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4314 L'UTILITARISME INAVOUE

Publié le 18/01/2023 à 05:58 par cafenetphilosophie Tags : center demain sur bonne vie monde chez homme société mort femmes message

Rubrique "Condition humaine et éthique". Suite du billet N°4307.

 

Extrait de Philosophie pour tous, Tome VI, A.MENDIRI, Amazon

 

Prochain billet demain jeudi 19 janvier

 

 

De larges secteurs de l’opinion publique sont persuadés que chaque peuple se caractérise par des qualités et le plus souvent d’ailleurs par des défauts inhérents à leurs origines ethniques. C’est particulièrement le cas concernant les populations immigrées, ressenties comme un danger pour sa communauté lorsque celle-ci connaît une crise économique ou sociale ou simplement honore des valeurs réputées dominantes. Rapporter tel ou tel excès, tel ou tel comportement à la pauvreté, à la précarité, à l’exclusion, bref à des causes sociales n’est pas et de loin l’interprétation communément retenue. Là encore, la conviction que tous les hommes revêtent une égale valeur et une égale dignité est à l’évidence absente.

Nous évoquerons enfin un troisième exemple des sentiments peut-être dominants ou spontanés de l’opinion publique au nom des bons sentiments et du bon sens. Cet exemple est beaucoup plus délicat. Il s’agit de la légitimation morale de la torture lorsque celle-ci est jugée nécessaire afin d’éviter par exemple la mort d’innocents ou de retrouver un ou plusieurs personnages dangereux pour la société. Qui ne sait que la torture n’apparaît plus pour certains, y compris par ceux qui devraient de par leurs fonctions être rigoureusement respectueux du droit, des policiers ou des militaires notamment, comme un interdit absolu. Pourtant, ceux qui appellent la torture de leurs vœux au nom de l’efficacité et de la moralité de la cause défendue, le font en toute bonne conscience et avec les meilleures intentions du monde. Une fois de plus, dans ces situations extraordinairement difficiles et faisant appel à un sang-froid et à une vertu hors du commun, le principe de la dignité humaine, de l’égale dignité de tous les hommes, même de ceux qui par leurs actes semblent l’avoir perdue, est oubliée, bafouée, délégitimée.

Nous passerons enfin sur les jugements et l’attention portés sur la situation des prisonniers mais également sur ceux des personnes âgées, même si, dans ce dernier cas, une mauvaise conscience, vite dissipée au nom de la responsabilité anonyme de l’Etat, se fait jour. N’oublions pas que Nietzsche, peu réputé pour un quelconque penchant pour le message chrétien, proclamait que le degré d’avancement d’une civilisation se jugeait au sort réservé précisément aux personnes âgées et aux prisonniers.

Tous ces exemples ne concernaient que les sentiments spontanés de larges secteurs de l’opinion publique. Il nous faut maintenant aborder des évolutions du droit qui semblent également céder aux sirènes utilitaristes tout en justifiant cette démarche par le caractère raisonnable des dispositions prises. C’est en particulier le cas à propos des problèmes soulevés par les débuts et les fins de vie. Nous faisons allusion ici à la loi autorisant l’interruption de grossesse et à la demande pressante et déjà satisfaite dans des démocraties européennes concernant l’euthanasie, c’est-à-dire l’interruption médicale de la vie à la demande directe ou indirecte des patients lorsque ceux-ci sont atteints par une maladie incurable, remettant en cause la dignité même de leur vie.

Le premier problème est révélateur de choix philosophiques non-dits, peut-être légitimes, mais généralement passés sous silence tant ils s’avèrent épineux. Certes, il ne s’agit pas d’un droit sans limite et il est souvent soumis à des conditions d’avancement de la grossesse notamment. Cependant, il tend parfois à pallier les légèretés dans l’application des méthodes de contraception quand il ne vient pas suppléer carrément leur absence. Mais là n’est pas le problème essentiel. Il s’agit de savoir à partir de quel moment commence véritablement un homme : dès la conception ? A partir d’un mois précis à déterminer au cours de la gestation ? A la naissance, normale ou prématurée ? A vrai dire à ces questions, personne ne possède de réponses avec certitude, que ce soit les religions, les philosophies ou la science contemporaine. Tous ceux qui se prononcent en la matière le font au nom de croyances, soit appuyées sur des principes stricts soit sur des considérations utilitaristes souvent non dites.

C’est ainsi qu’une des religions les plus intransigeantes en la matière, à savoir l’Église catholique, condamne moralement ce droit au nom du respect absolu de la vie et surtout de la vie humaine, considérant que dès la conception, les potentialités d’un nouvel individu sont déjà présentes et qu’en conséquence toute interruption volontaire de grossesse n’est rien de moins qu’un crime légalisé. Ceux qui, au contraire, sont favorables à ce droit se fondent sur l’idée que l’œuf, l’embryon en général ne sont qu’un amas de cellules et donc que l’on ne peut pas raisonnablement considérer qu’il s’agit d’un homme. Dès lors, ils s’élèvent contre toute interdiction et même souvent contre toute limitation au nom de la laïcité (une religion ne peut imposer au corps social ses croyances particulières), au nom de la liberté des femmes à disposer librement de leur corps, au nom du refus éventuel de tout risque d'un handicap physique ou mental, au nom d’impératifs médicaux autorisant le clonage thérapeutique permettant de guérir ou de permettre des progrès de la médecine dans le traitement de nombreuses maladies et in fine et en sourdine au nom d’impératifs économiques assurant des marchés prometteurs sur le plan médical et industriel ou plus étroitement au nom des facilités individuelles que ce droit peut garantir et procurer.

Comme on le voit, la défense de ce droit à l’interruption volontaire de grossesse n’est pas dépourvu d’ambiguïtés et présente à la fois des arguments séduisants et des arguments beaucoup plus sujets à interrogation. En premier lieu, cette position n’est pas neutre philosophiquement parlant, puisqu’elle décrète qu’un embryon n’est pas encore un être humain et qu’il s’agit là non d’un savoir mais d’une croyance. En second lieu, ce droit fait rarement la distinction entre des situations où la compassion voire la réflexion raisonnable ou une forme de sagesse peuvent intervenir pour légitimer cet acte, par exemple une grossesse suite à un viol ou bien lorsque est décelé un handicap physique ou mental sévères, et des situations soit de légèreté dans le comportement soit de confort personnel soit d’intérêts économiques sordides.

Concernant ces derniers, la question du clonage thérapeutique nous semble très révélatrice de l’utilitarisme contemporain en Occident. Rappelons qu’il s’agit de prélever, sur un embryon initialement destiné éventuellement à une fécondation in vitro mais non utilisé, des cellules dites souches, c’est-à-dire des cellules capables de produire n’importe quel organe du corps humain, autorisant ainsi des greffes souvent vitales chez certains patients et permettant des investigations favorisant les progrès de la médecine. Or, nous savons désormais que le corps humain adulte contient des cellules souches en de multiples endroits de l’organisme ; qu’il en va de même sur le cordon ombilical ; qu’il semble que l’on puisse envisager techniquement le retour d’une cellule quelconque vers l’état embryonnaire et donc que l’intervention sur l’embryon ne soit plus indispensable ou incontournable. Cependant, outre que ces dernières techniques ne sont pas encore au point ou bien sont pour l’heure plus complexes, par facilité et surtout par peur d’être devancé sur le plan économique ou industriel, le clonage thérapeutique effectué sur l’embryon est réclamé à cor et à cri par de nombreux chercheurs ou médecins.