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Dernière mise à jour : 21.09.2024
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4710 LA LIBERTE: AFFAIRE DE VOLONTE OU DE DESIR?

Publié le 18/09/2024 à 06:06 par cafenetphilosophie Tags : roman pouvoir centerblog sur gratuit vie moi amour monde animaux soi chez homme mode demain nature

 

Rubrique "La liberté intérieure". Suite du billet N°4703.

 

Extrait de Philosophie pour tous, Tome II, A.MENDIRI, Amazon.

 

Prochain billet demain jeudi 19 septembre.

 







Lors de notre précédent billet, nous avons essayé de mettre en lumière les différents sens de la notion de déterminisme et surtout d'en montrer les domaines d'application ainsi que les présupposés philosophiques.



  Nous voudrions aujourd'hui aborder la question de la liberté éventuelle du sujet conscient en dissipant un certain nombre de malentendus entourant assez fréquemment cette question. Le philosophe français du XVII° siècle Descartes passe à juste titre pour celui qui a soutenu avec le plus de vigueur la liberté intérieure d'un sujet conscient ou plus exactement d'un sujet pensant puisque à cette époque la notion de conscience était moins mise en avant que celle de pensée.



   Rappelons que la  pensée serait une faculté humaine permettant de prendre du recul sur les données transmises par les organes des sens, les sensations kinesthésiques (provoquées par notre corps) et les contenus de la réflexion elle-même. Dès lors, le sujet peut modifier mentalement ces données intérieures et distinguer un monde possible par rapport au monde perçu ou vécu. A ce titre la pensée nous libère "de la prison du corps" comme le disait Platon puisque le sujet pensant n'est plus tributaire des informations délivrées par celui-ci. La pensée, par nature, serait donc un facteur permanent de libération par rapport au corps et aux informations qu'il nous propose.



   Mais revenons à la conscience, à cette forme de savoir que le monde existe et que nous-mêmes existons, savoir sans lequel il n'y aurait certainement pas ce recul intérieur par rapport aux données venues de l'extérieur ou de l'intérieur de notre corps, et donc sans lequel la pensée telle que nous l'avons définie ne pourrait se déployer. En effet, toute la question relative à la liberté du sujet conscient est relative aux compétences exactes de cette faculté. Est-elle un savoir et si oui lequel exactement ? Est-elle un pouvoir et si oui dans quelles limites envisageables ?



  Est-elle un savoir ? Personne ne lui conteste ce savoir général consistant pour un sujet habité par elle à se rendre compte que le monde existe et que lui-même existe. Cette conscience de soi et de la présence dumondene doit pas cependant se confondre avec une forme de connaissance de soi ou du monde. Concernant le monde, chacun en conviendra facilement: il ne suffit pas de se rendre compte que le monde existe, que je suis partie prenante de ce monde pour en connaître les propriétés, les lois cachées, bref pour être par exemple physicien ou biologiste ou même pour maîtriser les connaissances pratiques indispensables à mon insertion vitale au sein de ce monde. Il en va sans doute de même concernant la connaissance de moi-même. Si lavieintérieure ou psychique obéissent à des lois qui m'échappent d'emblée et qui nécessitent un savoir spécifique, par exemple le mode de fonctionnement d'un psychisme inconscient hypothétique, alors il ne suffit pas de prendre conscience desoipour pouvoir prétendre posséder une connaissance desoi.



    Est-elle un pouvoir ? Que peut bien signifier cette notion de pouvoir ? Nous pensons tout d'abord à ce qu'il est coutume de désigner par la notion de libre-arbitre. Si je veux lever le bras (sous-entendu si je prends conscience de cette volonté), je peux illico lever le bras. Ce pouvoir, observait Descartes est sans limite. C'est ce type d'observation qui soulève des malentendus. Cela signifie-t-il que cet acte est arbitraire ou motivé par aucune raison, bref que c'est un acte dit gratuit? Sûrement pas. Dans le cas présenté, Descartes nous dirait que j'ai effectué ce geste afin de montrer que je disposais de ce pouvoir de décision et d'exécution d'un projet. Ce geste est donc motivé. Il serait évidemment possible de prolonger l'analyse en ce sens et de se demander ce qui motivait ce désir de montrer que je disposais du libre-arbitre ou de la capacité de réaliser mes projets, et ainsi de suite, à la limite à l'infini.



   Ainsi, le libre-arbitre ne doit pas se confondre avec un acte non motivé ou gratuit. Il ne s'agit pas d'un pouvoir discrétionnaire ou sans raison mais d'un acte motivé. Est-ce à dire que mes motivations conduisaient inéluctablement à l'acte accompli et donc en fin de compte que je n'avais pas le choix de l'accomplir ou non ? La première réponse est celle de Spinoza dans l'extrait que nous avons proposé : le sujet croit disposer du libre-arbitre parce qu'il est conscient de ses actes mais ignorant des causes qui ont déterminé cet acte. Spinoza ajoute que la négation du libre-arbitre ne ruine pas l'idée de liberté, car je suis libre si je suis en mesure de faire mon bien, c'est-à-dire ce à quoi j'aspire profondément, et si mes motivations sont telles qu'elles servent effectivement ce bien. La liberté authentique s'appuie donc sur la connaissance intériorisée de mon bien, connaissance qui tout naturellement devient un désir, ce désir m'attirant vers mon bien comme la limaille de fer est attirée par l'aimant. Il n'y a pas besoin d'avoir recours à l'idée de volonté, d'un vouloir qui se transformerait en un pouvoir d'exécution de ce vouloir. Le désir éclairé par la connaissance du bien constitue la force intérieure qui rend compte de l'acte accompli.



 C'est à ce niveau de l'analyse que Descartes et Spinoza divergent. Certes Descartes affirme lui aussi que je suis vraiment libre lorsque ma volonté est éclairée par le savoir de mon bien. "Il suffit de bien juger pour bien faire" proclame-t-il. Mais à la différence de Spinoza il affirme l'existence de la volonté, c'est-à-dire d'un vouloir qui peut se transformer en pouvoir. Par exemple, je peux être un être spontanément peureux. Mais mon éducation ou ma propre volonté ont pu me conditionner à surmonter cette peur chaque fois qu'elle se présente. Comment ? Tout simplement par la connaissance des mécanismes psychiques permettant de neutraliser ce sentiment de peur par un autre sentiment, celui de l'amour-propre par exemple. Si j'ai systématiquement recours à un tel procédé cela deviendra "une seconde nature". Peut-être qu'intérieurement je continuerai à ressentir la peur mais je me serai donné les moyens de la surmonter voire de la masquer. Il en va de mêmechez les animaux de cirque. Les félins ont peur naturellement du feu. Mais on peut par conditionnement les amener à vaincre cette peur et à sauter dans un cercle de feu. A plus forte raison cela est possible chez l'homme capable de se fixer des objectifs et de trouver les moyens de les réaliser.



   Cette liberté liée à la présence de la pensée ou aux caractéristiques de la conscience se retrouve chez Sartre qui fait de la conscience une manière d'être au monde capable par nature ou par essence de prendre du recul et de "dire non". Nous commenterons dans un billet spécifique cette doctrine sartrienne, en filiation directe avec celle de Descartes et qui est si souvent incomprise ou déformée.