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2484 LA RAISON ET L'ABSOLU

Publié le 01/08/2018 à 06:02 par cafenetphilosophie Tags : sur divers dieu nature soi pouvoir pensée pensées extrait demain

 

Rubrique "L'Oubli des fondements". Suite du billet N°2477.

 

Extrait de Philosophie pour tous, A.Mendiri, Connaissances et Savoirs.

 

 

Prochain billet demain jeudi 02 août.

 

 

      Le procès de la raison en matière métaphysique est dominant depuis la critique sans concession de Kant. Pourtant, les conclusions de l’illustre philosophe sont tout autant problématiques que la confiance démesurée que la tradition rationaliste a accordé à cette raison pendant près de 25 siècles. Lors de notre précédent billet nous avons souligné que les raisons de l’échec apparent de la raison concernant les questions métaphysiques tenaient peut-être à d’autres raisons que celles avancées par Kant. La raison, dans ses démarches d’investigation métaphysique se voit confrontée au mur du temps. L’avenir est une page blanche. Ce qui vient est inconnu. Mais il ne s’agit nullement d’un inconnu qui pourrait se ramener tant bien que mal à du déjà connu par un effort bien mené de l’imagination rationnelle. L’avenir est à vrai dire émergence du radicalement nouveau et à ce titre radicalement impensable. L’avenir est de l’ordre de l’inconnaissable.

   De ce fait, les systèmes contradictoires qui fleurissent tout au long de l’histoire de la pensée philosophique sont autant d’interprétations divergentes de l’Etre à partir des failles du temps présent. Aucun d’entre eux ne peut prétendre pouvoir se projeter dans l’avenir afin d’éclairer, de dévoiler le sens de l’Etre, sa vérité.

   Mais au-delà de ces considérations, il est possible ici et maintenant d’accorder notre confiance dans la raison concernant la question de la nécessaire présence éternelle de l’Etre. Car admettons que la raison telle que la conçoit Kant, n’ait pour seule fonction, par la médiation de l’entendement, de la faculté de comprendre, c’est-à-dire de la faculté de prendre ensemble ou de relier ce qui est séparé, de structurer par là même ou de mettre en forme un donné empirique ou mathématique ou expérimental, il n’en demeurait pas moins vrai que les divers donnés ainsi considérés ne possèdent pas le même statut ontologique que le donné originaire constitué par la présence de l’Etre en général. Car ces structures a priori ne présupposent que la présence de l’Etre comme donné originaire et incontournable alors même que les autres données auxquelles s’appliquent ces structures a priori afin de leur donner forme présupposent en premier lieu, pour avoir un sens, ces fameuses structures et en second lieu la présence même de l’Etre.

   En somme, la raison n’entretient pas le même rapport avec les données de l’expérience qu’avec l’Etre en général. Dans ce rapport avec l’Etre en général, la raison n’a pas pour vocation de structurer, de mettre en forme, de déterminer en quelque sorte l’Etre en question. Elle se borne, par la médiation du principe de non-contradiction, à rendre compte rationnellement de la nécessaire présence de l’Etre en général.

   Certes, si comme nous en avons fait l’hypothèse, il existe une infinité de manières différentes de penser, de faire apparaître les déterminations particulières de l’Etre, ou si l’on préfère une infinité de modes de mises en forme ou de structuration du réel tel qu’il peut apparaître, il est possible de s’interroger sur l’usage du principe de non-contradiction qui est caractéristique peut-être que de la seule pensée humaine et qui amène cette dernière à refuser de penser que du néant pensé comme absence d’Etre ou de possibilité d’Etre puisse surgir sans cause ni raison l’Etre.

  N’oublions pas cependant, que par des voies infiniment différentes des conclusions identiques peuvent être établies. Aucune des infinités hypothétiques de points de vue différents sur l’Etre qui fleurissent peut-être au sein de l’Univers ou plus vraisemblablement au sein du multivers ou de l’infinité d’Univers distincts et différents, n’est à même de structurer ou de mettre en forme l’Etre en général. Celui-ci transcende, dépasse tous les points de vue particuliers qui relèvent de la finitude alors même que l’Etre en général renvoie à une réalité infinie, à l’infinitude.

