1000 films pour aimer le Western

La Fille de Belle Starr (Belle Starr's Daughter)

USA 1948 de Lesley Selander

Sortie vidéo : 27 janvier 2024  Sidonis Calysta

 Présentation de Patrick Brion

L’art et la manière de confectionner les mythes , de les transvaser dans la légende. Belle Star moins réputée que Calamity Jane dont on publia la correspondance eut moins d’attrait pour les cinéastes du moins pour les grands noms (1) à penser que sa biographie ne fut pas assez communicative et inspiratrice pour des auteurs

« à la fin des années 80, l’une des grandes batailles occidentales contre le banditisme était dans l’impasse. Une trêve a été conclue entre la ville d'Antioche et Belle Star, la reine des bandits de près de Cherokee Flats

Le marshal d'Antioche a accepté de ne pas envahir le territoire hors-la-loi de Cherokee Flats, si Belle Starr gardait ses hommes armés hors d'Antioche. C'était, au mieux, une trêve difficile »

Deux étrangers arrivent de nuit dans cette fameuse ville et sont interceptés par le précité homme de loi qu’ils abattent. Des hommes de loi arrivent menés par le shérif Tom Jackson (George Montgomery) dans la région où ils sont accueillis à coups de révolver par deux individus vite éliminés

D’un autre côté Rose Cimarron () la fille en question apprend l’art de désarmer un agresseur avec Bob Yauntis (surnommé 'Bitter Creek) qui s’est amouraché d’elle sans que le contraire soit évident. Ce dernier sera arrêté ainsi que son ami Yuma () sont arrêtés par un dénommé Davis  () au service de Belle-Star  (Isabel Jewell ) qui seront assassinés par Yauntis un fieffé gaillard au double jeu Lafe Bailey (Wallace Ford ) un des leurs passe devant la scène du crime sans rien remarquer pour y revenir et découvrir le drame

Dès lors sa fille va tout faire pour retrouver l’assassin de sa génitrice au même titre que le héros qui après moult bagarres et échanges de coups de feu y parviendrai avant.

Nous nous attendions à une approche qui fasse polémique, à un regard qui remette en question l’ordre établi où ne fusse qu’à une modeste critique de l’Ouest et de la loi comme le fit Nicholas Ray en 1957 . Malheureusement rien ne survient le film se veut ludique , consensuel et apolitique et le personnage de Belle Star est vite évincé au profit non de sa fille – personnage au demeurant sans relief mais des deux protagonistes masculins.

20th Century-Fox pour répondre à une forte demande prit sous son aisselle plusieurs réalisateurs de cinéma de série B (Harry Keller-- Kurt Neumann --  Sam Neufeld) et des auteurs de polars  (Frank Gruber-- Steve Fisher--) nous eûmes  en 1950 Dakota Lil en 1952 : Rose of Cimarron  westerns qui privilégiaient  au passage les personnages féminins présentés comme effrontés librtes et valeureux  (Mala Powers—Marie Windsor  --  )

Quant à la véracité des faits rappelons que l’art n’est pas là pour reproduire la réalité mais pour la sublimer. De par ailleurs remarquons que cette personnalité mythique qu’est Belle Star fut interprété par Gene Tierneyen 1941 Elsa Martinelli1968 Elizabeth Montgomeryen 1980 Sylvie Testuden 2009 ;des actrices qui selon leurs biographies revendiquaient une indépendance une insoumission et même une marginalité.

Par contre le travail du célèbre scénariste nous laisse frustrés au vu de sa carrière au cinéma et dans la littérature ; nous nous attendions à un travail plus étoffé.

C’est un véritable écrivain à qui l’on doit des récits sur l’histoire de l’Ouest (1) et de nombreux polars édités en France (2). Ses écrits charmèrent plusieurs cinéastes tels Ford Mervyn LeRoy (Le petit CésarLittle Caesar (1931) Walsh (L'escadron noir Dark Command (1940)) des classiques du genre policier, et des westerns connus : La fille du désert (1949) signé Raoul Walsh ,L'or du Hollandais The Badlanders (1958) de Delmer Daves ;Le sorcier du Rio Grande Arrowhead (1953) de Charles Marquis Warren

(1) Iron Man (McVeagh/Dial – 1932) Publié en français sous le titre Iron Man, Paris, Éditions de l'Ombre, coll. « L'Introuvable » no 4, 1988 et Mi Amigo: A Novel of the Southwest (Knopf - 1959)Publié en français sous le titre Mi Amigo, Arles, Actes Sud, coll. « L’Ouest, le vrai », 2015

 (2) Little Caesar (Lincoln McVeagh/Dial -1929)Publié en français sous le titre LE PETIT CESAR, « Série Noire » no 17, 1948 ; coll. « La Poche noire » no 50, 1968 ; « Carré noir » no 331, 1979 ; « Folio » no 1852, 1987

ISABEL JEWELL joue la fameuse « Reine des bandits » son rôle est bref , sa carrière le fut aussi

JACK LAMBERT est la sale gueule de service que nous aimons avec Jack Elam  et Lee Van Cleff. Chacune de ses venues est une amoe=rce d’actions.

