1000 films pour aimer le Western

CANADIAN PACIFIC de Edwin L.Marin 1949

Édition Collection Silver Blu-ray + DVD

Sortie chez Sidonis Calysta  le 22 juillet 2023

Moult bonus captivants (*)

L’histoire s’imprègne de l’Histoire pour nous narrer la construction d’un chemin de fer entre les Etats Unis et le Canada . Missionné Tom Andrews (Randolph Scott ) arpenteur de son état est assailli lors de repères par 2 hommes qu’il reconnait notamment Dirk Rourke (Victor Jory) opposé à cette approche ferroviaire et désireux en outre courtiser Cécille Gautier  (Nancy Olson ) la fiancée de Tom Andrews

 Le père (John Parrish ) de Cécile est un fervent opposant aussi et met avec Rourke la foule contre le héros qui va se retrouver agressé de nouveau avec une charge explosive qui le mettra en danger. Il sera soigné par une doctoresse Dr. Edith Cabot (Jane Wyatt) dont il va s’amouracher. Au sortir de son hospitalisation il va reprendre les renes et aidé de ses compagnes et de poursuivre le scélérat Rourke.

A ceux qui veulent comparer ce film à celui de Cécil B de Mille disons d’office que cela n’est point comparable même si le sujet est similaire ; nous ne sommes point dans la cour des grands : l’un est un artiste géant et l’autre un artisan parfois doué (1944 : L'Amazone aux yeux verts (Tall in the Saddle) « nous offre un petit western savoureux qui sans être une référence du genre n’en demeure pas moins un film captivant par sa peinture d’êtres vils prêts à tout pour des raisons pécuniaire »,

Ce dernier Edwin L.Marin réalisateur de séries B qui dirigera plusieurs fois Randolph Scott et travaillera au long de sa carrière pour la Metro-Goldwyn-Mayer, Universal Pictures et RKO Pictures c’est dire 3 approches différentes du 7^ième Art. il est connu pour ces westerns certes inégaux ;deCOLT 45(Thundercloud) 1950nous stipulions que ; « Le film est une ineptie totale : les personnages sont fauchés ….. Le film manque d’ampleur , d’ambition et se résume à un pur produit ludique »

Il n’est point cité ou étudié dans certains ouvrages sur le western  (1) ni dans  « 50 ans de cinéma américain » de Jean Pierre Coursodon & Bertrand Tavernier pourtant il fut un des artisans si modestes soit-il. Et tout comme dansRèglement de comptes à Abilene Town (Abilene Town) le film est soigné et les scènes d’action sont réussies accompagné d’une photo plus respectable qu’à l’accoutumée nous offrant des splendides paysages et à l’époque cela demeure une gageure

Quant aux personnages nous avons les éléments consacrés au genre ; le bon, le méchant, la foule versatile, des notes patriotiques et un regard suspect sur les indiens présentés comme des idiots fumant des bâtons de dynamite croyant être des barreaux de chaise (des gros cigares)

Le côté amusant réside dans un élément amoureux fort contrarié et contrariant puisque le héros a deux amours comme le chantait une certaine et son revirement ne colle pas à Randolph Scott. Le final rétablira une moralité. Quant à son amoureuse première, Scott ou son personnage ne vit pas très ses effusions, ses embrassades intempestives, il est plutôt dans la retenue face à ces déclarations physiques et celle-ci porte un patronyme francophone  dans l’histoire !!! alors que sa deuxième conquête - dont le coup de foudre est mysterieux - est plus retenue et de surcroit pacifiste, donc contre la violence ce qui contrarie parfois le héros qui sent alors démasculiniser

Qu’importe cette disgression le film reste avant tout un produit bienfait qui sied à la carrière de Scott très inégale jusqu’à qu’il devienne un producteur averti qui choisira ses réalisateurs.

Le scénario est dû à deux auteurs Jack DeWitt à ;qui l’on doit les scripts de 2 westerns imposants joués par Richard Harris où l’on parle de dignité humaine : 1970 : Un homme nommé Cheval de Elliot Silversteinet Le convoi sauvage de Richard C. Sarafian et d’autres westerns moins flamboyants : 1952 :Fargo  et  Battles of Chief Pontiac  un des premiers rôles de Lex Baker --  Son of Belle Star--1954 : Sitting Bull

                                                        KENNETH GAMET le second auteur s’adonna plus au western ; nous lui devons plusieurs films avec Randolph Scott :1942 :La fièvre de l'or noir deLewis Seiler avec Marlene Dietrich et John Wayne 1948 Ton heure a sonné deRay Enright  1949Face au châtiment  de Gordon Douglas 1951Le Cavalier de la mort etLes Massacreurs du Kansas2 films réussis deAndré De Toth 1955Ville sans loi A Lawless Street de  Joseph H. Lewis 1955Dix hommes à abattre deH. Bruce Humberstone etLa horde sauvage 1956 deJoseph Kane— en somme une carrière plus captivante

