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Derniers commentairesla métaphysique renvoie à une série de questions philosophiques portant sur la nature intime de la réalité, so
Par cafenetphilosophie, le 12.02.2025
je veux en savoir plus
Par Anonyme, le 05.02.2025
bjr ! je voudrais en savoir plus sur la métaphysique
Par Anonyme, le 05.02.2025
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12.02.2025
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Rubrique "Les pensées du chaos". Suite du billet N°4558.
Extrait de Philosophie pour tous, Tome VIII, (En cours de rédaction), A.MENDIRI.
Prochain billet demain samedi 07 octobre.
Après des études de théologie puis de philosophie, il devient assistant de Husserl à qui il succéda (1928) comme recteur de l'Université de Fribourg (1933-1934) où il manifesta des sympathies nazies sur lesquelles il ne s'expliquera jamais publiquement et pour lesquelles il sera interdit d'enseigner de 1945 à 1951.Il a été conduit à être attentif au langage et à la technique; à réinterpréter l'origine de la philosophie grecque, à s'opposer à la pensée technoscientifique comme héritière de la tradition métaphysique et oublieuse de l'Être et enfin a œuvré au rapprochement intime de la pensée philosophique authentique et de la poésie.
L’œuvre philosophique de Heidegger comporte deux temps. En premier lieu avec son ouvrage majeur Être et Temps (1928), il décrit l'existence humaine, car c'est par elle que la question de l'Être se pose. Puis dans un second temps, il opère un tournant qui se caractérise par une méditation sur l'histoire de cette question, notamment son occultation au sein de la civilisation technoscientifique. Il dérive alors de l'utilisation de concepts vers la prose poétique et son pouvoir d'évocation.
Heidegger soutient que pour comprendre le sens de l'Être, il faut au préalable comprendre celui qui pose cette question.. L'homme est le seul à se la poser. En ce sens il ne se contente pas de vivre comme l'animal, mais il est existence. A cet effet il analyse les structures de l'existence comme la joie, l'ennui, l'angoisse. Il conduit ce qu'il appelle une phénoménologie "existentiale". Il utilise à cet effet la méthode phénoménologique mais en abandonnant le sujet rationnel de Husserl. Car les structures de l'existence, comme celles rappelées ci-dessus, se révèlent d'elles-mêmes. Le "Dasein" ou l'être-là est un être-dans-le-monde. Cela signifie qu'il n'y a pas une opposition entre un sujet en surplomb et au-dessus du monde face à des objets mais que le sujet se perçoit comme dans le monde, autrement dit au sein d'un ensemble d'objets reliés entre eux et qui ont chacun leur signification, en particulier les ustensiles.
Le rapport objectif aux choses suppose la mise entre parenthèse de leur existence pratique. Certes, expliquer, prédire les évènements permet d'agir et donc répond à un besoin. Mais la connaissance n'est qu'une manière d'être dans le monde.Or la science comme la démarche métaphysique conçue comme savoir pur et désintéressé rendant les hommes comme des dieux et les arrachant ce faisant à la finitude ont tendance à se prendre pour les seules valables. Or l'existence comme être au monde est interprétation ou herméneutique ou compréhension et les lectures possibles de l'existence sont innombrables. Expliquer ou la connaissance scientifique n'est qu'une forme d'interprétation du monde et ne concerne que les objets quantifiables et reliés mécaniquement.
Car exister c'est s'inventer, se choisir, se projeter. Le "Dasein" est "projet jeté". En effet l'essence de l'existence humaine est la liberté, autrement dit la non-essence. Je suis sommé d'agir sans qu'aucune lumière puisse m'éclairer. Je suis donc projet, c'est-à-dire possibilité et liberté et je suis jeté dans le monde car je perçois l'existence à la fois comme nécessaire et sans raison. C'est ce que Heidegger appelle la "facticité".
Or la liberté et la responsabilité sont angoissantes. Je suis donc tenté de rechercher des réponses toutes faites, proposées par les autres, à savoir l'éducation, la culture, les coutumes, la religion, les idéologies, les modes etc...Bref la plupart du temps les individus sont inconscients de leur liberté. C'est l'existence inauthentique. Mon action est conduite sur le mode du "On".
Certes, l'être au monde s'avère également l'être avec autrui. En conséquence je peux entretenir avec lui des relations de sollicitude. Mais même dans ce cas je demeure seul. La liberté me renvoie à moi-même sans autre recours. Car l'existence est temporelle donc finie et radicalement limitée. Dès lors la temporalité et donc l'histoire imposent le poids du passé et la conscience d'une culpabilité. De plus la finitude de mon avenir fait de moi un "être-pou-la-mort". Cela m'expose à une lucidité face à cet évènement inéluctable, ce qui engendre angoisse et solitude.
Mais "Être et Temps" qui se focalise sur l'analyse des structures de l'existence reste inachevé car il ne propose aucune ontologie, aucune analyse concernant la nature de l'Être. Ce sera ce que Heidegger entreprendra dans un second temps. C'est le tournant ou "Die Khere"(1949) .En effet, à ses yeux, l'Être n'a jamais été pensé dans sa vérité. D'abord parce que l'Être se révèle en se dissimulant. Ensuite et surtout parce que toute la tradition métaphysique est passé à côté de ce que Heidegger appelle la différence ontologique, c'est-à-dire la distinction entre l'Être et les différents "étants". Les "étants" sont les divers modes d'existence. Cette notion n'a pas le même sens s'il s'agit d'un être humain, d'un arbre, d'un caillou. L'Être constitue ce rien , cet autre de tout étant qui permet aux étants d'être.
