance...



On peut s'étonner par ailleurs, surtout pour la seconde pièce, que l'on ait appliqué le tarif intérieur à des courriers venant de l'étranger!

Jack BLANC, grand spécialiste des chiffres-taxe, m'avait expliqué il y a quelques années que:

"Les lettres émanant des ambassades ou consulats à l'étranger étaient taxées de différentes façons:
1- soit comme lettres UPU non affranchies, à 50c,
2- soit comme lettres UPU en taxe simple, à 25c,
3- soit comme lettres du régime intérieur non affr., à 30c,
4- soit comme lettres du régime intérieur en taxe simple, à 15c."

Les 2 pièces présentées sont donc dans le dernier cas de figure, a priori le plus intéressant pour le destinataire... Pas tout à fait! Il y a encore mieux, comme l'illustre l'exemple suivant:


Lettre provenant du Consulat de Florence, en Italie.
Transportée par valise diplomatique comme celle du Consulat de Buenos-Ayres, elle bénéficie carrément de la franchise postale! (Difficile de faire mieux!) En fait, l'enveloppe n'était pas fermée et son contenu justifiait vraisemblablement le droit à la franchise...


mercredi 27 juin 2012

Pas de paquebot en vue...

Les deux pièces suivantes ont un point commun:

Bien que le timbre à date oblitérant soit celui de MARSEILLE ST CHARLES / BCHES DU RHONE, elles n'ont pas été postées à Marseille!

Le timbre à date est utilisé en entrée maritime, à la place des cachets spécifiques MARSEILLE ST CHARLES / PAQUEBOT ou MARSEILLE-PAQUEBOT / BCHES DU RHONE.



Carte postale illustrée affranchie à 10c (tarif du 17 juillet 1922), mise à la boîte du vapeur partant de Bastia.
Timbrage à Marseille le 1er janvier 1923.



Lettre simple affranchie à 25c (tarif du 1er avril 1920), mise à la boîte du vapeur partant d'Alger.
Timbrage à Marseille le 8 octobre 1924.
On remarquera l'utilisation d'une machine DAGUIN (frappe dite "solo" ou "borgne")!



Ces plis sont plus discrets, moins recherchés... mais, à mon sens, tout aussi intéressants que ceux où la mention PAQUEBOT apparaît!


samedi 14 avril 2012

TAD "Marseille Ligne d'Ajaccio" monté sur machine Daguin.

La lettre suivante est toujours en vente sur Delcampe:

http://www.delcampe.fr/page/item/id,93394907,var,N-125-LETTRE-DAGUIN-MARSEILLE-LIGNE-DE-BASTIA-31-1902-RRR,language,F.html

... mais les 150 euros demandés semblent rédhibitoires!

Je viens par contre d'acquérir, sur le même site de vente, la carte suivante pour environ 5 euros (ce qui est nettement plus accessible):


Cela ne saute pas aux yeux (heureusement, sinon d'autres auraient pu aussi la voir!), mais là encore on a le même montage sur Daguin, avec quadruple frappe!



Ce timbre à date d'entrée maritime, bien connu en utilisation manuelle, semble assez exceptionnel monté sur une machine Daguin (en configuration dite "solo" ou "borgne").

Il en a été question ici:
http://jef.estel.pagesperso-orange.fr/daguin.html
et là:
http://collections.conceptbb.com/t4130-daguin-algerie

Les Daguin borgnes passent souvent inaperçus.
Je ne serais pas étonné, maintenant que celui-ci est connu, qu'on en trouve d'autres exemplaires...

lundi 12 mars 2012

PARIS EN FEU!... au Havre.

Voici une lettre de Paris pour les Etats-Unis, en 1939, affranchie au tarif en vigueur: 2F25 pour une lettre simple.



L'expéditeur veut que son courrier parte au plus vite. Il ajoute donc 25c (taxe de levée exceptionnelle) pour bénéficier d'un service particulier *: l' acheminement par train transatlantique, depuis un bureau spécial de la gare Saint-Lazare jusqu'à la gare maritime du Havre, en correspondance avec un paquebot en partance le jour-même...

Habituellement, ces plis portent une oblitération mécanique caractéristique:


et plus rarement le timbre à date manuel G78  (des bureaux annexes de gares) de la nomenclature de Cuny & Delwaulle:


Ces oblitérations étant toujours associées à une mention manuscrite se présentant ainsi:
S S [nom du paquebot] Le Havre [date].


Mais sur la lettre que je vous présente,  la mention S S Paris Le Havre 19 avril, portée par l'expéditeur, est  modifiée et devient S S Champlain Le Havre 20 avril; de plus, l'oblitération est faite au moyen du timbre à date manuel G225 de la nomenclature citée précédemment:





Pourquoi ces particularités?
Le FIGARO du mercredi 19 avril 1939 nous donne l'explication:




Le même quotidien confirme le lendemain que c'est bien le CHAMPLAIN qui remplacera le PARIS:



Le 19 au matin, Paris ayant été informée de l'incendie du Paris Saoul , les lettres ont certainement été mises de côté au centre de tri de la gare jusqu'à ce que l'on en sache plus, puis la mention a été modifiée pour le départ du lendemain.



* Pour en savoir plus sur ce service particulier, voici LE site de référence:
http://jef.estel.pagesperso-orange.fr/lazare.html

dimanche 29 janvier 2012

Boîte mobile maritime... et petit souci!

