· 10 LA NOTION D'INSTINCT CHEZ L'HOMME . COURS.
· 9 LE STATUT DE LA CONSCIENCE SELON NIETZSCHE. COURS.
· 13 CROYANCES, RITES ET FÊTES DU JUDAÏSME
· NATURE HUMAINE ET CONDITION HUMAINE.
· 1 LES FONDEMENTS D'UNE DEMOCRATIE
· 10 LA FONCTION DU MYTHE
· 531 L'ART POUR L'ART OU ART ENGAGE?
· 5 LE BOUDDHISME: COMPARAISON AVEC L'HINDOUISME
· 12 MOÏSE, FONDATEUR DU JUDAÏSME
· 1 COURS DE PHILOSOPHIE: LA PHILOSOPHIE SPONTANEE.
· 286. LES MANIFESTATIONS DE L'INCONSCIENT PSYCHIQUE.
· 289. INCONSCIENT PSYCHIQUE ET CONNAISSANCE DE SOI.
· 411 LES SOURCES DE LA CONNAISSANCE HUMAINE.
· 2 COURS DE PHILOSOPHIE: LE ROLE DE LA RAISON.
· 8 LE STATUT DE LA CONSCIENCE SELON KANT ET PASCAL. COURS.
>> Toutes les rubriques <<
· 29 Cours: La nature de l'homme (15)
· 8 Les grandes religions (24)
· 36 Cours: L'Art. (14)
· 31Cours: L'inconscient. (6)
· 3 L'esprit démocratique (23)
· 2 Cours: Pourquoi la philosophie? (5)
· 7 Le phénomène religieux (16)
· 30 Cours: La morale. (11)
· 45 Extraits de textes philosophiques (15)
· 35 Cours: La politique. (22)
créations demain centerblog sur bonne roman place homme société nature pouvoir place
Statistiques
Date de création : 26.02.2011
Dernière mise à jour :
31.01.2025
4866 articles
Ruvbrique "Cours: philosophie politique". Suite du billet N°4705.
Extrait de Manuel de Philosophie, A.MENDIRI, Amazon.
Prochain billet demain dimanche 03 mars.
Toujours est-il que les analyses politiques de Rousseau ne sont guère plus rassurantes que celles de Hobbes, puisque en fin de compte, même si ce sont pour des raisons différentes, ces deux philosophes en concluent qu’un régime de liberté authentique demeure un horizon inaccessible. Certes, Rousseau, contrairement à Hobbes, soutient que l’homme, une bonne éducation aidant, peut devenir raisonnable et que c’est ce caractère raisonnable qui en définitive constitue la véritable nature de l’homme, sa nature pleinement accomplie. Il n’en reste pas moins vrai que l’instauration d’une véritable démocratie qui traduirait politiquement cette essence achevée relève de l’utopie et qu’ainsi ce modèle de régime politique reste, à défaut, un horizon vers lequel on doit s’efforcer de tendre le moins mal possible sans pouvoir prétendre l’atteindre dans sa pureté.
Montesquieu (XVIII° siècle) tient pleinement compte des limites de l’homme et propose en conséquence des solutions qui ne se fondent pas sur des analyses purement théoriques et idéales mais sur des conceptions qui prennent en considération des expériences historiques réelles à partir desquelles il tirera des conclusions générales. Montesquieu est un observateur attentif et admiratif du système parlementaire britannique mis en place dès 1689 et qui fonctionne à peu de choses près comme à notre époque.
Son idée clef est la suivante : puisque les hommes ne sont pas spontanément ni même de manière dominante vertueux, si on désigne par-là, sur le plan politique, la capacité à faire prévaloir l’intérêt général sur l’intérêt particulier, alors il convient de mettre en place des institutions vertueuses, qui contraindront les hommes à faire comme s’ils étaient vertueux même si ce comportement ne correspond pas à leurs dispositions intérieures.
Les institutions vertueuses en question auront pour finalité de rendre compatibles l’exercice d’un pouvoir quelconque tout en garantissant la liberté des citoyens et la défense de leurs intérêts. En effet, pour Montesquieu, tout pouvoir tend par nature à l’excès de pouvoir, parfois d’ailleurs pour de bonnes raisons, ceux qui agissent ainsi croyant devoir faire le bonheur des hommes malgré eux. D’une manière générale tout pouvoir corrompt et le pouvoir absolu, en conséquence, corrompt absolument. Or, il n’y a que le pouvoir qui arrête le pouvoir. Dès lors, tout pouvoir doit être confronté à un contre-pouvoir, non pour l’empêcher de s’exercer mais pour en contrôler le bien-fondé. En somme, tous les pouvoirs ne doivent pas se retrouver dans les mêmes mains, comme ce fut le cas, globalement, sous la monarchie absolue. Il faut, comme en Angleterre, instaurer « la séparation des pouvoirs », à savoir instaurer différents pouvoirs ayant chacun des compétences propres en distinguant par exemple le pouvoir exécutif chargé de proposer les fins de la Cité et les moyens pour y parvenir du pouvoir législatif chargé de débattre, d’approuver, de modifier ou de refuser de telles propositions et enfin du pouvoir judiciaire qui , en cas de litiges, est souverainement chargé de rappeler la loi et les responsabilités de chacun vis-à-vis de cette dernière, sans qu’aucune autre autorité ne puisse remettre en cause ses jugements.
C’est dans « L’Esprit des lois » que Montesquieu expose ses conceptions. En voici un extrait significatif :
« Il est vrai que, dans les démocraties, le peuple paraît faire ce qu’il veut ; mais la liberté politique ne consiste point à faire ce que l’on veut. Dans un État, c’est-à-dire dans unesociétéoù il y a des lois, la liberté ne peut consister qu’à pouvoir faire ce que l’on doit vouloir, et n’être point contraint de faire ce que l’on ne doit pas vouloir.
>Il faut se mettre dans l’esprit ce que c’est que l’indépendance, et ce que c’est que la liberté. La liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent ; et si un citoyen pouvait faire ce qu’elles défendent, il n’aurait plus de liberté, parce que les autres auraient tout de même ce pouvoir.
[Les démocraties] (…) ne sont point des États libres par leur nature. La liberté politique ne se trouve que dans les gouvernements modérés. Mais elle n’est pas toujours dans les États modérés ; elle n’y est que lorsqu’on n’abuse pas du pouvoir ; mais c’est une expérience éternelle, que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser ; il va jusqu’à ce qu’il trouve des limites. Qui le dirait ! La vertu même a besoin de limites.
Pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ».