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4753 LA DIFFICILE CONCILIATION LIBERTE-EGALITE

Publié le 13/04/2024 à 06:07 par cafenetphilosophie Tags : centerblog sur roman homme société demain pouvoir

Rubrique "Cours : philosophie politique". Suite du billet N°4746.

 

Extrait de Manuel de Philosophie, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain dimanche 14avril.

 

 

Ce qui est plus intéressant c’est le lien que Hume établit entre la recherche de l’égalité parfaite et la remise en cause des libertés individuelles, puisque cet objectif requiert que soient brisées toutes les tentatives des membres de lasociétéen vue d’exploiter leurs potentialités inégales, avec les inégalités qui en découlent en termes de capacité d’acquisition de moyens matériels. En somme, l’égalité parfaite s’avère incompatible avec la liberté.

  

Inversement, le respect d’une liberté totale suppose la rareté des lois et donc la possibilité pour les meilleurs ou les mieux lotis par la naissance de dominer sans obstacle les plus faibles. Le respect de la liberté totale sur le plan individuel creuse donc les inégalités. La liberté totale est incompatible avec l’objectif d’égalité.

  

Dès lors, si la justice morale exige que soient prises en compte à la fois la liberté et l’égalité naturelles de tous les hommes, il découle des analyses précédentes que le bien commun, faute de pouvoir concilier liberté et égalité à l’état pur, implique de viser un juste milieu entre le respect de la liberté et le respect de l’égalité. Ce « juste milieu » doit être conçu non comme un compromis boiteux, mais comme le proclame Aristote lorsqu’il utilise cette expression, comme incarnant la perfection même. A cet égard, il n’est pas excessif d’affirmer que les débats politiques au sein des démocraties contemporaines visent à déterminer en quoi consiste à un moment donné du développement des sociétés ce juste milieu entre liberté et égalité, étant entendu que les partis conservateurs ont tendance à privilégier la liberté sur le plan économique et social et le respect des traditions sur le plan de la liberté des mœurs, préservant ainsi, à leurs yeux, l’ordre social alors que les partis progressistes mettent plutôt en avant le souci de l’égalité tout en soutenant l’ évolution des mœurs et les libertés individuelles en la matière, favorisant par là même l’instauration d’un ordre social nouveau.

  

Cependant, ce difficile équilibre entre le respect des libertés et le souci de l’égalité soulève au moins deux problèmes pour les sociétés démocratiques contemporaines. En effet, si on s’accorde sur le principe selon lequel des inégalités de revenus sont légitimes et justes, il reste à se demander jusqu’à quel point il est possible de tolérer les écarts de revenus entre les plus faibles et les plus élevés. Cet écart peut-il être quantifiable ? Doit-on le fixer de un à deux, de un à dix, de un à mille et ainsi de suite ? La conscience morale commune trouve tout naturellement indécents des écarts extravagants. Comment légitimer qu’un homme ou plutôt la fonction sociale qu’il remplit valent par exemple mille fois la valeur sociale d’un autre homme ?

  

Il semble difficile de quantifier ce qui relève de la simple appréciation qualitative, la perception du rôle joué par les différentes fonctions sociales variant avec les époques, les valeurs dominantes, les individus eux-mêmes. C’est à ce titre que les conclusions du philosophe contemporain américain J. Rawls développées dans « Théorie de la justice » paraissent résoudre cet épineux problème, à la fois en contournant l’impossible quantification de la valeur des fonctions sociales tout en préservant le souci de la justice. Pour ce dernier« les inégalités socio-économiques… par exemple des inégalités de richesse et d’autorité, sont justes si et seulement si elles produisent, en compensation, des avantages pour chacun et, en particulier, pour les membres les plus désavantagés de la société…il n’y a pas d’injustice dans le fait qu’un petit nombre obtienne des avantages supérieurs à la moyenne, à condition que soit améliorée la situation des moins favorisés ».

  

Afin d’illustrer schématiquement le propos, nous pouvons avancer que Rawls ne considèrerait pas injustes les énormes revenus d’un patron d’industrie, d’un acteur renommé, d’un sportif de haut niveau si leur effort contributif, c’est-à-dire le montant des impôts acquittés, est en rapport avec leurs revenus et que ce faisant ils participent de manière sensible à l’effort collectif, permettant par là même d’accorder par exemple des avantages sociaux aux plus défavorisés. En revanche, ces avantages demeurent foncièrement injustes, intolérables, indécents s’ils ne profitent qu’aux personnes qui en bénéficient.