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4433 DECLIN DU CHRISTIANISME ET DU MARXISME

Publié le 17/05/2023 à 05:16 par cafenetphilosophie Tags : sur vie france place monde fond travail mort société femmes nature cadre message demain

Rubrique " Nature et impasses philosophiques". Suite du billet N° 4426

 

Extrait de Philosophie pour tous, Tome VI, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain jeudi 18 mai

 

 

Il s’agit d’un constat peu contestable et qui appelle des explications éclairant le sens de notre époque, et ce, dans la mesure où ces deux courants de pensée possèdent des racines philosophiques très différentes. La théologie catholique est une rationalisation d’un message religieux contenu dans le Nouveau Testament et le marxisme est une philosophie matérialiste qui a ouvert la voie à une révolution politique et sociale, en Russie notamment, au XX° siècle et qui a dominé la pensée intellectuelle au cours de cette même période.

 

Ces deux courants de pensée qui ont dominé en Occident pendant près de deux millénaires concernant le christianisme et pratiquement la totalité du XX° siècle pour ce qui est du marxisme-léninisme, connaissent chacun un déclin très marqué. C’est tout particulièrement le cas de l’Eglise catholique en Europe. Les églises se vident, la transmission de la foi se fait rare ; la crise des vocations sacerdotales est dramatique ; seules les cérémonies plus formelles et sociologiques que religieuses des mariages ou des funérailles se maintiennent, même si c’est dans des proportions moindres qu’il y a seulement quelques décennies. A cela s’ajoutent de multiples scandales à propos de prêtres ou de religieux impliqués dans des affaires de pédophilie, scandales que l’institution a très longtemps étouffés ou ignorés.

 

Cependant, il existe aussi des signes de vitalité et des raisons d’espérer. Tous les ans, au cours des célébrations pascales, des dizaines voire des centaines d’adultes demandent et reçoivent le baptême. Par ailleurs, si le nombre de prêtres ne cesse de diminuer, il n’en va de même concernant les diacres de plus en plus présents dans les différentes paroisses. Il conviendra de s’interroger sur la signification de cette dernière constatation.

 

Quelle est la raison de ce déclin continu et à vrai dire fort rapide ces dernières décennies ? Les facteurs de ce déclin sont multiples et cumulatifs. En premier lieu ce déclin s’inscrit dans le cadre du déclin de toute forme d’idéologie. Les pays européens ont connu une augmentation sensible du niveau de vie et ont aspiré, après la conquête des libertés politiques pour l’essentiel lors des deux siècles précédents et des conquêtes sociales au cours du XX ° siècle, à développer les libertés individuelles sur le plan des mœurs ou comme on dit de nos jours sur le plan sociétal.

 

Cette aspiration s’est heurtée de plein fouet avec le rigorisme moral de l’Église catholique à propos des méthodes contraceptives, de la légalisation de l’interruption volontaire de grossesse, du mariage des personnes de même sexe, de la procréation médicalement assistée, de la gestation pour autrui et des conditions de fin de vie autorisant les pratiques euthanasiques, voire, comme en Suisse, le suicide assisté. Les refus, les résistances de l’Eglise vis-à-vis de ces multiples aspirations ont fait d’elle l’incarnation d’un monde révolu voire réactionnaire. Il en va de même à propos de son rigorisme concernant les personnes divorcées, exclues de la communion lors de la célébration des messes ou des eucharisties, sans compter le refus de renoncer au célibat des prêtres ou l’accès de la prêtrise pour les femmes.

 

Ces considérations constituent incontestablement les raisons majeures de la marginalisation de l’Église et de son message. Cela est d’autant plus vrai que l’évolution des sociétés occidentales va dans le sens d’un individualisme de plus en plus prononcé, y compris sur le plan des convictions politiques, philosophiques et religieuses, ce qui ne laisse guère de place à des idéologies de masse avec leur credo, la discipline sociale qu’elles impliquent, le primat de l’intérêt collectif sur les intérêts particuliers, les aspirations et les croyances personnelles éclatées au niveau de l’individu.

 

Enfin et pour corroborer le tout, l’immense majorité des élites sociales qui servent consciemment ou inconsciemment de modèles au corps social, la plupart du temps totalement ignorante du fait religieux, tend à considérer et à propager l’idée que toute appartenance de nature religieuse est dépassée et donne à penser qu’elle est le fait de marginaux destinés à connaître une extinction progressive et inévitable.

