1000 films pour aimer le Western

LES GRANDS ESPACES « the big country »1958 USA de William Wyler

Sortie DVD---- Blu-RAY juin 2013

                           En ville une diligence s’arrête pour en laisser sortir un homme endimanché sujet à des moqueries d’enfants et aux regards médusé des cowboys présents. L’homme est un capitaine de marine James Mc Kay (Gregory Peck) en retraite venu s’installer dans l’Ouest où demeure Patricia Terrill sa fiancée (Carroll Baker ) fille d’un des plus gros propriétaires de la région le major Henry Terrill (CHARLES BICKFORD)

                              Celui-ci est en guerre permanente avec Rufus Hannassey (Burl Ives) pour des problèmes de terre, les leurs sont délimitées par un terrain appartenant à la non moins jolie maitresse Julie Maragon (Jean Simmons ) que courtise maladroitement un des fils Hannassey , Buck (Chuck Connors). Celui-ci avec ses frères va jouer au comité d’accueil brutal et débile avec le nouveau voyageur ; ce qui ne sera point du gout de son beau père qui avec son contremaitre Steve Leech (Charlton Heston ) une expédition punitive dans le rach de ses derniers. Mc Kay va être témoin de cette guerre qui envenime la région et tenter de calmer les passions. Mais son caractère conciliant ne colle point avec la mentalité ambiante rendant son désir ardu à réaliser

                         James R. Webb à qui l’on doit les synopsis de nombreux westerns (La vallée des géants (1952)-- Bronco Apache (1954) – et La conquête de l'Ouest (1962))et «Les Cheyennes (1964) deux autres superproductions coadapte un roman de Donald Hamilton créateur de « Matt Helm » que joua Dean martin sur un ton parodique . Cela donne une œuvre qui veut pacifiste avec des personnages forts souvent mal assortis comme Buck et son père , Buck cette maitresse d’école et même le couple principal dont peu à peu on découvre les divergences trop présentes pour clore une idylle.

                           Mc Kay sort du lot, il devine et remet en cause les deux parties antagonistes, refuse les règles de cet Ouest sauvage, inhospitalier ; il incarne la mesure et la raison et son influence s’affirme. McKay est un pacifiste et non un pleutre sous prétexte qu’il refuse la violence même s’il doit utiliser celle-ci pour tenir tête et effacer une image erronée .Il vient d’ailleurs, d’une autre civilisation et se bats pour en garder les principes

                   Mais si son personnage est capital, ce n’est celui que nous retenons contrairement au caractère fort de Rufus Hannassey , père dépassé par un fils dont il devine peu à peu la crapulerie et la lâcheté ; il se veut dans son droit et refuse la traitrise subjuguée par les personnalités de cet étranger serein et de cette maitresse intrépide et tenace qui refuse de vendre ses terres aux deux familles bellicistes. Il devra même tirer contre les siens pour qu’on respecte son code de l’honneur ; il est pathétique par ses choix et l’affrontement final sous forme de tragédie apaisera ses tensions.

                            Burl Ives est impressionnant dans ce rôle de père plus dépassé par le comportement de son fils que par son affrontement avec son voisin. C’est un être meurtri qui pénètre lors d’une soirée organisée par le major Henry Terrill , son intrusion est outre une scène forte , la démonstration d’un talent indéniable qu’il avait montré dans un western (La chevauchée des bannis (1959) ) ; il avait été aussi remarquable dans À l'est d'Eden (1955). Il devra à ce film un oscar mérité, il était aussi un auteur de chansons et un chanteur apprécié, on entend ses chansons dans Fantastic Mr. Fox de Wes Anderson 2010

                            Chuck Connors est un des méchants préférés du public, on le vit dans moult westerns (Fidèle vagabond (1957) Geronimo (1962) et dans deux séries télé renommées "L'homme à la carabine" 1958-1963 et Le proscrit (1965–1966). Il joue un fils admiratif du père dont il se veut se montrer fier et qu’il est prêt à étrangler faute de pouvoir l’égaler.

                              Charles Bickford l’ainé de la distribution débuta en 1929 et tournera avec C.B De Mille , Curtiz, , Dwan, Walsh , Dassin ,Renoir , Preminger , Huston, King , Hathaway , c’est dire qu’il fut aprécié et constitue une figure imposante durant près de 40 ans. Son dernier rôle fut dans une série télé western « Le virginien » genre qu’il honorat peu et dont on retiendra son interprétation dans Duel au soleil (1946)

                            Carroll Baker joue la femme gâtée, sure d’elle qui promène son amitié amoureuse entre son fiancé et son contremaitre qui correspond davantage à l’homme de l’ouest voire aux mentalités ambiantes. Elle débuta à 20 ans eut pour partenaire James Dean , James Stewart, (Les Cheyennes (1964 ) et travailla souvent en Italie pour Ferreri et dans un western italien face à Lee Van Cleef Captain Apache (1971)

                            Jean Simmons d’une tout autre pointure fut une grande comédienne , que l’on vit dans des grands films : Hamlet (1948) ---La tunique 1953---Spartacus (1960) Elmer Gantry, le charlatan 1960 . Elle joue l’instructrice personnage emblématique du western que le héros épouse à la fin ; n’est –elle pas la dépositaire de la culture donc avec une plus grande tolérance.

                         Face à eux se trouve Charlton Heston qui a son actif des personnages cultes si ce n’est de films : Ben Hur – Moïse –Taylor de La planète des singes (1968) Detective Thorn de Soleil vert 1973--Major Dundee 1965 Le Cid 1961 et Mike Vargas de La soif du mal 1958 de Welles à qui il permit de faire ce chef d’œuvre . Il incarne une figure de l’Ouest qui fait sourire tant elle représente l’insuffisance humaine voire la bêtise et ne devient sympathique quand il refuse d’en être le collaborateur. S’il toucha tous les genres , le western ne fut pas celui qui lui apporta sa notoriété malgré celui-ci , Le sorcier du Rio Grande (1953) et son meilleur Will Penny, le solitaire (1968).

                          Gregory Peck autre acteur charismatique se fit un nom grâce à des réalisateurs comme Alfred Hitchcock (La maison du docteur Edwardes ) King Vidor (Duel au soleil ) Raoul Walsh (Le monde Lui appartient Elia Kazan (Le mur invisible ) et au western où il excella (La ville abandonnée (1948) La Cible humaine (1950) Les bravados (1958) 3 excellents films ) Il incarne un homme noble , serein raisonné et pacifiste et coproduira le film d’ailleurs ses images doivent lui correspondra puisqu’il produira aussi Le procès du Catonsville Nine (1972) et jouera dans Du silence et des ombres 1972 dénonciation d’autres excès de la vie américaine.

William Wyler cinaste américain né en France, s’était déjà frotté aux grandes productions telle que « Funny Lady » et « Ben-Hur (1959). mais il était plus à l’aise dans les films intimistes Les Plus Belles Années de Notre Vie (1946). Mme Miniver (1942). Le western n’est donc point le genre où il montra le plus de talent ; il en signa une trentaine dont des films muets et son meilleur reste La loi du Seigneur (1956) avec Gary Cooper qu’il avait dirigé dans un autre western Le cavalier du désert (1940) . Celui-ci contie »nt néanmoins des scènes fortes et une interprétation sans faille. L’auteur sait aussi bien diriger son monde que gérer l’action dans la nature. Il signe une œuvre importante malgré quelques longueurs dues au gigantisme de son affaire.