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NOUVEAUFRONT

Publié le 26/06/2024 à 08:47 par papilacabane Tags : image sur vie france presse maison cadre texte

Nouveau Front populaire, un « programme de rupture » solide ?

  1. Le programme du Nouveau Front populaire se veut être un contrat de législature pour les cinq prochaines années. Négocié en cinq jours, il contient près de 200 mesures sur 24 pages.
  2. Si l’influence « insoumise » est moins nette que dans le programme de la Nupes de 2022, il n’en reste pas moins un « programme de rupture », avec un retour en force des sujets économiques et sociaux.

 

Le projet du Nouveau Front populaire (NFP) est avant tout économique et social. Il se veut aussi un « programme de rupture »­revendiqué, bien plus à gauche que ne l’était celui de François Hollande en 2012. Pas moins de 150 milliards d’euros de dépenses nouvelles sont prévus. Pour une négociatrice écologiste, ce choix d’aller vers un « programme de rupture » ambitieux a été acté dès le lendemain de la dissolution.

Ce virage à gauche n’est pas propre à la France : aux États-Unis, Joe Biden mène une politique plus progressiste que Barack Obama, et laisse filer les déficits. Emmanuel Macron lui-même a recouru fortement à la dépense publique pour répondre aux crises sanitaires puis énergétiques. Mais le modèle revendiqué par ce Nouveau Front populaire est espagnol. Pour l’élu parisien Maxime ­Sauvage, l’un des négociateurs socialistes, « Pedro Sánchez a montré qu’il était possible de faire une politique ambitieuse en matière sociale, en augmentant par exemple le smic de 50 % ».

Le projet du NFP revendique de renforcer les services publics et que l’État redevienne le moteur de la vie économique et sociale. Ces choix politiques seront coûteux. Mais pour une négociatrice, « nous sommes partis des besoins. La question des recettes fiscales est venue ensuite ». La gauche assume les augmentations d’impôts, avec une réforme fiscale qui ciblera les patrimoines, rendra la CSG et l’impôt sur le revenu plus progressifs et conditionnera les aides aux entreprises. Des propositions portées ces dernières années par des économistes de gauche, comme Thomas Piketty. Ce dernier a parlé d’un « retour de la justice sociale et fiscale ».

Pour Maxime Sauvage, « nous revendiquons ce réarmement fiscal, quand Emmanuel Macron a appauvri l’État en supprimant 50 milliards d’euros d’impôts sur des motifs très ­idéologiques ». Économiquement, le programme ­revient aux recettes keynésiennes classiques, qui avaient été abandonnées dans les années 1980 et 1990. Contre l’inflation, le NFP prévoit même de rétablir ­l’indexation des salaires sur l’inflation, supprimée par François ­Mitterrand en 1983 lors du tournant de la rigueur. « On est loin d’un projet décroissant », grince un écologiste.

Car derrière les questions économiques et sociales, le programme environnemental passe au second plan. Le sujet du ­nucléaire est, en particulier, soigneusement évité, à l’heure où Emmanuel Macron veut relancer la construction de centrales. Un refus de trancher, entre les écologistes et Insoumis antinucléaires et des communistes qui soutiennent cette énergie. Les questions sociétales sont aussi moins poussées que dans le ­programme de 2022. Le texte est ainsi muet sur la question de la fin de vie. Pour ­Hadrien Clouet, négociateur pour La France insoumise, « si on parle d’abord de l’économique et du social, c’est que c’est là que se situe l’urgence ».

Si les négociateurs se sont rapidement entendus sur l’idée d’un projet de rupture en matière économique et sociale, d’autres ­aspects du « contrat de législature »ont été plus âprement débattus. Avec comme contrainte, des délais très courts : cinq jours pour rédiger un projet pour cinq ans, alors que les débats avaient été vifs ces derniers mois entre les forces de gauche, notamment sur ­l’antisémitisme ou Gaza. Car, ­contrairement aux pays où l’élection est proportionnelle, le scrutin ­majoritaire à deux tours impose aux partis français de s’allier avant le vote.

En 2022, les conditions de l’alliance avaient été dictées par les Insoumis. Cette fois, le bon score de la liste Glucksmann aux européennes justifiait un rééquilibrage. L’essentiel s’est joué entre négociateurs PS et LFI, ce qui explique aussi la prédominance des sujets sociaux. Le PS a ainsi imposé de ne pas repartir du programme 2022 de la Nupes. Ce contrat a permis de s’accorder sur plusieurs points et de mettre au clair les polémiques récentes. « C’est ce qui explique que notre programme soit bien plus long que ceux de Renaissance ou du RN », justifie une cadre socialiste. Car les négociateurs ont discuté en premier des sujets qui ­fâchent : l’antisémitisme, Gaza, le respect des traités européens et la guerre en Ukraine.

Concernant l’antisémitisme, plusieurs propos des Insoumis ont durablement écorné l’image de la Nupes. Les socialistes ont insisté sur ce sujet. La lutte contre le ­racisme et l’antisémitisme fait l’objet d’une page entière du programme. Sur demande des Insoumis, la lutte contre l’islamophobie y figure également, au même ­niveau. Gaza fait également l’objet d’une page entière. Ici aussi, le compromis est le résultat de négociations serrées. Concession faite par les Insoumis, le projet qualifie ainsi les massacres du Hamas de « terroristes ».

L’autre sujet international clivant est la guerre en Ukraine. Le texte évoque la « livraison d’armes nécessaires »à l’Ukraine et le soutien à « l’intégrité de ses frontières ». La proposition de sortir progressivement de l’Otan, qui figurait dans le programme 2022 de la Nupes, a disparu. Autre évolution : il y a deux ans, le projet parlait de ne pas respecter certaines règles européennes. Sur demande socialiste, cette notion de désobéissance radicale aux traités européens a disparu, même si le Nouveau Front populaire « veut refuser le pacte budgétaire ainsi que le droit de la concurrence lorsqu’il remet en cause les services publics ».

Des velléités qui compliqueraient les relations avec la Commission européenne, alors que cette dernière vient d’enclencher la première étape de la procédure de déficit excessif contre la France. Le reste du programme est constitué de mesures souvent issues des travaux de l’intergroupe Nupes de l’Assemblée nationale. Pour l’Insoumis Hadrien Clouet, « ce projet est le patrimoine commun de la gauche. C’est ce qui nous rassemble. Il n’y a rien que nous n’aurions pas signé, que nous ne pouvons pas assumer. »

Pour le politiste Rémi Lefebvre, « si le programme n’est pas si original, ce n’est pas cela qui est décisif dans la mobilisation. La négociation programmatique servait à faire un rapport de force entre les formations et à neutraliser certaines critiques adressées à l’ex-Nupes et ses composantes. » Le ­programme est d’abord un moyen de justifier l’union et de lancer la campagne. Si ce « contrat de législature »a permis à la gauche de s’unir, il faudra encore convaincre les électeurs de sa soutenabilité. Soutenabilité budgétaire d’abord. Soutenabilité politique ensuite, à l’heure où cette union montre déjà des signes de fragilité.