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vendredi 2 août 2024

Quand les Corses se tenaient informés...

 J'ai déjà indiqué la date de la suppression de la surtaxe aérienne pour le courrier entre la Corse et le Continent:  16 octobre 1941.

 Cette information m'avait été très gentiment communiquée par Laurent B. qui avait déniché cette note de service:


Je viens de tomber, dans La Dépêche Corse du 18 octobre 1941, sur la lettre que le Corse MORONI, Directeur du Cabinet du Ministre des Communications, a envoyée à son compatriote, le Comte PERALDI, Président de l'ESSITAC (Syndicat d'Initiative d'Ajaccio):



Lettre partie d'Ajaccio pour Clermont-Ferrand, par avion, le 20 novembre 1941.
Tarif du 1er décembre 1939: lettre de moins de 20g = 1F; pas de surtaxe.




lundi 8 juillet 2024

Réouverture de la ligne aérienne MARSEILLE-AJACCIO en septembre 1940

 Je cherchais depuis longtemps à savoir quand la liaison postale par avion avait repris entre Corse et continent après l'interruption ayant suivi l'Armistice. J'avais bien la date d'un vol d'essai le 28 août (par Givon) mais rien d'autre.

Je viens de trouver cette information dans L'Indépendant des Basses-Pyrénées du 12 septembre 1940:


Une semaine donc avant cette jolie carte:




dimanche 7 juillet 2024

Lettre recommandée par avion du 10 juillet 1940, de AIN-DRAHAM pour GENÈVE.

 La lettre présentée ci-après est moins anodine qu'il n'y paraît à première vue, tout simplement parce qu'elle date de juillet 1940, une période loin d'être évidente, à bien des égards.

L'armistice franco-allemand est signé le 22 juin 1940

Pour ce qui est des relations postales avec l'Afrique du Nord, les services aériens s'arrêtent le 25 juin pour ne reprendre que le 21 août avec la réouverture de la ligne via Alger:


Le Radical de Marseille du 21 août 1940.



Mais la voie maritime sera aussi à l'arrêt jusqu'à la mi-juillet!

En effet, si on lit le communiqué de Vichy du 16 juillet dans La Dépêche de Toulouse, les relations postales continuent à être assurées par la voie maritime au fur et à mesure des départs des paquebots:


Mais L'Œuvre du 19 juillet est plus explicite: 


L'interruption du trafic a donc été totale entre l'Armistice et la mi-juillet!


Cela incite à regarder avec plus d'intérêt cette lettre:


Lettre recommandée, PAR AVION, de AIN-DRAHAM 
pour GENÈVE, du 10 juillet 1940.

L'affranchissement se décompose ainsi: 

- Lettre pour l'étranger: 2F50

- Recommandation pour l'étranger: 2F50

- Surtaxe avion pour 10g par la ligne directe: 1F

Ce que je trouve étonnant, c'est que le préposé qui a enregistré la lettre, puisqu'elle est recommandée, n'a pas informé l'expéditeur que la surtaxe avion n'avait pas lieu d'être. Plus surprenant encore, il semble que les inscriptions à l'encre violette soient de sa main:

"Par avion jusqu'à Marseille" et "Suisse".


Le Patriote des Pyrénées du 18 juillet 1940 confirme que 

les correspondances par avion ne sont pas admises pour le moment.


Toujours est-il que notre lettre est bien arrivée à destination le 19 juillet:


soit le lendemain de la reprise des relations postales entre la France et la Suisse!


Le Temps (Paris), du 20 juillet 1940.

Plus exactement, comme l'explique cette note adressée à la Direction de l'Exploitation postale à Vichy et émanant  de la Section des communications postales de BerneMarseille gare (pour ce qui concerne notre lettre) pouvait confectionner des dépêches pour Genève 1 à partir du 17 juillet mais, dans l'autre sens, le service fonctionnait depuis une dizaine de jours déjà:



                                                                        (Archives de Berne)

En conclusion, l'arrivée à destination pour cette lettre n'était pas gagnée d'avance mais elle a finalement pu bénéficier du rétablissement des liaisons maritime et ferroviaire pour l'acheminer de Tunisie jusqu'en Suisse. Par contre, elle n'a très vraisemblablement  pas pris l'avion!

Un grand merci à Laurent B. 😁

jeudi 27 juin 2024

Loi du 22 mars 1924... un peu de patience!

 Très souvent, les tarifs postaux dans les colonies sont alignés sur ceux au départ de la Métropole mais on rencontre parfois des pièces qui ne respectent apparemment pas ce principe.

