La vie, comme elle va

"S'il suffisait de lire comme dans une bulle de cristal, alors, ce serait, facile.Mais il faut vite déchanter, prendre la route, sac au dos et marcher, toujours marcher pour oublier ce que l'on a déjà fait, ce que l'on va faire. Il faut attendre que la nature nous prenne et nous ouvre sa voie. C'est une progression incessante, pour de si petites choses".
Roger Dautais . Septembre 2009

Un voyage étonnant au cœur du land Art

vendredi 3 mai 2019

To Ana Mendieta *


Choses
 dites, écrites et partagées.


Première heure.

Il s'agit, aujourd'hui
d'habiter  l'instant
dans le dénuement
la solitude et  l'errance
pour qu'un  prochain jour
advienne et  devienne un
 lien possible
 pour la vie.


 Deuxième heure

Rien



Troisième heure

Elle manipule la clé de la serrure et son regard se  perd dans la folie des brumes de Ganja. Elle ne sait  plus parler,  ni du mal, ni du bien qui la ronge. Elle rêve de  liberté, les fers aux pieds de la passion et ne connait  plus son nom. La nuit est son royaume. Elle se donne  à qui veut. Demain sera pareil, fait de vide, de peur et de cris;


Quatrième heure.

 J'ai rencontré des arbres, seuls, au beau  milieu de rien.
Je cherche ce  beau milieu
pour y habiter et devenir  un arbre.



Cinquième heure

Je connais le chant
du  merle, par coeur.
 Il est bleu. Il est noir.
Il est bleu-noir.
Il accompagne la mise au tombeau
quand  il faut.


Sixième heure

 à Marie-Claude

In extremis
  Se souvenir d'un visage,
 le tien,
 et  puis,sombrer. 


Septième heure

Tu te vois, là,  planté comme  un  guetteur dérisoire, attendant le fin des hostilités?
Non? alors, continue ta route, seul comme tu  l'as toujours été.
Tu trouveras bien une conclusion à toutes ces simagrées.



Toutes les autres heures n'ont pas été vécues.
 Roger dautais année 2015



* J'ai rencontré  l’œuvre d'Ana Mendieta dans les années 90. C'est  à partir de ce moment que  j'ai décidé d'entrer en land art, de la suivre au début, avant de trouver ma  propre voie.
Le cairn aux coquelicots a été crée en son  honneur, dans le petit fleuve côtier, appelé Orne, en Normandie. Sa création a entièrement été filmée  pour les besoins d'un de mes films,  sous le titre Folart, réalisé en coopération avec Jocelyne Mahler, réalisatrice et cadreuse.
Roger Dautais

jeudi 2 mai 2019


Regard perdu :  pour Elichéva, Hanna, Sera'h, mes étoiles.



 Il  n'est pas rare quand  on a tout perdu, de se perdre soi-même.
Primo Levi
Si c'est  un homme.



Grand Garage Blanc



Raptus

Ne tire aucune fierté, petite  à égarer  le vieillard aveugle. La pleine  lumière n'enseigne pas cette  ineptie. Pas de quoi te vanter.
Puisque tu es croyante, ne triche pas sous le regard de ton Dieu. Ne tire aucun fierté  à l'égarer en te réjouissant. Borgne et reine, tu te déchausses  pour rien sur le granit de  l'hiver. Lâche ma main. Cela ne sert  plus  à rien et ta jeunesse se  fane.
 Je préfère m'égarer seul,dans mes brumes de  morphine
Les murs gris se rapprochent, les cavales blanches sont en nombre. Je  crie  douleur, écartelé, thorax scié, sanglant.
Je décroche.
Larges  plaines  blanches, gelées. Mes chevilles  me font  mal. J'ai vu la  lune tomber dans l'eau. Au septième ciel, je me suis accroché  à ton cerf-volant. Rien compris. J'ai mal.
Le cisaillement  invisible de tes  lames ...  lames de fond, toxiques, brise mon esprit et accouche de vagues  mordeuses , destructrices de côtes. Le bruit est  infernal. Serait-ce ma tombe ?
Allongés, parallèles, des souvenirs ensablés d'amours adolescentes, de baisers salés. Je voudrais être  mort, ici.
Décoiffés par les forts vents d'Ouest, on capitule. On abandonne dunes et  oyats. Courir vers le bonheur,est si bon.
Les  autres dunes chauves sont délaissées comme vieilles femmes  : trop froides, trop vieilles, trop vides.
Il me reste l'espoir de rencontrer la mer, pacifiée, froide, qui  m’accueillerait,  pour  une dernière nage, vers le large,sans me retourner.
Pour que cessent les soupçons, et le vacarme gratuit de ma vie.
 Roger Dautais



Arrêtez de  pousser, derrière...

Accepter la  mort, bon, facile
pour qui  n'est pas concerné.
Mais 'y rendre sans espoir de
ne jamais ne faire demi-tour
sur cette route fatale,c'est
moins évident. Le raptus,  un
accidnt fatal qui  peut  à tout 
moment accélérer la prise de
de décision fatale, jusqu'au
trou noir.
RD.
A Maria-Dolores Cano

  Rencontre 2


 "Au fond de chaque mot j'assiste à ma naissance." 
Alain Bosquet

 Merci, Maria-Dolorès.