Voici une "jolie" carte en vente actuellement sur un célèbre site:

La carte a été postée  dans la boîte du vapeur reliant Bastia à Nice.

Mon premier réflexe a été de le vérifier:

Le 10 juin 1938 était un vendredi; c'est bien le jour de départ du Sampiero Corso, de la compagnie Fraissinet, pour Nice (départ à 21 h; arrivée le lendemain à 6 h).

C'est typiquement le genre de pièces que je collectionne, et les 6,50 euros demandés ne m'auraient sans doute pas rebuté... si je n'avais remarqué toute l'horreur de la chose!!!

Les 90c du timbre au type PAIX sont excessifs pour affranchir une telle carte comportant 5 mots de correspondance, puisque 30c suffisaient... mais le plus gênant est que ce timbre ne sera émis que quelques mois plus tard, en décembre 1938!!!

Le timbre a en fait été rajouté pour masquer l'arrachage du timbre d'origine. Redhibitoire!

dimanche 6 novembre 2011

Discrète entrée maritime à Marseille-Gare en 1936.



Le bloc dateur indique 9 h 30, le 30 IX 1936, ce qui correspond à un mercredi...
La carte a été écrite à AJACCIO.

Les informations suivantes sont extraites d'un almanach des Postes pour l'année 1937; elles sont donc certainement valables pour 1936:



Cette carte postale a donc été écrite à Ajaccio le mardi 29 septembre 1936 et mise à la boîte du vapeur pour Marseille avant son départ (16 h 30). Arrivée à Marseille le lendemain à 8 h 15. Oblitération à Marseille-Gare à 9 h 30. Au dos, empreinte de la machine International de Marseille-arrivée à 10 h 30.

Moins spectaculaire que les empreintes de Marseille-Gare avec flamme "PAQUEBOT" (ondulée ou rectangulaire), bien connues à la même époque, mais tout aussi intéressant! Avec cet avantage qu'on peut en trouver à petit prix... à condition d'ouvrir les yeux!

vendredi 15 avril 2011

"MARSEILLE/BAT. A VAP." à Ile-Rousse, première date connue.

Voici un specimen qui a toute sa place dans ma "chère" rubrique des vraimentpabokepersoninenveu:



C'est moche, mais c'est rare!

Il s'agit d'une lettre non affranchie, déposée à Marseille dans la boîte du vapeur en partance pour Ile-Rousse, en Corse (Un départ de Marseille était effectué sur Ile-Rousse, un dimanche sur deux, depuis le 1er janvier 1851).
 A l'arrivée est apposé le timbre à date d'entrée maritime MARSEILLE/BAT. A VAP. daté du 24 SEPT. 1851 (la date est confirmée dans la lettre, écrite la veille), associé au timbre de taxe 25 "double trait".

Cette combinaison est référencée par Raymond SALLES sous le numéro 436 et est affectée d'un indice 28 (1400 euros en 2009-2010) dans le "FRANCE Poste maritime" de POTHION (1984).

Cerise sur le gâteau, compensant, selon moi, la faible frappe du cachet:
 il s'agit, jusqu'à preuve du contraire, de la plus ancienne date connue d'utilisation de ce timbre à date en Corse!

dimanche 27 mars 2011

MAUVAISE BOITE MOBILE!

Voici une pièce qui a toute sa place dans la catégorie des "Pas-belles-que-personne-y-n'en-veut (sauf moi!)":

Carte postale d'Ajaccio pour Marseille, juin 1923.


Ce qui fait l'originalité de cette carte, c'est son expéditeur!

Ce Gaston Lagaffe a non seulement sur-affranchi son envoi destiné à Marseille (25c au lieu des 10c nécessaires et suffisants depuis le 14 juillet 1922), mais, en plus, il l'a déposé, pour qu'il parte plus vite, dans la boîte mobile d'un vapeur en partance, pour... la Tunisie!


Ainsi, et même si la qualité n'y est pas, nous avons, grâce à lui, une oblitération de BIZERTE, en entrée maritime, sur timbre-poste français, associée à l'ovale BM (boîte mobile), toujours utilisé en Tunisie (alors qu'il ne l'est plus en France depuis le 1/1/1912)...

mercredi 19 janvier 2011

Malle des Indes contre Messageries Maritimes.

Voici une lettre (affranchie au moyen d'une bande de trois 1F SAGE type I) illustrant bien la rapidité de la Malle des Indes sur son tronçon ferroviaire (jusqu'à Brindisi):




Partie de Paris, le 6 juillet 1883, elle va rattraper le Saghalien*, qui a quitté Marseille la veille!
C'est une mention manuscrite de l'expéditeur qui oriente cette lettre, du 12ème échelon (175 à 190g), vers la Malle des Indes:
Voie de Brindisi
pour rejoindre à Suez le steamer des Messageries parti de Marseille le 5 juillet 83.

Au dos, cachet Paris à Modane (7 juillet ) et Mauritius (28 juillet) prouvant que le pari a été réussi, car le Saghalien est arrivé à Port-Louis 23 jours après avoir quitté Marseille, c'est à dire le 28...




* Le Saghalien, paquebot de la ligne de Yokohama, a assuré quelques voyages, dont celui-ci, sur la ligne de Marseille à Nouméa via La Réunion et Maurice.