1000 films pour aimer le Western

LES CANONS DE CORDOBA 1970 de Paul Wendkos USA

 Sortie  DVD  & BLU-RAY chez Sidonis Calysta mai 2017 (*)

 La même année Hollywood présenta ses meilleurs westerns : Cable Hogues de Sam Peckinpah -Rio Lobo le dernier film de Howard Hawks, Soldat bleu de Ralph Nelson , et Little big man d’Arthur Penn films dénonciateur et Un homme nommé Cheval  film réconciliateur. Celui-là ne figurera pas sur cette prestigieuse liste et pour cause ce film avait peut-être les mêmes ambitions mais pas le même talent.

 L’histoire commence pendant la révolution mexicaine en 1916 exactement qui voit un chef rebelle Cordoba (Raf Vallone) )  voler 6 canons puissants  aux américains. Ces derniers engagent un groupe d’aventuriers dont Andy Rice (Pete Duel)  et  Jackson Harkness conduit par le capitaine Rod Douglas (George Peppard)

Sur cette mince trame le réalisateur du superbe « Le cambrioleur » en 1947 va nous donner une œuvre disparate ; dépersonnalisée par l’influence d’autres.

 Effectivement le film lorgne vers le cinéma italien (l’acteur principale  porte le poncho de Clint Eastwood et son jeu s’apparente à son modèle) et vers celui de la décennie précédente avec sa fourchette  d’aventuriers blasés  et indisciplinés prêts à une « mission impossible » ( de toute façon les commanditaires ne les couvriront point) et calque l’atmosphère sur les 7 Mercenaires 1960 de John Sturges dont Wendkos dirigera une suite en 1969  « Les colts des 7 mercenaires » et dont la production fait reprendre du service au compositeur dudit film  Elmer Bernstein

 De surcroit les dialogues sont loin d’être ceux pertinents de Richard Brooks auteur d’un sujet similaire (Les professionnels) et les personnages sont caricaturaux

 Stephen Kandel est un scénariste attitré aux séries télé avec notamment » Shérif fais-moi peur » et « La croisière s’amuse » loin d’être subtiles

 Il nous reste une vision inégale portée par ses acteurs, et une réalisation frénétique et dynamique gâchée par des effets de caméra qui virevolte, cherche des plans inédits et parfois cela marche fugitivement qu’ils soient léchés ou non offrant par endroit des scènes spectaculaires. Nous attendions beaucoup plus de ce western qui respire plus la grosse production que le grand film et qui reste symptomatique de ce cinéma qui capte plus les yeux que l’esprit.

Paul Wendkos terminera sa carrière à la petite lucarne ; hormis les 2 westerns et son premier film précité ; il l’est l’auteur d’un autre western Face of a Fugitive (1959) avec Face of a Fugitive (1959)le salaire de la haine que nous avons présenté (Chronique N°720) et d’un film fantastique apprécié The Mephisto Waltz- Satan, mon amour (1971)

 Le film comporte une distribution cosmopolite : Italienne (Giovanna Ralli-Raf Vallone_ Gabriele Tinti ) sud-africaine (Hans Meyer)  et  bien sûr américaine  (George Peppard-Pete Duel -Don Gordon-John Russell -John Larch )

Giovanna Ralli  qui est canon travailla avec Mario Monicelli, Ettore Scola , Roberto Rossellini et Vittorio de Sica et Pupi Avati pour son dernier rôle en 2013

Gabriele Tinti à la filmographie moins riche et au talent moindre, joua dans des films mineurs et en tourna une bonne vingtaine avec Laura Gemser reine du cinéma érotique italien ou du cinéma d’horreur et quelques péplums (Ulysse contre Hercule- Esther et le roi- Sodome et Gomorrhe-) Il croisera rarement de grands cinéastes comme Carlo Lizzani  Vittorio de Sica, Robert Aldrich

Raf Vallone peut-être le plus sobre des comédiens du film donna un aperçu au théâtre et au cinéma avec « Vu du pont » 1962 de Sydney Lumet la pièce célèbre d’Arthur Miller et fut remarquable dans un film français de Marcel Carné « Thérèse Raquin » adapté du roman d’Emile Zola

On y retrouve des acteurs que nous apprécions comme John Russell, John Larch vétérans du genre, Pete Duel connu des téléphiles pour « Opération danger »

Don Gordon  qui fut le partenaire de  Steve McQueen (1968 : Bullitt, de Peter Yates --1973 : Papillon, de Franklin J. Schaffner --1974 : La Tour infernale (The Towering Inferno), de John Guillermin) . Il vient de disparaitre après plus de 30 rôles il y 2 mois ; à 90 ans il tournait encore

Hans Meyer au regard terrifiant fut un des méchants qu’on affectionne et qui étonnamment tourna beaucoup en France : Godard (1965 : Pierrot le fou) Gerard Oury (1966 : La Grande Vadrouille) , Yves Boisset (1968 : Coplan sauve sa peau) , Philippe de Broca (1973 : Le Magnifique)  Léo Carax,( 1984 Boy Meets Girl-1986  Mauvais sang-)  Christopher Ganz (2001 : Le Pacte des loups) . son aspect germanique le fit jouer souvent des allemands (Lieutenant Gruber-Hermann Glöckel-Hauptmann Franz Ulmann-Richard Krauss)

George Peppard commença sous de bons auspices Vincente Minnelli, Blake Edwards Edward Dmytryck puis se perdit dans des films moins porteurs au point de se reporter sur le petit écran (Banacek 1972-74) . Il fut présent durant les années 60-70 dans quelques westerns ; La conquête de l’Ouest – Violence à Jéricho, Le dernier train pour Frisko

(*) Sortie en Mai 2017 DVD et Blu-Ray avec une introduction de Patrick Brion