1000 films pour aimer le Western

THE OUTSIDER « L’étranger du Montana » de Randa Haines (2002) Sortie DVD septembre 2012 (*)

Le western n’a le droit de cité qu’au petit écran, son ainé lui faisant la gueule car peu de films passaient par l’autre circuit ; souvent ces téléfilms ne laissaient pas de traces et avaient une distribution ciblée et vraisemblablement avec un plus large public. Et celui-ci se montre fort agréable plus près du cinéma d’auteur que du pur produit ludique réalisée à la deux, quatre, six.

Le film s’ouvre par des images sereines : la nature sur un chant langoureux entourée d’une brume discrète et secrète, suivi d’une scène amoureuse d’un couple. L’homme en promenade est battu et pendu par un groupe de cowboys laissant une femme et un enfant. Celle-ci Rebecca Yoder (Naomi Watts remarquable déjà ) un Quaker va reprendre en main sa ferme et va quémander le shérif pour arrêter les coupables. Celui-ci refuse car ce sont les hommes du riche éleveur Fergus Hunter (John Noble) et il n’y a point de témoins

Rebecca Yoder assistera à l’arrivée d’un étranger blessé Johnny Gault (Tim Daly impressionnant ) un outlaw réputé qu’elle va recueillir, soigner aidé du médecin de sa communauté Lucas Henry (David Carradine ), en tomber amoureuse et devenir son amante. Cette situation va provoquer l’ire de son entourage conservateur et moraliste notamment celle d’un soupirant Noah Weaver (Keith Carradine ) La situation devient on ne peut plus ardue dès lors que Fergus Hunter et ses sbires cherchent querelle à cette communauté paisible, pacifiste et non adepte de la violence. Johnny Gault va intervenir violemment.

Le sauveur étranger qui débarque dans une monde en conflit , chez une famille honnête n’est point un personnage nouveau : SHANE de George Stevens et PALE RIDER de Clint Eastwood avaient des trames similaires avec une différence de taille le héros pistoléro habile s’en retourne et va connaitre d’autres violences. Johnny Gault choisit de quitter la sienne qui mène nulle part à ses yeux et à ceux de sa bien aimée et de son fils qui deviendra le leur.

Cette métamorphose est issue de son nouvel amour qui elle-même va s’émanciper et se solidariser de sa communauté qu’il la juge scandaleuse et immorale. Le monde bouge et certains suivent cette mouvance ne se reconnaissant pas dans leur société. Le héros prévient ses ennemies de son désaccord, l’héroïne aussi va exposer le sien en affrontant dans uns scène émouvante les « biens pensants » ils forment un couple auquel le public peut s’identifier car il représente leur réplique.

Le scénario est signé par Jenny Wingfield qui écrira celui du beau film de Robert Mulligan : Un été en Louisiane (1991) et nous propose une histoire chaleureuse qu’elle tirera d’un roman de Penelope Williamson . une troisième femme réalisera le film : Randa Haines connu pour le merveilleux Les enfants du silence (1986) dresse un film tendre féministe qui respecte les codes du genre. Il est quasi exceptionnel de voir une réalisatrice aux commandes d’un western , genre jugé macho , viril et violent. la réalisatrice maitrise son film et s’en acquitte admirablement avec un ton autre.

(*) le film sort en coffret avec Gunless : et - 6 Guns : déjà chroniqués dans nos colonnes