1000 films pour aimer le Western

885- LA CHEVAUCHEE DES VAQUEROS ( Cattle empire) de Charles Marquis Warren 1958 USA

Chez MOVINSIDE sortie   Mars 2018

CHARLES MARQUIS WARREN est une personnalité du cinéma car il cumule plusieurs fonctions(écrivain -producteur scénariste  et réalisateur) Il est le créateur de Rawhide  (1959–1965) et de « Le Virginien »  (1962–1971) et de Gunsmoke ((1955–1975) : trois des plus grandes séries  western des années 50-60

 Nous lui devons quelques westerns comme scénariste (1949 : La Chevauchée de l’honneur et en 1951 Tête d'or et tête de bois - The Redhead and the Cowboy de Leslie Fenton-- 1951 La revanche des Sioux --Oh! Susanna  et Woman of the North Country (1952) de Joseph Kane -- Fort invincible (1951) Only the Valiant  de Gordon Douglas --La mission du commandant Lex (1952) Springfield Rifle d’ André De Toth --Le triomphe de Buffalo Bill- Pony Express (1953) de Jerry Hopper -- Panique à l'ouest -The Brazen Bell (1962)-- Le jour des Apaches Day of the Evil Gun (1968))

Et comme réalisateur (La Rivière de la mort (1951) Little Big Horn qui revisite l’histoire du général Custer-- Le sorcier du Rio Grande - Arrowhead (1953) -- Seven Angry Men (1955) biographie de John Brown, un fanatique abolitionniste. -- The Black Whip (1956)-- Tension à Rock City (1956) --Femme d'Apache (1957) avec encore Joel McCrea -- Tragique odyssée (1957)-- Ride a Violent Mile (1957) -- Desert Hell (1958) -- Blood Arrow (1958)-- Charro (1969)  le meilleur western d’ Elvis Presley )

 Donc un travail de scénariste avec des réalisateurs intéressants et des westerns de sa composition, attirants

 Son film est attrayant, ; nous y avons trouvé du plaisir même si la réalisation n’est pas à la hauteur des ambitions scénaristiques ni à celle des grands auteurs. Il serait ridicule et vain de comparer ce film aux géants du genre tout comme de mesurer Pierre Richard à Buster Keaton ; l’un a du talent et l’autre du génie

Il arrive à gérer scènes d’actions et moments intimes, à filmer le groupes  humain et bovin et à laisser poindre le mystère. Malheureusement l’intensité du prologue ne se répète point , les personnages perdent de leur étoffe et l’intrigue s’enlise quelque peu mais l’ensemble est digeste néanmoins et ne mérite pas ni une levée de boucliers , ni les foudres du seigneur.

Dès le prologue, nous nous apercevons que Charles Marquis Warren a plus de talent comme scénariste que comme réalisateur tout comme son homologue Burt Kennedy. Celui ci  se résume à l’apparition d’un panneau à l’entrée d’une ville  souhaitant la bienvenue dans Hamilton, suivi  ô contradiction suprême d’une scène de violence qui voit un cavalier trainant un cowboy John Cord (Joel McCrea) relié à un lasso sous le regard consentant d’habitants approuvant cet acte barbare . Seul un homme aveugle Ralph Hamilton (Don Haggerty) secondé par son frère Douglas (Bing Russell)  et par son épouse  Janice Hamilton (Phyllis Coates) freine cette frénésie populaire Les autochtones reprochent à John Cord conducteur de bétail d’avoir lui et ses  hommes ivres d’avoir semé désolation , blessures – dont la cécité de Hamilton - et morts  lors d’une soirée fêtant leur travail de vachers .

Ralph Hamilton le plus gros éleveur de la ville qui semble ne porter rancune, engage Cord pour un long convoyage de bétail à la surprise générale. Ce dernier accepte cette nouvelle mission à condition de choisir son personnel et nonobstant son employeur décide de prendre les hommes qui ont participé à son lynchage et la famille Hamilton dont Janice fut son ancienne conquête. Il trouvera des alliés avec les frères Jeffrey aux patronymes amusants évoquant deux présidents démocrates et novateurs et Tom Jefferson Jeffrey (Paul Brinegar) et George Washington Jeffrey – noms non innocents et prémonitoires et de la fille d’un : la jolie Sandy Jeffrey (Gloria Talbott)

Du climat de colère nous passons à celui de suspicion d‘autant plus que Cord est souverain en toute décision et personne ne semble deviner le choix de cet homme qui fut aux abois

