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4090 LA PENSEE EST SPECIFIQUE A L'HOMME

Publié le 08/06/2022 à 06:03 par cafenetphilosophie Tags : enfants centerblog sur roman vie monde animal fleur chez homme société demain femmes divers art nature pouvoir

Rubrique "La question des valeurs". Suite du billet N°4083.

 

Extrait de Philosophie pour tous, Tome I, A.Mendiri, Amazon.

 

Prochain billet demain jeudi 09 juin



 

Les précédents billets rappelaient que la nature biologique jouait un rôle original chez l'homme pour des raisons naturelles précises. C'est ainsi que l'hérédité joue le même rôle au sein de l'espèce humaine que pour les autres espèces animales ou vivantes en général concernant les caractéristiques physiques. En revanche, ce n'est pas le cas à propos des comportements, tout simplement parce que l'homme, hormis l'instinct de succion, se voit dépourvu de ces savoirs innés qu'on appelle instincts. La raison en est simple : grâce aux prodigieuses capacités de son cerveau, il est capable de tout apprendre et dès lors la sélection naturelle a laissé tomber en désuétude des instincts non seulement devenus inutiles mais présentant tout au contraire un handicap pour une meilleure adaptation de l'homme à son milieu.



   Certes, cela ne signifie nullement que la dimension biologique est devenue totalement absente chez l'homme. A défaut d'instincts, il conserve des besoins physiologiques impérieux, des besoins de satisfaction qui peuvent se manifester, faute de mécanismes éducatifs régulateurs comme nous allons en faire état, par ce qu'on appelle des pulsions. Une pulsion n'est pas un instinct : il s'agit d'une énergie interne qui se déploie à l'aveugle avec une puissance parfois impressionnante et qui vise à la satisfaction de besoins, les moyens utilisés afin de les satisfaire pouvant être très divers et empruntant de manière plus ou moins grossière aux habitudes culturelles en la matière. De plus, personne n'ignore le rôle important que joue le système hormonal dans les comportements. Quel que soit le rôle éminent que puisse jouer l'éducation, ce n'est sans doute pas un hasard ou un fait purement culturel que les neuf dixièmes des actes délinquants soient commis par des hommes et non par des femmes.



 Il n'en reste pas moins vrai que l'homme, faute d'instinct, ne devient homme qu'au contact des hommes, qu'en fonction de l'éducation transmise, des habitudes acquises, celles-ci se voyant tributaires de la société ou de la civilisation au sein desquelles cette éducation s'exerce. Un enfant abandonné dès la naissance - et recueilli par un animal comme ce fut le cas pour les fameux enfants-loups-  ne deviendra pas spontanément un homme alors qu'un chaton élevé par une chienne deviendra naturellement un chat, autrement dit adoptera spontanément et nécessairement les comportements habituels du chat. Ainsi l'homme n'aurait-il pas   une nature prédéterminée à la naissance. Mais comme nous le verrons, il s'agit là d'une conclusion qui ne tient compte que de la dimension purement biologique de l'homme et toute la question sera précisément de savoir si l'homme, naturellement parlant, peut se réduire à cette seule dimension biologique.



   Car chacun sait peu ou prou que ce qui fait l'originalité de l'homme, ce qui en fait une espèce à part, c'est la possession de la pensée. Là encore, comme pour la notion d'instinct, il convient de dissiper certains malentendus à propos de l'idée de pensée. Nous avons spontanément tendance à attribuer au monde animal, et en particulier au monde animal familier, la pensée. D'ailleurs nous connaissons les expressions courantes en la matière consistant à s'exclamer au vu de tel ou tel comportement animal" qu'il ne lui manque que la parole".



  En effet, la parole ou le langage sont les moyens d'exprimer chez l'homme sa pensée. Là encore, nous nous heurtons à un autre malentendu sur la notion de langage, attribuant aux espèces animales un langage, que certes nous ne comprendrions pas toujours mais néanmoins bien réel. Il nous faut donc dissiper ce florilège de malentendus et d'ignorances.



   En premier lieu, il faut bien avoir à l'esprit qu'il existe un lien étroit entre les prodigieuses capacités du cerveau humain, capacités comme nous l'avons vu sans commune mesure avec celles des autres espèces animales, et la possession de la pensée et du langage. Si pensée et langage dépendent de ces capacités cérébrales hors du commun, il n'y a rien de surprenant que nous soyons les seuls à pouvoir penser et posséder un authentique langage.



  Qu'appelle-t-on pensée? Il ne faut pas confondre la pensée avec le psychisme en général, c'est-à-dire avec toutes les sortes d'états mentaux, ceux que l'on trouve notamment chez les espèces animales les plus développées sur le plan cérébral. La pensée ne renvoie pas aux phénomènes psychiques permettant à un chat ou un chien par exemple d'avoir des émotions, comme la peur ou la joie, de ressentir plaisir ou douleur, de mémoriser des situations précises, d'apprendre par conditionnement certaines habitudes imposées par les maîtres etc. La pensée est étroitement liée à la capacité consciente de l'homme. Etre conscient, ce n'est pas seulement savoir que l'on est joyeux ou triste, que l'on connaît une situation de bien-être ou de souffrance morale ou physique, c'est savoir qu'on le sait. Cette formule curieuse au premier abord signifie simplement que le cerveau de l'homme permet à celui-ci de prendre du recul par rapport aux données de sa vie mentale, de se voir en quelque sorte en train d'avoir peur ou d'avoir faim etc. Cette capacité de recul lui permet de modifier mentalement ses représentations qui ont pour source première les informations sensibles qui lui parviennent du monde extérieur par le biais des organes des sens (œil, oreille, nez, etc.) ou bien de son univers interne par le biais de sensations diverses d'ordre physiologiques.



   De ce fait, l'homme n'est plus prisonnier, comme l'est l'animal, de ce type d'informations fournies par son corps, il peut imaginer à partir des informations qu'il reçoit, un monde autre, un monde possible. Cela l'amène à faire des hypothèses notamment scientifiques, à créer des œuvres d'art, à réfléchir sur un au-delà éventuel et donc à formuler des conceptions religieuses, et ainsi de suite. C'est cela la pensée. C'est pourquoi Platon (V° Siècle av JC) pouvait dire avec raison que  "la pensée nous libérait de la prison du corps". La pensée permet également d'abstraire, c'est-à-dire de séparer et donc de se représenter séparément ce qui se présente comme indissociable au sein du réel perçu. Par exemple, je vois une fleur, mais je distingue et sépare dans cette fleur perçue globalement, sa couleur, son odeur, sa forme, sa consistance etc. Est-il utile de préciser que cette notion d'un monde possible par opposition au monde perçu ou bien cette capacité d'abstraction ainsi comprise sont hors de portée du monde animal, y compris le singe?



  Il en va de même concernant le langage si on définit celui-ci comme la capacité à exprimer ou à formuler la pensée. C'est ce que nous développerons très bientôt.

A.Mendiri