Mosaïque d’argile
cratère
œil ouvert
chair de glaise
souffle   craquelure
cycle de la terre
roue de la vie
l’œil voit   scrute
le centre


ailleurs
la mer s’en est allée
son corps une fissure
sa peau une gerçure
une fêlure
dessous
un autre monde
cantique des ancêtres
de poussière et de cendre
sécheresse
brûlure
à l’âme
dessous
la vie
dans un pli
dans une strie
ici
une rencontre
sans bruit



                                                                Maria-Dolorès  Cano * Avril 2019




* http://reveusedemots.blogspot.com/






Ma dernière cendre sera plus chaude que leurs vies.
Marina Tsveraïeva
 Confessions 
Vivre dans le feu :


 ***


Grand Garage blanc

  à la femme aimée.
Morphine

L'hiver  à saint-Aubin, les  murs suintent  l'ennui. Sous la  pluie glacée,  l'ombre de Monsieur Beck sur ta maison. Au cœur de ma nuit d'ivresse, nul  ne sait le chemin de mes  grande douleurs. Shoot. Le prix d'une vie.
 La mer démontée comme décor.
Je ne suis entouré que de cupides. Ils comptent leurs sous, jamais ce qu'ils leurs reste  à vivre.
Je nage vers le large. Mon corps se crispe, se refroidit. J'atteins,  l'île, épuisé. Elle est, telle que je  l'imaginais, déserte, grise, pleine de vents et de douleurs. Les murs de ma maison se rapprochent. Ma tête va éclater.
L'âme en  peine, je dérive sur mon  île.
Dans  mon bad trip, la cour des compagnons. Tailleville. Pluie fine, amas de vaisselles ébréchées, P.38,  souvenirs de  guerre. Terrible,  mon enfance délitée.
Il  pleut sur Ouistreham.Tes  yeux bleus sous le parapluie, au  pied du phare, près de  l’écluse. Malgré tout,malgré eux, je t'aime  à en  mourir.
 Silence  on tourne.
Roger Dautais




 Ce fût ma réponse au  poème de  mon amie , Maria :

Le poèmes est juste, toujours juste, lorsqu'il s'élève de la mêlée, encore charge de glaise et cherche le souffle de vent qui l'emportera,. J'ai ce besoin de voyage dernier qui me fera cendre ou glaise, lorsque dans ma bouche, la vie devient amère. Nul ne connait le jour ni l'heure, simplement, le temps du rapprochement ultime se fait possible , maintenant. Alors, le poème devient un île où j'aime a reposer mon corps usé, fatigué par la dernière nage. Il me semble qu'il n'y a rien d'autre a sauver que l'amour sur terre.
 Tu sais le faire et je m'accroche à ce dernier espoir.
On ne peut sans arrêt, prolonger l'infini, écarter le bras armé. Cela fait partie de l'histoire.
Je ne connais pas la solution. Pour le moment, je ne connais que le poème mais j'en suis rendu là.
Je t'embrasse fort.
Roger Dautais
Mémoire amnésique  :  pour Marjolaine Cassiaux

  



 Ici un lapin passait naguère
Sa vie errante souple et flottante
Sur  un candélabre de l'inaction
 Aux sept branches de supplices
Aux homélies anciennes.
Sauves-moi cria-t-il du haut de sa passion.
 Joyce Mansour
 Le désir du désir sans fin.  1963




 à Marie-Claude, femme aimée.

 Lundi
Mes doigts agiles  ont caressé  l'espoir d'un toison d'or  chaude, puis la froidure des sables de décembre.
Défenestré,  l'Ange perd ses  plumes. Il  neige sur mon âme. Le pré carré rassemble les meilleurs souvenirs. Pierre est sable .Rouge et noir.
 Nuits ardentes et  jours  interminables.

Mardi
Mort  inexorable, passe ton chemin. Les  jours sombres, espérer  voir  s'ouvrir la fenêtre de tes  yeux et parler aux étoiles.

Mercredi
Ondes de silence dans le bruit du  monde et  puis l'envie de retrouver le calme, ici Le land art  pour s'exprimer dans le calme après la tempête. La clé des songes, aussi.

Jeudi
Rien
.
Vendredi
 Écrire n 'arrange rien, mais comment  faire autrement ?

Samedi

Place à l'imaginaire, mon Momo,  ou  à la folie, si tu veux.La vie s'égoutte entre les  platanes rouges. Je prends de la morphine dans  l'écorce de ma vie. Gélatineuses raison de ma dérive. Voilà  où tu  m'amènes. Naviguer dans les pans effilochés de ma mémoire. Dérive comprise, je rejoins les étoiles dans  un dernier shoot.

Dimanche
Rompre le cercle des certitudes, des habitudes.
Je descends, je descends. Je ne voudrais me  prendre le  plancher dans la gueule.

Roger Dautais

Tu devrais arrêter d'écrire, me dit-elle.