En voici un exemple:



Carte postale illustrée "dont la moitié du recto est réservée à la correspondance, l'autre moitié à l'adresse, et dont le verso est occupé par une illustration ou gravure à l'exclusion de toute annotation manuscrite", 

écrite le 23 mars 1924 et postée à TAMATAVE le 3 avril 1924, à destination de Puteaux.


Dans le sens inverse, une telle pièce aurait dû être affranchie à 15c depuis le 24 mars. On pourrait donc s'étonner et penser que cette carte aurait dû être taxée!

Que nenni! Et l'explication est fort simple:



L'arrêté promulguant la loi du 22 mars 1924 dans la colonie de Madagascar et Dépendances date seulement du 12 mai et il n'a été inséré dans le Journal Officiel de la Colonie que le 17 mai.

Ces retards d'application étaient fréquents et imposent la prudence dans la comparaison avec les tarifs bien connus des collectionneurs... au départ de la Métropole.



lundi 17 juin 2024

Surtaxe aérienne réduite pour Noël et le Nouvel An (suite)

 Dans mon précédent article, je montrais une carte postale illustrée de Madagascar avec cette surtaxe plutôt connue sur cartes spéciales éditées par Air France:

Blog-philatélie et marcophilie: Surtaxe aérienne réduite sur carte de vœux, (Madagascar, décembre 1937) (marcorse.blogspot.com)

Je terminais mon propos en évoquant la possibilité que quelqu'un trouve un jour une enveloppe ouverte au tarif des cartes de visite avec cette même surtaxe.

Dites-moi pas qu'c'est pas vrai... en quelques clics sur D*, je dénichais ceci:



Enveloppe ouverte au format carte de visite, par avion, du 23/12/1937, de PHUC-YEN pour Contrexéville.

L'affranchissement se décompose ainsi:
- carte de visite avec cinq mots de politesse: 3 cents
- surtaxe aérienne réduite (1/5ème de 30 cents): 6 cents.

Contrairement à celles circulant dans l'autre sens* (France > Indochine), les cartes de visite ne sont pas cette année-là au même tarif que les cartes postales:


Extrait du projet de budget général pour l'année 1937.




 


  Les journaux de l'époque précisent souvent que les cartes spécialement éditées par AIR FRANCE sont distribuées gratuitement dans les bureaux de poste

L'information d'Indochine du10 décembre 1938

Comme elles sont aussi plus reconnaissables pour les philatélistes, on comprend bien pourquoi  elles se trouvent beaucoup plus facilement!

Vous m'accorderez que celle-ci est plus discrète:



Hanoi-RP / Tonkin, 24 décembre 1937, pour Bordeaux,
affranchie à 8 cents: 2 cents (CP5) + 6 cents (surtaxe avion réduite).


* Les CP5 et les CV5 sont à 40c (tarif du 12 juillet 1937), soit 90c avec la surtaxe réduite.

dimanche 9 juin 2024

Surtaxe aérienne réduite sur carte de vœux, (Madagascar, décembre 1937)

 Reprenant une idée de 1928 de la Compagnie Générale Aéropostale (cartes de propagande avec surtaxe aérienne réduite pour les fêtes de fin d'année, au départ d'Amérique du Sud), et sans doute pour rivaliser avec le Reich qui décide  d'appliquer cette idée dans le sens Allemagne > Amérique du Sud, la France publie fin 1936 le décret suivant:

Extrait du BO PTT n°36 d 21 décembre 1936.

Concrètement, il permet l'envoi de vœux, sur une période bien définie, avec une surtaxe avion réduite de 80%, afin de promouvoir la voie aérienne.

Les journaux de l'époque relaient l'information:


Extrait du Sisteron-Journal du 26 décembre 1936.*


Pour ce faire, AIR FRANCE édite des cartes postales spécifiques.

Pour la fin d'année 1937, un décret du 9 décembre, paru au BO PTT n°1 du 1er janvier 1938, reprend les termes du décret de 1936.

Voici la carte AIR FRANCE pour cette année-là:





Ces cartes sont bien connues et recherchées par les collectionneurs.
À tel point qu'on en oublierait presque que toutes les cartes postales illustrées étaient admises!

À titre d'exemple, l'Office postal de Madagascar rend compte du succès auprès du public en informant que le poids du courrier transporté par voie aérienne en décembre 1937 est de 473 kg contre 320 en novembre. 

