1000 films pour aimer le Western

DUEL DANS LA BOUE « these thousand hills »1958 de Richard Fleisher USA

                           Ce film à la traduction française imbécile et réductrice se situe entre « Compulsion » le génie du mal » 1958 aussi et « le temps de la colère » deux excellents films qui montraient que Fleischer était au sommet de son art.

               Le film conte l’aventure de Lat Evans, (Don Murray ) un jeune cowboy fraichement arrivé dans le Montana pour y faire fortune. A force de courage, d’ingéniosité et de courage il va vers son but s’alliant un ami Tom Ping ( Stuart Whitman) et une prostituée Callie ( Lee Remick) qui lui prêtera de l’argent et deviendra sa maitresse.

                 Armé de cette sommé et de celle récoltée lors d’une course de chevaux organisé par le violent et tricheur Jehu , (Richard Egan) il va faire fructifier son entreprise de bovins au point de devenir un notable respecté , choisi pour un poste de gouverneur et épouser Joyce (Patricia Owens) la fille du banquier L’ambitieux éleveur va pourtant se retrouver dans différents problèmes lors d’un vol de chevaux orchestré par Tom et quand Jehu ex client de Callie va la violenter.

                     Sa position sociale lui interdit de prendre position pour celle-ci et de ne pas partir à la chasse meurtrière aux voleurs. Lat Evans va devoir retrouver sa propre estime.

               Le scénario est tirée d’un roman de A.B. Guthrie Jr,  romancier et historien américain qui inspirera 1952 : La Captive aux yeux clairs (The Big Sky), réalisé par Howard Hawks,et le moins bon 1967 : La Route de l'Ouest (The Way West), réalisé par Andrew V. McLaglen,. Il adaptera pour George Stevens en 1953 : L'Homme des vallées perdues (Shane) et pour Burt Lancaster, 1955 : L'Homme du Kentucky (The Kentuckian), Son apport est indéniable car Il représente l’ossature du film avec ses personnages étoffés et attachants  : Lat, Tom et Callie . Lat va aussi s’enrichir auprès de ces deux comparses et il le découvrira bien trop tard : Tom Ping qui tente désespérément de lui ouvrir les yeux, de l’amener à plus de clémence, de tolérance et à qu’il ne s’embourgeoise pas trop de peur d’oublier ses racines modestes et Callie qui est et restera l’amoureuse transie qui lui ouvre la première porte et la dernière aussi en le sauvant d’une mort certaine. Lat même s’il demeure une figure de l’Ouest n’est pas un héros , il est plus ambitieux qu’arriviste . Ce qui ne l’empêchera pas d’être odieux frôlant la crapulerie tant son désir de réussite est fort. SE marie t-il que pour asseoir sa position, est –il insensible à l’amour de cette fille de saloon qu’il évitera par choix social enfin jusqu’à une certaine mesure. Car ce Rastignac va faire fi des bommes manières, de la speudo morale et des convenances, effacer sa froideur pour reconnaitre qu’il s’est méprit.

                  Le script et l’interprétation devraient suffire à ckasser cette œuvre dans les bons westerns , et Fleischer enrober le tout d’une mise en scène nerveuse, magnifique et ô combien maitrisée.

                Son film regorge de plusieurs scènes fortes : dressage d’un cheval , attaque indien dans la neige, course effrénée de chevaux, la pendaison de Tom et l’ultime scène qui montre « le duel dans la boue » et d’où le héros vainqueur regardera «  Ces mille collines «  titre original de ce film qui ne l’est pas moins.

                    Patricia Owens sera remarquée dans le fameux western : « Le trésor du pendu (1958) » face à Robert Taylor et Richard Widmark et le célèbre film d’horreur « La mouche noire (1958)  face à Vincent Price Richard Egan au sourire ensorceleur et hypocrite fut souvent le méchant de service. On le vit dans des films d’aventures (Chubasco le rebelle (1967) ) des peplums (La bataille des Thermopyles 1962-Esther et le roi 1960) dans des westerns : Le cavalier du crépuscule(1956) où il interprétait le frère d’ Elvis Presley, Tension à Rock City (1956) Au mépris des lois (1952) , dans des polars Les inconnus dans la ville(1955) de Richard Fleischer

                   Stuart Whitman fut un espoir cinématographique comme les deux exemples qui s'ensuivent et sera du petit ( 1967-1968 : Cimarron ; série western--1978-1984 : L'Île fantastique ) comme du grand écran. dans ce dernier nous le vîmes dans des westerns ; des rôles modestes (Quatre étranges cavaliers -Sept hommes à abattre ) puis imposants ( Les comancheros -Rio Conchos-Captain Apache (1971), le reste ne fut pas toujours heureux

                 Lee Remick au joli minois qui mourut à 55 ans fut une actrice talentueuse et le démontra dès le début de sa carrière en choississant des films d'auteur : 1957 : Un Homme dans la foule (A Face in the Crowd) d'Elia Kazan - 1958 : Les Feux de l'été (The Long, Hot Summer) de Martin Ritt 1959 : Autopsie d'un meurtre (Anatomy of a Murder) d'Otto Preminger 1960 : Le Fleuve sauvage (Wild River) d'Elia Kazan Sanctuaire (Sanctuary) de Tony Richardson sa deuxième intrusion dans l'univers complexe de Faulkner. D'autres cinéastes feront appel à elle :Don Siegel : James Ivory John Sturges Robert Mulligan Blake Edwards. Ici elle se complait à jouer un rôle à la Marilyn Monroe ; la brave fille malheureuse qui aidera à la réussite de l'autre.

                    Don Murray ne sut point profiter de son lancement il termina sa carrière avec des rôles plus ou moins digestes. C'est dommage il débuta avec Fred Zinnemann (Une poignée de neige (1957) et fut Beauregard 'Bo' Decker l'inattendu partenaire de Marilyn Monroe dans Arrêt d'autobus (1956) et jouera face au plus grands : James Cagney,Alan Ladd Henry Fonda Steve McQueen. nous avions aimé cette période d'autant plus qu'elle fut affublée d'une des séries western les plus originales Les bannis (1968–1969) qui mettait en scène un ex-aristocrate de Virginie, sudiste et un esclavede couleur affranchi, nordiste.

Quant au réalisateur aux 20 bons films; il montre à nouveau son savoir faire et le fait qu(aucun genre ne le rébute même si le western ne fut pas son genre priviligié face au thriller  et films d'aventure . Il fut plus important et imposant que ce que la critique d'autant supputait.