1000 films pour aimer le Western

L'AVENTURIER DU TEXAS (1958)Buchanan Rides Alone de Budd Boetticher 1958 USA

Sorti le 20 juin 2019 - 2 Blu-ray*DVD  Sidonis / Seven7

Présentations du film par Bertrand Tavernier et Patrick Brion

 Nous présentons ici un western décontracté, fort amusant et assez pittoresque habité par une poignée de personnages débiles, si ce n’est pas retardés quiœuvrent pour le non-sens à se lécher les babines. Rarement le western ne proposa autant d’imbéciles au mètre carré

Le prologue montre uncow-boy Buchanan (Randolph Scott) désireux de rentrer au Texas fait une pause dans une localité baptisée Agry où tous les commerces portent ce nom qui est celui des membres d’une même famille. Parmi elle se trouve le plus important d’entre eux, et le plus riche le juge Simon Agry (Tol Avery) aux ambitions politiques, son frère le shérif Lew Agry (Barry Kelley) non moins ambitieux, et son neveu l’hôtelier Amos (Peter Whitney) lamentable rapporte parole, toujours assis sur deux chaises, sans oublier le fils du juge Roy Agry (William Leslie) être agressif violent et querelleur. C’est par ce denier que le scandale va arriver et que la colère humaine va montrer son visage. Il aura les traits d’un mexicain Juan de la Vega (Manuel Rojas) venu demander raison pour une femme violentée (viol, meurtre?) et qui abattra cet être bestial. Son arrestation brutale amènera Buchanan à le défendre et fera d’eux des futurs condamnés à la pendaison. Soudain le juge vénal s’aperçoit que le meurtrier de son fils est celui d’un richissime propriétaire terrien et qu’il l’échangerait bien contre une forte rançon. Son frère non moins calculateur désire de s’approprier le butin et tente de s’accaparer le captif et de se débarrasser de Buchanan

Le script est tiré d’un roman d’un auteur de polars qui oeuvra plus pour le roman que pour l’écran Jonas Ward (1922-1960) qui est un despseudonymes de William Ard Il y créa le personnage de détective privénewyorkais Timothy Dane héros de neuf romans traduit souvent dans la Série Noire.

 le script se veutléger et distant était-il dû à cet auteur peu connu où au scénariste Charles Lang qui apporta une ververafraîchissante et avait participé à Decision at Sundown et àLe brave et la belle (1955)The Magnificent Matador de Budd Boetticher. Il avait adapté un autre romancier de polar Harry Whittington et participé à un autre western d’aventure canadienne: Call of the Klondike (1950)de Frank McDonald

Il y a une multitude de personnages secondaires fortement étoffés notamment dans cette fratrie composée d’êtres vénaux, lâches qui feignent d’êtres humains et sont disponibles pourentre-tuer face à eux le duo de victimes dont l’une d’origine mexicaine doit répondre à une culture basée sur la vendetta voire le crimed'honneur et l’autre demeure le héros uncowboy heureux , insouciant qui accepte un moment donné son devenir dramatique , désinvolte qui va se rebeller subitement

L’ensemble estporté par une bande de comédiens fort crédibles : BARRY KELLEY omniprésent dans ce genre :L'homme de Kansas City-  Fighting Man of the Plains (1949) --La capture (1950) The Capture de john Sturges  ---Les rebelles du Missouri (1951)The Great Missouri Raid de Gordon Douglas --  1964 : Rio Conchos de Gordon Douglas. il promenra son faciès de dur à cuire dans le polar aussi :  où I lfut souvent un gradé : 1948 :L'Enfer de la corruption (Force of Evil) d'Abraham Polonsky  -- 1949 :Les Ruelles du malheur (Knock on Any Door) de Nicholas Ray -- L'Ange endiablé (Red, Hot and Blue) de John Farrow-- Quand la ville dort (The Asphalt Jungle) de John Huston  --- 1954 : Nettoyage par le vide (The Long Wait) de Victor Saville -- 1955 :New York confidentiel (New York Confidential) de Russell Rouse

