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Rubrique "Cours: conscience de soi et connaissance de soi". Suite du billet N°2305.
Extrait de Cours de philosophie, A. Mendiri, Connaissances et Savoirs.
Prochain billet demain 11 février (Libres commentaires liturgiques)
Les considérations précédentes concernaient l’individu et son incapacité à se connaître véritablement. Celles que nous allons développer maintenant concernent l’espèce humaine en général. Traditionnellement, l’homme est défini par la conscience ou la pensée. C’est cela qui le distingue des autres espèces, qui est la source de sa dignité particulière, dignité associée à sa liberté et à sa responsabilité. Or, c’est précisément cette image de l’homme que Freud prétend remettre en cause avec sa théorie de l’inconscient psychique. Freud propose, pour se faire mieux comprendre l’image du régime politique britannique, celui de la monarchie constitutionnelle, régime où le souverain règne, est protocolairement à la tête de l’Etat mais ne dispose d’aucun pouvoir réel, ce dernier étant dans les mains de son gouvernement qui tient sa légitimité non du souverain mais du suffrage universel. Il en irait de même concernant la vie psychique de l’homme : la conscience possède en quelque sorte l’apparat du pouvoir mais en réalité l’instance qui dispose de ce pouvoir relève de l’inconscient psychique.
C’est en ce sens que Freud prétend infliger à l’humanité « sa troisième blessure narcissique » (Narcisse étant ce personnage mythique séduit par son image reflétée dans l’eau) après que Copernic au XVI° siècle, confirmé par Galilée au XVII° siècle ruine l’idée selon laquelle la Terre et donc l’homme se situent au centre géographique du monde et après que Darwin, au XIX° siècle, nous ait appris que l’homme avait des ascendants animaux et n’était jamais, à ce titre qu’un animal parmi d’autres. Freud, pour sa part, remet en cause la prééminence de la conscience puisqu’il transforme cette faculté dont nous sommes si fiers en pure instance de figuration concernant nos comportements, que ce soit nos pensées, nos paroles, nos actes. Voici ce qu’il écrit à ce propos dans « Introduction à la psychanalyse » :
« Dans le cours des siècles, la science a infligé à l’humanité deux graves démentis.
La première fois, ce fut lorsqu’elle a montré que la Terre, loin d’être le centre de l’univers, ne forme qu’une parcelle insignifiante du système cosmique dont nous pouvons à peine nous représenter la grandeur. Cette première démonstration se rattache pour nous au nom de Copernic, bien que la science alexandrine ait déjà annoncé quelque chose de semblable. (Freud fait allusion ici aux hypothèses d’Aristarque de Samos au III° siècle av JC)
Le second démenti fut infligé à l’humanité par la recherche biologique, lorsqu’elle réduit à rien les prétentions de l’homme à une place privilégiée dans l’ordre de la création, en établissant sa descendance du règne animal et en montrant l’indestructibilité de sa nature animale. Cette dernière révolution s’est accomplie de nos jours, à la suite des travaux de Ch. Darwin, de Wallace (allusion à ce naturaliste britannique qui conçut en même temps que Darwin le principe de la sélection naturelle) et de leurs prédécesseurs, travaux qui ont provoqué la résistance la plus acharnée des contemporains.
Un troisième démenti sera infligé à la mégalomanie humaine par la recherche psychologique de nos jours qui se propose de montrer au moi qu’il n’est seulement pas maître dans sa propre maison, qu’il en est réduit à se contenter de renseignements rares et fragmentaires sur ce qui se passe, en dehors de sa conscience, dans sa vie psychique. »
Ainsi, à certains égards, Freud, sur le plan de la science psychologique de son époque, semble cautionner les thèses philosophiques relativisant ou même niant tout pouvoir propre et autonome de la conscience comme Spinoza au XVII° siècle et plus particulièrement Nietzsche au XIX° siècle. Comme on le voit, le statut et la nature de la conscience sont bien au cœur de maints problèmes philosophiques et en premier lieu ceux relatifs à la nature même de l’homme.
A.Mendiri