1000 films pour aimer le Western

LA POUSSIERE LA SUEUR ET LA POUDRE "The Culpepper Cattle Co." de Dick Richards USA 1972

DVD SIDONIS 2013 (*)

                       Quand ce genre dans les années 70 ne cherchait pas à reproduire ni le western italien qui l’avait parodié, ni celui de leurs prédécesseurs qui avaient magnifié voire sublime le passé, il se résoudra à peindre le vrai Ouest enfin celui qui s’en approche le plus et l’exercice est réussi et fait de ce film une œuvre à part.

                Ben Mockridge (Gary Grimes) est un adolescent de 16 ans qui rejoint un convoi de troupeau dirigé par Frank Culpepper,(Billy Green Bush) en partance pour le Colorado. Son rêve de devenir cowboy au sens étymologique vacher va le voir traversé des contrées parfois inhospitalières et rencontré des hommes vénaux et immoraux. Ce périple dangereux va faire de lui une autre personnalité qui jettera un regard grave sur ce monde dont il fait et fera peut-être partie

                    D’office nous devinons que le réalisateur veut décrire la vie rude de ces hommes parfois aussi sauvages que leur environnement et leur entourage. Ces derniers vont croiser des voleurs de chevaux et de bétail, des mormons et un riche propriétaire abusif et devront user de leurs armes faute de représentant de loi. C’est avec eux que Ben va forger son caractère , murir lors de voyage initiatique. Aucune image n’est épargnée pour montrer que cette errance n’est pas un long fleuve tranquille, les détails affluent et nous ne sommes pas loin du documentaire mais le genre a aussi ses codes et il ne faut tous les annihiler ; donc actions et sentiments sont de mise.

                     Cette relecture de l’Histoire rapproche ce film de Richard Fleisher réalisé deux ans plus tard « du sang dans la poussière » où jouera de nouveau Gary Grimes et de « Les cowboys » de Mark Rydell réalisé aussi en 1972, autres scénarios traitant de l’apprentissage chez des jeunes et offrant d’autres regards réalistes.

                     Ce fut le premier de son auteur qui n’en fit que sept à priori dont le très beau remake d’un roman de Raymond Chandler Adieu ma jolie avec Robert Mitchum et Charlotte Rampling, où le travail sur la couleur est aussi travaillé pour restituer l’atmosphère que dans ce western remarquable et marginal. Ici la teinte ocre est omniprésente tant tant le déroulement de l'histoire que lors du générique qui présente des photos anciennes ou rendues vieilles

                    Gary Grimes aura une courte carrière par choix ou non et se retirera à 38 ans après une bonne dizaine de films dont deux westerns Les cordes de la potence (1973) face à John Wayne et « du sang dans la poussière » à Lee Marvin. On retiendra surtout sa participation au superbe film de Robert Mulligan :Un été 42 (1971) et sa séquelle beaucoup moins réussie.

                  Nous retrouvons par contre des gueules du genre qui dynamisent le film : les acteurs Geoffrey Lewis vu dans plus de 200 films (L'homme des hautes plaines (1973--Bronco Billy (1980) La porte du paradis (1980) ) Luke Askew (Pat Garrett et Billy le Kid (1973) La légende de Jesse James (1972) La brigade du Texas (1975) ) et Bo Hopkins remarquable chez Peckinpah (La horde sauvage (1969)

              (*) Présentation passionnée et toujours intéressante du sieur Patrick Brion