Cette information, dénichée par Bertrand Sinais et Robert Abensur** dans L'aviation postale à Madagascar, bulletin d'information, de documentation et de statistique, n°7-8, 1939, montre bien que l'usage ne s'est pas limité aux cartes AIR FRANCE! 
Les journaux de la Grande Ile ont bien sûr averti les usagers:


Extrait de La Tribune de Madagascar et dépendances du 7 décembre 1937.


Eh bien, le hasard a voulu que ce soit justement une carte de Madagascar de décembre 1937 que j'ai eu la chance de trouver:



Carte postale illustrée avec moins de 5 mots de correspondance, de Tananarive pour Vernon, oblitération du 21 décembre 1937 sur 90c rouge émis le 15 avril pour l'Exposition internationale de Paris, avec mention manuscrite PAR AVION.

Le tarif se décompose ainsi:
- 30c pour la carte de moins de cinq mots
- 60c de surtaxe aérienne réduite ( 1/5ème de 3F).


Il ne reste plus qu' à en trouver d'autres, et pourquoi pas sous enveloppe ouverte!



                                                      Merci à J-F. et Bruno!👍



* Une coquille: "surtaxe 30c" pour Madagascar, alors qu'elle était alors de 80c (1/5ème de 4F).

   À Madagascar, la presse locale ne se trompe pas:



** Documents Philatéliques n°201, 3ème trimestre 2009.

samedi 8 juin 2024

Même expéditeur, même destinataire, même jour... deux tarifs!

 

Voici deux cartes postales expédiées le même jour, par le même expéditeur et toutes deux adressées à un même sous-officier à Mâcon. Elles trouveront finalement leur destinataire au fort de Varois qui protège la route de Dijon.

Ces cartes ont été postées de deux bureaux secondaires proches: le CAMP D'AMBRE et SAKAMARY que l'on peut situer sur cette carte:

Extrait d'une carte de Madagascar au 1: 500 000e de 1919.


La première carte est partie du bureau du CAMP D'AMBRE le 20 juin 1908. Ce bureau est doté, à cette époque, d'un de ces fameux timbres à date à numéro propres à Madagascar; en l'occurrence celui portant le numéro 78 (Le Camp d'Ambre avait, jusqu'à l'année précédente le numéro 20 et un peu plus tard, il disposera d'un cachet à son nom.). Elle est affranchie, côté vue, au moyen d'un 5c type GROUPE. Elle est arrivée quasiment un mois plus tard à destination:




La seconde carte est, quant à elle, partie le même jour, mais du bureau de SAKARAMY auquel est attribué le numéro 55 (Celui-ci aura ensuite le numéro 1 avant d'obtenir un cachet à son nom). 

Elle porte le même affranchissement:


Alors, pourquoi une taxe a-t-elle été demandée au départ? (timbre T bleu)


C'est l'illustration parfaite d'un cas classique concernant les cartes postales du début du XXe siècle: les "MOINS DE 5 MOTS". Encore trop de collectionneurs s'interrogent sur la présence ou non d'une taxe à 10c sur de telles cartes affranchies à 5C.

À partir de 1902 (arrêté du 22 mars), voici ce qui est admis sur les cartes postales affranchies à 5 centimes:


C'est bien le cas du premier texte:

                                                A bientôt,
                                                     Georges.

Par contre, ça ne passe pas pour le message personnel de la seconde carte:

                            Encore 35 jours à Madagascar,
                                                                   Georges.

Il faudra attendre 1909 pour que soient admis 5 mots quelconques en plus des nom, prénom, date, profession, adresse:



D'où la taxe demandée au départ à Sakaramy, matérialisée dans un premier temps à DIJON puis, après réexpédition, à VAROIS ET CHAIGNOT.


Voici une autre carte partie du CAMP D'AMBRE, en 1903
À cette date, c'est le numéro 20 qui est attribué à ce bureau:



Si je la montre, c'est parce qu'elle est l'exemple des tolérances qu'on peut rencontrer et qui contribuent à déboussoler les philatélistes :



En effet, l'affranchissement à 5 centimes n'aurait pas dû suffire vu le texte qui, bien que très court, n'est pas conforme à l'arrêté de 1902:

                                      Ces dames malgaches
                                                                + signature


jeudi 2 mai 2024

Surtaxe avion entre la Tunisie et la France métropolitaine entre 1939 et 1942

 On s'y perd un peu quand on observe les plis par avion de cette époque car on trouve sur cette courte période aussi bien des surtaxes de 1F que de 1F50.