***


Il  y en a  peu qui aiment,
très peu qui se donnent.
 Michel Houellebecq


***

Pour toi,chère Maria-Dolorès, parce que tu sais aimer,
ce superbe   poème de Michel Chalandon. 
Tu l'avais  invité chez toi *, ( Résonance )le voici mon  invité


Il tremble sur le sol,  il cherche et rien ne trouve, ils sont éclaboussés et  pleins, la boue à leurs chevilles, les enfants de  l'été tournent aux fontaines, terrassent et brisent les bêtes,  ils se trainent et arrachent les  yeux.
Défais, arrache, coupe, meurs, et reprends la  litanie ds fleurs au cœur brisé, des lettrse  infinies posées sous les décombres.Il te ronge,  il te demande encore : où vivres,  où penser, comment défendre la  stupeur, comment entendre.
Michel Chalandon*  : de peine
* http://lechristauxcoquelicots.blogspot.com/search?updated-max=2013-03-05T11:05:00%2B01:00&max-results=1&start=6&by-date=false

http://www.le-capital-des-mots.fr/article-28261546.html
 
Le chant des cupules  :    à la visiteuse  du soir.*

 Grand garage blanc


Le chant des cupules

 Adieu, corps scarifié, je voyage les yeux fermés. Le cœur des hommes saigne en silence, dans les hopitaux. Les femmes aux cheveux défaits, marchent  pieds nus sur le sable et s'abreuvent aux rivières  pourpres.
Emporte-moi,  loin  d'ici, de ce garage blanc, vers  l'immense forêt  où tu chantes, sous les chênes sacrés.
Montre-moi les sources à salamandres dorées et la  lumière Divine qui perce  mon coeur blessé, sous la canopée.
Prend ma main, allons ramasser des cupules dans l’humus et  inventer  le cœur nouveau. Contemplons le temps sacré qui se dépose  partout, comme poussière d'étoiles. Les feuilles  d'or des aulnes recouvriront  les dormantes, en hommage aux disparus.
Serait-ce déjà  l'adieu ?
Ma forteresse a rendu  l'âme. Trop de souffrance. Plus d'amour.
Étend les branches de ton arbre  à  lumière, prend  moi, serre  moi fort. Oublions nos rancœurs comme le brouillard efface le fleuve  en ria.
Le temps est si proche de  l'adieu. Tu sais, la mort ne m'a pas fermé sa  porte. Ne rete pas sur le quai de gare.  Voyageons ensemble, les yeux fermés, cœur  à cœur.
La boîte à punaises réveille ma mélancolie, je n'en  peux  plus.
Je suis ton étranger. Je vois tes yeux de voyageuse,  pleurer.
 Viens.
Mon cœur saigne et les rivières  pourpres coulent sur tes  lèvres roses, comme  un dernier baiser  mortel.

Roger Dautais
LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com/

Le chant des cupules  " à la visiteuse du soir*
 Forêt de Camors - Bretagne

* La mort.


Grand garage blanc

à la visiteuse du soir. *

 La morphine entre dans le  jeu. L'instant sédimente. Je suis stone, regard au plafond. Médiké, techniké,  intubé, dérivé, branché de  partout, écartelé. Je voudrais aimer, une dernière fois à en perdre le souffle. Mes yeux dérivent,suspendus aux murs gris. La tangente rejoint la diagonale des fous, géométrie sanglante des derniers  instants. Sourire aux anges. Je sombre.
Tous les feux sont au vert dans la fumée de ta ganja.
Jours tendus, au-dessus ddu vide, lorsque le saut devient évidence, qu'il faut écouter.
Ecartez-vous. Il  n'y a rien à comprendre. Ici, c'est  l'enfer.
Quand la vie se dérobe, aucune blouse  blanche ne trouvera les bons  mots. Je touche le fond.
La tendrese  n'est plus qu'un vague souvenir qui s'efficloche. Le désir a reflué au confluent du coeur blessé.
Le plaisir d'^tre avec, pâlit comme lueurs de  l'aube, en Ria
Cœur obstrué; comment échapper  à la bascule, au hoquet  libérateur ?
Reprendre l'errance dans les draps  humides et la douleur, la lancinente attente d'un nouveau shoot,  ponctué de bons conseils. Elle me voudrait, heureux.
 Je sombre.

 Roger Dautais

 :  à la visiteuse du soir  : la mort.

Cette  opération  à cœur  ouvert, m'aura fait rentrer dans la grande confrérie des  mortels revenus de  l’autre côte. Tous les textes présentés sous le titre de Grand garage blanc,  ont été écrits pendant les deuw séjours au CHU de Rennes er CH de Vannes, qui  ont précédé et suivi mon  opération. Je voulais aussi expérimenter l'écriture sous morphine. C'est fait.
Je n'ai jamais
autant entendu parler de  mort, de danger de  mort, que dans ces  lieux ces  chirurgie cardiaque, , par les chirurgiens  ou cardiologues qui m'ont ,malgré tout sauvé. Je leur en suis reconnaissant.


****


Je remercie tous ceux qui m'ont soutenu. Je ne voulais pas de visites pendant cette épreuve de 3 semaines, afin de vivre entièrement cette expérience,sans entendre les discours de chacun.
Je n'ai pas aimé du tout, la posture de mes soit-disant amis qui se sont l'éloignés, et  pour longtemps, après m'avoir expliqué que cette  opération était banale.
Les gens qui ne vous aiment pas se donnent beaucoup de mal  pour vous tenir la tête sous  l’eau  lorsque vous êtes affaiblis par la maladie. Qu'ils retournent  à leur veau d'or, Gafa , i phone,  et autre facebook, puisqu'ils  y trouvent source  de vie et  m'épargnent leurs commentaires sur mon état de santé.

mercredi 1 mai 2019

Salutation au soleil  :  pour Ariane Calot 


De  l'air...

Loin de  moi, les calamiteux qui de leur  morale à cent  balles,  m'insultent, me poursuivent des  leurs  injonctions, me traient de déménageurs de cailloux.
Bien mal embouchés,ces  pseudo-défenseurs de  l’écologie d'opérette..  Il  convient de les  ignorer et vite.

