1000 films pour aimer le Western

LA CIBLE HUMAINEthe gunfighterde Henry king 1950 USA

Édition Limitée Blu-ray + DVD-- Sidonis Calysta--  sortie 26 juin 2020

Présentation du film par Bertrand Tavernier et Patrick Brion

Le film d’Henry King est un western statique où tout un chacun campe sur ses positions :le héros sur son attente, l’ex-épouse sur un refus, lapeinte frappe sur un défi et le shérif sur le désir de voirpartir cepistolero.

le hors-la-loi Jimmy Ringo (Grégory Peck)  est aussi un fin tireur au point de voir des écervelés venir se mesurer à lui comme c’est le cas d’Eddie  (Richard Jaeckel) . Les trois frères du malchanceux vont poursuivre le tireur d’élite qui se réfugie dans une certaine ville pour y retrouver son ex-femme et connaître son gamin de 10 ans.

Son arrivée va mettre en ébullition les habitants dont Mac () le barman local en vénération devant cette vedette de l’Ouest tout comme les bambins avoisinants qui via des jeux de rôle s’identifient à lui et dont aussi une petite frappe du nom de Hunt Bromley  qui veut redorer son blason ; prénom non innocent puisque la chasse se dit en anglais Hunt

Jimmy Ringo retrouve un ex-complice , rangé devenu  le shérif Mark Strett (Millard Mitchell) qui va tout faire pour lui faire éviter les trois frères d’Eddie, le jeune provocateur et une nouvelle déception amoureuse de la part d’une épouse refusant une vie avec unpistolero.

 Le personnage estpathétique puisqu’il veut rejoindre les deux précités et faire aussi une croix sur son passé mais il est en proie avec celui-ci et avec son avenir . Le second titre français fut bien choisi : « L’homme aux abois » car il ne peut plus échapper à la mort tant la meute humaine est présente, demanderesse et agressive.Laréhabilitation , ni le grand pardon n’auront lieu

RICHARD JAECKEL travailla pour Robert Aldrich en 1953: Big Leaguer et en 1956  pour Attaque! (Attack) ; ce dernier le réutilisera dans ses derniers films : 1963 :Quatre du Texas(4 for Texas-- 1967 :Les Douze Salopards (The Dirty Dozen) -- 1977 :L'Ultimatum des trois mercenaires (Twilight's Last Gleaming)-- 1981 :Deux filles au tapis (...All the Marbles) dernier film du réalisateur qui lui confiera le premier rôle.

Il se fit un nom et unereconnaissance méritée en tournant de plus en plus avec quelques bons réalisateurs.Il fut présent dans de nombreux westerns : 1950 :Wyoming Mail de Reginald Le Borg--  1955 :Le Souffle de la violence (The Violent Men) de Rudolph Maté : avec Glenn Ford  dont il sera le bras droit en 1957 dans :3 H 10 pour Yuma (3:10 to Yuma) de Delmer Daves : -- 1960 :Les Rôdeurs de la plaine (Flaming Star) de Don Siegel --  1965 :Quand parle la poudre (Town Tamer) de Lesley Selander --  1970 : Chisum d'Andrew V. McLaglen  affrontant John Wayne -- 1972 :Fureur apache (Ulzana's Raid) de Robert Aldrich-- 1973 :Pat Garrett et Billy le Kid (Pat Garrett & Billy the Kid) de Sam Peckinpah

HELEN WESTCOTT toute frêle joue l’épouse fragile de Ringo . pourtant amée de 80 rôles sur petit et grand écran ; elle ne sembla pas avoir marqué son public et même ses westerns ne furent pas tous mémorables :1953 : Les cow-boys Cow Country de Lesley Selander---Tempête sur le Texas-Gun Belt de Ray Nazarro---La charge sur la rivière rouge --The Charge at Feather River de Gordon Douglas--La chevauchée des bannis (1959)Day of the Outlaw

HENRY KING peu friand du genre – bien qu’il en tourna plus durant le muet – réalisera que 3 westerns dont  The bravados - distillait le même pessimiste, la même noirceur et peut être le même défaitisme et la même rigueur dans le traitement qui en font un excellent western défendu avec vigueur par un Grégory Peck dont le côté peu expressif et le regard lointain rendent son personnage inoubliable .Il nous nous offre  sobre, rigoureux évitant le pathos, sans concession distillant un malaise que le temps- l’action se passe presqu’en temps réel - et l’image – le film est en noir et blanc- accentuent.

GREGORY PECK impressionnant dans ce rôle d’homme esseulé , tourmenté, nerveux face  à l’attente tournera plusieurs fois avec ce réalisateur : 1949 :Un homme de fer (Twelve O'Clock High)  -- 1951 :David et Bethsabée (David and Bathsheba), récit biblique  -- 1952 :Les Neiges du Kilimandjaro (The Snows of Kilimandjaro) -- 1959 :Un matin comme les autres(Beloved Infidel) de Henry King  interprètant le fameux écrivain  F. Scott Fitzgerald – et un western non moins fameux : 1958 : Bravados (The Bravados) où il est un vengeur impulsif qui là ne doute plus.

Ce genre qu’il avait abordé dès 1946 avec Duel au soleil (Duel in the Sun) de King Vidor le consacrera comme une de ses grandes figures avec l’excellent western de William A. WellmanLa Ville abandonnée, ou Nevada, (Yellow Sky) en 1951 :Fort invincible (Only the Valiant), de Gordon Douglas et retrouvera  William Wyler pour une autre œuvre mémorable en  1958: Les Grands Espaces (The Big country) œuvre mémorable de 3 heures où il affronte un autre géant du cinéma Charlton Heston , avec 1968 :L'Homme sauvage (The Stalking Moon) de Robert Mulligan ; ce film singulier où la menace indienne est fantôme et paralyse le héros-- 1969 : L'Or de MacKenna(MacKenna's Gold) de Jack Lee Thompson avec qui il fera d’autres films  --  1971 :Quand siffle la dernière balle (Shout out) de Henry Hathaway -- 1973 :Un colt pour une corde (Billy Two Hats) de Ted Kotcheff

 Il restera le chouchou de ces dames pour ses films romantiques, pour ses personnages soit utopiques, soit lunaires et pour ses grands amoureux  : 1953 :Vacances romaines (Roman Holiday) de William Wyler - 1957 :La Femme modèle (Designing Woman) de Vincente Minnelli

 D’autres cinéastes de talent le réclamèrent : Alfred Hitchcock (1945 :La Maison du docteur Edwardes (Spellbound) de nouveau en être fragilisé et en 1947 :Le Procès Paradine (The Paradine Case) enavocat une femme dont il est tombé sous le charme  etRaoul Walsh (1951 :Capitaine sans peur (Captain Horatio Hornblower et en 1952 :Le monde lui appartient (The World in His Arms)

 IL fit aussi des films militants dénonçant l'antisémitisme : 1947 :Le Mur Invisible (Gentleman's Agreement) d'Elia Kazan , ciblant l’injustice et le racisme avec 1962 :Du Silence et des Ombres (To Kill a Mockingbird) de Robert Mulligan ; film qu’il avait produit et qu’il lui apportât son unique oscar et produisitLe procès des neuf de Catonsville  ( 1972 ) de Gordon Davidson qui évoquait la résistance contre la guerre du Vietnam. Martin Scorsese lui demandera d’apparaitre dans le remake de:Les Nerfs à vif (Cape Fear) en  1991 qu’il avait joué 30 ans plus tôt sous la direction d’un de ses r »éalisateurs fétiches : Jack Lee Thompson