1000 films pour aimer le Western

FEMME OU DEMON Destry rides again de Georges MARSHALL USA 1939

Voilà un western qui vieillit mal en partie du fait d’une réalisation terne et d’une histoire convenue ; la première demi-heure est laborieuse. Mais le film est surtout sauvé par une interprétation hors pair : la reine Marlene Dietrich face au grand seigneur James Stewart sans oublier les seconds rôles savoureux : Brian Donlevy ----Charles Winninger----Samuel S. Hinds----Mischa Auer

Le film est un des deux remakes (1) d’un roman de Max Brand et raconte comment la venue d’un personnage mythique , légendaire va contrer les plans de fripouilles gérant avec violence et ostracisme la vie sociétale . Nous sommes dans une ville de l’Ouest américain qui vit sous la coupe de Kent ( Brian Donlevy) ,propriétaire d’un salon où chante sa maitresse Frenchy (Marlene Dietrich) qui comme le maire lugubre (Samuel S. Hinds) aussi corrompu qu’eux participe à des affaires frauduleuses . Le shérif tente de freiner ces comportements illégaux, bien mal lui en a pris puisqu’il est descendu et remplacé par un soiffard rigolo et sympathique.

Ce dernier Washington Dimsdale (Charles Winninger ) une fois dessoulé appelle à la rescousse le fils de son ami Destry un redoutable chasseur de hors-la-loi . Tom Destry Jr. (James Stewart) débarque rapidement dans ce bourg gangréné par l’argent et devient outre le sujet du jour, la risée de la ville du fait de sa non violence et du non port d’armes. Mais sous cet aspect calme se cache un bon tireur qui face à la mort de son ami va ressortir de sa réserve et son révolver.

Le film a plusieurs caractéristiques : la première est son atmosphère datant d’une décennie où subsistaient des scénarios conformes, basiques avec un humour exsangue, des situations dignes du théâtre de boulevard et plusieurs numéros musicaux, l’autre est la venue du héros seulement au 2/3 du film après avoir été loué .

Le traitement est facile et pesant, il n’est supporté que par la présence de la magnifique Marlene Dietrich , cette actrice francophile (2) est détonante, chante 3 chansons joue de son charme et des poings,- elle est la femme et le démon et eq demeure un régal pour les yeux et Fritz Lang lui donnera un autre rôle – et ô combien plus étoffé- dans le splendide « qui sera son ultime et troisième insertion dans le western et son rôle le plus symbolique. Ce personnage de star locale éprise du héros en fut une internationalement, en devenant la muse du cinéaste Josef Von Sternberg.et l’interprète de Billy Wilder, Orson Welles et Lubitsch, antinazie fervente, elle s'engagea dans l'armée américaine.

James Stewart l’un des 10 meilleurs acteurs du XX siècle fut un cowboy charismatique qui joua dans une vingtaine de westerns notamment pour Anthony Mann, John Ford et Delmer Daves ce qui nous donnera des films superbes (Winchester 73 (1950) La flèche brisée (1950) Je suis un aventurier (1954)) Les deux cavaliers (1961)--L'homme qui tua Liberty Valance (1962). Il joue l’adapte de la non violence et de la parabole pesante avec autant d’amusement qu’il mettra de détermination

A cette double interprétation talentueuse ajoutons celles de Brian Donlevy (Le brigand bien aimé (1939) Le traître du Far-West (1946) Cow-boy (1958) [Acteur] ) Charles Winninger (Le soleil brille pour tout le monde (1953) Misha Auer (Vous ne l'emporterez pas avec vous (1938) Georges Marshall qui est loin d’être un de nos réalisateurs préférés quelque soit le genre nous offre néanmoins dans ce film en noir et blanc de 90 mn des moments chaleureux : Marlene Dietrich , enlevant avant de mourir son rouge à lèvres pour un baiser d’adieu à Destry qui lui reprochait de trop se maquiller et la bataille finale entre les deux clans antagonistes saccagée par l’arrivée d’un bataillon féminin prête aussi à en découdre avec les méchants ; mais cela semble plus être autant un produit de scénariste que de réalisateur .Celui ci commit 50 westerns soit le quart de sa production inégale et dont nous avions déjà présenté quelques films ma foi ! bien plus intéressants (3)

(1) 1939 avec Tom Mix et la troisième en 1954 avec Audie Murphy

(2) Elle fut un des témoins de mariage d'Édith Piaf et l’amour de Jean Gabin

(3) N°147-LES DALTON ARIVENT “When the Dalton rode” de George Marshall 1940 –USA

N° 1971-TEXAS de George Marshall 1941 USA-

N°212 LE FORT DE LA DERNIERE CHANCE «The Guns of Fort Petticoat"