Jardin des mémoires
Journée  pleine consacrée aux cairns. Gnomons sacrés trouant le ciel. Le poids des  pierres tire sur les tendons, allonge la colonne vertébrale, brûle les  muscles, rend la respiration  plus courte. La mécanique du corps précédé  l'esprit. L'épure se vit dans  l'effort. Chaque cairn élevé, renferme u  peu de ma vie.

Roger Dautais

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot./

Grand garage blanc

à tous ceux qui m'ont laissé tomber.

Le temps ne passe  plus  ici, entre les  murs de  l’hôpital. Il s’entasse. Il suinte des  murs. Il encombre les  placards  à compresses stériles. Les  plaintes sortent d'une chambre.
Anonyme souffrance, perdue dans  l'immensité du  grand garage blanc.
Un homme est  mort cette nuit, voisin de dérive. Il a rejoint les corps des deux ados qui se seraient noyés, dans une carrière de la région. La morgue se remplit. Je vais bientôt quitter ces voisins glacés. Mon thorax scié, me fait terriblement souffrir. 
"Nous avons trop mangé pour Pâques,  m'explique  mon beau-frère, au  téléphone,  on est allés roter à la mer ".
Je ne suis personne dans cette chambre blanche au lit médicalisé, riche en tuyaux de toute sorte; Je ne suis qu'un  numéro de matricule, attaché  à la cheville, comme un  bracelet électronique  à la jambe d'un taulard.
Dehors, personne ne comprend... ça boit, ça rit, ça  pète...La belle vie...Voyez

Roger Dautais

Hopital de Vannes
Service de cardiologie post-opératoire


***

LE TAO EST L’ESPRIT

ET L’ESPRIT EST LE TAO.

Concentrer son esprit et le faire revenir à l’Un, 

c’est concentrer son esprit et le geler en contemplation ; 

c’est ce à quoi on pratique quand on débute.

A partir de quoi on le réduit en cendre et on oublie l’UN. 

C’est oublier son esprit et abandonner la contemplation, 

c’est à quoi on s’exerce dans un second temps. (…)

Alors le corps est comme bois mort et l’esprit comme ceindre éteinte, 

le connu et le connaissant sont oubliés tous les deux. (…)

On oublie l’Un et atteint l’UN véritable 

et qui n’est pas seulement l’UN mais toute chose ; 

c’est savoir que l’UN est la souche de la multiplicité 

et celle-ci le fonctionnement de l’UN. (…)

Quant on atteint par merveille à cette source, 

il n’y a plus aucune différence entre l’esprit et le Tao 
ni entre le Tao et l’esprit, 

le Tao est l’esprit, et l’esprit est le Tao ; 

Le Tao et l’esprit n’ont plus qu’une seule et même nature. 

Se situant dans les existences (?), 

on ne s’attache pas aux existences et ne s’écarte pas de la non-existence ,

Se situant dans l’inexistence (?), 

on ne s’attache pas a l’inexistence et ne s’écarte pas des existences.


Poème de Sanlun Yuanzhi - Taoisme

lundi 29 avril 2019

Bascule   :  pour Marie-Josée Christien


Nous avons le bonheur en nous.
Arrêtons de jouer des rôles, ça le dissimulerait.
Bouddha


 Et voici  bien ma terre
la vallée de  mes amours.
Glenmor



Censure

L'épais brouillard qui  pesait sur  mes épaules de marcheur matinal, a fini  par quitter le pays. Le soleil se  lève au  si  à l'Est, par  ici. Sous les sables des  plages sanglantes, dorment es mémoires  mortes des combattants. J'avance en terre sacrée..
Mes  mains  choisissent, nettoient,déplacent  posent, empilent,équilibrent. Je regarde se faire  le  mystère. Une fois  monté, le cairn est habité par  une  présence qui  m’interpelle. Un dialogue de  muets s'installe entre l'infini et  l'ultime. Souvent,  une parole  m’échappe qui se veut amicale. La pierre dit  l'universel par sa  présence. Ici, dans la solitude des sables, l'humanité se conjugue au présent, et prend sa source au cœur du roc. Partir de rien,saisir sa chance, transformer,  offrir. Partir sans  rien emporter et vivre  pleinement sa joie. Au pays, les  langues de  pute s'activent.
Roger Dautais

LE CHEMIN DES GRANDS JARDIN
http://rogerdautais.blogspot.com/
 Photo  : création land art de Roger Dautais
"Bascule " à Marie-Josée Christien
Normandie - années 2000



Grand Garage Blanc


 Pour Edith et Maud...

Être  un moment d'éternité et ne pas le savoir  !
Parfois, la désespérance, je la lis dans cette nature qui souffre par  l'incurie des hommes. Je ne m'étonne  plus qu'elle en vienne  à se  venger.
D'où  me vient ce sentiment d'être perdu dans  une chambre d'hôpital et de ne jamais  l'avoir été, en voyage, au  travers d'un pays et de ses  paysages  inconnus ?

Roger Dautais
Hôpital de Vannes,
 service de cardiologie. Avril 19
Le chemin de  lumière : pour Manouche
Bereshit  : à Tilia, seulement.

