1000 films pour aimer le Western

IMPITOYABLE   Unforgiven de Clint Eastwood 1992 USA

 Sortie DVd Mai 2017 Warner Bros (*)

 Le western est mort vive le western. Voilà un genre que l’on a enseveli sous des tas de formules supputant qu’après l’âge d’or des années 50 celui-ci est devenu moribond. Et si ce message contenait une certaine vérité ; cela n’était pas une fatalité puisque  les années 70-90 nous offrit quelques perles (1) et cette décennie ne fut point étrangère à cette renaissance avec Tombstone (1993)- Danse avec les loups  de     Kevin Costner - Wyatt Earp 1994 de Lawrence Kasdan -- Mort ou vif  1995 de  Sam Raimi –La revanche de Jessie Lee de Mort ou vif  fiklms qui contenaient une relecture de l’Histoire et une  dose de  contestation  ------------

 Notre observation subsiste même face au dépoussiérage outré de son auteur qui rappelons -le en était à son quatrième western après High Plains Drifter 1973The Outlaw Josey Wales 1976- Pale Rider 1985 et chacun dépassait l’autre par ses composants.

 Nous sommes dans une petite ville du Wyoming Big Whiskey, en 1880 réveillée par l’agression au couteau d’une des prostituées Delilah Fitzgerald (Anna Thomson) l’estropiant au visage et au  corps. Le sheriff Little Bill (Gene Hackman) appelé en rescousse condamne l’agresseur et son ami à verser au proxénète et patron du bar Skinny Dubois () sept chevaux. Les collègues de Delilah jugeant cette peine trop légère réunissent 1000 dollars pour les offrir à, quiconque punira sévèrement voire les tuera les 2 cowboys incriminés. Cette annonce va amener une foule de cowboys que Little Bill repoussera avec violence notamment English Bob un tueur anglais qui se promène avec son biographe W.W. Beauchamp (Saul Rubinek)

 Loin de ce lieu de perdition, vit William Munny (Clint Eastwood)  un fermier veuf qui élève difficilement ses 2 enfants (1) depuis la mort de sa jeune femme Claudia de la variole. Il ne peine pas que physiquement mais matériellement ; aussi quand un jeune cowboy, le Kid Schofield (Jaimz Woolvett) au passé inventif lui reproche cette mission il y adhère et prend avec lui un voisin et compagnon Ned Logan (Morgan Freeman).

 Dans cette ville au demeurant pénible va naitre l’apocalypse (2) qui aura ses victimes et qui amènera William Munny (2)

Anna Thomson fut la muse de Amos Kollek (Sue perdue dans Manhattan,  en 1997 avec qui elle tourne plus tard Fiona 1998, Fast Food, Fast Women 2000 et Bridget 2002.) Elle sera demandée par Oliver Stone(1987 : Wall Street-- 1988 : Conversations nocturnes (Talk Radio)) Clint Eastwood (Bird) 1988 Et un cinéaste français lui offrira un premier rôle  en 2000  dans  Gouttes d'eau sur pierres brûlantes, de François Ozon. Elle incarne la femme par qui le scandale arrive et aura un regard tendre pour le héros qui le lui rendra.

Saul Rubinek est un acteur, réalisateur, scénariste, producteur et compositeur canadien dont le nom figurera au générique de 1990 : Le Bûcher des vanités (The Bonfire of the Vanities) de Brian De Palma-- Man Trouble réalisé par Bob Rafelson 1992. -- 1993 : True Romance de           Tony Scott -- 1995 : Nixon d'Oliver Stone . il incarne le dernier témoin de l’Ouest dont il modifia la réalité