   Mais il y a plus. Comme Descartes l’a montré dans les « Méditations Métaphysiques », la présence de l’Etre relève d’une connaissance absolue et non pas relative comme peut en délivrer chacun des points de vue donnant formes à ce qui apparaît. Même s’il y a un Dieu trompeur, celui-ci ne peut pas me tromper lorsque je dis que dès lors que je pense, forcément je suis, car pour me tromper sur ce point, il faut au préalable que j’existe. Certes, il est possible de discuter, comme Nietzsche le fait, les non-dits du raisonnement de Descartes, l’idée que l’existence d’un sujet pensant constitue un présupposé non démontré et non une vérité et qu’il conviendrait de dire non pas « Je pense donc je suis » mais « ça pense donc ça est ». Soit. Néanmoins, en ce qui concerne le problème de la nécessaire présence de l’Etre, cette critique ne changerait rien. Cette présence s’imposerait à la pensée et se présenterait bien comme une vérité absolue, indépassable, la seule sans doute susceptible d’échapper aux limites imposées par notre condition de finitude. Comme on le voit, cette proclamation de Descartes, aménagée par Nietzsche, souvent brocardée tout en étant largement connue, possède une portée métaphysique considérable qui échappe sans doute la plupart du temps à ceux qui y font plaisamment référence.

  Ainsi, il nous semble difficilement contestable que la raison soit totalement légitime pour pouvoir établir avec certitude cette vérité métaphysique : la présence de l’Etre est nécessaire, est la source sans commencement concevable de toutes choses. Cette proclamation métaphysique présente le mérite, à nos yeux, de faire l’unanimité de tous les courants philosophiques qui ne refusent pas à la raison une quelconque compétence en matière métaphysique. Elle est une certitude rationnelle partagée par les courants idéalistes, c’est-à-dire ceux pour qui l’intelligence ou le « logos » traversent toute réalité, par les matérialistes tel Epicure et par les pensées religieuses, qu’elles soient panthéistes ou immanentistes ou bien qu’elles soient créationnistes, puisqu’il va de soi que le Dieu auquel elle croit ne saurait avoir un commencement.

    Mais il y a plus. Cette première vérité en entraîne, rationnellement, d’autres. Peu importe que ces vérités qui vont en découler soient des conclusions élaborées par la raison humaine. La compétence qui a été reconnue à celle-ci concernant l’analyse de l’Etre en général ou de cette donnée première, originaire, incontournable, ne se réduit pas à affirmer sa nécessaire présence éternelle. L’analyse rationnelle de cette présence de l’Etre peut conduire à d’autres conclusions métaphysiques ou ontologiques de la première importance sans pour autant violer les frontières de cette compétence, puisque toutes les conclusions qui en découlent portent sur le même objet, à savoir sur la donnée première qui est l’Etre en général.

   Certes, la raison humaine reste l’expression de la finitude, l’expression d’un être particulier et limité quant à ses capacités de représentation. Mais n’oublions pas ce que nous avons déjà souligné par ailleurs : la raison en question, finie, limitée est une caractéristique d’un être conscient, c’est-à-dire d’un être qui par essence, par nature, dépasse, transcende tous les contenus de conscience, et par ce mouvement incessant de dépassement est conduit à concevoir l’idée d’une réalité non enfermée dans les limites de la finitude, et qui peut par conséquent concevoir à défaut de pouvoir se la représenter, l’idée d’une réalité infinie.

   Or, il semble aller de soi que le dévoilement de la nécessaire présence de l’Etre conduit à l’idée que cette présence n’a pas, ne peut pas avoir, rationnellement, de commencement. Bref, la nécessaire présence de l’Etre se présente comme étant là depuis toute éternité. Mais nous avons déjà noté que l’idée d’éternité peut recevoir deux acceptions : ou bien elle renvoie à une réalité sans commencement ni fin ; ou bien à une réalité étrangère au temps tel que nous l’appréhendons ordinairement.

  Mais à vrai dire, ces deux manières de concevoir l’éternité ne sont nullement incompatibles mais s’avèrent au contraire entièrement complémentaires, non pas d’un point de vue ontologique, mais d’un point de vue gnoséologique. En effet, un temps sans commencement ni fin fait référence au temps tel que nous sommes à même de nous le représenter, tel que nous le vivons ordinairement, au temps tel qu’un être de finitude peut le penser à l’aide de la raison. Tous les phénomènes ou réalités que nous expérimentons ou connaissons possèdent un commencement, un développement et un terme. Telles sont les sources empiriques de notre connaissance en la matière. En revanche, en tant qu’être conscient, nous sommes à même de concevoir une réalité qui transcende toute finitude, qui relève de l’infinitude. Ainsi la nécessaire présence de l’Etre est-elle nécessairement conçue comme éternelle, comme relevant de ce qui transcende toute représentation temporelle, comme étant de nature infinie ou dépourvue de toute limite.

 Le caractère infini de la présence de l’Etre exclut que de rien ou mieux du néant défini comme absence d’Etre ou de possibilité d’Etre puisse surgir l’Etre sans cause ni raison. Mais cette infinitude essentielle de la présence de l’Etre exclut par la même occasion que cette présence de l’Etre puisse connaître un terme.

   Il nous faudra donc revenir sur ces dernières conclusions pour en tirer toutes les conséquences ontologiques qui en découlent selon nous.

A.Mendiri