Or toute la tradition métaphysique a identifié l'Être avec la totalité des "étants" ou avec un "étant" supérieur et transcendant, c'est-à-dire Dieu. Les réponses métaphysiques doivent donc être déconstruites, c'est-à-dire repensées afin de renouer de manière authentique avec l'idée d'Être. Car la métaphysique a été marquée par l'oubli de cette idée d'Être et son prolongement technoscientifique par l'oubli de l'oubli de l'Être dans la mesure où celui-ci ne se pose même plus cette question.
Quelles sont les trois erreurs successives concernant l'Être qu'a connu l'histoire de la philosophie occidentale? Après quelques lueurs de vérité avec les pré-socratiques, Platon est l'auteur de la première dérive, aggravée avec Descartes et culminant avec Nietzsche et s'achevant avec la technologie contemporaine. L'erreur platonicienne consiste à identifier l'Être avec des étants transcendants ou les idées, intemporelles et saisies par la raison. Du coup il s'est contenté de hiérarchiser les "étants", à savoir les étants matériels et les étants idéaux. La vérité renvoie à un savoir théorique.
Descartes aggrave cette dérive en considérant que le sujet est le fondement de toute vérité. Celui-ci établit l'existence de Dieu à partir de son idée, de sa perfection et de l'existence attachée à cette idée de perfection. Par ailleurs le sujet est certain de sa réalité en tant que sujet pensant et de ses propres représentations. Le Dieu véridique assure l'adéquation entre mes représentations et les lois de la nature. Cette volonté de certitude va de pair avec la science qui quantifie, mesure et avec l'importance des mathématiques pour la constitution du savoir. Cela conduit à l'ambition de maîtriser la nature grâce à la science et à la technique. Ainsi, la philosophie moderne institue un nouveau dualisme, non entre le devenir et l'éternité comme chez Platonmais entre le sujet pensant et tout le reste de l'étant.
Avec Nietzsche, il n'y a plus que des étants puisque "Dieu est mort", alors que pour Platon la distinction entre le monde sensible et le monde intelligible constituait un pâle reflet de la différence ontologique entre l'Être et l'étant. Si le nihilisme peut se définir comme "oubli de l'Être", alors chez Nietzsche on ne se pose même plus la question de l'Être. Il est le représentant de la philosophie de l'oubli de l'oubli de l'Être. Il incarne à ce titre l'achèvement du nihilisme inauguré par la tradition métaphysique. On ne trouve chez lui qu'un radical devenir, expression d'une volonté de puissance, volonté de la volonté qui ne vise que son propre développement et qui apparaît ainsi comme l'être de tout étant. Dès lors tous les buts, toutes les valeurs crées par la subjectivité humaine ont pour seul fondement un acte irrationnel et contingent qui les institue de manière éphémère. Il ouvre la voie aux sciences et aux techniques entendues comme moyens de la volonté de puissance qui réduit la vérité à l'efficacité et la pensée au calcul.
En effet la science et la technique ne font que prolonger la métaphysique avec la volonté de maîtrise ou de domination de l'ensemble de l'étant. Il s'agit du passage d'une maîtrise symbolique à une maîtrise effective avec la technique. L'idéologie technicienne exprime une conception instrumentale de la technique, conçue comme un simple moyen au service du progrès. Or l'essence de la technique n'est pas de nature technique mais elle est l'expression d'un certain rapport au monde. Sous le signe de la technique, l'homme ne noue plus avec l'étant qu'un rapport d'exploitation et de manipulation. C'est ce que Heidegger appelle l'arraisonnement. De même la science ne pense pas. Elle calcule, elle est de nature technique.
La philosophie quant à elle étant une activité langagière, la question du langage est donc essentielle. Mais la tradition a centré ce langage sur l'étant. En effet, la philosophie occidentale considère les mots comme les étiquettes des choses et les énoncés comme des images des faits décrits. De ce fait la vérité est conçue comme une adéquation entre deux étants: les faits et les énoncés. C'est d'ailleurs une conception partagée par le sens commun, la métaphysique et la science. D'où le culte de la définition précise et rigoureuse. La vérité du langage lui-même suppose des métalangages comme la logique et la linguistique. Cette conception culmine dans la technologie contemporaine avec l'apparition de l'informatique et de la cybernétique.
Mais il existe un autre rapport possible avec le langage.Le rapport classique rend sourd à la question de l'Être et seulement attentif aux étants. Or c'est dans le langage ou la parole que l'Être se révèle ou se retire. En effet c'est le langage qui parle et non l'homme. Il faut donc se mettre à l'écoute du langage en pratiquant l'herméneutique. Cette écoute est dialogue avec autrui et avec les textes. La poésie remplit ce rôle et ses jeux de langage ne cherchent pas à dominer. C'est en ce sens que Heidegger proclame que le langage est la maison de l'Être. La poésie nous sauve du nihilisme contemporain.
Heidegger n'est donc pas un héritier des Lumières. L'humanisme est fidèle à la raison et aux progrès des sciences et des techniques. Cette philosophie appartient à la métaphysique. Nous sommes conviés à un dialogue avec l'Être et avec le langage lui-même. De ce point de vue le mythe est plus proche du langage de l'Être. D'où l'extrême intérêt pour le langage, la parole qui nous distingue des autres êtres naturels. Ainsi, Heidegger a œuvré pour le rapprochement de la philosophie avec l'écriture littéraire.