Thèmes

soi sur merci france place saint monde jeux chez centre

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· CULTURE (65)
· L'ACTUALITE (62)
· JARDIN (80)
· LA LECTURE (114)
· HUMEUR,HUMOUR ! (47)
· LES SCIENCES (85)
· RELIGION (64)
· HISTOIRE DE LA FAMILLE (47)
· PRIER (70)
· POESIE (62)

Rechercher
Derniers commentaires Articles les plus lus

· MILLARDAIRES
· SAINT JOSEPH ,PERE.PAR LE PAPE.
· lES EMIRATS ARABE UNIS
· FORUM DE DAVOS
· LA VAGUE VERTE

· LA TURQUIE
· ALLOCATIONS FAMILIALES
· ELECTIONS AMERICAINES
· ELECTIONS
· AVEC MACRON ?
· LES PARASITES
· MARITAIN
· 1200MILLARDS DE DOLLAR SUR LES INFRASTRUCTURES
· LAFILIERE
· LE CORAIL

Voir plus 

Abonnement au blog
Recevez les actualités de mon blog gratuitement :

Je comprends qu’en m’abonnant, je choisis explicitement de recevoir la newsletter du blog "papilacabane" et que je peux facilement et à tout moment me désinscrire.


Statistiques

Date de création : 30.11.2013
Dernière mise à jour : 02.03.2025
10950 articles


EC OLOGIE

Publié le 19/07/2024 à 09:28 par papilacabane Tags : sur merci france place saint monde jeux chez

Écologie : au « village de l’eau », « on est obligés de mettre nos vies en danger pour exister politiquement »

Pour arriver jusqu’au « village de l’eau » depuis l’église de Melle, à une quinzaine de minutes à pied, il n’y a pas vraiment de signalétique. « Tu auras un comité d’accueil à l’arrivée, c’est ça, la signalétique »,ironise une militante. À l’entrée du site de 10 hectares qui entoure la ferme de la Genellerie, une dizaine de policiers fouille l’intégralité des sacs, confisque certains objets (comme les masques ou les sardines de tente) et contrôle chaque identité. Les militants ne bronchent pas. Depuis la manifestation de Cram-Chaban en 2021, les fouilles font partie de l’expérience militante anti-bassines. « C’est une manière de nous décourager en rendant très laborieuse la venue à nos manifestations», estime Lena, membre de l’organisation.

Ils sont pourtant déjà plusieurs milliers à avoir convergé vers le village, où 10 000 participants sont attendus dans la semaine. Une manifestation contre les méga-bassines est prévue à Saint-Sauvant ce vendredi 19 juillet, et une autre contre le terminal agro-industriel du port de La Rochelle le lendemain. Cette année, la mobilisation s’accompagne d’une semaine de formation, conférences et tables rondes sur le sujet du partage de l’eau et de la transition agricole.

Mais jusqu’au second tour des législatives, les organisateurs restaient dans le flou quant à l’esprit de cette Fête de L’Huma « écolo », pourtant en préparation depuis six mois. « On ne savait pas si ça serait plutôt une semaine de préparation de la résistance à la suite d’une possible victoire du RN, ou un temps de célébration »,explique Julien Le Guet, porte-parole du collectif Bassines non merci et figure du mouvement d’opposition aux retenues d’eau dans le marais poitevin.

Les cicatrices de Sainte-Soline

L’idée de départ : profiter de la fenêtre médiatique ouverte par l’imminence des Jeux olympiques. « On voulait aussi envoyer un signal à Darmanin : es-tu prêt à refaire Sainte-Soline devant les caméras du monde entier ? », rappelle le militant, faisant allusion aux affrontements violents en mars 2023 entre les 30 000 manifestants (selon les organisateurs) et les 3 200 membres des forces de l’ordre autour des méga-bassines des Deux-Sèvres. Cet événement a fait 200 blessés dont 40 graves parmi les manifestants, et une cinquantaine côté forces de l’ordre. Sur le terrain de foot qui jouxte le village de l’eau, des petits groupes suivent des ateliers : comment se déplacer en groupe, évacuer un blessé, se préparer à une garde à vue… « Ça fait malheureusement partie de notre culture militante écolo aujourd’hui »,déplore Julien Le Guet.