Richard Harris acteur anglais connu depuis 1963 pour Le Prix d'un homme de qui lui apportera le Prix d'interprétation au Festival de Cannes ? nous avons apprécié dans des westerns (1969 : Un homme nommé Cheval (A man called horse), d'Elliot Silverstein son meilleur rôle dans le genre -- 1971 : Le Convoi sauvage (Man in the Wilderness), de Richard C. Sarafian -- 1973 : Le shérif ne pardonne pas (The Deadly Trackers), de Barry Shear :) et dans d’autres films (1964 : Le Désert rouge (Il Deserto rosso), de Michelangelo Antonioni-- 1970 : Cromwell, de Ken Hughes -- 2000 : Gladiator, de Ridley Scott -- 2001 : Harry Potter à l'école des sorciers (Harry Potter and the Philosopher's Stone), de Chris Columbus -)

Morgan Freeman avait déjà tourner sous la direction de Clint Eastwood en 2009 : Invictus et en 2004 : Million Dollar Baby pour lequel il reçut un oscar . il était remarquable dans Miss Daisy et son chauffeur en 1989, Les Évadés en 1994, Se7en (1995) de David Fincher. L’acteur avait débuté  à la fin des années 60 et de nos jours tourne encore .Il tournera sous la direction de Steven Spielberg (1997 : Amistad) Christopher Nolan (2005 : Batman Begins-- 2008 : The Dark Knight : Le Chevalier noir - 2012 : The Dark Knight Rises) Brian De Palma (1990 : Le Bûcher des vanités (The Bonfire of the Vanities) Frank Darabont (dans une es meilleures adaptations d’un roman de Stephen King : 1994 : Les Évadés (The Shawshank Redemption) Ben Affleck (2007 : Gone Baby Gone) Luc Besson (2014 : Lucy)

Gene Hackman restera le plus imposant représentant du genre durant cette décennie avec 4 westerns : 1993 : Geronimo (Geronimo: An American Legend) de Walter Hill- 1994 : Wyatt Earp de Lawrence Kasdan  et en 1995 : Mort ou vif (The Quick and the Dead) de Sam Raimi ---

 Il était présent dans le genre depuis 1971 : Les Charognards (The Hunting Party) de Don Medford et plus tard en 1975 : La Chevauchée sauvage (Bite the Bullet) son plus beau et noble personnage et sa plus éclatante interprétation.

Il interprète un despote qui passe son temps de libre à construire une maison remplie de trous comme sa vie. D’ailleurs à l’heure de sac mort il énoncera que «  Jene mérite pas ça, de mourir comme ça ; je bâtissais une maison »

  Clint Eastwood qu’on ne présente plus est une légende qui débuta en tant d’acteur (70 films) au milieu des années 50 à la télévision avec notamment une série western qui lui apportera une reconnaissance (Rawhide 1959-1965 jouant dans plus de 200 épisodes ) et la curiosité d’un grand cinéaste italien qui avec 3 films fera de cet acteur une vedette internationale : 1964  Pour une poignée de dollars , 1965 Et pour quelques dollars de plus  1966 Le Bon, la Brute et le Truand ? une autre rencontre tout aussi important fut le réalisateur américain Don Siegel (4) avec qui il tournera : 1968 : Un shérif à New York (Coogan's Bluff)-- 1970 : Sierra torride (Two Mules for Sister Sara) -- 1971 : Les Proies (The Beguiled)-- 1971 : L'Inspecteur Harry (Dirty Harry)-- 1979 : L'Évadé d'Alcatraz (Escape from Alcatraz). C’est ce dernier qui lui mettra le pied à l'étrier pour commencer une carrière de réalisateur dès 1971 avec le pied à l'étrier

 Eastwood réalisateur c’est 39 films à ce jour, 4 oscars et plus de 140 prix en 46 ans . il y aura outre les westerns précités : Bird 1988-- A Perfect World (1993)  un monde parfait -- The Bridges of Madison County 1995 -- Mystic River 2003-- Million Dollar Baby 2004 -- Gran Torino 2008-- J. Edgar 2011-- American Sniper 2014 parmi ses films les plus réussis

 Et la réussite existe bel et bien dans cette œuvre au traitement sauvage qui peint un Ouest effrayant où la violence est magnifiée et où le héros réclame le respect des femmes fussent-elles dames de compagnie où femmes légères.

