· 10 LA NOTION D'INSTINCT CHEZ L'HOMME . COURS.
· 9 LE STATUT DE LA CONSCIENCE SELON NIETZSCHE. COURS.
· 13 CROYANCES, RITES ET FÊTES DU JUDAÏSME
· NATURE HUMAINE ET CONDITION HUMAINE.
· 1 LES FONDEMENTS D'UNE DEMOCRATIE
· 10 LA FONCTION DU MYTHE
· 531 L'ART POUR L'ART OU ART ENGAGE?
· 5 LE BOUDDHISME: COMPARAISON AVEC L'HINDOUISME
· 12 MOÏSE, FONDATEUR DU JUDAÏSME
· 1 COURS DE PHILOSOPHIE: LA PHILOSOPHIE SPONTANEE.
· 286. LES MANIFESTATIONS DE L'INCONSCIENT PSYCHIQUE.
· 289. INCONSCIENT PSYCHIQUE ET CONNAISSANCE DE SOI.
· 411 LES SOURCES DE LA CONNAISSANCE HUMAINE.
· 2 COURS DE PHILOSOPHIE: LE ROLE DE LA RAISON.
· 8 LE STATUT DE LA CONSCIENCE SELON KANT ET PASCAL. COURS.
>> Toutes les rubriques <<
· 29 Cours: La nature de l'homme (15)
· 8 Les grandes religions (24)
· 36 Cours: L'Art. (14)
· 31Cours: L'inconscient. (6)
· 3 L'esprit démocratique (23)
· 2 Cours: Pourquoi la philosophie? (5)
· 7 Le phénomène religieux (16)
· 30 Cours: La morale. (11)
· 45 Extraits de textes philosophiques (15)
· 35 Cours: La politique. (22)
homme image centerblog sur monde amis travail histoire animaux nature animal pensée demain créations
Derniers commentairesje veux en savoir plus
Par Anonyme, le 05.02.2025
bjr ! je voudrais en savoir plus sur la métaphysique
Par Anonyme, le 05.02.2025
Date de création : 26.02.2011
Dernière mise à jour :
07.02.2025
4874 articles
Rubrique "Cours: langage, technique, échanges". Suite du billet N°2891.
Extrait de Cours de philosophie, A.Mendiri, Connaissances et Savoirs ou Manuel de philosophie, Amazon.
Prochain billet demain dimanche 03 mars (Libres commentaires liturgiques)
Mais il y a plus. Nos penchants anthropomorphiques, ceux qui nous conduisent à nous représenter ce qui n’est pas l’homme à l’image de l’homme et par voie de conséquence l’animal sur le modèle de ce dernier conduisent à souligner que l’animal, comme l’homme, réalise des « œuvres ». Songeons au nid de l’oiseau, au barrage du castor, à la toile hexagonale de l’araignée. Mais il ne s’agit pas là d’œuvres au sens créateur du terme car l’animal ne fait en l’occurrence qu’exercer mécaniquement et de manière intangible son instinct. De surcroît, il n’utilise à cet effet que ses organes naturels et ignore la notion d’outil artificiel.
Les « amis des animaux » insistent. Ils font valoir par exemple que le singe est capable de se procurer une petite branche, de l’effeuiller et de l’introduire dans une termitière, de la retirer afin de déguster ces insectes ; ou encore de se saisir et de choisir une pierre pour casser une noix et ce en prenant les précautions indispensables afin d’éviter de l’écraser complètement et de rendre la noix impropre à la consommation. Bref, le singe connaîtrait l’outil.
Ceux qui affirment cela n’ont qu’une idée très peu rigoureuse de la notion d’outil. L’outil incarne en effet une réalité artificielle, fabriquée en vue d’un objectif précis, revêtant une forme adaptée à cet objectif et, après utilisation, mis en réserve pour un usage ultérieur. Le singe ne connaît pas ce type de pratique. Si, face à son enclos, dans un parc zoologique, après avoir pris le soin préalable de déposer en son sein des bâtons d’inégales longueurs, nous lui tendons des bananes, le singe tentera de s’en saisir. Si, volontairement nous nous écartons pour lui rendre la tâche impossible, après un moment de gesticulation, le singe, animal intelligent, se représentera la possibilité d’y parvenir en utilisant un bâton qui prolongera son bras. Le choix du bâton adéquat ne sera pas immédiat mais lorsqu’il y parviendra, il s’empressera de jeter à terre le bâton si utile et précieux sans se soucier de son éventuelle utilisation ultérieure. Le singe ne connaît pas l’outil tel que nous l’avons défini.
D’ailleurs l’outil remplit une fonction totalement ignorée du monde animal. Les espèces vivantes, animales ou végétales, doivent, pour survivre, être en mesure de s’adapter à leur milieu, de s’insérer au sein d’un écosystème précis. Empressons-nous de dire qu’il en va de même pour l’homme. Peut-être que la disparition brutale et toujours inexpliquée de l’homme de Néanderthal provient d’une inaptitude à s’adapter à des changements climatiques brutaux. Mais l’homme moderne ne se contente pas de s’adapter à son environnement. Il adapte l’environnement à ses besoins et en fonction de ses projets. Il ne se contente pas d’adopter des comportements adaptés aux exigences de son environnement, mais il prend des initiatives, il est actif, il modifie cet environnement, il le façonne en quelque sorte à son image.
L’agriculture, l’élevage, l’industrie qui transforme des matières premières et brutes en matières plus élaborées ou en produits fabriqués, sont des exemples spectaculaires de cette adaptation de la nature aux besoins humains. L’outil, et d’une manière plus générale, toutes les techniques humaines, portent la marque de cette entreprise humaine si originale. Si l’outil, et ultérieurement la machine, incarnent ce projet humain d’adapter la nature aux besoins de l’humanité, alors seule cette dernière possède l’outil. Nous sommes bien loin de la pierre du singe, élément naturel, en vue de casser des noix.
D’ailleurs, cette possession des techniques et leur utilisation si originale introduit une nouvelle notion inconnue de l’animal. Le monde animal appartient tout entier à la nature. Ce sont des êtres naturels et rien que cela. Or, ce n’est pas le cas concernant l’humanité. Car l’espèce humaine est la seule espèce qui, grâce à son travail et à l’utilisation de techniques, est l’auteur des changements que l’humanité connaît à travers le temps. L’homme, en transformant son environnement, en créant sans cesse de nouveaux besoins ne vit pas de la même façon d’une génération à l’autre. Bref, si on appelle « histoire » ce processus temporel où du nouveau surgit en permanence, transformant la nature et par voie de conséquence sa propre nature, nous pouvons dire que seul l’homme possède une histoire.
A l’opposé des autres espèces, l’homme n’est donc pas seulement un être naturel mais aussi et avant tout un être historique. D’ailleurs, les changements que connaît la nature sont les résultats de phénomènes physiques et inconscients. L’évolution des êtres vivants, même si on n’en connaît pas tous les mécanismes, n’est pas l’effet de l’activité volontaire, délibérée, réfléchie des espèces en question. Par opposition, les changements que connaît l’homme, sont le résultat de son action volontaire, de l’exercice de sa pensée créatrice. A ce titre, nous pouvons réitérer que la technique est le propre de l’homme et que le travail, qui qualifie l’exercice de ces techniques et enfin que l’outil qui est un des moyens essentiels autorisant cet exercice des techniques, sont bien l’apanage de l’humanité.
A.Mendiri