DIRECT. Au cœur de la Foire du livre de Brive, avec les écrivains et écrivaines, à la rencontre des lecteurs

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Très attendu à la foire du livre de Brive, Kamel Daoud, fraîchement proclamé lauréat du Prix Goncourt pour son livre "Houris". L'un des 400 écrivains et écrivaines présents pour la rencontre avec les lecteurs. •© Christine Le Hesran

Pour ce cru 2024, Kamel Daoud, Gaël Faye et Miguel Bonnefoy, lauréats des prix Goncourt, Renaudot et Femina 2024 sont au rendez-vous de la Foire du livre de Brive. C'est une grande tradition. Elle a lieu quelques jours après l'annonce des grands prix littéraires. C'est donc la première fois que les auteurs et autrices peuvent aller à la rencontre des lecteurs. C'est la première grande séance de dédicaces pour ces lauréats des grands prix d'automne fraîchement promus. 

Dans les allées de la Halle Georges Brassens, des dizaines d'auteurs et autrices sont installé.es entouré.es de leur ouvrage. Pour être présent à Brive, il faut avoir publié un livre dans l'année. Certains stands sont pris d'assaut par des lecteurs en quête de dédicace. D'autres non, normal, ils sont moins connus. C'est la loi du genre comme nous le décrit le reportage de Julie Radenac et Mathilde Rezki. Mais c'est le jeu, et tout le monde est ravi déjà de faire partie de ce rassemblement de la grande famille du livre et des mots. 

C'est le nom familier donné au train parti de Paris le vendredi matin et qui arrive à Brive, terminus, avec à son bord une partie des écrivains et écrivaines, pressé.es de rencontrer leurs lecteurs et lectrices. À bord, c'est déjà l'occasion de goûter aux plaisirs de la table et aux spécialités corréziennes. Celles et ceux qui font le déplacement le temps d'un week-end savent aussi que le charme de Brive et de sa foire d'automne, c'est aussi la chaleureuse ambiance et le plaisir des papilles. Une équipe de France 3 Limousin vous raconte ce voyage si particulier et les petites phrases prononcées à bord. 

Invité de cette édition locale de France 3 Pays de Corrèze, le président de cette 42ᵉ édition, Jérôme Garcin. Fin connaisseur des auteurs, l’ancien animateur du Masque et la plume, l'émission littéraire de France Inter, est aussi un écrivain auquel les lecteurs sont fidèles. C'est comme ses prédécesseurs à cette mission, un auteur qui contribue au rayonnement et au succès de ce rendez-vous littéraire, dorénavant incontournable pour les passionnés de lecture. 

Les lauréats des prix en dédicaces et en rencontre à Brive :

• Kamel Daoud
  Dédicaces : samedi et dimanche – L13
  Grand entretien animé par Olivia Gesbert/samedi 9 novembre, 15 h 30, Forum Alain Gazeau ;
• Gaël Faye
  Dédicaces : vendredi 14 h 30-16h et samedi 10h-12h et 14h-16h – L8
  Lecture musicale de Jacaranda avec Samuel Kamanzi
  Vendredi 8 novembre, 20 h 30, Espace Jean d’Ormesson, Théâtre de Brive – Dédicaces à l’issue du spectacle
• Miguel Bonnefoy
  Dédicaces : samedi après-midi et dimanche – L3
  Rencontre avec Guillaume Perilhou /samedi 9 novembre, 17h, Forum Claude Duneton
• Abdellah Taïa
  Dédicaces : vendredi après-midi, samedi et dimanche – L23
  Rencontre avec le lauréat du Prix de la langue française
  Samedi 9 novembre, 10 h 30, musée Labenche

À noter également la rencontre « La saison des prix » réunissant Kamel Daoud, Miguel Bonnefoy et Abdellah Taïa, dimanche 10 novembre à 16h, au Forum Alain Gazeau.

ARTICLE FR3 https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/correze/brive/direct-au-c-ur-de-la-foire-du-livre-de-brive-avec-les-ecrivains-et-ecrivaines-a-la-rencontre-des-lecteurs-3056347.html

A l'heure ou l'on parle livre a Brive ..... un polar original écrit à TURENNE

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Alors que les maisons d’édition sont à la peine, François Betza créé la sienne, chez lui, dans le Lot : les Éditions Simeio. Son 2^e ouvrage s’annonce comme un événement à la Foire du livre de Brive (les 8, 9 et 10 novembre 2024), et il est déjà presque épuisé…

François Betz habite à Lanzac, sur les rives de la Dordogne, où il a fondé les Éditions Simeio, avec en figure de proue l’édition d’ouvrages de prestige dédiés à l’art et la culture. Ces 8, 9 et 10 novembre 2024, à la Foire du livre de Brive, il présentera « Barry Lyndon » de Stanley Kubrick, en présence de Jan Harlan, beau-frère du célèbre réalisateur américain.

