1000 films pour aimer le Western

855 LE FOUET D’ARGENT « The Silver Whip » d’Harmon Jones 1953  USA

         Sortie  décembre 2017 Sidonis Calysta (*)

                          Cette décennie magique (les années 50) n’empêchera pas les petits films de se faire une place au soleil et une reconnaissance modeste et tardive que le support DVD amènera

Nous avions déjà aimé « 24 heures de terreur » A Day of Fury (1956) où déjà son savoir-faire était évident avec cette histoire énigmatique qui mettait en scène un hors la loi (joué encore par Dale Robertson) débarquant de façon impromptue dans une ville non sans avoir sauvait la vie d’un homme : shérif de son état qui allait épouser son ex amoureuse  et sa venue allait bouleverser la vie des autochtones désireux de le voir partir illico ou de le tuer.

 « La cité des tueurs City of Bad Men » réalisée en 1953 est moins maitrisé , moins captivant malgré comme toujours des bonnes idées et la présence de Dale Robertson , Jeanne Crain et   Richard Boone et où il arrive ici à recréer l’atmosphère d’une ville en effervescence où l’appât pécuniaire attire les gens de toute contrée.

Là il va peindre à nouveau une ville en ébullition quand les passagers de la diligence locale seront tués. A sa conduite se trouve Jess (Robert Wagner) qui rêve d’être un de ses conducteurs et le fameux « Fouet d’argent » lui sera offert par un baroudeur Race (Dale Robertson) qui l’accompagnera. Ce premier travail va donc se terminer tragiquement puisqu’ils seront attaqués par des bandits au courant du chargement d’or de ce moyen de locomotion. Le sheriff (Rory Calhoun) et ses hommes vont rechercher et appréhender les assaillants . Nous apprenons qu’une indiscrétion de Jess est la source de ce malheur et que son comportement lors de ladite agression sera préjudiciable à Race.Un autre problème va s’ajouter pour Jess : la véhémence d’une foule en furie, menée étrangement par Race , désireuse de lyncher les prisonniers . Jess va tenter de ne pointcommettre une troisième bourde.

Il reste encore deux westerns de cet auteur singulier que nous aimerions visionner : La femme au fouet (1958) Bullwhip avec Guy Madison, et  Rhonda Fleming et La caravane des hommes traqués Canyon River 1956 . Nous savons peu de choses sur son adaptation d’un roman de Jack London (Wolf Larsen (1958),  sur son regard  sur la révolution hongroise de 1956 (The Beast of Budapest (1958) ni sur ses films de guerre que certains critiques semblent vénérer

 Il fut monteur dans des films de prestige (1947 : Boomerang !--- 1947 : Le Mur invisible (Gentleman's Agreement) --1949 : L'Héritage de la chair (Pinky) -- 1950 : Panique dans la rue (Panic in the Streets) d'Elia Kazan-- ) et travailla souvent pour Henry Hathaway , Robert Siodmak et William A. Wellman

 Il démontre encore une fois un sens de la mise en scène très pointue avec un espace géant où des êtres humains en défaut se perdent et s’engouffrent, où la densité humaine est aussi malsaine et dangereuse qu’un essaim d’abeilles qu’on vient de titiller

Le script parle de changement psychologique, nous ne parlerons point de rédemption, puisqu’il n’y a pas de sortie du bien et ce serait donner au film un aura supplémentaire, mais de rachat :  celui d’un jeune homme inexpérimenté et irréfléchi à qui il faut donner une deuxième chance. Thème qu’Howard Hawks traitera dans ses films (Rio Bravo)

 Le film est mené par 3 vedettes dont 2 furent des symboles du genre

RORY CALHOUN incarne de nouveau la loi, celle qui fait barrage à l’auto-justice  et  accepte comme membre Jess malgré ses ratés. Il tourna une vingtaine  de westerns notamment dans les années 50 et tournera avec Otto Preminger (1954 : La Rivière sans retour (River of No Return) face à la sublime Marilyn Monroe) avec Jacques Tourneur ( 1952 : le cultissime Le Gaucho (Way of a Gaucho et George Sherman par 2 fois (Vengeance à l'aube (Dawn at Socorro 1952 où il est un joueur professionnel froid et sombre comme un tueur  et  1955 : Le Trésor de Pancho Villa (The Treasure of Pancho Villa)) et surtout avec Ray Nazarro où il sera aussi producteur.Le western l’accaparera puisqu’il tourna aussi pour John Farrow , Jesse Hibbs , Jack Arnold, R.G. Springsteen, Louis King, artisans du genre.Il possède  la distinction des hommes bien élevés, droit dans ses bottes et sur de ses revendications correspond au  fantasme américain qu’il promènera dans une série de 79 épisodes The Texan (1958-1960)

ROBERT WAGNER &DALE ROBERTSON

ROBERT WAGNER joue depuis 7 décennies (sa dernière apparition en 2017 : Seven Sisters, de Tommy Wirkol ) et débuta en 1950. Il tourna pour Henry Hathaway (1954 : Prince Vaillant (Prince Valiant) - Richard Fleischer (1956 : Le Temps de la colère (Between Heaven and Hell),) -- Vittorio De Sica (1962 : Les Séquestrés d'Altona (I Sequestrati di Altona) Blake Edwards (1963 : La Panthère rose (The Pink Panther)) IL tourna 2 autres westerns (1954 : La Lance brisée (The Broken Lance), d'Edward Dmytryk -- 1957 : Jesse James, le brigand bien-aimé (The True Story of Jesse James), de Nicholas Ray)

Il reste connu pour  ses frasques amourettes et ses participations à des séries notamment en 1979-1984 : Pour l'amour du risque (Hart to Hart) et à des films cultes ( la trilogie Austin Powers )

DALE ROBERTSON acteur au jeu imité et au charme contraire joua principalement des westerns, genre où la personnalité compte plus que le talent notamment dans les séries B qu’il habita sous les auspices de Sidney Salkow (La flèche sanglante (1964-Sitting Bull (1954) Paul Landres (Hell Canyon Outlaws (1957) Harmon Jones (24 heures de terreur (1956) Joseph M. Newman (Les bannis de la sierra (1952) Il a ici l’élégance de son personnage ; racé, droit et fidèle au point que son ralliement à une frange extrémiste est peu crédible , même si la raison (mort de sabien aimée ) de ce retournement peut-être entendue

 ROBERT WAGNER & RORY CALHOUN 

(*) Présentation toujours aussi passionnée des 2 critiques de service que sont Patrick Brion et François Guérif