 

Pourtant, cela ne signifie pas que toute croyance ait disparu des esprits et des cœurs. L’irrationalisme est toujours aussi vivant et se concentre sur l’examen des horoscopes, sur des superstitions diverses et variées. Bref, le fond de paganisme qui n’avait jamais vraiment disparu, en dépit des apparences et des conformismes sociaux inspirés par la chrétienté, est toujours vivant. Mieux, le terreau favorable à des croyances en la survie de l’âme, à un au-delà idyllique est plus que jamais d’actualité avec la connaissance de plus en plus répandue des phénomènes dits de « mort imminente » et qui concernent des sujets pour la plupart victimes d’arrêts cardiaques et qui témoignent d’expériences étranges de sorties du corps et de rencontres avec des entités transcendantes. Quel que soit le caractère illusoire ou non de ces témoignages, cela amène à nouveau notre époque à s’interroger sur le destin de l’homme et ce, en termes proches de ceux des religions, même si les témoins en question, tout en renouant fermement avec des croyances ancestrales en la matière, se refusent pour la plupart à se rattacher à une religion existante et à ses dogmes.

 

Il ne faudrait pas pour autant en conclure que le déclin ne concerne que le phénomène religieux et en particulier celui de l’Eglise catholique. Car une doctrine parfaitement profane et antireligieuse comme le marxisme-léninisme a été également atteinte par ce déclin de plein fouet. Rappelons tout d’abord de quoi il s’agit.

 

Le marxisme renvoie en premier lieu à la doctrine de Marx et de son collaborateur Engels, qui, au cours du XIX° siècle a proposé une théorie matérialiste de l’histoire fondée sur des raisons strictement économiques. Marx, inspiré par la philosophie idéaliste et rationaliste de l’histoire de Hegel, a prétendu rétablir Hegel sur ses pieds en élaborant une doctrine matérialiste originale au moins sur deux points fondamentaux par rapport aux doctrines matérialistes classiques.

 

Quels sont ces deux points ? En premier lieu, l’interprétation des phénomènes sociaux à travers le prisme des caractéristiques et des exigences économiques des époques successives, amène Marx à assigner à l’histoire un sens et un sens dans l’acception rigoureuse de ce terme. L’histoire poursuit un but, à savoir l’acheminement de l’humanité vers sa libération de toutes les contraintes sociales et donc en premier lieu du travail contraint. L’histoire, si les hommes subissant l’exploitation des classes dominantes en prennent conscience et s’organisent pour y mettre un terme, va inéluctablement vers une société d’abondance où les biens se verront distribués selon les besoins et non plus selon le travail accompli ou le mérite.

 

Le terme de l’histoire répond donc à un idéal ou une aspiration de l’humanité et ce processus s’explique par des causes précises dont la doctrine rend compte. De ce point de vue, l’histoire possède bien un sens dans les trois acceptions de ce terme : une direction, un intérêt pour l’homme, des causes rationnelles éclairant le processus concerné.

 

La seconde originalité de cette doctrine consiste à accorder aux idées un rôle, à la différence des doctrines matérialistes traditionnelles. Certes, les idées, philosophiques, religieuses, morales, politiques, juridiques, esthétiques sont le produit d’une société économique précise mais en retour ces idées modifient, transforment les bases matérielles de cette société et c’est en cela que nous avons affaire à un processus dialectique et qu’en conséquence le matérialisme marxiste se présente comme un matérialisme dialectique.

 

Notons que le processus historique qui conduit progressivement à libérer l’humanité de toutes ses contraintes sociales est uniquement fondé sur des raisons économiques, bref sur des bases matérielles d’existence. Le matérialisme en question incarne donc une conception philosophique réductrice puisqu’un seul facteur explicatif de l’évolution orientée des sociétés est pris en compte.

 

C’est ainsi que le processus en question ne s’interroge pas sur l’éventuelle nature de l’homme et corollairement sur les imperfections de sa moralité pour justifier et expliquer l’exploitation de l’homme par l’homme. Le processus historique s’explique par des raisons purement matérielles, par des nécessités économiques et aboutit ainsi à une utopie, ou tout au moins à une situation historique où l’humanité se verra libérée de toutes ses entraves, de tous les liens aliénants, par rapport à l’argent par exemple.

L’analyse rigoureuse des sociétés et des mécanismes économiques rendant compte du processus historique est présenté comme n’étant pas une interprétation philosophique de l’histoire mais comme une science de l’homme à l’égale des sciences de la nature.

 

Cette doctrine a donc soulevé une grande espérance, des comportements de foi aveugles, la constituant comme une véritable religion profane qui a fasciné le monde intellectuel occidental, qui explique son attachement sans discernement à la révolution bolchevique de 1917 ainsi que sa force électorale assez considérable, notamment en France, la victoire douloureuse et indispensable de l’URSS face à l’ennemi nazi ayant parachevé le prestige qui lui était déjà largement acquis.

 

Pourtant, en 1989 après la chute du mur de Berlin et en 1991 après la chute du régime soviétique, la découverte de la réalité très décevante des pays sous domination communiste a entraîné sa chute brutale à telle enseigne que les partis se réclamant de cette mouvance a quasiment disparu du paysage électoral.

 

Il conviendra donc de nous interroger sur les raisons théoriques du déclin de ces deux courants de pensée qui avaient structuré les sociétés occidentales, tant dans leur organisation que dans leurs valeurs.