La Vie Quercynoise : Serait-ce votre filiation à Pierre Betz, cofondateur de la revue d’art « Le Point » (*), qui explique qui vous êtes ?

François Betz : Oui et non. Je suis effectivement né avec cette histoire familiale imprégnée d’art et de culture. Pour autant, j’ai cherché à avoir ma vie à moi et ne pas me contenter de mettre mes pas dans ceux de l’ancêtre. Ce qui signifie que j’ai pu faire plein de choses, dans le domaine de la finance, de l’industrie du disque, en tant qu’auteur-scénariste chez Canal +… J’ai créé ma société de production audiovisuelle et d’éditions musicales. Mais cette vie trépidante, m’obligeait à effectuer plusieurs allers-retours par mois entre le Lot et Paris. Et avec le Covid que j’ai contracté sous une forme grave, j’ai mis un coup d’arrêt à tout cela, en prenant le parti de ne plus quitter le Lot. Presque plus ! Ainsi, en 2021, j’ai lancé les Éditions Simeio dédiées à la culture sous toutes ses formes avec un faible pour l’inédit et les archives.

Et là, vous publiez l’ouvrage « Punk. T », un coup de maître, qui vous ramène immanquablement à Pierre Betz, puisqu’il s’agit de la mise en lumière de cette formidable saga artistique et littéraire qui a duré plus de 25 ans avec tous les grands noms qui ont jalonné cette époque de 1936 à 1962 ; d’Aragon à Tzara en passant par Éluard. François retrouve Pierre en quelque sorte ?

J’ai pensé en effet que ce serait une bonne idée pour lancer les Éditions Simeio, que de raconter cette histoire, pour ne pas qu’elle se perde. Je suis en effet le dernier descendant, qui connaît toute l’histoire. J’étais convaincu qu’il y avait une certaine urgence à la consigner dans un livre.

Et cette année, vous récidivez avec cet ouvrage fabuleux, « Barry Lyndon » de Stanley Kubrick ; il faut tout de même avoir de l’ambition si ce n’est une certaine d’inconscience pour se lancer dans un pareil chantier ?

C’est en allant présenter l’ouvrage « Punk. T » à La Gare Robert Doisneau à Carlux (24) où un espace est réservé à Pierre Betz et à la revue Le Point, qu’au moment du cocktail, la programmatrice du lieu à qui j’ai confié ma passion à travailler sur des archives, me dit tout de go : « Ah si tu aimes les archives, il y a celles de Kubrick, à 10 minutes d’ici ! ». Je n’en crois pas mes oreilles. Et cette dame m’explique que le beau-frère de Stanley Kubrick, Jan Harlan, qui gère la mémoire et tous les droits de Kubrick, possède une maison à Beynac. Vous pouvez imaginer quelle fut ma réaction, sachant que Stanley Kubrick est mon réalisateur préféré. Je suis donc allé à la rencontre de Jan Harlan pour lui présenter mon travail, lui faire part de ma volonté de publier de beaux livres. Je lui offre un exemplaire de l’édition limitée de « Punk. T » et il me dit oui sur-le-champ ! Quelque temps après j’apprenais que depuis 50 ans, la réponse avait été « non » pour tout le monde.

Vous présentez l’ouvrage à la Foire du livre de Brive (les 8, 9, 10 novembre prochains) en présence de Jan Harlan, le beau-frère de Stanley Kubrick, un double événement ?

Oui, il est prévu que Jan Harlan soit à Brive. Il débutera par une master class au lycée d’Arsonval avec les étudiants en cinéma. Ensuite, il participera aux Grands entretiens du Point, interviewé par Élise Lépine, journaliste et chroniqueuse dans l’émission Mauvais Genres sur France Culture. Le dimanche, au Cinéma Rex, à 14 h aura lieu la projection du film « Barry Lyndon » et à 17 h une discussion avant une séance de dédicace de Jan Harlan.

