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4580 LES DANGERS DE LA TECHNIQUE

Publié le 21/10/2023 à 06:00 par cafenetphilosophie Tags : centerblog course sur base roman vie monde chez travail mort société demain création dieu nature

Rubrique "Cours : langage et technique". Suite du billet N°4573.

 

Extrait de Manuel de Philosophie, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain dimanche 22 octobre.

 

Néanmoins cette civilisation technique présente également ses dangers et ses perversions.  Elle est sans contestation possible la civilisation la plus puissante que l’humanité ait connue depuis ses origines. Elle est celle qui a ouvert un champ apparemment indéfini  d’horizons toujours nouveaux, réalisant ainsi le projet de Descartes de « devenir maître et possesseur de la nature ». Deux exemples hautement symboliques peuvent illustrer ce propos : pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, cette dernière est capable de détruire la planète entière par le biais des armes thermonucléaires ; pour la première fois, des hommes ont pu quitter notre planète et poser le pied sur une autre planète, la Lune en l’occurrence, en 1969. Rappelons-nous cette phrase célèbre  d’Armstrong, le premier à l’avoir fait : « Un petit pas pour l’homme ; un grand pas pour l’humanité ». Quels sont ceux, même  appartenant à un passé proche, qui auraient pu imaginer un tel évènement, en-dehors de la pure fiction ?

 Cependant cette puissance inégalée possède ses revers. Jamais cette civilisation n’a été en même temps aussi fragile. Les hommes et les sociétés deviennent très dépendants des techniques, les dérèglements de ces dernières sous l’effet d’aléas naturels ou bien de raisons internes entraînant des effets dévastateurs pouvant conduire jusqu’à la paralysie partielle ou totale de l’activité sociale. Songeons aux  tempêtes, tsunami et autres accidents naturels de ce genre ; songeons également aux « virus informatiques » capables de dérégler  des pans entiers de l’activité, à une époque où ces techniques d’information structurent et sont à la base même du fonctionnement et de l’organisation sociales. Jamais la fameuse dialectique du maître et de l’esclave de Hegel ne s’est autant vérifiée qu’à propos de cette civilisation. Rappelons-en la teneur de manière schématique : Un maître disposant d’un esclave en vue d’assurer son quotidien ne fait plus rien ; dès lors, peu à peu il désapprend à faire quoi que ce soit et par là même devient l’esclave de son esclave. Transposons cette métaphore philosophique à la situation  de l’homme contemporain au sein de la civilisation technique et nous comprenons en quoi nous sommes dangereusement devenus dépendants des techniques, ne sachant plus nous en passer, incapables de nous adapter à une nature hostile lorsque les techniques nous font temporairement défaut.

A certains égards, la civilisation technique nous éloigne de la nature originelle, nous dénature en un mot. Elle peut conduire même à stériliser une forme d’imagination pratique chez l’enfant mais aussi chez l’adulte sous l’effet de l’automaticité et  de l’efficacité quasiment magique des techniques utilisées. Néanmoins ce jugement sévère semble ignorer que l’activité humaine transforme effectivement la nature de l’homme. Ce dernier n’a pas vocation à laisser inexploitées les immenses possibilités offertes par son intelligence qui, rappelons-le, est naturelle. Il a, au contraire, vocation à s’arracher à la nature, à la dépasser, à s’efforcer de la maîtriser et à édifier un monde humain fondé sur des valeurs spécifiques.

A cet égard, la notion de « respect de la nature » est ambiguë et mérite réflexion. De quoi s’agit-il exactement ? Si l’on veut dire par là qu’il ne faut surtout pas dominer et transformer la nature ou le moins possible, qu’il convient de respecter l’ordre naturel dont nous avons hérité, de considérer cet ordre comme un modèle auquel il faut nous conformer, ordre qui est éventuellement présenté comme l’expression d’une volonté divine, alors  le « respect de la nature »  semble aller à l’encontre de la nature et de la vocation profondes de l’homme. N’oublions pas que les textes bibliques, les livres de la Genèse notamment, confient la création à l’homme, l’invitent à la dominer et à poursuivre ainsi l’œuvre de Dieu.

 En somme, on peut se demander si le « respect de la  nature » ainsi compris ne conduit pas à une forme d’irrespect pour l’homme, cette forme d’écologie insistant souvent sur les rapprochements à établir entre l’homme et l’animal et s’efforçant de relativiser autant que possible la spécificité de l’homme. En revanche, si on entend par « respect de la nature », la nécessité de l’exploiter avec sagesse, de préserver l’avenir et donc les intérêts des générations futures, d’assurer la qualité de notre environnement,  alors  elle redevient  le respect indirect de l’homme et du nécessaire souci de son bien ainsi que du respect des valeurs morales qui devraient fonder son action.

Un tel souci de l’homme  et des valeurs qui devraient sans doute inspirer son action se retrouve au niveau de l’organisation sociale elle-même. N’oublions pas que la civilisation technique et les facilités matérielles en tout genre qu’elle procure peuvent en effet  installer chez l’homme une forme de matérialisme moral où le souci des biens matériels, de leur acquisition, de leur jouissance prennent le pas voire étouffe toute inquiétude spirituelle ou morale. L’hédonisme, c’est-à-dire la volonté de satisfaire immédiatement et en permanence les désirs matériels  prennent le pas sur toute autre considération. La relation à autrui a tendance à s’effectuer par la médiation de l’objet promis ou offert davantage par exemple que par le temps donné en termes de présence ou d’écoute.

Ce souci de l’immédiateté modifie notre relation au temps. Ce dernier n’est plus  perçu comme le lieu où pourront s’édifier des œuvres à très long terme, comme au temps des cathédrales. Le souci exclusif du court terme, la course effrénée en vue de satisfaire des besoins toujours renouvelés, avec l’insatisfaction permanente que cela engendre, telles sont sans doute les caractéristiques des temps nouveaux. Ajoutons que les hommes sont de moins en moins à même de comprendre et d’accepter les échecs des techniques utilisées. Le sentiment illusoire de toute-puissance engendré par cette civilisation conduit à chercher des responsabilités humaines là où il n’y a souvent que l’expression des limites de nos techniques. C’est le cas en particulier pour tout ce qui touche les relations à la médecine et à la nécessaire obligation de résultat dans l’esprit de l’opinion publique. Cela conduit également à occulter la mort, échec par excellence, et qu’il convient d’oublier, de cacher, y compris dans ses prémisses que sont le grand âge et ses handicaps.

 Au  niveau de la production des biens, cela conduit, le goût du profit aidant concernant les principaux acteurs économiques, à une société où les hommes sont davantage au service de l’économie et de ses performances qu’au service de l’homme et du respect de ses conditions de travail et de vie. Là encore, nous retrouvons souvent des ambiguïtés de même nature qu’à propos du « respect de la nature ». Sous prétexte de servir le niveau de vie des citoyens, sous prétexte que les lois de l’économie, présentées comme quasiment naturelles, l’exigent,  ces derniers sont invités à travailler toujours davantage, parfois dans des conditions toujours plus précaires, en étant soumis au rythme imposé par la machine, en leur faisant miroiter les avantages matériels qu’ils pourront en retirer.  Telles sont, semble-t-il, les principales perversions que peut engendrer cette civilisation toute-puissante qu’incarne la civilisation technique.