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1438 LA FOI N'EST PAS UNE SIMPLE CROYANCE

Publié le 21/09/2015 à 05:22 par cafenetphilosophie Tags : vie homme histoire dieu cadre message art livres lecture extrait

 

Rubrique "La démarche religieuse".Suite du billet N°1431.

 

Extrait de "Philosophie pour tous" Tome I, A.Mendiri, Edilivre.

 

Prochain billet demain mardi 22 septembre.

 

La démarche religieuse est étroitement associée à l'idée de croyance. Mais qu'est-ce qu'une croyance? Il s'agit d'abord d'un acte intellectuel consistant à accorder un certain crédit à une affirmation ou à une impression ou à un sentiment etc. Nous dirons par exemple que nous croyons que demain il fera beau en nous appuyant sur certains indices par ailleurs incertains. Ou bien nous croyons que telle ou telle personne est digne de confiance en nous fondant sur des impressions, une intuition, des actes précis etc. L'opinion commune incline volontiers à penser que la croyance religieuse est du même type. L'affirmation de l'existence d'un  Dieu ou bien d'ailleurs sa négation sont des croyances fondées sur des indices fragiles et dénués de toute preuve. A certains égards, l'incroyance semble plus justifiée pour tous ceux qui ne croient que ce qu'ils voient.

 

  Pourtant, il s'agit d'une erreur d'appréciation. La foi religieuse n'entretient aucun rapport avec un acte intellectuel de ce type, assez banal au demeurant. La foi renvoie d'abord à une expérience intérieure, à une expérience spirituelle et non à un acte intellectuel, à des démarches raisonnées ou argumentées. Philosophiquement, cette expérience intérieure est fondée sur l'idée que toute  vie intérieure consciente est habitée  par la présence d'un absolu qui nous dépasse mais avec qui tout être peut entrer en contact de manière singulière.

 

  Afin d'éclairer cette idée d'une rencontre singulière avec la présence d'une réalité qui nous dépasse et qui semble la source du sens, une comparaison est sans doute utile. L'expérience intérieure en question est comparable  à l'expérience esthétique. Face à une œuvre d'art, réalisation d'un être unique, dans le  cadre d'une culture  également unique, mais exprimant d'une manière unique un aspect de la condition universelle de l'homme, le contemplateur reconnaît la présence de ce sens universel mais de manière singulière, en fonction de son histoire unique mais également en fonction des capacités de  lecture  de l'œuvre qui lui ont été transmises par son éducation.

 

  A certains égards, il en va de même de l'expérience spirituelle, autrement dit de la foi. Face à une supposée présence intérieure d'un absolu, présence qui se manifeste de manière unique tout en exprimant un sens universel, celle-ci est interprétée ou lue en fonction d'une histoire unique d'un être conscient et en fonction de repères transmis par une éducation bien déterminée.

 

   L'éducation transmet des repères, des traditions, une grille de  lecture  puisée dans le contenu des  livres  dits "sacrés" et interprétés par des générations successives de croyants. Ces données culturelles sont donc présentes au sein de cette expérience intérieure. Elles permettent au sujet individuel d'interpréter de manière singulière l'expérience personnelle qu'il croit faire de cette présence transcendante et d'un sens universel. A ce titre, précisément parce que cette expérience est singulière, elle ne saurait se communiquer, notamment par les généralités du langage ou bien par  des argumentations construites. C'est à ce titre qu'il est possible d'affirmer que la foi s'éprouve mais qu'elle ne se prouve pas.

 

  Bien entendu, cette présence transcendante n'est pas une évidence qui s'impose à tout sujet. Elle est le résultat d'une recherche. Croire c'est une manière de "voir". St Augustin soutenait qu'il fallait croire pour comprendre et comprendre pour croire. Bref, l'expérience spirituelle ou la foi est une quête de "signes" qui n'ont de sens que pour l'être unique qui en fait l'expérience.

 

   Néanmoins, la comparaison que nous avons menée entre l'expérience religieuse et l'expérience esthétique trouve ses limites sur un point fondamental: la présence de l'œuvre ne fait pas question, même si le béotien, face à elle, reste aveugle à son sens et son message; en revanche la "présence intérieure de la transcendance" fait question. Le profane ne peut nier la présence d'une œuvre d'art même s'il reste étranger à l'intérêt dont l'œuvre est porteuse. Mais la présence de la transcendance peut être considérée comme un mirage, une interprétation délirante ou illusoire.

 

   A ce titre, fondée ou illusoire, l'expérience spirituelle  suppose non seulement   la quête volontaire de cette présence transcendante mais également une capacité à en interpréter le sens. Comme on le voit, quelles que soient la valeur, la portée, l'objectivité de cette expérience, elle se situe très loin de la croyance banale dont nous faisions état en débutant ce court billet.

A.Mendiri