· 10 LA NOTION D'INSTINCT CHEZ L'HOMME . COURS.
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· 1 LES FONDEMENTS D'UNE DEMOCRATIE
· 10 LA FONCTION DU MYTHE
· 531 L'ART POUR L'ART OU ART ENGAGE?
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· 12 MOÏSE, FONDATEUR DU JUDAÏSME
· 1 COURS DE PHILOSOPHIE: LA PHILOSOPHIE SPONTANEE.
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· 289. INCONSCIENT PSYCHIQUE ET CONNAISSANCE DE SOI.
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Date de création : 26.02.2011
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31.01.2025
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Rubrique "Les grandes religions". Suite du billet N°4755.
Extrait de Philosophie pour tous, Tome I, A.MENDIRI, Amazon.
Prochain billet demain 23 avril.
Mahomet est donc le fondateur de l'Islam. Après avoir reçu et fait connaître ses "révélations", il se heurte très vite aux clans de la cité de La Mecque. En conséquence, il part en 622 pour Médine. C'est l'Hégire (qui signifie "départ" ou "rupture"). En effet, Mahomet rompt avec la société traditionnelle fondée sur les liens de sang pour établir une communauté de croyance, au sein de laquelle tous les croyants sont égaux, Arabes ou non-Arabes. L'Hégire marque le début de l'ère islamique.
L'Islam connut une expansion foudroyante pendant les 120 années qui suivirent la mort de Mahomet (Damas, Irak, Egypte, Afrique du Nord, est du Caucase, Espagne). Cette première phase d'expansion connut un coup d'arrêt à Poitiers en 732 avec la victoire de Charles Martel.
Avant sa mort, Mahomet désigna celui qui serait son successeur à la tête des croyants. Il s'agissait d'Abu Bakr, dont la fille Aïcha était une épouse de Mahomet. Il prit le titre de Calife, l'origine de ce terme signifiant précisément successeur. Il inaugurait ainsi une série de quatre califats (Omar, Othman, Ali) au cours desquels l'unité des musulmans fut maintenue. Ces califes détenaient un pouvoir spirituel et temporel. Ils dirigeaient l' "oumma", c'est-à-dire la communauté musulmane.
Cependant, le quatrième Calife, Ali, qui était le gendre du prophète puisqu'il avait épousé Fatima, fille de Mahomet, se heurta à des oppositions diverses (les partisans de l'épouse de Mahomet Aïcha et du gouverneur de Syrie Muawiya). Après son assassinat en 661, l'unité des musulmans vola en éclats puisque les partisans de Muawiya constituèrent le courant Sunnite (qui rassemble aujourd'hui 90 % des musulmans) et les partisans d'Ali et Fatima le courant Chiite (les 10% restants). Notons qu'à l'époque un troisième courant, les "Kharijites" s'établit en Afrique du Nord, se refusant à un tel choix et estimant que la désignation du Calife devait se fonder sur les seules compétences en matière de connaissance de l'Islam et non sur des liens familiaux. (à peine 1% des musulmans)
En effet, Muawiya abolit l'élection du Calife pour établir la règle de succession héréditaire. Très vite, le califat devint dynastique (les Omeyades à Damas ; les Abbassides en Irak..). Au XVI° siècle, les Ottomans s'emparèrent de l'autorité califale et c'est encore un ottoman, Atatürk, qui, en 1924, dans la foulée de la révolution turque, abolit le Califat.
Les Chiites choisirent pour leur part les califes parmi les descendants d'Ali et Fatima. Ils ont dressé la liste des imans ou docteurs de la loi islamique qui auraient dû, à leurs yeux, gouverner le monde musulman. Il y en a douze dont le dernier a disparu mystérieusement, restant caché jusqu'à la fin des temps où il doit réapparaître triomphalement.
Qu'ils soient Sunnites ou Chiites, les musulmans possèdent des lieux de culte qu'on appelle mosquées. Une mosquée est précédée d'une cour où une fontaine permet les ablutions rituelles. Les ablutions consistent à se laver les mains, les poignets, à se rincer la bouche, à se laver le visage et les bras jusqu'aux coudes, les oreilles, le cou, les pieds jusqu'aux chevilles, chaque geste étant répété trois fois, exprimant ainsi symboliquement le désir du fidèle de se purifier intérieurement.
