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4670 L'ETAT TOTALITAIRE

Publié le 20/01/2024 à 06:01 par cafenetphilosophie Tags : sur center roman place monde soi presse travail société demain nature

Rubrique "Cours: philosophie politique". Suite du billet N°4663;

 

Extrait de Manuel de Philosophie, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain dimanche 21 janvier .

 

 

L’État, tel que le conçoit et le décrit Bakounine est effrayant. Les théoriciens de l’État « démocratique » contemporain, État de droit qui protège contre l’arbitraire, État qui, comme nous le verrons s’efforce de respecter la dignité et les droits des personnes, resteront sceptiques et réservés vis-à-vis de thèses aussi radicales et maintiendront la nécessité d’un État afin de coordonner l’ensemble des activités sociales vers des fins précises. Pourtant, le XX° siècle a inventé et mis en place une forme d’État qui dépasse sans doute en capacité « d’asservissement » tout ce que pouvait imaginer Bakounine, à savoir l’État dit « totalitaire ». Ce dernier a revêtu deux formes distinctes du seul point de vue des finalités qui inspiraient son action : il s’agit d’une part de l’État de type soviétique visant à instaurer une égalité sociale la plus poussée possible et préparant théoriquement la mise en place de la société d’abondance annoncée par Marx et d’autre part l’État de type « fasciste » visant à ériger en absolu le nationalisme et même concernant l’Allemagne hitlérienne, le racisme pur et simple, c’est-à-dire rappelons-le, la conviction selon laquelle il existe une race biologiquement et culturellement supérieure par essence à toutes les autres.

  

Qu’est-ce qu’un État totalitaire ? C’est un État qui, par définition, non seulement contrôle la totalité des activités sociales mais qui de plus exerce cette autorité au nom d’une idéologie officielle, au nom d’un ensemble de conceptions philosophiques exclusives, supposées incarner la vérité et qui s’imposent par la contrainte, s’il le faut, à l’ensemble de la population. L’État soviétique est officiellement athée et considère les conceptions initiées par Marx, Engels et Lénine non comme une conception du monde parmi d’autre mais comme une « science » de l’économie et de l’Histoire, éclairant l’humanité sur les origines de l’exploitation de l’homme par l’homme et sur les moyens de s’en libérer. L’État hitlérien, également athée ou à tout le moins ouvertement païen, fait de la race dite « aryenne » la race supérieure et du peuple juif l’origine de tous les maux qu’a connu le monde et en particulier le peuple allemand.

   

Ces États n’ont donc rien de « laïque » si nous entendons par là des États où il n’y a aucune religion ou idéologie officielles, où chaque membre de la société peut militer pour l’idéologie religieuse ou profane de son choix, sous réserve que ces dernières n’agissent pas de manière violente ou ne cultivent pas des pratiques conduisant à disloquer la société en question. Par ailleurs, il n’y a plus de distinction entre l’État et la « société civile », entre les institutions dirigeantes et l’ensemble des activités sociales, puisque ces dernières deviennent l’expression, le témoignage de l’idéologie officielle de l’État. D’ailleurs l’État ainsi conçu n’est plus un simple moyen « technique » en vue de réaliser quelques objectifs collectifs majeurs, il devient l’ « âme » même de la société toute entière, sa raison d’être, bref une fin en soi, le chef de l’État incarnant les valeurs et les finalités de cet État et de son idéologie, avec le culte de la personnalité du chef ou du guide que cela implique.

 

Bien entendu, de tels États suscitent des résistances intérieures qui sont impitoyablement brisées par la violence, sans compter la surveillance étroite et policière que doit subir la population afin de prévenir tout risque d’insoumission. Les camps de concentration en Allemagne (Les Allemands ayant été les premières victimes de ces camps avant la seconde guerre mondiale) ou les camps de « travail » ou autres goulags en URSS ont pour fonction de « jeter à la poubelle de l’Histoire » comme le proclame Lénine, ceux qui résistent à l’idéologie censée aller précisément dans le « sens de l’histoire » et servir la vérité.

Le sociologue français Raymond Aron (XX° siècle) analyse assez bien dans « Démocratie et totalitarisme » la nature et les caractéristiques de l’État totalitaire :

 

« 1. Le phénomène totalitaire intervient dans un régime qui accorde à un parti le monopole de l’activité politique.

 2. Le parti monopolistique est animé ou armé d’une idéologie à laquelle il confère une autorité absolue et qui, par suite, devient la vérité officielle de l’État.

3. Pour répandre cette vérité officielle, l’État se réserve à son tour un double monopole, le monopole des moyens de force et celui des moyens de persuasion. L’ensemble des moyens de communication, radio, télévision, presse, est dirigé, commandé, par l’État et ceux qui le représentent.

4. La plupart des activités économiques et professionnelles sont soumises à l’État et deviennent, d’une certaine façon, partie de l’État lui-même. Comme l’État est inséparable d’une idéologie, la plupart des activités économiques et professionnelles sont colorées par la vérité officielle.

5. Tout étant désormais activité d’État et toute activité étant soumise à l’idéologie, une faute commise dans une activité économique ou professionnelle est simultanément une faute idéologique. D’où, au point d’arrivée, une politisation, une transfiguration idéologique de toutes les fautes possibles des individus et, en conclusion, une terreur à la fois policière et idéologique.

Ajoutons à ces considérations l’encadrement et l’embrigadement très précoce et très étroit de la jeunesse afin de la couler dans le moule de l’idéologie officielle tant sur le plan de la pensée que des pratiques.