 L’histoire coscénarisée par Endre Bohem, Eric Norden et Charles Marquis Warren est empreinte du roman de DANIEL B. ULLMAN. Celui-ci est connu pour être le scénariste de moult séries télé (Wichita Town-- Bat Masterson -- Laramie-- Le Virginien -- A Man Called Shenandoah-- Bonanza --Gunsmoke -- Les mystères de l'Ouest-- La grande vallée -- Cimarron-- Les bannis-)  et l’auteur  de petits westerns (Red Desert (1949) de Ford Beebe western de 60 mn dans la lignée des moyens métrages de cette décennie aux scénarios conformes et jumeaux-- Cavalry Scout (1951)-- Fort Osage (1952) et Les tuniques rouges (1953) de Lesley Selander-- Seven Angry Men (1955) de C.M.W --Fureur sur l'Oklahoma (1957) de Francis D. Lyon-- Le doigt sur la gâchette (1955) de Alfred L. Werkeret  Face of a Fugitive (1959) de Paul Wendkos et Good Day for a Hanging (1959) tous trois  interprétés par  Fred MacMurray-- Attaque à l'aube (1956) de Byron Haskin et Un jeu risqué (1955) un de ses meilleures compositions et Le shérif aux mains rouges de Jacques Tourneur ; « Ce western dès lors que l’on peut qualifier de politique car il est corrélatif à l’organisation étatique et notamment à son exercice. Et comme ceci concerne les règles de conduite sociétales, il est moral. Le western devient une arme de revendication pour une démocratie « The Gunfight at Dodge City (1959) avec le sieur  Joel McCrea dont nous avons souligné ; «un  film au scénario classique : lutte contre le totalitarisme et retour à la démocratie par la force , présente un thème usé jusqu’à la corde mais agrémenté de thèmes nouveaux le rendant plus intéressant , plus pertinent que son apparence)  et de petits  films ( un polar signé Paul Wendkos « Police vendue à Brooklyn»- Sudden Danger (1955) de Hubert Cornfield--The Case Against Brooklyn (1958).Il réalisera même un western Badlands of Montana (1957) inédit en Franceet un polar « Dial Red O » 1955 

Son roman adapté parle surtout de rédemption , de faute rachetée et de pardon ; thèmes que Ford Walsh et Hawks revendiquaient. S’il y a une fin heureuse , elle ne l’est point pour tout un chacun, la faute est à assumer et  de nouveau éclabousse leur auteur et les forces répressives

PAUL BRINEGAR est connu pour avoir été le cuistot râleur durant plus de 200 épisodes de Rawhide TV Series (1959–1965) avec         Clint Eastwood qui l’employa dans L'homme des hautes plaines- High Plains Drifter (1973)

GLORIA TALBOTT Débute dans le genre avec une figuration d’ailleurs non créditée (Desert Pursuit (1952) s’attelle aux séries télévisées , puis tourne des seconds rôles (Fureur sur l'Oklahoma (1957)The Oklahoman--- Ne tirez pas sur le bandit (1959)-- Les comanches passent à l'attaque (1959)) et quelques fois le premier personnage féminin (The Young Guns (1956)-- Cattle Empire (1958)--- Oklahoma Territory (1960)--- Représailles en Arizona  avec Audie Murphy qu’elle avait croisé dans la seule série western qu’il tournât (Whispering Smith 1961). Ce furent dans ses séries qu »elle fut le plus présente dans les années 50-60 : Adventures of Wild Bill Hickok-- The Cisco Kid---- West Point -- The Restless Gun --- Zorro--- Bonanza --- Bat Masterson --- Au nom de la loi-- The Life and Legend of Wyatt Earp---- Rawhide--- Tales of Wells Fargo -- Bronco -- Hopalong Cassidy - Frontier Circus--- La grande caravane --- Laramie ---- Gunsmoke --- Les aventuriers du Far-West ;  longue liste pour dire qu’on ne peut l’exclure du western

Elle se fera une réputation dans le cinéma fantastique fauché où elle apparaissait avec sa jolie frimousse comme virginale et victimaire dans Daughter of Dr. Jekyll (1957) d’ Edgar G. Ulmer--- The Cyclops (1957) de - Bert I. Gordon--- I Married a Monster from Outer Space (1958 de  - Gene Fowler Jr.--- La femme sangsue (1960)

The Leech Woman  d’ Edward Dein devenant une icône pour les aficionados de ce genre . ele avait tourné pourtant dans des films ambitieux : Une femme extraordinaire (1955) Lucy Gallan de Robert Parrish face à Jane Wyman, Charlton Heston, Claire Trevor--- Tout ce que le ciel permet (1955) All That Heaven Allows de Douglas Sirk avec Jane Wyman, Rock Hudson---- La cuisine des anges (1955)We're No Angels  de donnant la réplique à Humphrey Bogart, Peter Ustinov, Aldo Ray. Elle quittera l’écran à 35 ans après plus de 100 films.

PHYLLIS COATES :90 ans à ce jour afficha sa beauté dans plus de 140 films de 1948 à 1996, occupa dans des westerns de petite facture parfois ayant le premier rôle (Outlaws of Texas 1950-- Canyon Raiders  et Man from Sonora  et Nevada Badmen et Alerte aux hors la loi Oklahoma Justice --- Stage to Blue River tournes en 1951 signés  Lewis D. Collins et d’autres encore de moins d’une heure toujours suivront agrémentés de participations télévisuelles )

DON HAGGERTYacteur peu connu et pourtant convaincant, tourna tellement qu’il n’est pas crédité notamment dans les petits films et westerns modestes où  tournés à la va vite. Néanmoins il figure en second ou troisième rôle dans : 1950 : Armored Car Robbery et en 1952 : L'Énigme du Chicago Express (The Narrow Margin) de Richard Fleischer-- 1950 : Quand la ville dort (The Asphalt Jungle) de John Huston -- 1955 : La Maison des otages (The Desperate Hours) de William Wyler -- 1958 : La Journée des violents (Day of the Badman) d'Harry Keller -- 1959 : Le Shérif aux mains rouges (The Gunfight at Dodge City) de Joseph M. Newman -- 1960 : Les Sept Chemins du couchant (Seven Ways from Sundown) d'Harry Keller :-- 1965 : Le Massacre des Sioux (The Great Sioux Massacre) de Sidney Salkow --- 1966 : Le Ranch maudit (The Night of the Grizzly) de Joseph Pevney

 Ilinterpréta souvent des hommes de loi ; détective, inspecteur, shérif notable comme dans ce western où son rôle est capital par son choix et ses secrets

 DON HAGGERTY (à gauche)

JOEL McCREAest un des représentant des westerns de série B. Pourtant il a tourné avec William Wyler(Ils étaient trois -These Three 1936-- 1936 : Le Vandale (Come and Get It) co-signé par Howard Hawks -- 1937 : Rue sans issue (Dead End) avec Alfred Hitchcock (1940 : Correspondant 17 (Foreign Correspondent) et surtout Preston Sturges(1941 : Les Voyages de Sullivan (Sullivan's Travels) des comédies loufoques -- 1942 : Madame et ses flirts (The Palm Beach Story)-- 1944 : The Great Moment) pour William A. Wellman(1941 : Reaching for the Sun-- 1942 : L'Inspiratrice (The Great Man's Lady) – et un western ) pour George Stevens (1943 : Plus on est de fous (The More the Merrier) Ernest B. Schoedsack et Irving Pichel en 1932 : Les Chasses du comte Zaroff (The Most Dangerous Game) un classique du film d’aventure

 Puis dès les années 40 il privilégia notre genre avec : 1944 : Buffalo Bill de William A. Wellman-- 1946 : Le Traître du Far-West (The Virginian) de Stuart Gilmore -- 1947 : Femme de feu (Ramrod) de André De Toth --1948 : Four Faces West un western peu connu et prenant -- 1949 : La Fille du désert (Colorado Territory) de Raoul Walsh ; un de ses meilleurs rôles : Wes McQueen un hors-la-loi qui tombe amoureux de d'une métisse, Colorado Carson et qui voit la fatalité l’emportant sur l’amour .IL trouve en Jacques Tourneur un metteur en scène qui le mettra en valeur et cela nous donnât 3 superbes films : 1950 : Stars in My Crown-- 1955 : Un jeu risqué (Wichita) -- 1955 : Le juge Thorne fait sa loi (Stranger on Horseback) et il continuera dans son choix bon an , mal an avec des westerns inégaux (1958 : Fort Massacre (Fort Massacre) et en 1959 : Le Shérif aux mains rouges (The Gunfight at Dodge City) de Joseph M. Newman-- 1957 : Femme d'Apache (Trooper Hook) de Charles Marquis Warren et  Violence dans la vallée (The Tall Stranger) de Thomas Carr ---)

Le film tourné avec Randolph Scott en 1962 : Coups de feu dans la Sierra (Ride the High Country) de Sam Peckinpah prolongera sa renommée. Il quittera le western en 1976 avec un dernier film et disparaîtra 14 ans plus tard