Genesis :  pour Marie, en amitié

La bêtise humaine est la seule chose
qui donne une  idée de l'infini
Ernest Renan


 à Marie-Claude, femme aimée

En ce temps là, nous étions jeunes . Les  jours passaient comme  une ombre dans le marais, entre deux rayons de soleil .

Je n'ai  plus le temps ni le goût d'aller  frapper aux  portes,  juste celui d'écrire, ne t'en déplaise, avec mes silences, mes absences, qu'il existe d'autres mondes de rêve à deux pas de nous. A  l'aube des demains futurs, avant de tourner une autre page,  puisque la mort n'a pas voulu de  moi, je veux regarder le  jour se lever, seul et reprendre la route sur mon chemin de  Lumière.
Roger Dautais

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com/

Photos, créations  land art de Roger DAUTAIS
Merville-Franceville,  Colombelles, Biéville-Beuville



***



Car, marcher  pieds nus, ne suffit plus...


Je sais ce que tu veux.
Tu veux l'extase
le désir et le rêve.
(...)
Recréons le monde,
Le palais de la conception brûle.


Carlos Castaneda 


***

 Grand garage blanc


La courte saison d'aimer,c'est aux cerises qu'elle se  présente , dans les premières chaleurs de Juin.
Il faudrait quitter le  grand soleil  pour  l'ombre des amants. Il faudrait se laisser emporter par le  tangage des seins sous ton corsage. Il faudrait des cerises  à tes  oreilles et le carmin sur tes  lèvres sucrées. 
Ce serait le temps d'un baiser, volé au cœur de  l'été, avant le coup de vent qui balaye les souvenirs le plus doux.
 Voyez, braves gens. 

Roger Dautais
Hopital de Vannes
Service de cardiologie

dimanche 28 avril 2019

Limès  : à Marie-Claude, seulement.



Sens dessus-dessous...


La sensualité des eaux noires, attire la caresse. Des yeux ,d'abord, de cette manière dont on regarde une jolie femme passer devant  une terrasse de café. Sans toucher, en rêvant, et c'est bon. 
Mon corps s'accroupit. Mes mains lissent  l'eau, en arc de cercle. Une  onde traverse le  ruisseau. J'en suis  le  père. Mes doigts déliés, touchent  l'eau comme  on caresse  une étoffe, voyez. C'est indescriptible, le plaisir ressenti, donné  par cette eau qui  vous échappe et  laisse cette trace sensuelle?, sur ma peau. Je goûte sa fadeur, en avale une  gorgée. Nous voici, amants.
Le buddléias embaument. J'en cueillerai  une jonchée,  pour  ici. Quel merle est venu jusqu'ici  pour assister  à la messe païenne ? Je l’accompagne du regard,admire sa robe noire,  juvénile. sans avoir appris,  il répète  le chant du  monde. Divine rencontre.. Le limes sera de  poison blanc. Petits Derviches tourneurs, convoqués  pour séparer les eaux dormantes, rituel Aïssawa ,  bordant les lentilles émues.
Je donnerais  mon corps, je donnerais  ma vie  pour pareil  instant. Voyez, je l'ai fait et vous le raconte,sans ambage. Le cri du cœur est direct. L'instinct de partager m'habite depuis si longtemps. Prenez, amis, c'est cadeau. Voyez.  
Roger Dautais

  LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
 http://rogerdautais.blogspot.com/
 " Limès"  à Marie-Claude, seulement
Région de Caen


***

« « Il faut que vous soyez libres, car vous verrez qu'un esprit qui est libre a en lui l'essence de l'humilité. Cet esprit-là, qui est libre et par conséquent plein d'humilité, est capable d'apprendre, contrairement à l'esprit qui résiste. Apprendre est une chose extraordinaire – apprendre, et non accumuler des connaissances. L'accumulation du savoir est une tout autre affaire. Ce que nous appelons le savoir est relativement facile, car c'est un mouvement qui va du connu vers le connu. Mais apprendre est un mouvement du connu vers l'inconnu – c'est seulement ainsi que l'on apprend, n'est-ce pas? »
Extrait de : Krishnamurti, Jiddu. «
Le Livre De La Méditation Et De La Vie. »


***
  Pour Christian Cottard, 
frère en écriture.

  Grand garage  blanc

Tout le pays s'accorde, mais de  l'amour, en sait quoi, en ce  juste soir de  printemps, sous les tilleuls de la  place?
Combien de temps faut-il,  pour comprendre ce  mystère? L'attirance des aubépines pour les premières abeilles?
A foison, vous dites,  à la pelle, au  printemps, tous les cœurs en goguette. Dans le  port, les annexes se frottent,s'épousent même, en secret. 
 Mais, ici, dans ce  pays reculé, ils en savent quoi, ces gens agités ?
Les corps se  rapprochent, cherchent  l'ombre complice. Qui aura vu dira, répétera pour faire  mal. Les genêts, au printemps  pointent comme seins blancs de femmes, sous le  drap.
D'autres abeilles,d'autres accouplements, mais, sous le drap de lin,  plus rien, maintenant.
Tout le pays s'accorde  à dire, mais...de  l'amour, ils en savent quoi, en ce  juste soir de printemps ?  

Roger Dautais

Hôpital  Chubert 
Service de cardiologie
Vannnes Avril 2019 .B.

 Une précision: Mes land arts  présentés ici, sont choisis dans  un fond de 25OOO photos de création personnelle, commencée en 1997. Le texte qui  les accompagne est une littérature liée au au  land art, pas  obligatoirement en accord avec la date de création. C'est  plus  une vison  poétique.

