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4691 LA DEMOCRATIE IDEALE

Publié le 10/02/2024 à 06:07 par cafenetphilosophie Tags : demain centerblog sur roman homme société nature

Rubrique "Cours: philosophie politique". Suite du billet N°4684.

 

Extrait de Manuel de Philosophie, A.Mendiri, Amazon.

 

Prochain billet demain dimanche 11 février.

 

 

 

Les conceptions politiques de Hobbes découlent de son pessimisme foncier concernant la nature de l’homme. L’ « homme étant un loup pour l’homme » et ce de manière irrémédiable, sa liberté, sur le plan politique, doit être sévèrement limitée et encadrée. Ce sont de telles conceptions qui hérissent Rousseau (XVIII° siècle) et qui font de Hobbes sa bête noire sur le plan philosophique. Car Rousseau défend une idée de l’homme, et par là même de la liberté, radicalement différente.

 

Le « Contrat social », œuvre majeure de Rousseau concernant la philosophie politique, part sur des bases opposées à celles du « Léviathan », œuvre où se voient consignées les conceptions politiques de Hobbes. La première phrase du « Contrat social » est célèbre et éclaire les conclusions qu’il en tirera et qui fonderont les principes d’une démocratie idéale : « L’homme est né libre et partout il est dans les fers ». Que peut bien signifier cette formule ? Le bon sens semble nous indiquer que le nouveau-né vit dans une dépendance totale vis-à-vis de ses parents. Rousseau sait évidemment cela. La liberté native de l’homme qu’il proclame repose donc sur d’autres considérations. En effet, l’homme est dépourvu d’instinct. La nature ne règle pas ses comportements. C’est un être conscient. La conscience lui donne le choix et la responsabilité de ses actes. C’est en ce sens que l’homme, par nature, est libre.

  

Dès lors, tout régime politique qui ne respecte pas cette liberté native de l’homme est contre-nature, est monstrueux, c’est-à-dire se situe hors des normes proposées par cette nature. Il convient en conséquence d’analyser en quoi consiste cette liberté qui caractérise l’homme par essence. Rousseau reprend sur ce plan les conclusions les plus classiques de la tradition philosophique. La liberté ne consiste pas à faire mes caprices ou ce qui me plaît mais à réaliser mon bien véritable. Le sujet n’est pas libre s’il est tyrannisé et dépendant par rapport à ses passions. En d’autres termes, seule la raison morale peut m’éclairer sur la nature de ce bien. Le sujet est libre s’il fait ce qu’il veut, à savoir son bien. Je suis libre si je suis capable « de consulter ma raison avant d’écouter mes penchants ».

  Ce qui est vrai sur le plan de l’action individuelle l’est de la même manière sur le plan collectif et donc sur le plan politique. Rousseau rejoint là encore les penseurs classiques en ne distinguant pas le bien personnel et le bien de la Cité. Rousseau, rappelons-le, considère que l’homme ne devient véritablement homme, c’est-à-dire développe toutes les potentialités de son espèce, qu’au sein de la société. Ce n’est pas la société qui pervertit l’homme mais la société mal gouvernée. De ce fait, en servant le bien de la Cité il sert par le même mouvement son propre bien.

  

Comment servir son bien et le bien de la Cité ? Rousseau est convaincu que lorsque des hommes sont réunis en vue de délibérer sur un problème collectif à résoudre, si chacun utilise sa raison et oublie ses passions, ses désirs immédiats et illusoires, ils parviendront à une solution raisonnable et unanime. C’est ce que devraient faire les citoyens, un citoyen étant un membre de la société qui participe directement aux délibérations et aux votes aboutissant à la formation de la loi et donc des fins que se fixe la Cité.

 

Cette décision unanime parce que raisonnable incarne ce que Rousseau appelle la « volonté générale ». Elle est « générale » car elle est commune à tous les citoyens qui, au-delà de leurs différences individuelles, possèdent la même raison, faculté humaine qui, par essence, est source d’universalité. Ces décisions collectives et unanimes définissent par essence la démocratie idéale. Il s’agit bien d’une démocratie puisque ce sont les membres de la Cité qui, en tant que citoyens, sont souverains. Cette démocratie est idéale, car difficile d’imaginer que tous les citoyens soient capables de penser à l’intérêt général au détriment de l’intérêt particulier, même si ce dernier n’est qu’un intérêt apparent et illusoire au regard de la quête du bien.

Certes, Rousseau insiste sur le fait qu’une société bien gouvernée prévoit d’éduquer les citoyens à « consulter leur raison avant d’écouter leurs penchants ». L’ouvrage consacré à l’éducation, à savoir l’ « Émile », précède en termes de publication et est complémentaire du « Contrat Social ». Une éducation « idéale » permettrait d’instaurer une démocratie elle-même idéale. Rousseau peut-il être taxé en la matière de naïveté ? Nous verrons que ce n’est pas le cas.