1000 films pour aimer le Western

GERONIMO LE SANG APACHE (Geronimo) d‘Arnold LAVEN USA 1962

Éditeur Sidonis Calysta  sortie le 31 mai 2018 (*)

 Si le film date de la décennie du retrait progressif du genre ; il n’en reflète pas moins l’esprit de celle qui la précédait et qui lui donna des lettres de noblesse. Le mot n’est pas innocent car ce western se veut noble , humble et chevaleresque car il restitue L’histoire de l’Ouest dans toute sa décrépitude notamment en faisant  des pieds et des mains comme leurs ainés 

 Cela constitue le premier mérite de cette œuvre bien orchestrée au discours aussi clair que sa démonstration et au traitement plutôt bienmaîtrise comme son interprétation même si l’ensemble par endroit n’est pas toujours nuancé et parfois démesuré

En 1880, les chefs indiens après une guerre contre l’homme blanc, rendirent les armes et acceptèrent d’être gérés par l’armée américaine et parquer dans la célèbre réserve e San Carlos (1). Celle est dirigée par le responsable aux affaires indiennes Jeremiah Burns (John Anderson) aux allures de prêtre et aux sermons religieux. Trois années plus tard Geronimo (Chuck Connors) le grand chef apache (2) qui combattit aussi les mexicains suivit le mouvement ; mais l’accueil est froid et les promesses vaines (comme pouvoir cultiver du terrain)

Geronimo et quelques-uns de ses hommes s’évadent et de reprendre la lutte avec aussi à ses côtés la belle Teela (Kamala Devi) qui deviendra sa femme et de grand conseil

 Arnold Laven est responsable de plusieurs polars :Without Warning! Le Sadique (1952) --Investigation criminelle -Vice Squad (1953) avec Edward G. Robinson et Paulette Goddard, --L'assassin est parmi eux Down Three Dark Streets (1954) avec Broderick Crawford  et  Ruth Roman --Meurtres sur la dixième avenue ---Slaughter on 10th Avenue (1957) et durant les années 60 trois autres westerns Les compagnons de la gloire- The Glory Guys (1965) sur une adaptation de Sam Peckinpah dont nous soulignions  « Le traitement puissant de cette œuvre méritante comporte des scènes intenses……. reste la meilleure  de son réalisateur »Violence à Jericho -Rough Night in Jericho (1967) avec un Dean Martin inattendu en personnage excessif et expéditif ,Sam Whiskey le dur (1969) qui mêla avec plus ou moins de bonheur  le genre à la comédie ajoutons à tout cela une partie que nous retiendrons pas voire jamais : sa participation à 70 séries et  téléfilms (L'homme à la carabine-- La grande vallée -- Mannix -- La planète des singes --- L'agence tous risques )

Il réalisa aussi un film sur le traumatisme post guerre de Corée avec Paul Newman et Lee Marvin intitulé The RackLe supplice des aveux (1956). Il avait formé en 1951 avec Jules V. Levy et Arthur Gardner que l’on retrouve au générique de ce film  une maison de production  et assumèrent la naissance de The Rifleman ( série western avec Chuck Connors , The Big Valley  avec Barbara Stanwyck et The Detectives avec Robert Taylor . c’est dire outre leur ambition ; leurs choix artistiques certains avec The ScalphuntersLes chasseurs de scalps  1968 de Sydney Pollack -- The Hunting PartyLes charognards de            Don Medford  1971 loin d’être des westerns communs et inintéressants

 Le sieur Laven est ici coauteur , producteur et réalisateur ; à ce titre les reproches ne pourront pas être faits à autrui tout comme les louanges

 Ross Martin qui se prend pour Laurence Olivier en fait des tonnes, Chuck Connors promène sa masse  (1m97) , son regard bleu et envoutant ,certaines scènes prêtent au sourire comme celle de l’arrivée d’une dizaine d’indiens dans une ferme tenue par une veuve et son fils qui subitement arrive à nourrir le groupe avec leur déjeuner (10 cuisses de poulet sorties de je ne sais où : faut croire que la vie dans l’Ouest ouvre l’appétit) . Nous devinons aussi que lev cinéma est loin d’être un historien irréfutable puisqu’il est « une usine à rêves » donc pratique et a pratiqué le détournement biographique pour un discours il est vrai humain et dénonciateur. De plus le final n’est pas sans rappeler celui de « Broncho apache » d’Aldrich

Car cela ne l’empêche pas de critiquer ouvertement l’autorité militaire et religieuse qui profitent de leur pouvoir pour s’en mettre plein les fouilles et dénoncer un racisme flagrant et une persécution reconnue enfin de nos jours