  Tous les textes introduits  parce titre Grand Garage Blanc,  ont été écrits dans deux hôpitaux, durant  mon séjour, de  près de trois semaines qui  ont suivi  mon opération du cœur,ce  mois-ci. C'est  une expérience  purement personnelle  où  j'ai expérimenté  une écriture sous  morphine,  qui agit directement sur le cerveau et la création, en conscience  modifiée.

 Il  m'arrive de vous faire partager  mes lectures, comme celle de  ce  grand  auteur  inspiré qu'est Krishnamurti, parce qu'on  me l'a fait découvrir.

Quant au dernier texte,  il est  totalement  imaginaire, et sans rapport avec les a deux autres styles d'écriture. 
Vous me faites souvent le  plaisir de  me commenter, je vous en remercie, humblement. 
Roger Dautais

samedi 27 avril 2019

Énergie   :  à Maud Rosenfeld,seulement


Bar de  l'étoile...

Étranger en terre Normande, je marche plein Ouest, vers celle de mes ancêtres. Trente année de quête, est-ce suffisant pour tenter de réduire cette mélancolie celte ? Non.
Le soleil se coucher dans moins d’une heure. Les ombres s’allonger dans les oyats. De milliers de petites horloges se mettent en route dans les dunes.
Le vent bat la mesure du temps : tic...tac...tic..tac Mon cœur bat à l’unisson. 
Au Nord, la mer grise,clapotante, monte vers le brises-lames brunis par le sel. Quelques sternes volent, fluides, en pêche,au-dessus des vagues.
J’ai emporté un petit fagot de tiges de fougères roussies par l’été. Cueillies à Merville-Franceville, les voici, trente kilomètres plus loin, en côte de nacre.
La beauté de la plage m’invite à m’asseoir. Face à la Manche, je fais le vide, pose mes fougères, laisse mon esprit rejoindre la Bretagne de mes morts.
 Bientôt, je vous rejoindrai. Promis.
J’ai souvent ce sentiment d’avoir assez. vécu, de conclure, dans un lieu comme celui-ci, serait idéal. Terrible combat entre la vie et la mort.
Je dois occuper mes mains.Je sors mon opinel et taille des bûchettes de la même longueur . Je ne sais pas ce que j’en ferai. Le soleil couchant me guidera sûrement.
Dans le sable froid, de dessine devant  moi, vaguement une forme ronde du plat de la main. J’y vois une trace d’énergie, puis une spirale. Tout naturellement, mes bûchettes prennent place.

Si tu savais, Maud, amour d’enfance, comme tu me manques ici. Je quitte tout, Je pars te rejoindre au bar de l’étoile,  pour l'éternité. Nous somme en 1947, je t’aime toujours.
Roger Dautais

LE CHEMINDES GRANDS JARDINS

 Création land  art  : Roger dautais;

« à l’Ouest...ils dorment. «  à Maud Rosenfeld 
Côte de Nacre  - Nord-Ouest de Caen


***


Pour Annaïg Gwernig *


Café noir.


Tout est brumeux en cette saison. Miz Du, comme  ils disent, les gens en noir. Brumeux, les  morts sous leur terre trop tassée. Brumeux, le lac de Brénilis, aux  portes de  l'enfer. 
Et le Menez Hom, pareil, brumeux.
Pas d'Anges, pas d'Archanges, même Dieu est brumeux.
Nous sommes dans la cuisine, basse de  plafond, sol en terre battue. On est mal éclairés. Il fait trop sombre  pour avoir l'idée danser la ridée.
 Et  puis, le Père est parti. Maintenant, la fille qui s'en va.
Le mondest triste. 
Sur la cuisinière allumée, le café reste au chaud.
Elle entre dans la cuisine. Elle nettoie  les  miettes du plat de la main,sur la toile cirée de  la grande table. Elle dispose quatre  tasses, quatre  petites cuillères, du sucre, devant nous. Elle sert le café, en silence, pour Youenn,  pour Annaïg,  pour nous, aussi. 
Frissons.
 Sur le Menez Hom, la Grande Tribu, sonne  pour  eux, dans la brume.

Dans ton regard  clair, la brume se lève.
 Ici, nous serons heureux,  l'instant du café noir.