Et après ces deux ouvrages prestigieux ?

Évidemment j’ai quelques idées en tête, je souhaite mettre à l’honneur d’autres grands artistes que j’aime, dont un Japonais, deux Français, un Anglais…, pour faire de beaux livres sur eux et leur œuvre.

Outre ces ouvrages de prestige que sont « Punk. T » et « Barry Lyndon », avec une édition limitée, qu’éditez-vous encore ?

Dans le créneau Culture et Poésie, nous cherchons à entrer dans un rythme de publications tournant autour de quatre livres par an. Nous souhaitons également éditer trois ouvrages, valorisant une démarche artistique ou poétique, comme Flanisphère un recueil d’aphorismes réalisé avec une artiste en dessin. Sur les rails, deux idées de recueils de poésie et un conte pour enfants, là aussi avec la complicité d’une artiste exceptionnelle. Il nous importe de révéler des talents.

L’ouvrage « Barry Lyndon » de Stanley Kubrick a reçu un accueil enthousiaste auprès des libraires, un peu partout en France contrairement au Lot, hormis à Gourdon, où il est en bonne place à la libraire « Des livres et vous ». Un paradoxe, alors qu’il s’agit d’un produit local, dont on pourrait penser qu’il fasse la fierté du pays. 

(*) Le Point est une revue artistique et littéraire, créée par Pierre Betz en 1961. Elle fut éditée et imprimée par Pierre Braun entre Colmar, Lanzac et Souillac jusqu’en 1962. Le photographe Robert Doisneau participa activement à la revue pour laquelle il réalisa la plupart de ses premiers portraits d’artistes et d’écrivains.

Une lecture programmée par la librairie Calligramme à Cahors. Photo transmise par la région

Avec près de 70 000 ouvrages écoulés et un chiffre d’affaires global qui s’établit à 970 000 euros en 2023, soit un livre vendu par seconde, la Foire du livre de Brive, s’affiche comme l’événement littéraire le plus important organisé en province. Cette année, la présidence d’honneur a été attribuée à Jérôme Garcin*.

Cette année, ils seront encore plus de 400 auteurs à Brive les 8, 9 et 10 novembre ! Entrée libre.

Ancien directeur de l’Ensemble scolaire Edmond Michelet de Brive, François David s’est vu confier les rennes de commissaire général de la Foire du livre de Brive. Il habite près de Souillac, où il a fait un passage éclair à la mairie. 

Comment devient-on commissaire général de la Foire du livre de Brive ? 

François David : Tout simplement parce que Frédéric Soulier, le maire de Brive, a pensé que cela me correspondrait. Je dois dire que nous entretenions déjà d’excellents rapports de voisinage et qu’il avait su me témoigner de sa solidarité à un moment donné. Aussi, en acceptant cette mission, c’était pour ma part, une manière de lui renvoyer l’ascenseur ! 

« Il me revient donc de donner tout son sens à la manifestation et d’entretenir un certain esprit : l’esprit de la Foire du livre de Brive » François David

Etre commissaire général de la Foire du livre, qu’est-ce que cela représente ? 

D’abord, je mettrai en avant une formidable équipe, c’est-à-dire beaucoup de monde qui travaille pour la réussite de cet événement, surtout les deux derniers mois. La mairie de Brive prend en charge toute la partie matérielle, c’est à dire les hôtels, l’encadrement des bénévoles… Au-delà de tous les aspects matériels et techniques, je dirai que c’est avant tout un modèle qui fonctionne et qui repose sur une organisation tripartite avec d’une part les maisons d’éditions qui inscrivent des auteurs. Cette année ont été enregistrées 1000 demandes d’inscription. D’autre part, nous avons affaire à un GIE de libraires qui réalise un travail magnifique, dont mon interlocuteur est le président de ce GIE, un libraire. En troisième lieu, au milieu des deux premiers que je viens de citer, on retrouve la Ville de Brive qui m’a nommé au poste de commissaire général. A la place qui est la mienne, il me revient donc de donner tout son sens à la manifestation et d’entretenir un certain esprit : l’esprit de la Foire du livre de Brive. 

En termes d’effectifs, qu’est-ce que cela représente ? 

