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1779 LE DOUTE

Publié le 30/08/2016 à 06:02 par cafenetphilosophie Tags : roman soi centerblog vie monde background mort nature extrait

 

 

Rubrique "La croyance". Suite du billet N°1772.

 

Extrait de "Philosophie pour tous", A. Mendiri, Connaissances et Savoirs.

 

Prochain billet demain mercredi 31 août.

 

  Nous n’avons encore jamais abordé au cours de nos billets la question du doute dit sceptique. A l’occasion de la visite d’un site, celui du cercle Zététique, association d’intellectuels contemporains visant à démasquer des impostures théoriques ou prétendues telles dans quelque domaine de la culture que ce soit, nous souhaitons aborder la question du doute.

 

  Commençons par examiner le rôle et l’utilité du doute en général. Descartes (XVII° siècle) a proposé en la matière des analyses décisives. Le doute doit concerner le domaine théorique en général, autrement dit toutes les affirmations visant à une explication quelconque de tels ou tels phénomènes, ce qui peut aller de la recherche scientifique jusqu’à l’interprétation par exemple de ce que les esprits religieux appellent l’expérience spirituelle. En revanche, le doute n’a pas sa place sur le plan de la vie pratique, lorsque celle-ci se cantonne à son seul domaine, à savoir l’efficacité de l’action ordinaire ou bien l’adaptation à son environnement habituel. Car douter en la matière pourrait devenir soit dangereux, soit inefficace et pour tout dire absurde.

 

  Dans le domaine théorique, le doute est une nécessité intellectuelle car c’est un moyen en vue de progresser dans la recherche de la vérité, si on entend par vérité la correspondance entre les jugements prononcés sur un sujet quelconque et ce qui est effectivement. A certains égards, le doute est l’outil même du philosophe depuis que les Grecs ont inventé cette discipline de l’esprit au V° siècle av. JC. Assise sur l’examen critique par la raison de toute question se posant à l’humanité, la philosophie considère l’acceptation passive de l’évidence comme la mort de l’esprit, ce qui requiert d’abord une capacité d’étonnement face au monde, cette capacité étant relayée par le nécessaire doute accompagnant les réponses éventuelles aux questions soulevées par l’étonnement. L’étonnement et le doute sont donc complémentaires afin que l’esprit reste vivant. Ajoutons qu’il en va de même pour les esprits vraiment religieux qui se refusent à la « foi du charbonnier » et qui accompagne toujours leur vie de foi par un doute vigilant, qui loin de la fragiliser ne fait au contraire que la consolider. D’ailleurs, que serait une foi, qui par définition se situe en-dehors des certitudes apportées par des preuves incontestables, si elle devenait étrangère au doute ? Ce serait là contraire à sa nature  même. Ce serait une foi qui ne serait plus vivante, qui ne s’interrogerait plus, qui deviendrait une mécanique formelle.

 

  Le refus du doute conduit d’ailleurs soit aux passions irrationnelles et bornées au mieux et au fanatisme au pire, c’est-à-dire à la volonté d’imposer par la force telle ou telle conviction ou conception du monde. Le fanatisme est la négation de la raison et en même temps du doute avoué, ce qui montre bien que l’exercice authentique de la raison ne va pas sans le compagnonnage du doute. Car, selon l’excellente analyse de Gusdorf (XX° siècle), non seulement toute forme de violence peut se définir comme « le désespoir d’avoir raison par raison » mais ce désespoir trahit la plupart du temps un doute profond, masqué, douloureux qu’il convient de conjurer par l’action violente précisément.

 

  Bref, si nous faisons le point, non seulement le doute est une condition indispensable à la vie de l’esprit mais il est également la condition d’une vie sociale harmonieuse et respectueuse d’autrui dès lors qu’il est assumé et cultivé.

 

  Ce faisant, lorsque nous évoquons le doute, de quoi parlons-nous vraiment ? Il s’agit du doute méthodique de Descartes. Du doute considéré comme un moyen en vue de parvenir à la vérité. Du doute nous évitant la mort prématurée voire dangereuse de l’esprit. Ce doute n’a donc aucun rapport avec le doute des sceptiques.

 

 En effet, le sceptique doute pour douter. Le doute n’est plus un moyen en vue de parvenir à une vérité éventuelle, il devient une fin en soi. Dès lors le doute s’affirme par là même comme étant une vérité incontestable, s’enfermant par le fait même dans une étrange contradiction. Le sceptique qui souhaite être cohérent devrait commencer par douter de son doute. Il nous faudra donc examiner ultérieurement les différentes formes envisageables du scepticisme ainsi entendu et en nous appuyant sur des exemples précis, tenter d’analyser les caractéristiques du doute sceptique, ses limites, voire ses outrances.

A. Mendiri