Roger Dautais

*
https://abp.bzh/deces-d-annaig-baillard-la-grande-tribu-en-deuil-47412



Prana  :  pour Anne Le Maître

L'air tisse  l'univers, le souffle, l'homme.
Atharva Veda

Ruah...
L'air est chaud. Je viens d'installer,  une flottaison sur une langue d'eau s'introduisant en terrain sec. Sensualité reptilienne d'une eau,  tiédie au soleil, qui donne la vie sous les aulnes. Les arbres se parlent, frémissent.
Je fait silence. J'avance en terre sacrée.
Des centaines, voire, des  milliers de  menhirs couvrent la région. Le sol  n'est que vibration, mémoires,  à fleur de  peau. Le sol recouvert d'aiguilles de  pin,est  craquant comme du pain  frais, souple, sous mes pas. Les fougères expriment leur  joie de côtoyer ces ancêtres de  pierre. Elles donnent de la fraîcheur  à  mon regard qui se  pose sur  un camaïeu de verts, divin.
Dans ce territoire situé entre Plouarnel, Erdeven, Carnac et Crucunio,se trouve un  menhir qui  porte le nom de : Chaise de  César. Je me dois de le trouver, de  m'asseoir sur ce trône,, comme  on  le fait sur celui de Sarah Bernard,  à la Pointe des poulains de Belle-Île.
N'y  ont droit que les rêveurs, les autres passent  à côté de  tellement de choses  !
Il est difficile d'installer dans de tels endroits sacrés. Si chargés  d'histoire, de corps défunts, déposés, à même ce sol, devenus, humus.
Sans respect, tout ce que tu fais là-bas,  n'a aucun sens.
 Après avoir choisi,  une superbe allée couverte, c'est  à genoux,  au  plus près du sol et des ces habitants éthérés, que je trace  une spirale avec  mon doigt,  à  même me sol du  grand dolmen. Je rejoins ainsi,dans ce  mouvement, toute cette force  puissante que  m’envahit et que je partage dans ce signe de vie.
Je ne ferai pas  plus.
Le retrait s'impose, digne.
Il est  impossible de quitter ces  lieux, sans  remercier, sans empreinte au cœur.
Vous comprenez cela ?
Roger Dautais

 Photo  : création land art de Roger Dautais
" Prana " :  pour Anne Le Maitre
Région de  Plouharnel  - Bretagne

***

Grand garage blanc

De quel  pays abandonné me parles-tu, Gaby?
Tant de  mémoires abandonnées, comme ds chalets aux volets fermés,tant d'histoires vécues,entendues, racontées, sur le chemin de halage qui  menait  à  l'écluse. Tant de  non-dits, enfouis sous  l'humus de ta pensée, sur lequel  pousse ton arbre.
Mais, tu ne le vois  plus cet arbre de vie qui te procure de  l'ombre en été. Tu ne le vois  plus celui que tu as aimé,  puis rejeté,  pour ne garder que ta jeunesse. Tu  n’entends  plus tes voix  intérieures, belle adolescente, que tu  me confiais, sous les étoiles de Lehon ? Toutes ces mémoires refermées sur elles-mêmes  et que tu refoulais  pour être  tranquille.
Toutes ces  petites choses qui faisaient de toi,  un être éclairé, dont tu ne tenais  plus copmpte, je les ai ressenti comme ta part d'ombre qui  grandissait, qui  allait nous éparer, au  moment  où  tu  m'a  lâché la main, cette nuit.
.
 Roger Dautais
Les écluses de Pont Perrin.


P.S
Ce texte qui évoque  mes  premières amours adolescents, j'avais 14 ans et qui durèrent  une année scolaire, m 'a été donné, sous  morphine.
Un beau rêve qui  m'aura probablement accompagné dans ces grandes douleurs qui furent les  miennes après l'opération.
Dès que j'ai  pu  prendre des notes sur mes visions,  mes rêves, mes délires,, soit 5 jours après cette  opération du coeur,  je l'ai fait.
 J'ai attendu d'être,  plus en forme, mais toujours hospitalisé  pour entreprendre  un travail d'écriture pendant 19 jours.
C'est  pour moi,  une expérience  unique qu rejoint, celles d'écriture automatique  ou sous emprise de stupéfiants, menées  dans les années 70-75,  où je recherchais à  incarner ces états de conscience modifiés, décrits par Castaneda  pour créer, expérimenter,surtout en arts graphiques. et en  musique . J'ai  pratiqué seul  ou en groupe.
R.D.

vendredi 26 avril 2019

Précieuses messagères ou, le sel de la vie   :     à Maïté- Alienor




...Tant que la vie  n'est pas terminée, le combat reste  à mener.
Boris Cyrulnik


Avant de répondre, il convient de vivre, d'avancer. Ce matin fut consacré à  l'écoute du chant des  oiseaux, sous les étoiles présentes et  invisibles. Je me suis  laissé aller au plaisir de  l’écoute, toutes résistances  posées. Je désirais recevoir ces chants,  pleinement, sans  intervenir, de cœur  à cœur. J'étais des  leurs, ils venaient  à  moi. Telle fut  mon expérience sur ma nouvelle route, en non  mouvement, suspendu à  leur chant.
J'en suis resté  là.
R.D.


***


  à ma femme aimée

Brisures d'Amour
Dans les champs d'amont
Tout bouge au  pied
des oyats froisés
par nos corps
Jusqu'au moindre grain
de sable .
 Roger Dautais

Mes nuits décousues de  morphine sont  à reprendre.

 CHU de Pontchaillou-Rennes
 Service de chirurgie cardiaque.
Avril 2019

jeudi 25 avril 2019

Triangle initiatique pour G.M.

La déclaration  :  pour Marie-Claude

Un autre  monde, dessous  :  à Maria-Dolorès Cano

Dérive  mauve    à Sophie ( Pastelle )

Nées du chaos :  pour Océanique

L'excuse du fleuve :  pour Thibault Germain

En  hommage  à Annaïg Gwernig, décédée  ce  jour;



Pas d'autre  urgences que celle de  l'éternité dans l'instant.

Georges Haldas.


Le Grand garage blanc.


Rescapé, sur mon radeau de survie, je ne peux  plus être maintenant, dans la continuité d'un savoir  ou d'un savoir-faire, mais dans la déconstruction d'une énigme. Le land art en serait ,  probablement le pivot,  l'Amour, l'essentiel, qui me conduirait à brûler définitivement  ma vie.
Je vois à peu  près le chantier, comme  ça.
Roger Dautais


 à Guy Allix,

Le Grand Garage Blanc


Forcément,  on finit par se demander, pourquoi ils parlent, sans savoir, pourquoi,  ils disent des choses sur  l'amour, sans avoir aimé. Exclues du village, les amours clandestines ! Il faut les séparer à coup d'eau bouillante, ces amants, comme les chiens, dans la rue. Aimer ne s'apprend  pas. C'est le coeur qui parle, d'arbre  àarbre, de  fleur  à fleur. Le courant pase. Tu ne peux pas résister. Tu donnes, tu reçois, le meilleur. Tu aimes en grand. C'est tout.
Mais eux, les médisants de cour et d'arrière cour, les petits  juges de  paix, ils te guettent, te dénoncent, pour  briser cet interdit.
Ils ne savent rien des arbres, rien des fleurs, ni des amants passionnés et forcément, ils continuent à parler en mal de  l'amour, pour remplir leurs petites vies.
 Roger Dautais
Hopital de Vannes
Pâques 2019

En ces jours de fête, les hôpitaux deviennent des  lieux d’exclusion et d'oubli,  où la douleur exulte.
Le grand Garage Blanc ( Hôpital de Pontchaillou - Rennes)



***


Opéré du cœur,  pour une  lourde  intervention à l’hôpital de PontChaillou, le 9 avril dernier,  j'ai survécu à cette rude épreuve, ce qui  n'était pas joué  d'avance. après 4 jours passés en réanimation, tutoyant la mort, vivant une expérience  rare que je raconterai  un  jour. Des le cinquième jour, je me suis mis a écrire ce qui m'était donné,  pour comprendre ce que la morphine pouvait donner comme transformation de mon état de conscience. J'ai  poussé cette expérience jusqu'au 19 ème jour concluant mon séjour dans deux hôpitaux.
Plusieurs mois sont nécessaires  à la reconstruction de  mon corps et de ce cœur, réparé. l'avenir me dira ce qu'il  me reste  à vivre. Il faut deux  mois  pour ressouder un thorax, scié en deux.
J'en suis au 20  jour. Contrairement  à de  bons amis, absents de ce 19 jours, mais  toujours  prêts  à vous donner  un coup de  main  pour couler, dès votre retour, ma vie  n'est pas facile, mais elle me convient  mieux qu'une sortie en morgue.
Roger Dautais

dimanche 7 avril 2019

à Marie-Claude, femme aimée


J’écorche mes mains sur des pierres rugueuses. Pas trop le choix, sur cette falaise de Ty Bihan. L’endroit est tellement beau. En face de moi, l Atlantique, au-dessus, le vol lisse des sternes . La semaine dernière, ils volaient à l’envers, rejoignant mon île de Stuhan.
Je contemple la mer. Il me semble qu’elle se soit foutue dans la tête de désaltérer la terre, et ses côtes découpées. En fait, avec ses eaux salées, elle te lui colle une pépie dont elles ne sortiront qu’en implorant une nouvelle marée. J’entreprends le premier cairn du matin,celui qui captera le lever de soleil et cela prend du temps. J’attends son énergie.
Le temps, à peine tu marches dedans, qu’il est déjà passé, remisé dans le rayon des souvenirs. Autant te dire qu’avec ce nombre de souvenirs, en vrac, ils deviennent vite, objets non identifiés
classés dans une mémoire amnésique immense. Et pourtant, je l’affirme, ce temps sera pris en compte dans la mémoire du monde et rejoindra un jours notre inconscient collectif.
Le cairn s’installe, monte, atteint le ciel vide , y fait un trou. Dans la pénombre, j’attends la bascule du soleil, pardessus, les roches. Il arrive comme toi, souriante et amoureuse dans notre maison. Tout change dans l’instant. Bonheur instantané et éphémère que je partage avec l’immensité.
Et si demain n’existait plus ? Aurais-je assez aimé ?
La vie se serait arrêtée de belle façon pour moi, avec la certitude qu’elle continuait pour d’autres, dans le monde.
Roger Dautais
Dernière ligne droit. 

Dernier jour à la maison. Demain je rejoins l’hôpital Pontchaillou de Rennes
Mardi, ce sera l’opération du coeur qui me sauvera d’un mauvais pas, avec un peu de chance. J’ai tout donné pour animer LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS. Qu’il suive son destin. Ce soir , je me retire sur la pointe des pieds. Au-revoir, mes amis.

LE CHEMIN DES GRANDS JARDINS
http://rogerdautais.blogspot.com/

Photo, création land art de Roger Dautais
Cairn en Bretagne


Pour toi, chère  Maria-Dolores, dans ta mémoire de silence,
ce très beau poème de Guy Allix, 
frère en poésie.


Et quand tu crois  pousser
ce cri jamais venu au monde
tu ne fais que reprendre
l'écho infiniment
de tous ces cris venus du monde avant toi
De tous ces cris jamais  poussés sur cette terre. 

 Guy Allix

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Landartiste, photographe, auteur de livres pour enfants, Roger Dautais est aussi un artiste atypique, sensible et attachant.Il a sû, dans la diversité de ses expressions, trouver une harmonie par la pratique quotidienne de cet art éphémère : le Land Art. Il dit "y puiser forces et ressources qui lui permettent, également, depuis de nombreuses années, d'intervenir auprès de personnes en grande difficulté ( Centre de détention pour longues peines et personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer) pour les aider par la médiation de l'art.