1000 films pour aimer le Western

1114--LA VENGEANCE DU SHERIFF « Young Billy Young » de Burt Kennedy 1969 USA

Sortie Sidonis-Calysta Avril  2022  en Combo ( dvd et Blu-Ray)

Présentation Patrick Brion et Jean François Giré

Documentaire sur Robert Mitchum

En exergue de l’histoire centrale qui repose sur le thème du titre français, une autre moindre et hors sujet presque nous montre deux jeunes gaillards ; Jesse Boone (David Carradine) et Billy Young (Robert Walker Jr) prend fait et cause pour une révolution mexicaine. Puis poursuivis par ses représentants après avoir abattu leur chef tentent de sauver leur peau. Ils se retrouvent séparés et le Billy Young en question va croiser Ben Kane (Robert Mitchum) qui se rend à Lordsbuury, ville sous l’influence d’un notable pervers et ambitieux qui emploie un dénommé Boone (John Anderson) père de Jesse et dont l’histoire n’est point étrangère à celle de Ben Kane. Celui-ci va devenir percepteur d’impose et shérif tente de se venger du précédent qu’il accuse d’être le meurtrier de son fils (Chris Mitchum) Billy et Kane vont s’apprivoiser et tenter de remettre de l’ordre dans cette ville indisciplinée et de regagner le cœur de la fille de saloon ( Angie Dickinson) 

Voilà le western tourné à la deux, quatre, six sans grande inspiration, ni intérêt si ce n’est le plaisir de l’interprétation et surtout celui de l’hommage rendu à des classiques du genre (1). Mais le papier cadeau ne rend pas le cadeau plus attrayant

Comment un scénariste réputé  (2) a-t-il pu tourner ce western sans relief, même si nous sentons qu’il se fait plaisir et sa réalisation morne qui manque d’épaisseur frôle l’ennui et Mitchum qui fait le minimum syndical semble loin. Et les deux présentateurs tentent sans crier au génie de nous convaincre du contraire

 A l’exception du duel final plus inventif que les autres scènes, et d’une musique singulière (3) le film nous laisse sur notre faim qui est quelquefois calmé par son acteur principal qui pourtant n’a pas l’air présent. Nous avons pris plus de plaisir dans ses pastiches du genre où l’humour était bien plus présent (4) malheureusement il fut un scénariste qui a mal tourné dans tous les sens du terme. Toujours est-il qu’il se réfugie dans le petit écran pour y tourner d’autres westerns : The Alamo: Thirteen Days to Glory ---- 1988 :Le Dernier Western (Once Upon a Texas Train) avec Richard Widmark et Angie Dickinson

Parmi les interprètes nous avons des fils de vedettes (de John Carradine , de Dean Martin, de Robert Walker et de Robert Mitchum

JOHN ANDERSON une figure connue du cinéma américain  ( 242 films) dans lequel il personnifia souvent des êtres intraitables dur avec lui-même et les autres. Il fut présent dans de nombreux westerns (1962 :Coups de feu dans la Sierra (Ride the High Country) de Sam Peckinpah ----1965 :Sur la piste de la grande caravane (The Hallelujah Trail) de John Sturges-- 1968 :Cinq cartes à abattre(5 Card Stud) de Henry Hathaway - 1969 :Au paradis à coups de revolver (Heaven with a Gun) de Lee H. Katzin et fut remarquable dans le rôle du fanatique colonel Iverson qui ordonne le massacre des indiens dansSoldat bleu (1970).)  et chez Edward DmytrykLa rue chaude 1962) Alfred Hitchcock (Psychose (1960)) Il était aussi Harry Jackson, grand-père de MacGyver dans la série homonyme

DAVID CARRADINE fils et frère de comédiens eut une carrière en dents de scie, jouant les troisièmes couteaux dans des westerns ; 1969 : Au paradis à coups de revolver (Heaven with a Gun) de Lee H. Katzin --- 1969 :Un homme fait la loi (The Good Guys and the Bad Guys) de Burt Kennedy-- 1970 :Le Clan des McMasters (The McMasters) puis trouvant oreille chez Martin Scorsese : 1972 :Bertha Boxcar (Boxcar Bertha) premier rôle masculin -- 1973 :Mean Streets (apparition)  et en 1976 :En route pour la gloire (Bound for Glory) de Hal Ashby où il est le musicien de folk américain Woody Guthrie.et même un film américain du suédois Ingmar Bergman  en 1977 :L'Œuf du serpent (The Serpent's Egg)   puis des futilités indigestes avant de retrouver une reconnaissance en 2003 2004  Kill Bill  1 & 2  de de Quentin Tarantino : qui avait aimé la série télé qui l’avait lancé : 1972-1975 :Kung Fu

ROBERT WALKER JR fils de l’acteur homonyme  et de Jennifer Jones qui eurent  des carrières plus riche que leur fils . IL apparut dans 80 films dont 50 furent des séries et joua dans 2 films français dont en 1970 : La Route de Salina (Road to Salina) de Georges Lautner ; sinon rien d’affriolant malgré quelques bons films : 1967 :Les Détraqués (The Happening) d'Elliot Silverstein et en 1969 :Easy Rider de Dennis Hopper.