La mairie a retenu 200 bénévoles, les libraires font appel eux aussi à 200 bénévoles. Les trois jours durant l’événement, sont mobilisés une centaine d’employés municipaux. Ainsi 500 personnes se retrouvent sur le pont les jours J. A cela s’ajoutent les personnels des maisons d’édition, pour n’évoquer que les postes les plus importants. Je n’oublie pas non plus les personnels dédiés à la sécurité, un dispositif placé sous l’égide du sous-préfet qui coordonne police municipale, police nationale et autres encore ! Le poste de sécurité a pris une place prépondérante dans le budget de la Foire, pas question de lésiner à ce niveau, même si cela a tendance à limiter nos ambitions.

Comment vivez-vous cet engagement avec la charge de responsabilité que cela représente ? 

Pour ma part, j’estime que je me dois d’être extrêmement modeste. Il convient de faire montre de beaucoup d’écoute, avec les maisons d’édition, avec les auteurs, sans oublier les acteurs de la vie locale, parce que l’événement a une incidence directe sur la vie économique, que ce soit auprès des hôteliers, restaurateurs, taxis, commerçants… En définitive il s’agit d’un écosystème très large. Parfois il convient de dire « non » tout simplement. Au demeurant, je trouve passionnant de faire se rencontrer des contraires… Et lorsqu’on parvient à faire travailler ensemble des personnes qui ne pensent pas de la même façon et qui acceptent de se lancer dans l’aventure autour de projets communs, en général une dynamique se met en route et c’est gagné. En tout cas, je me veux être un facilitateur, c’est du reste cette perspective qui m’a guidé toute ma vie. 

« Je me retourne et je vois ces cailloux dont je m’étais fait des montagnes » Gandhi

On peut imaginer que l’approche de la date d’ouverture des portes de la Foire, génère un certain stress, que redoutez-vous le plus ? 

Je sais qu’il y a une part d’imprévu dans ce type d’événement, mais toute ma vie de chef d’établissement scolaire a été émaillée d’imprévus. Bien sûr, ce que je redoute le plus, c’est un accident de sécurité, voire même un accident de la route lié à un déplacement relatif à la Foire… J’aime beaucoup la phrase de Gandhi, qui dit : « Je me retourne et je vois ces cailloux dont je m’étais fait des montagnes ». C’est un peu de cet ordre avec la Foire.  En tout cas, dans l’ensemble c’est très agréable de travailler pour la Foire. 

Comment opérez-vous le choix du président d’honneur de la Foire, chaque année ? 

Un des volets de la mission qui est la mienne, consiste à proposer au maire deux ou trois noms, motivés bien sûr, mais en dernier lieu, c’est lui qui choisit. Nous cherchons à alterner des hommes et des femmes et de trouver des personnes qui ont l’esprit de Brive, autrement dit des gens qui ne se prennent pas au sérieux et qui acceptent d’entrer dans une Foire populaire, simple. Nous sommes à Brive-la-Gaillarde et non à Saint-Germain-des-Prés. Au demeurant, nous sommes encouragés par les retours que nous avons de la part des auteurs, qui se disent frappés par la qualité des dialogues qu’ils ont avec leurs lecteurs lors de la Foire de Brive.

Et le moment le plus enthousiasmant, quel est-il ? 

Ces moments se comptent par milliers ! Ce qui est enthousiasmant, c’est de croiser le visage de gens heureux et je le répète ils sont si nombreux ! Des souvenirs j’en ai à la pelle. La première année où je me suis occupé de la Foire, il y a eu plusieurs péripéties contrariantes et de surcroît, il pleuvait ! Or, la queue pour rentrer s’étirait à n’en plus finir sur plusieurs centaines de mètres ! Je rencontre à ce moment-là des Toulousains venus en bus, entrer dans le hall tout sourire ! Je dois dire que cela m’a marqué ! 

Pourquoi la Foire de Brive tient-elle toujours le haut du pavé ? 

Je ne saurai l’expliquer. La question me fait penser à la grand-mère de mon épouse, lorsqu’on lui demandait quelle quantité d’ingrédients il fallait mettre pour confectionner le gâteau et elle répondait : « un bon peu » ! Alors la Foire de Brive, c’est ainsi, « un bon peu » de beaucoup de choses réunies ! Autrement dit c’est indéfinissable. Pour autant, cela reste extraordinaire qu’en novembre dans une ville comme Brive, il se vende 70 000 livres en 30 heures, pour un chiffre d’affaires qui approche un million d’euros. Moi-même je n’arrive pas à réaliser, venez et vous verrez !