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Par Anonyme, le 05.02.2025
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07.02.2025
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Rubrique "L'oubli des fondements". Suite du billet N°2463.
Extrait de philosophie pour tous, A.Mendiri, Tome II.
Prochain billet demain jeudi 19 juillet.
La question du possible est sans doute la question centrale de la métaphysique, tout au moins à nos yeux. Certes la question la plus radicale concerne celle soulevée par Leibniz, à savoir « Pourquoi existe-t-il quelque chose plutôt que rien ? ». Mais à certains égards, cette question rejoint la nôtre. Si la notion de néant, autrement dit l’absence de tout Etre et de possibilité d’Etre, avait un sens, nous ne serions pas là pour en discuter. L’Etre ou a minima, la possibilité d’Etre, qui n’est pas rien, qui est forcément quelque chose, sont premiers et ce depuis toute éternité.
Il est vrai qu’utiliser cette expression, « de toute éternité », soulève aussitôt de nouveaux problèmes. Est-ce une expression temporelle ? Renvoie-t-elle à un temps dépourvu de commencement ? Ou bien suppose-t-elle une réalité ontologique étrangère au temps ? Nous ne tenterons pas de développer ce sujet dans l’immédiat. Car, quoi qu’il en soit, quelle que soit la conception de l’éternité que nous retenions, l’Etre ou si l’on préfère l’éternité de l’Etre, s’avère nécessairement le fondement de toutes choses.
Mais là encore, la notion de fondement prête à confusion. Traditionnellement, le fondement revoie à l’idée de justification, répond en quelque sorte à la question pourquoi dans l’acception pour quelle raison quelque chose existe. Or, en première analyse, nous n’avons pas le droit de postuler ou de poser comme vrai sans l’avoir établi, que toute chose possède une justification, une raison de l’ordre de la raison, rejoignant ainsi les proclamations célèbres de Hegel selon lesquelles « tout ce qui est rationnel est réel et tout ce qui est réel est rationnel ».
Mais à défaut de fondement ainsi compris, nous pouvons affirmer que l’Etre est la source de tout ce qui est. En d’autres termes, toute réalité qui surgit à l’Etre possédait une possibilité d’Etre, constituait un possible enfermé dans ce que nous appelons l’Etre, la réalité première, fondamentale et exclusive. Certes, nous devons encore nous méfier du langage utilisé ou plus précisément des conclusions découlant des considérations précédentes, apparemment incontournables. Car cela ne signifie pas pour autant que l’Etre enferme au titre de prédéterminations d’existence, toutes les réalités connues à titre de possibles, sans compter toutes celles non encore surgies à l’Etre.
En effet, il est tout à fait envisageable de faire l’hypothèse métaphysique consistant à accorder à l’Etre une capacité créatrice radicale, donnant à toutes les réalités connues un mode d’Etre et de surgissement à l’Etre, non contenus au sein de l’Etre à titre de possibles et conçues comme pures prédéterminations d’Etre. Dans cette hypothèse, ce que nous appelons l’Etre se situerait au-delà de toute nécessité, au-delà de toute détermination et constituerait une pure capacité créatrice, une pure possibilité radicalement libre d’émergence d’êtres particuliers, ceux-là même qui ont déjà surgi à l’Etre, sans compter ceux appelés à surgir et ce, sans fin ou terme concevables.
Là encore, ces dernières formulations métaphysiques soulèvent de nouvelles questions. Car comment concevoir l’Etre comme réalité indéterminée, dépourvue de toute détermination et source créatrice ou capacité créatrice de toutes les déterminations susceptibles d’émerger à l’Etre ? Par ailleurs, peut-on être assuré que ce processus créateur demeure sans fin, accordant ainsi à l’Etre le second versant de l’éternité conçue comme processus temporel sans commencement ni fin ?
Mais ces deux questions d’ordre métaphysique ou ontologique, c’est-à-dire relatifs à la nature profonde de l’Etre, se voient une nouvelle fois prisonnières de notre langage temporel, de notre difficulté voire de notre impossibilité de raisonner ou de nous représenter ce qui est, en-dehors de ce cadre temporel, conçu comme dépourvu de commencement et de fin.
Tentons d’analyser les sources même de ces difficultés. Un temps conçu sans commencement ni fin est à vrai dire un temps quelque peu anthropomorphique, c’est-à-dire un temps pensé à l’image de l’homme, de ses modes de raisonnement et de ses expériences empiriques. Tous les êtres particuliers, tous les processus que nous connaissons et que nous expérimentons connaissent un commencement, un développement et un terme.