Sauf erreur de ma part, voilà ce qu'il en est réellement:

(2 septembre 1939: fermeture de la ligne Tunis - Marseille)

19 septembre 1939: réouverture de la ligne via Alger; la surtaxe est de 1F50 (dont 50c  pour Tunis > Alger).

9 novembre 1939: réouverture également de la ligne directe (via Ajaccio); on trouve alors des lettres avec 1F ou 1F50 de surtaxe (choix de l'expéditeur).

25 juin 1940: arrêt des services aériens.

21 août 1940: réouverture de la ligne par Alger; surtaxe à 1F50 uniquement.

13 février 1941: le Directeur de l'Office tunisien des PTT décide de ramener la surtaxe à 1F pour rétablir la parité avec les surtaxes applicables depuis la Métropole vers la Tunisie, d'autant que, depuis 1928 en France et 1931 en Europe, les surtaxes aériennes ne doivent pas tenir compte du routage.

1er septembre 1942: augmentation de la surtaxe qui passe à 1F50

(mi-novembre 1942: arrêt des services aériens entre la Tunisie et la France)


J'en profite pour montrer une lettre curieuse:



Lettre en franchise militaire de Aïn-el-Asker pour la France, du 7 août 1940
par avion avec une surtaxe de 1F50.

Comme indiqué plus haut, a priori il n'y a pas eu de liaisons aériennes entre le 25 juin et le 21 août... sauf, selon Henri Truc, de l'Académie de Philatélie, un service quotidien assuré par la Marine nationale depuis la base de karouba vers Hyères à partir du 13 juillet... mais aucun courrier en ayant bénéficié de manière certaine n'est connu à ce jour et il est peu probable que cette lettre soit concernée par ce service.

dimanche 21 avril 2024

Un avion peut cacher un train.

 Le 1$ vert-jaune "L'Apsara" (Danseuses khmères) représentait une valeur assez élevée à ses débuts: quand le timbre est émis fin 1931, il est le pendant du 10F "La Rochelle" en France. Ce ne sera plus le cas à la fin de sa longue carrière, un quart de siècle plus tard.

Une combinaison tarifaire justifiant un usage en seul sur lettre au début des années 30 est, de ce fait, plutôt sympathique:




Le tarif se décompose ainsi:

- Lettre pour la France de 0 à 20g = 6 cents

- Surtaxe avion de Saïgon à Marseille de 10 à 15g = 3 x 30 = 90 cents

- Surtaxe avion de Marseille à Paris de 0 à 20g = 4 cents

                           soit un affranchissement de 100 cents = 1 piastre.

Ce qui est amusant, c'est qu'un affranchissement composé à 96 cents aurait aussi bien fait l'affaire! En effet, la lettre est arrivée à Marignane le 18/12 dans la journée et elle aurait dû attendre le lendemain pour prendre l'avion jusqu'à Paris comme demandé par l'expéditeur. L'acheminement le plus rapide étant privilégié, elle a en réalité pris le train de nuit PLM, ce qui lui a permis d'être distribuée le 19 au matin, après un petit couac dû à une mauvaise adresse.

Ce cas de figure était récurrent à cette époque car il n'y avait pas encore d'avion de nuit. Les journaux déconseillaient donc de payer inutilement une surtaxe pour un routage par avion jusqu'à Paris: 





La présentation de cette lettre doit tout à J-F. Estel, y compris l'extrait de L'Avenir du Tonkin. Un grand merci à lui.

jeudi 2 novembre 2023

TAXE SIMPLE en application de la loi de 1889 durant la période 39-45

 La loi du 29 mars 1889 permettait aux administrations d'envoyer des courriers non affranchis pour lesquels les destinataires n'avaient à s'acquitter que du montant de l'affranchissement au lieu d'être taxés au double selon la règle commune.


La TRÈS grande majorité des plis rencontrés sont des lettres du premier échelon de poids mais on peut trouver d'autres cas, nettement plus rares, notamment pendant la seconde guerre mondiale:


TARIF DE LA LETTRE DU PREMIER ÉCHELON (envoi sous bande):



TARIF DE LA LETTRE DU DEUXIÈME ÉCHELON:



TARIF DE LA LETTRE DU CINQUIÈME ÉCHELON:



TARIF DE LA CARTE POSTALE:



TARIF DE LA LETTRE RECOMMANDÉE:



TARIF DES IMPRIMÉS (sous enveloppe ouverte):


Ce dernier cas est le plus rare selon moi!


Tous ces exemples sont non affranchis; on peut rajouter les cas 
d'affranchissement partiel: