PARIS LIEUX ET MONUMENTS

 Paris compte se mettre au vert pour les prochaines décennies

Les années à venir risquent d’être de plus en plus chaudes, et la capitale n’est pas la meilleure destination pour profiter de la fraîcheur. Pour cette raison, de nombreux projets sont prévus pour mettre Paris au vert dès les prochaines décennies. Certes, Anne Hidalgo ne fait pas l’unanimité sur ses choix d’aménagement urbain et sur son écologie parfois remise en cause. Que l’on soit pour ou contre, voici une sélection des quelques quartiers qui vont bientôt se métamorphoser.

Du verts sur les monuments

On en a déjà beaucoup entendu parler, tant le projet a été décrié. Du Trocadéro aux Invalides, les alentours de la Tour Eiffel devraient être repensés : d’ici 2024, le pont d’Iéna va être entièrement végétalisé et piétonnisé. Jusqu’au Quai Branly, une longue balade verte va aussi remplacer deux voies, tandis que celles restantes seront limitées à une vitesse de 20km/h.

Un autre lieu touristique est, bien entendu, les Champs-Elysées. La plus belle avenue du monde, qui n’entre pas vraiment dans le quartier privilégié par les Parisiens, va se refaire une beauté pour 2030 ! C’est l’architecte Philippe Chiambaretta qui se voit confier ce projet conséquent. Au programme, une plus grande partie des voies réservée aux piétons et aux mobilités douces, une architecture zéro carbone et la plantation de plus de 1 000 nouveaux arbres.

Après l’incendie qui a ravagé sa toiture, la cathédrale Notre-Dame devrait réouvrir en 2024. Néanmoins, les chantiers continuent aux abords du monument jusqu’en 2027. On comptera un jardin de plus de 400 mètres, la plantation de 131 arbres, une fine lame d’eau sur le parvis et un splendide belvédère ouvert sur la Seine. De quoi rafraîchir le centre de la capitale !

Trois forêts urbaines 

Pour plonger la capitale dans une végétation dense, la Mairie vise la Place de la Bourse (2ème), la rue Curial (19ème) et la Place de Catalogne (14ème). Située derrière la gare Montparnasse, cette dernière est entièrement minérale et constitue ainsi un îlot de chaleur important durant l’été. L’architecture austère et la priorité laissée aux automobilistes en font un lieu peu agréable dans ce quartier pourtant peuplé de nombreux espaces verts.

Une forêt urbaine devrait ainsi permettre de rafraîchir le lieu, même s’il ne s’agira pas d’un parc : en effet, il s’agira surtout d’un espace naturel et préservé. Ainsi, on pourra compter 100 m² de forêt, 60% d’ombre et 50% d’espace réservé uniquement à la végétation, sans possibilité d’y accéder. De plus, la circulation sera repensée pour redonner une grande place aux piétons et limiter le déplacement automobile.

Et en plus de ces forêts urbaines, 170 000 arbres vont être plantés dans l’ensemble de la capitale.

Une trentaine de jardins réinventés

Bien entendu, les jardins ne sont pas oubliés dans la capitale ! Si elle compte déjà de nombreux parcs, elle devrait voir une trentaine de jardins créés ou étendus, comme le jardin Paul Bourget (13e), le jardin Debergue (12e) et le jardin Python Duvernois (20e).

Parmi ces projets, la Mairie annonce aussi un grand parc urbain en plein cœur de La Défense. La célèbre Esplanade devrait en effet voir la nature prend le dessus d’ici les prochaines années ! L’idée du paysagiste Michel Desvignes serait ainsi de métamorphoser le quartier d’affaires des Hauts-de-Seine en un immense lieu naturel de près de 7 hectares. Le nouveau lieu devrait voir le jour en 2027, ce qui promet de changer radicalement ce secteur ouest de la capitale.

De nouvelles centrales solaires

La ville risque d’être de plus en plus ensoleillée dans le futur. Face à cela, la Mairie de Paris ne baisse pas les bras et compte installer de multiples panneaux solaires dans la capitale.

Cela permettrait de s’accorder avec le projet de la Ville de Paris, qui a pour but de s’alimenter avec 45% d’énergies renouvelables d’ici à 2030, dont au moins 10% produits localement. Plusieurs sites installés sur les toits d’écoles permettent de couvrir plusieurs dizaines de foyers de la capitale.

Les oasis du quotidien

Déjà, les alentours des écoles parisiennes commencent à se transformer… Leurs rues se sont piétonnisées et la végétation a investi certaines cours. Mais la Ville de Paris compte aller plus loin en créant des “rues Oasis“, véritables ilots de fraîcheur qui devraient diminuer les effets de la canicule. Elles devraient notamment investir les quartiers populaires et les arrondissements manquant de végétation.

Le projet ne s’arrête pas là, puisqu’il occupe aussi des gares, comme la Gare du Nord que l’on pourra découvrir entièrement transformée en 2024. L’espace prévoit d’accueillir un parc de 1 700 m² sur son toit, ainsi qu’un immense parking à vélos avec 2 000 places.

Dans la même vague, le nouveau quartier vert Bercy-Charenton devrait rendre l’est parisien plus attractif ! En effet, un espace de 5 hectares permettra de créer un lien entre Paris et Charenton avec des espaces verts, dont un jardin public, une passerelle jardinée reliée à la capitale et une autre axée tout droit vers la Seine. L’occasion aussi de connecter le bois de Vincennes au célèbre fleuve parisien, le long de la petite ceinture. Une jolie balade qui attend les Parisiens, et qui adoucira sûrement les prochaines canicule, à défaut de pouvoir les empêcher.

Les quartiers moineaux

Mais Paris n’est pas seulement habité par des Parisiens… une faune diversifiée se déploie dans ses parcs, dans ses jardins, et aussi dans ses rues. Pigeons, moineaux, mésanges, corbeaux… les oiseaux, par exemple, sont facilement visibles – bien que l’on estime malheureusement la disparation de 70% des moineaux depuis les années 2 000. Pour les faire revenir, la capitale met ainsi en place des quartiers qui leur sont dédiés : ces sites leur permettront ainsi de pouvoir nicher dans des espaces conçus spécifiquement pour eux.

Mais où se trouve exactement ces “quartiers moineaux” ? Les projets se sont développés sur la Place Poliakoff (13^e), la rue Didot (14^e) et la place Suzanne Valadon (18^e). On y trouve plusieurs espaces végétalisés et, bien sûr, des nichoirs. Cette première expérience devrait ainsi permettre d’être étendue à cinq autres arrondissements de la capitale, dans l’objectif de développer de nombreuses colonies de moineaux d’ici 2023.