Or il ne peut en être de même concernant l’Etre conçu comme source radicale de toutes choses, quelles que soient les modalités du surgissement à l’Etre, à savoir comme passage d’un possible prédéterminé ou bien comme émergence radicale et nouvelle. Car l’Etre ainsi conçu ne peut pas avoir un commencement radical, sinon cela signifierait qu’il surgirait du néant, comme impossibilité d’Etre, ce qui n’a pas de sens. L’Etre comme source de tout ce qui est a toujours été. L’Etre ainsi conçu relève d’une réalité sans limite, qu’elle soit temporelle ou d’une autre nature. Bref, l’Etre ainsi considéré est de nature infinie, si nous convenons d’appeler infini toute réalité dépourvue de limites.
Or, force est de constater que l’être particulier que nous sommes en tant qu’homme est de nature finie et connaît des limites tant spatiales que temporelles. Parmi ces limites, il convient bien entendu de souligner celles de la pensée ou de la raison humaines, autrement dit de nos capacités de représentation. En d’autres termes nous ne sommes pas à même de nous représenter une réalité infinie, sans limite ou bien nous ne pouvons nous la représenter que sur le mode d’une réalité finie, par analogie avec celle-ci et par conséquent de manière anthropomorphique.
Cela ne signifie pas pour autant que la nature d’une réalité infinie nous échappe complètement et reste étrangère à la raison ou aux exigences de notre pensée. Les limites que nous évoquions ne concernaient que nos capacités de représentation et non nos possibilités de concevoir ce type de réalité. Cette distinction entre capacité de représentation et de conception peut apparaître sibylline en première analyse mais peut pourtant parfaitement se comprendre.
En effet, quelle que soit l’idée que nous nous faisons de la conscience, de sa nature, de son origine, celle-ci se présente comme nécessaire non-coïncidence avec les réalités particulières ou limitées qu’elle contient au titre d’objets ou de contenus de pensées. Elle transcende toujours ces derniers, les dépasse, se projette en avant d’elle-même, épousant ce processus qui décrit logiquement un processus potentiellement infini conçu comme réalité présentement finie à laquelle on peut toujours ajouter quelque chose, que ce soit un nombre comme pour la succession des nombres entiers ou un instant concernant le déploiement du processus temporel par exemple. En somme, la conscience, par nature, peut engendrer et rendre présente l’idée d’infini, permettant ainsi de la concevoir à défaut de se la représenter.
Mais cette idée d’infini est conçue comme transcendant toute réalité finie, comme se situant au-delà de toute réalité finie et en conséquence, l’idée d’infini transcende et se situe au-delà de tout processus temporel pensé ou relevant du mode de représentation d’une réalité finie, comme la pensée humaine. En d’autres termes, l’éternité n’est pas seulement un processus sans commencement ni fin, mais une réalité qui transcende, qui ne se réduit pas, qui ne coïncide pas avec un tel processus.
Cela signifie par conséquent que l’Etre conçu comme source de toutes choses ne doit pas être pensé comme précédant l’ensemble des réalités concevables mais comme transcendant ici et maintenant et sans limite de quelque nature que ce soit tous les processus temporels. Il n’y aurait donc pas de sens à se demander comment l’Etre, conçu comme dépourvu de limites et de déterminations particulières peut Etre, avant même que ces déterminations particulières aient émergé à l’Etre. Car ces déterminations particulières, librement issues des capacités créatrices de l’Etre, se voient contemporaines de l’Etre par nature, autrement dit inhérentes à cet Etre, non comme la marque d’une nécessité étrangère à l’Etre mais comme l’expression de sa liberté radicale.
Ces déterminations particulières et donc cette capacité créatrice et transcendante de l’Etre se verraient sans limite et donc sans terme. Il y a pour cela deux raisons majeures : en premier lieu, l’Etre relève de l’infini, de l’absence de limite et ce de part en part ; en second lieu, de même que le passage du non-être absolu à l’Etre n’a pas de sens, de même le passage de l’Etre au non-être absolu n’en a pas non plus. Car l’Etre tel que nous l’avons conçu enfermant une capacité sans limite de création ou d’émergence à l’Etre, celle-ci est par nature inépuisable.
Cependant, il restera à analyser pourquoi nous posons comme plus pertinente l’hypothèse ontologique d’un Etre, source sans limite, d’émergence de réalités nouvelles à l’Etre plutôt que réalité enfermant une infinité de déterminations prédéterminées ou de possibles susceptibles de s’actualiser.
A.Mendiri