1000 films pour aimer le Western

872-LES COLLINES DE LA TERREUR « Chato's Land » de Michael Winner USA 1972

sortie 23 janvier 2018  Sidonis Calysta (*)

Cette décennie ; si elle accompagnait la déchéance du genre ne nous offrit pas moins d’une bonne vingtaine de westerns intéressants. La plupart relisaient l’Histoire où en construisaient une dans l’espoir de critiquer celle du moment.

Le prologue du synopsis montre un shérif local agressé un client (Charles Bronson) qu’il traite de métis et lui ordonne de débarrasser le plancher. Le client refuse et réplique en tuant l’homme de loi en légitime défense. Une bonne douzaine d’hommes sous l’égide de   Quincey Whitmore (Jack Palance ) décide de poursuive l’indien prénommé Chato. Parmi eux Nye Buell (Richard Basehart) Joshua Everett (James Whitmore) , Jubal Hooker (Simon Oakland) le plus vindicatif du lot, Earl Hooker (Richard Jordan) un obsédé sexuel et son frère Elias (Ralph Waite) non moins sauvage  Martin Hall (Victor French)

La traque va se montrer douloureuse pour Chato qui va voit son frère mourir et sa femme violée et mortelle pour les poursuivants que l’indien va décimer un par un.

Le film de Ted Kotcheff : First Blood -Rambo reprendra la même trame 10 années après  : seul contre tous et comme ce dernier, il  connait les coins et les recoins des opérations de représailles - le héros malgré lui n’est-il pas chez lui comme le souligne le titre original : « les terres de Chato »- et souffre de l’exclusion , d’une non reconnaissance et d’un racisme évident. Les 2 films sont ou pourraient être une allégorie sur la guerre du Vietnam qui sévissait alors.

Gerald Wilson qui signa le scénario fort habile pour justifier la violence de son personnage principal , travaillera sur plusieurs projets avec Michael Winner. Cela débuta avec L'homme de la loi au discours plus nuancé avec pour vedette

Burt Lancaster qui tournera pour eux Scorpio (1973). Tous deux furent à l’origine de ce personnage dur et véhément rencontré dans Le cercle noir (1973) The Stone Killer et de participation  non créditée Un justicier dans la ville (1974) Death Wish , films justifiant l’auto-défense et qui marqueront la relation avec 4 autres films de Bronson et Winner

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Pourtant L'homme de la loi (1971) possède un scénario moins manichéen et de par-là moins manipulateur. Wilson justifie cette tuerie annoncée avec des arguments racoleurs ; l’atteinte physique (viol et meurtre) sur la famille du proscrit, même l’un des participants à cette chasse reconnait légitime de l’indien meurtri.

JAMES WHITMORE par sa physionomie qui, rappelait Spencer Tracy  incarne un vecteur du cinéma américain  avec plus de 150 rôles dans divers genres : WESTERNS (1950 : Le Convoi maudit (The Outriders) de Roy Rowland-- 1951 : Au-delà du Missouri (Across the Wide Missouri) -- 1954 : La poursuite dura sept jours (The Command) -- 1955 : La Charge des tuniques bleues (The Last Frontier) -- 1969 : Les Colts des sept mercenaires (Guns of the Magnificent Seven) de Paul Wendkos --)  POLARS (1950 : Quand la ville dort (The Asphalt Jungle) de John Huston-- 1980 : De plein fouet (The First Deadly Sin) ---) SCIENCE-FICTION (le génial film de Gordon DouglasTHEM- Des monstres attaquent la ville (1954)-- 1968 : La Planète des singes (Planet of the Apes) -) Frank Darabont l’adora et l’emploiera dans ses 2 adaptations d’un roman de Stephen King : 1994 : Les Évadés (The Shawshank Redemption) :---The Majestic2001

SIMON OAKLAND autre visage familier  joue le pur extrémiste qui, veut bouffer de l’indien coute que coute , joua souvent les forts en gueule , les hommes autoritaires : 1960 : Psychose (Psycho) de Alfred Hitchcock-- 1961 : West Side Story de Jérôme Robbins et Robert Wise  -- 1968 : Bullitt de Peter Yates -- 1971 : Les Charognards (The Hunting Party) de Don Medford-- 1973 : L'Empereur du Nord (Emperor of the North Pole) de Robert Aldrich

RICHARD BASEHART en personnage énigmatique, perdu dans cette lutte inégale  est un bon acteur ; que Fellini (La strada 1954--Il bidone  1955) Richard Brooks  (Les frères Karamazov (1958)) et Huston (Moby Dick (1956))  quémandèrent