ANGIE DICKINSON fut une star éphémère qui dilapida son talent. Dans ce genre elle débuta modestement (5)  avant d’atteindre la consécration avec en 1959 :Rio Bravo de Howard Hawks. Du reste de sa carrière sauvons : 1964 :À bout portant (The Killers) de Don Siegel  avec Lee Marvin qu’elle retrouvera dans un autre polar tout aussi imposant en 1967 :Le Point de non-retour (Point Blank) de John Boorman -- 1966 :La Poursuite impitoyable (The Chase) d'Arthur Penn où elle est la femme de Marlon Brando dans ce film de chaos et de violence citadineset en 1980 :Pulsions(Dressed to Kill) de Brian De Palma  où elle reste toujours envoutante et attirera  2 réalisateurs français : Jacques Deray  en 1972  pour  Un homme est mort   et Claude Pinoteau  en 1979 : L'Homme en colère  avec Lino Ventura

ROBERT MITCHUM est la cerise sur ce cadeau enfin sur ce pudding et à chaque fois nous sommes charmés même dans ses productions sans intérêt et subjugués dans les grands films  ( en 1955 :La Nuit du chasseur (The Night of the Hunter) de Charles Laughton le seul film dont il était fier  ) et les westerns où ils’imposait (La Vallée de la peur (Pursued) de Raoul Walsh -- 1948 : Ciel rouge (Blood on the Moon) de Robert WiseRachel and the Stranger de Norman Foster western singulier passé inaperçu  -- 1954 : LaRivière sans retour (River of No Return) d'Otto Preminger  et 1954 :Track of the Cat de William A. Wellman  œuvre puissante et sombre -- 1956 :Bandido caballero (Bandido) de Richard Fleischer œuvre qui creusera davantage son mythe de l’homme libre et sans attaches-- 1968 :Cinq Cartes à abattre (5 Card Stud) de Henry Hathaway où il personnifiait un homme d’église maléfique fidèle à l’image qu’il immortalisa ) et terminons par sa plus belle prestation  en 1959 :L'Aventurier du Rio Grande (The Wonderful Country) de Robert Parrish où il promènera sa nonchalance, son esprit libertaire et son indifférence . il sera demandé aussi par Sydney Pollack , Elia Kazan, David Lean, Andreï Kontchalovski , Martin Scorsese, Jim Jarmusch

 (1) Le héros s’appelle comme le sheriff de « Le train sifflera trois fois» High Noon 1952

Mitchum enlève la prostituée au grand cœur comme il fit avec Marilyn Monroe dansLa rivière sans retour 1954

Mitchum est traumatisé par des images du passé comme dansLa vallée de la peur Pursued,-1947 de Raoul Walsh

  (2) Il travaillera plusieurs fois avec le duo Randolph Scott et Budd Boetticher (le superbe 1956 :Sept Hommes à abattre (Seven Men from Now) et le non moins talentueux 1960 :Comanche Station  pour Gordon Douglas (1958 :Sur la piste des Comanches (Fort Dobbs) 1959 :Le Géant du Grand Nord (Yellowstone Kelly) et pour lui-même signant une bonne dizaine de westerns( dont nousreviendrons le singulier Welcome to Hard Times (Frontière en flammes) en 1967 avec Henry Fonda d’après un roman de E.L. Doctorow l’auteur de Ragtime 1975 par son approche insolite et son climat de terreur

(3) Shelly Manne une figure légendaire du jazz notamment comme batteur qui a fait la musiqure du film contestataire : The Trial of the Catonsville Nine 1972 de Gordon Davidson

 (4) 1969 :Ne Tirez pas sur le shérif (Support Your Local Sheriff !) et toujours avec James Garner qui joue sans complexe le cowboy déluré en 1971 :Tueur malgré lui (Support Your Local Gunfighter)

 (5) 1955 :Le Bagarreur du Tennessee (Tennessee's Partner)--The Return of Jack Slade d'Harold Schuster -- L'Homme au fusil (Man with the Gun) de Richard Wilson (apparition)  -- 1956 :Tension à Rock City (Tension at Table Rock) de Charles Marquis Warren-- 1957 :Le Jugement des flèches(Run of the Arrow) de Samuel Fuller: