1000 films pour aimer le Western

CREPUSCULE SANGLANT « Red sundown » de Jack Arnold 1956

                               Sans révolutionner le genre, voilà un western classique d’excellente facture qui fleure bon la réussite et qui confirme le savoir faire de son auteur et l’intuition de cette maison de production UNIVERSAL qui sut flairer les talents en produisant ces westerns de série B qui firent le régal des cinéphiles.

                            Deux tueurs à gages renommés Alec Longmire (Rory Calhoun ) et Bud Parvis (James Millican ) se rencontrent dans des circonstances graves. Le second assoiffé en état de déshydratation va être secouru par le premier qui lui offre le gite, le couvert et son amitié. Se rendant à El Paso les deux hommes sont pris à partie par un groupe de vauriens sous la houlette de Rod Zellman (Leo Gordon ) qu’ils assomment et tue le frère avant de prendre la fuite.

                                   Refugiés dans une ferme abandonnée, ils sont encerclés par leurs agresseurs ; leur maison est enflammée Bud avant d’être est abattu somme Alec de s’enterrer sous leur toit pour échapper aux cowboys vengeurs et surtout d’abandonner le métier de pistoléro voire de ne plus toucher une arme. Son arrivée dans une nouvelle bourgade va susciter outre des commentaires, son engagement quand le shérif Jade Murphy (Dean Jagger) lui demande de devenir son adjoint et de calmer les tensions entre les éleveurs de bétail et les propriétaires terriens dont le fougueux et fourbe Rufus Henshaw (Robert Middleton ) qui engage Chet Swann (Grant Williams ) un tueur pour lutter contre les hommes de loi .Alec va voir ses démons se réveiller et devra calmer ses peurs avec l’aide de Caroline Murphy (Martha Hyer ) la fille de son collègue.

                                                Le scénario ce cette histoire convenue est due à Lewis B. Patten (1915–1981) qui inspirera les histoires de Une poignée de plombs (1969) de Don Siegel, -Les géants de l'Ouest de Andrew V. McLaglen et Et viva la révolution!1971 de Duccio Tessari et son adaptation au calamiteux Martin Berkeley, scénariste pro maccarthyste qui donna plus de 100 noms à la commission qui harcelait le cinéma et qui écrivit pour le western (The Nebraskan (1953) de Fred F. Sears----War Paint (1953) de Lesley Selander ) et travaillera avec Arnold à nouveau (Tarantula et La revanche de la créature 1955 ).

                             Il soigne les personnages leur donnant une épaisseur ; du héros anxieux pris dans un dilemme, au shérif préoccupé d’être droit et chevaleresque en passant par un tueur tortueux. IL montre des êtres torturés face à leur position et désireux de tourner le dos à leur passé. Les acteurs sont à l’unisson ; tous crédibles Dean Jagger égale à lui-même de Un homme de fer (1949) de Henry King à Point limite zéro (1971) en passant par Un homme est passé (1955) de John Sturges .

                                       Le western fut un des ses genres avec Les pionniers de la Western Union (1941) de Fritz Lang , L'attaque de la malle-poste (1951) et Brigham Young (1940) de Henry Hathaway Quarante tueurs (1957) de Samuel Fuller Martha Hyer qui abandonna le cinéma à 50 ans , s’adonna au western (Showdown at Abilene (1956) Les quatre fils de Katie Elder (1965) de Henry Hathaway et écrivit le scénario de Une bible et un fusil (1975) une autre aventure de Rooster Cogburn avec John Wayne.

                                          Elle incarne ici la femme rebelle , qui ne croit point au désir de Alec de changer de métier. Robert Middleton qui incarne le méchant est étonnant ; il ne semble être doublé dans la bagarre contre Rory Calhoun et impose un personnage de notable vénal et fourbe , rôle antipathique qu’il reprendra dans beaucoup de westerns (La loi du Seigneur (1956) de W.Wyler Le trésor du pendu (1958) de John Sturges Le trésor des sept collines (1961) de Gordon Douglas . Grant Williams ne démérite pont dans ce rôle de tueur sarcastique , faussement courtois et poli , souriant à tout vent qui rend sa violence et sa cruauté plus désarmante ; il est connu pour son rôle de Scott Carey qui voit son corps se modifier dans L'homme qui rétrécit (1957) toujours de Jack Arnold

                                  La palme revient à Rory Calhoun très sobre et qui voit là son meilleur rôle ave « Riviere sans retour » de Preminger , un des rois du western de série B fit une quarantaine de westerns télé et cinéma confondus (Le justicier de l'Ouest (1963) de Edward Ludwig---- Les éperons noirs (1965) de R.G. Springsteen---- L'implacable poursuite (1958) de Richard Carlson --- L'or des Cheyennes (1957) de Gérard Girard c’est dire qu’il n’a pas toujours eu les réalisateurs qu’il méritait ) Il est juste crédible et convaincant. Jack Arnold qui fut un des princes de la science fiction et du fantastique (Le météore de la nuit 1953-- L'étrange créature du lac noir 1954 --- La revanche de la créature1955 ---- Tarantula 1955 ) s’adonna au western avec notamment Une balle signée X (1959) avec Audie Murphy un autre bon film et avec Tornade sur la ville (1955) avec Lex Baker Le salaire du diable (1957) avec Orson Welles .

                              Il montre ici qu’avec un scénario formaté , un technicolor et une photo acceptables, il nous offre un film d’excellente facture sans temps mort ,avec un rythme constant et prenant qui fait de ce petit film à la mise en scène discrète un grand spectacle.

                    **WESTERN DE LEGENDE « Edition spéciale « SIDONIS CALYSTA –SEVEN 7 Présentation de Patrick Brion Analyse de Bertrand Tavernier ( 30 m) Bande annonce