Au fond de la salle, une niche, le "mihrab" indique la direction de La Mecque vers laquelle les fidèles se tournent pour prier. Afin de préserver la "pureté" du lieu, les musulmans se déchaussent avant de fouler un sol couvert de tapis. La mosquée comporte souvent une tour, appelé "minaret". Cette tour dépasse tous les autres bâtiments. Un membre de la mosquée, appelé "muezzin" (celui qui fait appel), appelle à la prière par la voix. Cette pratique distingue les Musulmans des Juifs (utilisation d'une corne) et des Chrétiens (cloche des Eglises). Soulignons qu'il n'existe aucun "hadith" ou règle édictée par le prophète qui interdise aux femmes l'accès à la Mosquée.
La prière est dirigée chez les Sunnites par un iman, qui est comparable à un pasteur protestant. Il est désigné par la communauté. Il n'entretient pas de lien privilégié avec Dieu. De préférence, il est choisi parmi les plus savants dans la connaissance de l'Islam. En revanche, les Chiites possèdent un vrai clergé, très hiérarchisé (Ayatollahs ou "signes de Dieu", et en-dessous les mollahs). Ce sont des docteurs en Islam, en jurisprudence, éthique, philosophie et mysticisme.
L'Islam possède également une tradition de mystiques, les Soufis, caractérisée par un désir profond d'intériorisation religieuse et par l'expérience personnelle de la présence de Dieu. Les mystiques musulmans partagent un idéal austère de pauvreté et de prière.
Incontestablement, le temps du Ramadan est la période centrale de la vie religieuse en Islam. Il est marqué par un jeûne du lever au coucher du Soleil où le croyant ne mange ni ne boit, où il s'abstient de tabac et de relations sexuelles et ce, pendant un mois. Le Ramadan s'achève par une grande fête, l'"Aïd el Fitr" (période d'allégresse) où les fidèles remercient Dieu d'avoir supporté le jeûne. Ils prennent un bain, s'habillent de propre, échangent des cadeaux, des visites voire effectuent des actes de réconciliation.
Lors du pèlerinage à La Mecque, ils font le tour de la Kaaba par sept fois. La Kaaba est une grande construction cuboïde au sein de la mosquée de La Mecque. Elle est vide afin de symboliser le fait qu'il ne peut y avoir d'objet d'adoration pour le croyant autre que le Dieu unique. La mosquée de La Mecque est considérée comme la plus ancienne, puisque, selon la tradition et la légende, elle aurait été bâtie par des personnages bibliques, Adam puis Ismaël, premier fils d'Abraham.
Bien entendu, les musulmans se réfèrent à un texte sacré, le Coran. Chez les Sunnites, il est accompagné par la Sunna (mot qui signifie "pratique"). La Sunna explique le Coran qui doit être lu à travers elle. (Par exemple le Coran instaure la prière mais c'est la Sunna qui indique la manière de faire la prière). La Sunna n'est pas considérée comme un livre sacré. La Sunna classe les actions humaines en cinq catégories : ce qui est obligatoire (les 5 piliers); ce qui est recommandé (se marier par exemple); ce qui est indifférent; ce qui est blâmable (rester célibataire); ce qui est interdit (crimes et délits, certaines pratiques alimentaires comme les boissons fermentées et le porc....). Elle conduit à édicter des règles d'abattage du bétail (absence d'étourdissement comme chez les juifs, la tête de l'animal tournée vers La Mecque...). C'est la fameuse viande "Halal" ou licite.
Cela conduit à la "Charia" qui est un ensemble de normes doctrinales, morales, relationnelles. La Charia n'est pas un livre ni un code. C'est l'ensemble des interprétations juridiques et éthiques, souvent divergentes, qu'au cours des siècles les théologiens ont donné des écritures, que ce soit le Coran ou la Sunna. La Charia concerne les principaux aspects de la vie humaine. Son objectif ultime consiste à organiser en ce monde la vie la plus vertueuse et la plus utile afin de préparer la communauté à son salut.
Notons à ce propos que le fameux "Voile" islamique n'est évoqué que deux fois dans le Coran. Il est dérivé d'un mot arabe qui signifie robe, habit, châle, mante et la sourate concernée invite seulement à la bienséance et n'est nullement une injonction vestimentaire.
De même le "Djihad" ou la guerre sainte est essentiellement une guerre défensive et a pour but de défendre la foi contre ceux qui la contestent. La guerre offensive n'est légitimée que lorsqu'elle apparaît inévitable.