WALLACE FORD  avec sa bouille et son air incrédule  est acteur fort aprécié et discret peu connu à la carrière enviable au vu de ces films : 1932 :La Monstrueuse Parade (Freaks) de Tod Browning  un des plus beaux films fantastiques du cinéma mondial --L'ombre d'un doute (1943) et  1945 :La Maison du docteur Edwardes (Spellbound) d'Alfred Hitchcock -- Les Sacrifiés (They Were Expendable)  1945etLa Dernière Fanfare (The Last Hurrah) 1958 de John Ford. --La Brigade du suicide (T-Men) 1947 etLes Furies 1950  (The Furies)  etL’Homme de la plaine (The Man from Laramie) 3 chefs d’œuvres d’Anthony Mann --Nous avons gagné ce soir (titre original : The Set-Up) réalisé par Robert Wise 1949. --Menace dans la nuit (He Ran All the Way)  superbe polar de John Berry 1951. 1959L'Homme aux colts d'or (titre original : Warlock) réalisé par Edward Dmytryk,

RUTH ROMAN eût son heure de gloire avant de se tourner vers la télévision ; 1949 :Le Champion (Champion) de Mark Robson  --  1956 :L'Or et l'Amour (Great Day in the Morning) de Jacques Tourneur --  --et  en tête d’affiche : 1950 : Colt .45 d'Edwin L. Marin--  1950 : Dallas, ville frontière (Dallas) de Stuart Heisler-- 1951 :L'Inconnu du Nord-Express (Strangers on a Train) d'Alfred Hitchcock et 2 autres westerns :  1953 :Le Souffle sauvage (Blowing Wild) de Hugo Fregonese et 1954 :Je suis un aventurier (The Far Country) d'Anthony Mann-- où elle est plus imposante que ce rôle inexistant et fade

ROD CAMERON incarne le mal dans toute sa splendeur ; il en devient plus ensorcelant avec ce personnage de  tueur froid , méthodique qui joue sur 2 fronts

IL fut le cowboy du pauvre, celui dont les films accompagnaient en seconde séance d’autres plus importants. Il fut un temps cascadeur avant d’aborder le cinéma en 1939. Quelques années plus tard il tournera en premier rôle des westerns :La Taverne du cheval rouge (Frontier Gal) réalisé par Charles Lamont en 1945---Le Justicier de la Sierra (Panhandle) de Lesley Selander sorti en 1948. ---Le Barrage de Burlington (River Lady) de George Sherman---1954La Caravane du désert(Southwest Passage) de Ray Nazarro et jouera dans la saga allemande Winnetou 1966 :Tonnerre sur la frontière (Winnetou und sein Freund Old Firehand)  de Alfred Vohrer son dernier western  sera Jessi's Girls (1975) d’ Al Adamson )

GEORGE MONTGOMERY joue un Marshall moult vus et revus sans grande épaisseur, sympathique certes mais stéréotypé qui possède un charme fort fut un acteur de séries B qui ne rencontra jamais son pygmalion à part peut-être lui -même comme metteur en scène

                                     IL fut cascadeur dans 25 films de 1935 à 1942, scénariste, producteur et réalisateur (Satan's Harvest (1970)--Hell of Borneo (1967)La vallée de la colère (1962) Il tourna des westerns  nombreux :  (Riders of the Purple Sage (1941)--Les brigands de l'Arizona -The Lone Gun  de Ray Nazarro  La Révolte des Séminoles-Seminole Uprising (1955) de Earl Bellamy--L'indien blanc Pawnee  (1957) de George Waggner --Le hors-la-loi du Missouri Last of the Badmen (1957) de Paul Landres --Gun Duel in Durango (1957) de Sidney Salkow--Le pays des sans-loi- Badman's Country de Fred F. Sears.

De ces petits westerns de moins de 60 mn il en fit 25 dans les années 50 ; Allen H. Miner lui offritL'homme au bandeau noir Black Patch (1957) son meilleur rôle

Il fut aussi un étonnant Philip Marlowe le détective cool de Raymond Chandler dansThe Brasher Doubloon (1947) de John Brahm (à ne pas confondre avec Robert Montgomery qui interprétera le même rôle dans un film qu’il mit en scène Lady in the Lake (1947) Il laisse l’image d’un acteur charismatique et point d’un grand comédien

Quant au sieur LESLEY SELANDER reconnaissons un travail bien fait sans fioritures, sans émotion aussi . Il fait le strict minimum syndical réalisant une œuvre distrayante sans aspérité. Nous avons présenté plusieurs fois son parcours et dit avoir été partagés pour certains

LA LOI DU SCALP War paint 1953ambigu et inégal film sur les indiensFORT YUMA 1955 « western progressif signé d’un réalisateur inégal et de petite facture étonne par son contenu politique et courageux. Il s’aligne sur celui naissant durant cette décennie (les années 50) soucieuse de vérité historique et de critique personnelle »   L’HEURE DE LA VENGEANCE « the raiders » 1952 « Les westerns tournés à la va vite , de courte durée et de budget modeste ne s’embarrassent pas parfois de discours philosophiques, politiques et moraux sans pour autant les esquisser. Ici l’œuvre de veut sociale, gauchisante et libérale »

L’homme tout comme George Sherman tournera surtout des westerns – une centaine sur 145 films- et nous pouvons parfois trouver à boire et à manger

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