William Munny est un être frustre, ex tueurs d’enfants, de femmes et de « Tout ce qui marche ou rampe » . Il a trouvé la quiétude avec une jeune femme feue Claudia dont le souvenir le hante et qui est évoquée à chaque chapitre du film au point reconnait-il ne plus avoir de sexualité, ni gout à l’alcool . Il dit avoir peur de la mort et reconnait revoir des êtres disparus. Il est maladroit à cheval et au révolver et peine à s’occuper de sa ferme si ce n’est de ses enfants. Il se culpabilise fortement et désire un autre avenir pour ses enfants. Il va réendosser son ancienne personnalité et apporter le chaos.

 Clint Eastwood signe non pas son plus beau film , mais son meilleur western et nous devinons quand le héros quitte sa région ; c’est Clint Eastwood qui  délaisse le western avec ce chant du  cygne (5)

 Ajoutons une photo superbe qui donne une teinte ocre au film et qui est signée Jack N. Green (6) et une musique langoureuse  à laquelle Eastwood participa due à son compositeur préféré Lennie Niehaus (7)

 Le film s’ouvre sous un prologue commenté « C‘était une belle femme promise à un bel avenir. Par conséquent seule sa mère déplora son mariage avec William Munny, un voleur et un tueur notoire connue pour sa nature vicieuse et intempérante. Elle ne mourut pas entre ses mains comme s’y attendait sa mère , mais de la variole en 1878. »

  , présentation que le final complète ; » Quelques années plus tard, Mme Antonia Feathers fit le voyage à Hodgenan County pour voir l’endroit où reposait sa fille. William Munny avait disparu avec les enfants peut être à San Francisco où il avait prospéré dans les étoffes. Rien dans l’inscription ne permit à Mme Antonia Feathers de comprendre pourquoi sa fille avait épousé un voleur et un tueur ».

 1)Une référence au film Will Penny , le solitaire 1988 de Tom Gries

2)vous avez intérêt à ne plus taillader ni faire aucun mal aux putains, ou je reviendrai et je vous tuerai tous, salopards ! émet William Munny avant de quitter ces lieux de désolation

3)William Munny était un des surnoms que portait Billy the Kid

.4)Il dédiera ce film à ces deux réalisateurs qui ont tant compté pour lui

5)En 2013, un remake japonais, Yurusarezaru Mono, est sorti. Réalisé par Lee Sang-il,

6)Qui travaillera moult fois avec Eastwood acteur et réalisateur : 1986 : Le Maître de guerre (Heartbreak Ridge) de Clint Eastwood -- 1988 : Bird de Clint Eastwood -- 1988 : La Dernière cible (The Dead Pool)  et 1989 : Pink Cadillac de Buddy Van Horn -- 1990 : Chasseur blanc, cœur noir (White Hunter Black Heart) de Clint Eastwood -- 1997 : Minuit dans le jardin du bien et du mal (Midnight in the Garden of Good and Evil) de Clint Eastwood -- 2000 : Space Cowboys de Clint Eastwood ---

7)Compositeur de 1985 : Pale Rider-- 1986 : Le maître de guerre (Heartbreak Ridge) -- 1988 : Bird -- 1990 : La Relève (The Rookie)-- 1990 : Chasseur blanc, cœur noir (White Hunter Black Heart)-- 1993 : Un monde parfait (A Perfect World) -- 2002 : Créance de sang (Blood Work)

(*) DVD bonus : 4 documentaires

« Eastwood & Co » : making of (24’ - VOST)

« Eastwood… une Légende » (16’ - VOST)

Documentaire pour les 10 ans du film (23’ - VOST)

« Eastwood par Eastwood » (66’ - VOST)

 Episode « Duel à Sundown » 1 épisode de la série MAVERICK avec Clint Eastwood

Bande Annonce

 Commentaire de Richard Schickel biographe de Clint Eastwood