1000 films pour aimer le Western

928-LA BATAILLE DE ROGUE  RIVER-The battle of Rogue River- de William Castle 1954 USA

Sidonis Calysta Septembre 2018 (*)

 La réalisation a le défaut de ses qualités ; raccord incertains et rigolos, bagarres dignes de la Guerre des Boutons et à force de vanter le relief avec des gros plans le film devient suffisant.  Ses mérites relèvent de la patte Columbia ; photo soignée, paysages plaisants, musique de norme, décors et costumes fouillés

La Columbia , cette société fondée en 1920 qui produisit Frank Capra et Howard Hawks se lança certes de façon moins heure que Universal dans le western  dès les années 50 (La Bagarre de Santa Fe (Santa Fe) de Irving Pichel) ; pour témoin ce film gentil et quand on emploie cet adjectif c’est pour atténuer la critique. L’exception reste3 h 10 pour Yuma (3:10 to Yuma) de Delmer Daves qui est un chef d’œuvre et en 1955Le Souffle de la violence (The Violent Men) de Rudolph Maté mené tambour battant.

L’armée américaine dans l’Oregon peine à maitriser, vaincre les indiens menés par Chief (Michael Granger) et essuie revers sur revers. Le commandant du fort régional est relevé de ses fonctions. Il voit arriver son remplaçant Major Frank Archer (George Montgomery) qui dès la première rencontre se montre fort persuasif grâce notamment au canon qu’il transporte avec sa troupe et mettra en déroute ceux venus l’accueil avec des desseins meurtriers.IL rencontre le recruteur Stacey Wyatt (Richard Denning) qui se montre coopératif et néanmoins sournois et son adjointe Brett McClain (Martha Hyer) fille de militaire dont il va s’’éprendre comme le veulent du film populaire.L’arrivant va imposer la discipline dans ce fort lascif et propose au leader indien, la paix. Ce projet sera momentanément avorté par la mort de 2 indiens mais Archer sera rétablir la vérité et assurer l’entente entre les 2 peuples après avoir démasquer le traître.

 Le scénario point original, basique mais tolérant se veut un film pro-indien et jamais antimilitariste malgré des portraits un peu frustres de ses représentants. Il est signé DOUGLAS HEYES qui en signera un paquet ( 140 épisodes) pour la petite lucarne durant les décennies 50-80 (Cheyenne-- Rintintin -- Maverick -- Le Virginien  --) en produisant certains et se lança dans la réalisation ( son travail sur 9 épisodes de  La quatrième dimension est mémorable)

RICHARD DENNING à la carrière modeste apparut dansLes tuniques écarlates (1940) North West Mounted Police de Cecil B. DeMille ,La Clé de verre (The Glass Key) de Stuart Heisler  en 1942 ,  Le Relais de l'or maudit (Hangman's Knot) de Roy Huggins en 1952,L'Étrange Créature du lac noir (Creature from the Black Lagoon) de Jack Arnold en 1954,Elle et lui (An Affair to remember) de Leo McCarey en 1952 pour ne citer que les plus connus ? il est fort crédible dans ce rôle ambigu.

MARTHA HYER qui  s’impose dans ce film, abandonna à 50 ans . elle avait tourné dansSabrina de Billy Wilder en 1954  ,Les Ailes de l'espérance (Battle Hymn) de Douglas Sirk en 1957,Comme un torrent (Some Came Running) de Vincente Minnelli aux côtés de Frank Sinatra, Shirley MacLaine et Dean Martin, pour lequel elle obtient une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle en 1959,Les Ambitieux (The Carpetbaggers) d'Edward Dmytryk en 1964 , Les Quatre Fils de Katie Elder (The Sons of Katie Elder) de Henry Hathaway en 1965 avec John Wayne pour lequel elle écrivit sous le pseudonyme de « Martin Julien »,Une bible et un fusil de Stuart Millar (Rooster Cogburn, 1975), La Poursuite impitoyable (The Chase) d'Arthur Penn en 1966 ; dire le talent de celle qui fut l’épouse du producteur de cinéma de plus de 300 films Hal B. Wallis 

George Montgomery(1916–2000) qui possède un charme fort fut un acteur de séries B qui ne rencontra jamais son pygmalion à part peut-être lui -même comme metteur en scène

IL fut cascadeur dans 25 films de 1935 à 1942, scénariste, producteur et réalisateur (Satan's Harvest (1970)--Hell of Borneo (1967)La vallée de la colère (1962) Il tourna des westerns  nombreux :  (Riders of the Purple Sage (1941)-- Les brigands de l'Arizona -The Lone Gun  de Ray Nazarro  (1954) --La terreur des sans-loi (1954)  de Willam Castle --La Révolte des Séminoles-Seminole Uprising (1955) de Earl Bellamy--L'indien blanc Pawnee  (1957) de George Waggner--Le hors-la-loi du Missouri Last of the Badmen (1957) de Paul Landres --Gun Duel in Durango (1957) de Sidney Salkow-- Le pays des sans-loi- Badman's Country de Fred F. Sears. De ces petits westerns de moins de 60 mn il en fit 25 dans les années 50 ; Allen H. Miner lui offritL'homme au bandeau noir Black Patch (1957) son meilleur rôle

Il fut aussi un étonnant Philip Marlowe le détective cool de Raymond Chandler dans The Brasher Doubloon (1947) de John Brahm ( à ne pas confondre avec Robert Montgomery qui interprétera le même rôle dans un film qu’il mit en scène Lady in the Lake (1947) Il laisse l’image d’un acteur charismatique et point d’un grand comédien

WILLIAM CASTLE est un artiste intéressant ne fusse que par son action de producteur : La dame de Shanghai- The Lady from Shanghai de Orson Welles, de
Les insectes de feu- Bug  (1975)  de Jeannot Szwarc , un classique et surtout d’un autreRosemary's Baby de  Roman Polanski  1968 le meilleur des films d’horreur des   années 60

 Quant à son travail de réalisateur ; il fut inégal comme ce film se partageant dans le polar (1949 : Johnny Stool Pigeon et  :Une balle dans le dos (Undertow) ) , les westerns  ( en tournat 3 à 7 par an , pour exemple 1954 : Jesse James vs. the Daltons -- Billy the Kid contre la loi-- La terreur des sans-loi  de nouveau  avec George Montgomery

. Nous ne connaissons que La Caverne des hors-la-loi  de  William Castle 1951 ( chronique n° 757 dont nous avons soulignés :une atmosphère pesante dans ce récit sibyllin qui met en avant la soif de l’or si ce n’est du pouvoir et offre à la distribution des personnages étoffés qui rendent prenant ce petit film sans prétention et avec néanmoins un talent narrati » et FORT TI 1953  que nous résumions dans la chronique N° 910 ainsi : «  La réalisation a le défaut de ses qualités ; raccord incertains et rigolos, bagarres dignes de la Guerre des Boutons et à force de vanter le relief avec des gros plans le film devient suffisant.  Ses mérites relèvent de la patte Columbia ; photo soignée, paysages plaisants, musique de norme, décors et costumes fouillés »et le cinéma d’horreur (1959 :La Nuit de tous les mystères (House of Haunted Hill), parfois intitulé Le Manoir hanté et  Le Désosseur de cadavres (The Tingler)-- 1961 : Homicidal,  -- 1963 :treize  filles terrorisées (13 Frightened Girls -- 1964 :Celui qui n'existait pas (The Night Walker)

(*) film présenté par Patrick Brion