Dans ces mouvements, les résultats du second tour ont été accueillis avec soulagement. « Au regard de la répression actuelle, on était très inquiets de l’impact pour nous d’une arrivée du RN à Matignon »,confie Lena, des Soulèvements de la terre. Il n’empêche que beaucoup déplorent la place donnée à l’écologie dans les débats de campagne… et ce, même si les organisations militantes se félicitent d’avoir hissé certaines revendications jusque dans le programme du Nouveau Front populaire, comme les moratoires sur les méga-bassines, les projets autoroutiers et les fermes-usines – des sujets qui divisaient encore la gauche il y a quelques années. Face aux mésententes internes au NFP, les militants voient s’éloigner l’espoir d’un gouvernement dont l’environnement serait une des priorités.

L’écologie passée à la trappe dans le débat politique

Secrétaire national de la Confédération paysanne, Thomas Gibert le dit clairement : dans cette séquence politique, l’écologie est passée à la trappe. « On est devenus un repoussoir, parce que les forces politiques d’extrême droite nous présentent comme responsables du mal-être dans la ruralité. Le RN fait son beurre sur la radicalisation des mouvements de gauche écolo. »Les révoltes paysannes suivies des scores historiques du RN chez les agriculteurs ont poussé le syndicat à réfléchir à ses modes d’action. « Il y a une urgence à questionner notre stratégie de la confrontation pour être compris. Doit-on continuer à aller démonter une bassine alors que ces actions cristallisent une réaction identitaire ? L’ennemi, c’est le système agro-industriel et libéral, pas les agriculteurs. »

Pour Julien Le Guet, la radicalisation des luttes est pourtant une nécessité « face au mutisme et au mépris du gouvernement. Aujourd’hui, on est obligés de mettre nos corps en danger pour exister politiquement. »Confrontés au discours sur les « éco-terroristes » et au marasme politique, certains manifestants rencontrés disent ne plus croire en la démocratie représentative pour faire avancer la transition écologique. « C’est la déception de la social-démocratie qui a poussé à l’action directe », assure Frédérique, membre du groupe de chrétiens proposant des temps de prière sur le village de l’eau. « Je n’ai plus aucune confiance en la politique. »

Renouer avec certains élus

Mais le discours de défiance n’est pas unanime. « On ne peut pas ne pas y croire ! », s’exclame Victor Vauquois, cofondateur de Terres de luttes, un réseau d’entraide entre collectifs de militants. « Les moratoires dansle programme du NFP, il y a de moins en moins d’espoir que ça passe mais il faut qu’on tente, même s’il ne faut pas tout miser sur la politique. » De fait, les combats contre les méga-bassines ont renforcé les liens de certains militants avec les élus locaux. « Les élus en écharpe venus protéger les blessés à Sainte-Soline, ceux qui portent l’écologie dans les institutions ou le maire de Melle qui nous soutient, ceux-là redorent le blason des élections,assure Julien Le Guet. Ici, il y a beaucoup de jeunes très politisés qui n’auraient jamais été voter s’ils n’avaient pas eu ce contact avec eux. »

L’avenir du combat, beaucoup ne le voient ni dans la politique, ni dans la désobéissance civile seules, mais dans une action conjointe. « Il faut continuer les recours juridiques, le tractage, la désobéissance civile, mais il faut aussi des gens convaincus dans les institutions politiques », insiste Victor Vauquois. Militant depuis quatorze ans, lui a vu le sujet de l’écologie grimper dans le débat public, puis redescendre. « Là clairement, on est dans le creux de la vague. Mais même si on n’a pas toujours le vent en poupe, on peut travailler à changer le sens du vent. »

-----

L’opposition aux méga-bassines

Les mouvements d’opposition aux méga-bassines apparaissent dans les années 2000, et se concentrent dans plusieurs zones de l’ancienne région Poitou-Charentes.

En 2021, un mouvement se constitue autour des collectifs Bassines non merci, Les Soulèvements de la terre et du syndicat de la Confédération paysanne, avec des manifestations dans les Deux-Sèvres.

En octobre 2022, plusieurs milliers de personnes sont réunies à Sainte-Soline. Les affrontements avec les forces de l’ordre font plusieurs dizaines de blessés.

En mars 2023, l’acte II de Sainte-Soline rassemble entre 7 000 (police) et 30 000 personnes (organisateurs). Les affrontements sont très violents. Un rapport de la Ligue des droits de l’homme pointera la responsabilité de l’État.