 NANCY OLSON

NANCY OLSON joue son premier rôle non sans panache et avec un personnage vivace, collant sentimentalement, d’une grande fraicheur et d’une témérité physique plus que sentimentale. Ce flot de câlins et cette envolée lyrique lorsqu’elle retrouve Scott. Cette description féminine est trop rare pour ne pas être signalée dans une ère où la femme était symbolisée comme un être froid et distant . Elle tournera dans le superbe film deBilly Wilder en 1950Boulevard du Crépuscule et Midi, gare centrale (Union Station)un grand polar deRudolph Maté d’après le roman paru dans la Série Noire de Thomas Walsh puis dans les westerns suivants :L'Homme des plaines (The Boy from Oklahoma) réalisé par Michael Curtiz et en 1969 : 1969 :Smith ! deMichael O'Herlihy moins attrayant et dans un film de guerre d’un excellent cinéaste :1955Le Cri de la victoire(Battle Cry) deRaoul Walsh . Le reste de sa filmographie est discutable

 JANE WYATT

Celle deJANE WYATT l’est moins puisque nous y trouvons des bons films : 1937 :Les Horizons perdus (Lost Horizon) deFrank Capra-- 1944: Rien qu'un cœur solitaire (None But the Lonely Heart) de  Clifford Odets d’après l’auteur de « Qu’elle était verte ma vallée » Richard Llewellyn et deux œuvres mémorables deElia Kazan1947Boomerang!  et la même annéeLe Mur invisible (Gentleman's Agreement) sur l’antisémitisme

 VICTOR JORY

On a vu VICTOR JORY dans plusieurs westerns et souvent faciès aidant dans des rôles antipathiques (1939 : Les Conquérants (Dodge City) de Michael Curtiz etAutant en emporte le vent (Gone with the Wind) de Victor Fleming, George Cukor et Sam Wood---19431943 : Le Cavalier du Kansas (The Kansan) de George Archainbaud--1949 : Les Chevaliers du Texas (South of St. Louis) de Ray Enright .L'Homme de Kansas City (Fighting Man of the Plains) d'Edwin L. Marin-- 1952 : Les Flèches brûlées (Flaming Feather) de Ray Enright--- 1953 : Le Déserteur de Fort Alamo (The Man from the Alamo) de Budd Boetticher ne fussent que pour les westerns) IL fut le père intraitable de Helen Keller dans l’admirable film1962 : Miracle en Alabama (The Miracle Worker) d'Arthur Penn

 RANDOLPH SCOTT 

RANDOLPH SCOTT : que n’a-t-on pas dit sur cet acteur charismatique un des grands représentants du western qu’il servit une bonne soixantaine de fois et arrivera à en devenir indissociable durant les années 30-50 après une bonne série de figurations. son investissement fut d’autant plus grand qu’il produisit une bonne dizaine de ses films. Il toucha avant de s’installer définitivement dans le westerns ne tournant plus que cela, comédies romantiques dans les années 1930, quelques films de guerre (1943 : Gung Ho! de Ray Enright -- Bombardier de Richard Wallace --Corvette K-225 de Richard Rosson )

  Il a été tourné en Cinecolor 

 Le reste appartient à l’histoire du cinéma où il se plut à être dirigé par les mêmes : 'Edwin L. Marin  etHenry Hathaway 8 films  avec chacun - Ray Enright :6 films- André de Toth ::6 films dont les superbes1951 : Le Cavalier de la mort (Man in the Saddle)-- 1954 : Le Cavalier traqué ('Riding Shotgun) et cerise sur le gâteau avec un des fleuron du genre Budd Boetticher avec 7 films presque tous des chefs d’œuvre qui clôtureront sa carrière dont le dernier pan 1950 à 1962 ( l’ultime prestation sera pour Sam Peckinpah   qui le met face à son semblable Joel McCrea) est presque un sans-faute

 Il fut un personnage sobre, silencieux peu querelleux, et peu bavard svelte avec une démarche singulière

(*) Présentations par Patrick Brion (14’) et Jean-François Giré (15’)

« Un homme seul, Randolph Scott » par Edward Buscombe (16’)

Randolph Scott par Bertrand Tavernier et Patrick Brion (15’)

Documentaire sur la restauration couleurs du film (60’)

Bande-annonce (2’)

« Le western » de Christophe Champclaux et Linda Tahir Meriau

« Panorama du Western » de Walter C.Clapham

« Le western » de Christian Viviani le cite simplement