 La vérité historique dévoile que Geronimo perdit par deux fois femmes et enfants tués par l’ennemi ; vie déstabilisée comme celle de Martin Gray un juif rescapé des camps nazis et écrivain. La comparaison n’est point innocente car cette minorité parquée dans des lieux clos avec un minimum de nourriture et de droit et marquée comme du bétail n’est pas en rappeler une autre durant la seconde guerre mondiale

 Le film prend fait et cause pour cette minorité martyrisée, se veut manichéen car presque tous les blancs sont des crapules mais cette cause défendable manque de conviction. Reste une réalisation somptueuse par ses paysages et une sensualité forte dégagée par cette jeune actrice que fut Kamala Devi qui deviendra l’épouse de l’acteur principal

KAMALA DEVI actrice indienne qui ne fit qu’une dizaine de films dont un dans sa terre natale et les autres aux Usa où elle fut cantonnée dans des rôles d’étrangère ou d’Asie du Sud souvent secondaire ou tertiaire : L’infirmière Somola dans Harry Black et le tigre (1958) d’ Hugo Fregonese,Salammbô (1960) se déroulant à Carthage-- Le retour d'Aladin (1964) autre film exotique. A 34 ans elle se retira.

 ADAM WEST est l’affreux jojo qui se complait dans sa haine et sa bêtise ; fil ut marqué par son rôle de Batman dans la série télé homonyme (1966-1968 –120 épisodes) qu’il reprendra dans des films d’animation où il fut la voix originale de Bruce Wayne et malgré ses 200 films restera cantonné au petit écran principalement. Il apparut en troisième ou quatrième couteau dans The Young Philadelphians-Ce monde à part (1959) de Vincent Sherman face à Paul Newman et dans quelques westerns (dont un italien -The Relentless FourQuatre hommes à abattre (1965 de Primo Zeglio en premier rôle comme dans certains films pauvres voire insignifiants) Sa notoriété fut plus grande que son talent

 JOHN ANDERSON peut-être l’acteur le plus crédible est un affreux religieux et dirigeant qui prêche faussement pour son église et qui prend les « Enfants du bon Dieu pour des canards sauvages » IL est une figure connue du cinéma américain (242 films) dans lequel il personnifia souvent des êtres intraitables dur avec lui-même et les autres. Il fut présent dans de nombreux westerns (1962 :Coups de feu dans la Sierra (Ride the High Country) de Sam Peckinpah ----1965 :Sur la piste de la grande caravane (The Hallelujah Trail) de John Sturges-- 1968 :Cinq cartes à abattre (5 Card Stud) de Henry Hathaway - 1969 :Au paradis à coups de revolver (Heaven with a Gun) de Lee H. Katzin et fut remarquable dans le rôle du fanatique colonel Iverson qui ordonne le massacre des indiens dans Soldat bleu (1970).)  et chez Edward DmytrykLa rue chaude 1962) Alfred Hitchcock (Psychose (1960)) Il était aussi Harry Jackson, grand-père deMacGyver dans la série homonyme

                   CHUCK CONNORSest un acteur du Type Jack Palance: grand , impressionnant et pouvant jouer les traîtres ou les héros.;Pancho Villa (1972) d'Eugenio Martín --Les dynamiteros de Burt Kennedy 1971--Tuez-les tous... et revenez seul! 1968 d ' Enzo G. Castellari Son teint buriné et son air menaçant l'enfermeront dans des rôles de méchants (Soleil vert 1973 en gardien de l’espèce humaine devenu denrée alimentaire) -Les grands espaces --1958 de William Wyler où il affronte le frêle Grégory Peck). Il eut aussi, droit à ses sériesLe proscrit

(1965-66 -48 épisodes) qui suivaitL'homme à la carabine (1958-63 168 épisodes) et d’autres moins réputées.

(1)Il y en eut 313 : celle-ci fut appelée Réserve indienne de San Carlos Apache se trouvait en Arizona (https://itancansioux.wordpress.com/2009/0)

(2)Surnommé Guu Ji Ya (« l'astucieux ») est né en 1829 et mort en 1909 Une trentaine de film lui fut consacré dontGeronimo de Walter Hill 1993 avec Gene Hackman, Robert Duvall

 (*) Présentation du film par Patrick Brion et Bertrand Tavernier

 Contient :

• le Blu-ray du film
• le DVD du film
• un livret de 32 pages sur Geronimo

Image et son restaurés
Boîtier Blu-ray avec fourreau

Existe en DVD et Blu-Ray séparé