PETER WHITNEY est le frère ambivalent ; il présentera sa bouille de faux-cul dans plus de 140 films ;  (1942 :Quelque part en France (Reunion in France) de Jules Dassin -- 1953 : Règlement de comptes (The Big Heat) de Fritz Lang -- 1955 :La Charge des tuniques bleues(The Last Frontier) d'Anthony Mann

1956 :L'Or et l'Amour (Great Day in the Morning) de Jacques Tourneur -- 1970 :Un nommé Cable Hogue(The Ballad of Cable Hogue) de Sam Peckinpah -- ) lui qui mourut à 55 ans .l est le personnage le plus affolant qui court et panique  continuellement

TOL AVERY le plus antipathique du lot encore que, joue un père insensible , calculateur et intransigeant . Il est autant connu sur le petit écran ( 100 séries) que le grand ( 1955 : Une femme en enfer (I'll Cry Tomorrow) de Daniel Mann -- 1955 :Tout ce que le ciel permet (All That and Heaven Allows) de Douglas Sirk -- 1957 :La Femme et le Rôdeur (The Unholy Wife) de John Farrow -- 1959 :La Mort aux trousses (North by Northwest) d'Alfred Hitchcock)

Au final  un western savoureux qui sans égaler les films du trio : Budd Boetticher-- Burt Kennedy -- Randolph Scott tels les sublimesSept hommes à abattre (1956) 7 Men from Now etComanche Station (1960), est un plaisir permanent , effectivement le film démarre en trombe et conserve son rythme effréné tout du long de l’histoire dans laquelle souffle un vent d’hystérie et dans lequel s’agitent un groupe agité et conflictuel et tout le temps drôle même désopilant par moment

BUDD BOETTICHER sait son cinéma et tourne comme pas deux ses westerns, il a le sens de la réalisation jouant sur les ellipses et les actions,sur l’affrontement continuel  de ses personnages , aucun n’est de repos et l’histoire place son homme tranquille  dans des situations de résistant.

MANUEL ROJAS ne fit pas grande carrière la partageant modestement entre son pays d’origine et les Usa.

L.Q. JONES est uncow-boy droit qui se remet en question et se voit offrir un partenariat de la part de Buchanan; il est un des personnages secondaires les plus attachants; il faut l’entendre donné une oraison funéraire devant un arbre qui sert de tombe à un compagnon qui fut obligé d”abattre

, CRAIG STEVENS joue le bras droit du juge , il est certes serviteur du mal tout de noir vêtu mais sait être équitable et n’a jamais de geste ni de comportementtraître , il est aussi un personnage charismatique dans l’œuvre de Boetticher, il est le double de Scott et comme Richard Boone dans « L’HOMME DE L’ARIZONA » s’il le combat , il le respecte et sera le premier bénéficiaire de cette fratricide, l’acteur qui possède une personnalité , et une démarche sure et prompte à la Burt Lancaster , sera connu au cinéma pour son rôle de Peter Gunn qu’il avait personnifié à la télévision trois années durant

RANDOLPH SCOTT joue un personnage identique aux autres , tolérant , pacifique refusant l’iniquité et prônant la droiture, il est tour à tour amusé , étonné et écœuré de la tournure des événements , se montre chevaleresque et compatissant avec un éternel sourire aux lèvres et ses futures participations avec ce réalisateur montreront des facettes autres et plus graves notamment « La chevauchée de la vengeance » et « Comanche Station » (1960). Dès son arrivée le cinéaste montre que son héros aura maille à faire avec le shérif quand à son arrivée une grille de la prison s’ouvre et occupe tout le champ visuel, Boetticher savait y faire et jouer avec le mouvement nous offrant une de ses plus belles chorégraphies au travers les soubresauts de cette histoire rocambolesque qui dévoile un monde noir, exploiteur et une ville sous le joug d’un homme piètre et lâche aux ambitions politiques , il soigne sa mise en scène magnifié par un technicolor de circonstance et par une photographie de Lucien Ballard qui signa celle de moult westerns  Le cinéaste et l’acteur avancent main dans la main pour continuer à produire, illustrer l’Ouest et nous offrir avec trois autres films les plus beaux regards sur l’Ouest américains les plus belles histoires et encore des chefs d’œuvres.