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Date de création : 30.11.2013
Dernière mise à jour :
03.03.2025
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La vie contemplative est-elle à la portée de tous ? Qu’est-ce que la vie contemplative ? Habituellement associée aux moines, elle concerne pourtant toute personne qui veut répondre à l’appel de Dieu. Le F. Jean-Claude Lavigne, dominicain, nous parle de cette rencontre amoureuse avec notre « hôte intérieur ». Et nous donne quelques clés pour la vivre.
Jean-Claude Lavigne : Le mot « contemplatif » est devenu un peu ambigu. Il évoque la vie des moines et des moniales. Or l’activité contemplative a trait au regard, à l’hôte intérieur qui habite tout chrétien. Dès notre baptême, nous sommes appelés à prendre conscience de celui qui habite en nous, qui nous aide à nous situer, à comprendre que l’amour est possible. Nous pourrions tous être des contemplatifs. Encore faut-il le savoir, et se donner les moyens de découvrir ce que notre hôte intérieur fait chaque jour et de manière permanente. C’est cela, la vie contemplative, être de plus en plus conscient et en relation amoureuse avec celui qui habite en nous. Dans la tradition spirituelle, après la contemplation vient l’union mystique, qui est autre chose. Dans la contemplation, nous découvrons que Dieu nous attend, qu’il se propose à notre rencontre. Dieu veut rencontrer tout homme et toute femme.
J.-C. L. : C’est un mot qui nous vient de Jean de la Croix, qui parle d’un « encontre enamouré ». Je crois que fondamentalement, la foi c’est cette rencontre entre Dieu et chacun de nous. La foi n’est pas d’abord un savoir, elle n’est pas de l’ordre du dire ou du faire. C’est un moment que tout homme ou toute femme est appelé à vivre, où le cœur se dilate, où l’Autre devient source de vitalité. C’est rencontrer celui qui est la vie, être connecté à lui, le cep dont nous sommes les sarments.
J.-C. L. : Je pense que tout le monde est appelé et peut la faire, parce que c’est Dieu qui prend l’initiative. Et si certains croient ne pas l’avoir faite, je ne suis pas sûr que ce soit vrai. Toute personne adulte qui continue de vivre sa foi, qui s’engage à la suite du Christ, a fait cette expérience. Peut-être n’a-t-elle pas les mots pour le dire, de même que quand on est amoureux on n’a pas toujours les mots pour dire ce qui nous arrive. L’Église et la théologie d’aujourd’hui sont là pour nous aider à parler de ce Dieu qui nous attend avec un grand regard d’amitié. Et qui nous propose vraiment une vie forte, une vie donnée.
J.-C. L. : En effet, car il ne faut pas confondre mystique et émotivité. Même les grands mystiques se sont parfois prêtés à ce dérapage. On aime souvent dans les textes mystiques ce qui est extraordinaire. Mais notre Dieu ne cherche pas l’extraordinaire. Il est là avec nous, compagnon de notre existence, il nous propose ce chemin enamouré, parce que c’est ce chemin qui nous dilate et qui nous ouvre. Il n’y a rien d’extraordinaire sur cette voie. Quand on aime, rien n’est extraordinaire, ou alors tout est extraordinaire. J’essaie dans mon livre de donner quelques instruments pour vivre cette relation enamourée, sans dérapages démonstratifs. La relation avec Dieu est quelque chose de plus profond, de plus secret, plus intime, plus vrai, ce n’est pas exubérant, cela ne se met pas sur la place publique.
J.-C. L. : Non, mais la tradition nous dit que parfois elles se produisent. Pourquoi ? Peut-être la personne avait-elle besoin d’un tel coup de pouce. C’estDieu qui en décide. Si c’est moi qui l’invente, je suis dans l’illusion.
J.-C. L. : Non, mais c’est un chemin très fort, qui traverse et décape tout ce qui n’est pas vrai dans cet amour-là. Ce qui reste est comme une pépite. L’intérêt de la tradition spirituelle est qu’elle nous permet de comprendre ce qui nous arrive quand on est dans la sécheresse, quand on a l’impression d’être loin de Dieu. Les mystiques nous aident à comprendre que ce sont des passages, ils nous aident aussi à trouver les mots pour en parler, et à nous laisser pleinement rencontrer et aimer, pour oser aimer à notre tour. Quand on aime Dieu, on est amené à aimer les autres.
J.-C. L. : Oui, la Parole de Dieu. Il faut devenir amoureux de la Parole, la lire et s’en nourrir. Les anciens disaient qu’il fallait la mâcher. Il faut entrer dans le jardin des Écritures et manger la Parole, qui a un goût suave mais aussi amer, parfois, comme toute relation en cœur à cœur avec quelqu’un que l’on aime. Mais la douleur de voir partir celui que j’aime m’amènera à l’accueillir à nouveau de manière encore plus heureuse à son retour. Le Cantique des Cantiques en parle très bien.
J.-C. L. : Il faut commencer par apprendre à veiller, à se tenir là, simplement, prêt à ramasser ce que Dieu nous offre. Et quand j’ai ramassé le cadeau de Dieu, je sais qu’il va me transformer, et je ne dois pas en avoir peur. Cela se passe dans le silence, dans l’oraison, qui sont des moments d’accueil. La lecture de la Parole, la récitation des Psaumes, la liturgie nous préparent à cette veille. Un jour, le Bien-aimé arrive, et alors tout est possible.
J.-C. L. : Et c’est tomber amoureux. Ensuite, les mystiques parlent de l’union à Dieu, mais c’est autre chose et cela ne nous appartient pas.
J.-C. L. : Il y a des formes de spiritualité non-chrétiennes très importantes. Il y a aussi l’expérience intérieure, qui n’est pas chrétienne, et qui est une expérience d’émotion, dont les philosophes nous parlent. Émotion lors d’un concert, devant un paysage, lors d’un moment intense. Il y a des moments mystiques dans l’islam, chez les derviches tourneurs, etc. Mais ce n’est pas l’expérience chrétienne, qui est une rencontre cœur à cœur avec une personne, avec la Trinité, avec le souffle de l’Esprit, qui transforme mais que l’on ne peut pas capter. On ne peut pas en vivre en s’enfermant, cela nous appelle à sortir, à nouer des amitiés et des solidarités. C’est la spécificité de la mystique chrétienne.
J.-C. L. : Dieu habite le cœur de tout homme, mais nous ne le reconnaissons pas forcément. Je peux être piégé par l’émotion et passer à côté de la présence de Dieu. Dieu est dans tout homme, même en celui qui ne le sait pas. Le problème, c’est de le reconnaître.
J.-C. L. : Oui, et c’est ainsi qu’il se convertit. La philosophie juive dit que Dieu est un vocable, qui nous appelle. Je peux résister, mais je peux aussi déraper quand je confond Dieu avec une simple émotion ou avec un excès esthétique. Je passe alors à côté de ce que l’esthétique aurait pu me révéler.
J.-C. L. : Et jusqu’à la fin, jusqu’à notre dernier souffle.