RICHARD JORDAN interpréta souvent les petites frappes ; il est le personnage le plus dément , le plus immoral du lot des poursuivants . Il est en 1971 dans Valdez et dans L'homme de la loi face à Burt Lancaster. Ses é derniers films seront d’ailleurs des westerns : Gettysburg (1993) et La revanche de Jessie Lee 1993, date de sa disparition à 56 ans après autant de films

JACK PALANCE demeure le plus extraordinaire des seconds rôles dans le western et ailleurs ? Ce qui tant pour les Usa et pour l’Italie restent mémorables. Pour le premier  pays citons : L'homme des vallées perdues (1953) SHANE de George Stevens--- Les Professionnels 1966 : (THE PROFESSIONALS), de Richard Brooks où il est Raza  l’amant éperdu de Claudia Cardinale et pour le second où il tourna beaucoup , son travail de composition pour Sergio Corbucci : 1968 : El mercenario (Il Mercenario) et en  1970 : Compañeros (Vamos a matar, compañeros). D’ailleurs c’est pour un western moderne qu’il reçut enfin l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle pour La Vie, l'amour... les vaches de Ron Underwood en 1992 . Il tourna pour Jean-Luc Godard face à Brigitte Bardot,pour Stanley Kramer, Robert Aldrich (3 films) Abel Gance, Vittorio De Sica , Richard Fleischer , John Frankenheimer , Percy Adlon  où il montra une autre facette de son immense talent, en jouant un ancien peintre décorateur d'Hollywood, Tim Burton

CHARLES BRONSON est son second pan de carrière ; celui de vedette après avoir été un troisième couteau -Il utilisera le nom de Charles Buchinsky tiré de son état civil dans ses premiers films -avec

2 films français en 1968 : Adieu l'ami (Honor Among Thieves) de Jean Herman et en 1969 : Le Passager de la pluie (Rider On The Rain) de René Clément et surtout grace à Sergio Leone avec en  1968 : Il était une fois dans l'Ouest (Once Upon a Time in the West) qui lui apportera la gloire internationale. Et même s’il tourna quelques westerns (1971 : Soleil rouge (Red Sun) de Terence Young-- 1974 : Chino (Valdez II Mezzosangue) de John Sturges-- 1975 : Le Solitaire de Fort Humboldt (Breakheart Pass) de Tom Gries-- 1977 : Le Bison blanc (The White Buffalo) de J. Lee Thompson-)  aucun ne fut à la hauteur du Léone . par la suite il se cantonna dans des personnages caricaturaux à l’exception  du déroutant en 1976 : C'est arrivé entre midi et trois heures (From Noon Till Three) de Frank D. Gilroy où il mettait à mal son image d’héros infaillible et de l’inattendu The Indian Runner de Sean Penn 1991 où il incarne le père de 2 êtres torturés : David Morse et Viggo Mortensen

 Il est ici remarquable tout en gardant son côté monolithique, superbe tout en muscles et déterminé, avare de répliques et servi par une magnifique photo qui joue sur le côté clair-obscur de cette sombre aventure de Robert Paynter qui se chargea de celles de Le loup-garou de Londres 1981—de Série noire pour une nuit blanche 1985 et de celles des films de Winner : L’extraordinaire évasion (1969)-- L'homme de la loi 1971--- Le grand sommeil 1978  film à la lumière éblouissante sans omettre une musique imposante de Jerry Fielding le compositeur de 2 cinéastes violents dans leurs démonstrations : Sam Peckinpah (La horde sauvage (1969)--- Les chiens de paille (1971) -- Junior onner 1972 -- Apportez-moi la tête d'Alfredo Garcia 1974) et Clint Eastwood  (Josey Wales hors-la-loi (1976)--- --L'épreuve de force (1977)

Michael Winner est un réalisateur anglais qui débuta à la fin des années 50 par des films courts , puis des longs métrages dont aucun ne nous fut montré. Dès 1967 il s’acoquina avec le cinéma américain employant Oliver Reed et Orson Welles et Marlon Brando dans le très dérangeant The Nightcomers -- Le corrupteur (1971) puis franchit le pas pour nous offrir des œuvres 100% américaines avec L'homme de la loi (1971) tout aussi maitrisé que celui-ci si ce n’est plus. Il tournera 6 films à sa vedette ; ce qui s’ensuivit (5 films) n’eut pas le même impact sans Bronson. Son western le plus réussi demeure L'homme de la loi 1971 une œuvre captivante, de très bonne facture par sa réalisation maîtrisée

(*) proposé en édition  haute définition DVD en VO s/t

     Avec une présentation de Patrick Brion et François Guérif et en édition Combo ( Blu-Ray + DVD)