1000 films pour aimer le Western

MORT OU VIF …DE PREFERENCE MORT Vivi o preferibilmente morti de Duccio Tessari 1969 Italie

dvd Artus Film mai 2016

avec une présentattion de Curt Ridel 

                      Le western italien avait le choix ; soit il embellissait le genre jusqu’à le sublimer soit il le parodiait avec plus ou moins d’adresse. Duccio Tessari choisit les 2 options Dès lors qu’importe la trame puisqu’elle évite toute dialectique et s’offre en pâture pour une démonstration drolatique.

                     Monty Mulligan un citadin (Giuliano Gemma) pour toucher l’héritage de son oncle doit vivre avec son frère Ted (Nino Benvenuti). Endetté il accepte la gageure et se rend dans l’Ouest mais leurs personnalités sont antagonistes Monty est un joueur de poker, un risque tout voire un flambeur et Ted un fermier mal léché, acariâtre et solitaire. De plus ils vont croiser Rossella Scott (Sydne Rome) la belle et calculatrice fille d’un banquier Ils vont apprendre à être voisins, à s’unir à cambrioler une banque et à combattre une bande de pillard revêche.

                      Le film va jouer sur cet antagonisme entre l’urbain charmeur et élégant le rural, entre deux classes l’un est toujours élégant , l’autre plus sauvage est vêtu en paysanne et se comporte en rustre S’s’il n’est pas à plier de rire mais compte néanmoins des moments cocasses et se présente comme un conte d’ailleurs l’action débute un soir de Noël .

                     Il  draine une bonne humeur permanente avec ses personnages grotesques  ses héros maladroits  une enquiquineuse de service  et ses bagarres enfantines – au demeurant fort bien menées-

                     Ce western peu sérieux se veut d’abord un hommage au cinéma muet : nos deux héros découvrent le cinématographe et les heurts physiques ressemblent au cinéma muet d’antan

                 Duccio Tessari s’aperçut de la dégénérescence du genre qui ne perdura pas longtemps et que le seul moyen d’y remédier était la parodie et l’Histoire lui donnera raison puisque l’année d’après sorti le premier Trinita ; ces films grand publics qui achèveront le western italien déjà en décrépitude

                     On lui doit plusieurs westerns ( 1971 : Et viva la révolution ! (¡Viva la muerte... tua!)-- Tex et le seigneur des abysses (1985) toujours avec Giuliano Gemma ) , des films d’aventure et des polars dont deux avec Alain Delon (1973 : Big guns - Les grands fusils et 1975 : Zorro)

                      Evoquons les comédiens notamment les 3 principaux car l’introduction fort savante et longue de Curd Ridel (45 mn) nous éclairent bien sur le genre et tous les interprètes Nino Benvenuti dont c’est le premier film n’en tournera que 3 en 40 ans , ce ne fut poinr nous le devinons son métier , ni sa passion. Celle-ci fut la boxe car l’homme en fut un des plus grands représentants à lire son palmarès (champion du monde des super-welters WBA 1961--- Le champion du monde de poids moyen, 1967, 1.968 à 1970.) Le cinéma le laissa froid et il n'insista pas .

                      Sydne Rome actrice américaine tourna souvent en Italie (Criminalia (1977) de Luigi Zampa) , celui-ci fut pour elle aussi son premier et en France : What 1972 de Roman Polanski -- La baby sitter (1975) de René Clément -- Il faut vivre dangereusement (1975) de Claude Makovski,

                      Giuliano Gemma acrobatique, sportif au physique envieux à voir ses sauts lors d’une attaque et ses contorsions lors d’une scène où les frères ligotés doivent éviter le jet de pièces brulantes lancées par les hommes de Jim et la bagarre homérique finale entre les 2 frères est comme à l’accoutumée même si ce n’est pas son meilleur rôle. Il tourna une huitaine de films pour Duccio Tessari dont ceux qui le firent connaitre : Les Titans ( Arrivano i titani) 1962 -- Un pistolet pour Ringo (Una Pistola per Ringo) 1965 : -- 1965 : Le Retour de Ringo (Il Ritorno di Ringo) . Car ce fut dans le western qu’il acquit une renommée avec en 1965 : Le Dollar troué (Un Dollaro bucato)—en 1967 : Le Dernier Jour de la colère et en 1968 Ciel de plomb (titre original : ...E per tetto un cielo di stelle) tous deux signés Giulio Petroni – L’artiste ne se contenta pas du cinéma populaire, osa aborder celui d’auteur : 1976 : Le Désert des Tartares (Il Deserto dei Tartari) de Valerio Zurlini--1977 L'Affaire Mori (titre original : Il prefetto di ferro) de Pasquale Squitieri, -- 1986 Pourvu que ce soit une fille (Speriamo che sia femmina) de Mario Monicelli et cerise sur le gâteau en 1963 1963 : Le Guépard (Il Gattopardo) de Luchino Visconti. Il demeure une star du cinéma italien et européen.