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PEKIN ET LE PAPE

Publié le 13/09/2024 à 08:02 par papilacabane Tags : sur moi saint monde voyage société message pouvoir

 

« Pékin a suivi très attentivement ce voyage »

Comment la Chine a-t-elle suivi cette tournée du pape, et quels intérêts y a-t-elle perçus ?

Michel Chambon : Pékin a observé très attentivement l’ensemble de ce voyage, en cherchant à évaluer dans quelle mesure le pape François pouvait contribuer aux équilibres des puissances, au bien commun et au développement de la région – et dans quelle mesure, donc, ce « souverain universel » pouvait constituer, pour la Chine, un partenaire intéressant. Sur les réseaux sociaux chinois, les gestes et les discours de François ont été partagés ces derniers jours en instantané, sous l’œil du Parti communiste, qui a laissé ces informations circuler.

Comme d’autres dirigeants asiatiques, la Chine a aussi perçu derrière cette tournée des intérêts politiques concrets, elle qui étend son influence partout en Asie du Sud-Est et cherche à s’assurer une part des immenses ressources naturelles (forestières, minérales…) dont la région regorge. Récemment, Pékin a franchi un palier en s’alliant militairement avec les îles Salomon, à l’est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, non sans créer de fortes tensions avec l’Australie et le monde occidental.

Des diasporas chinoises sont enfin présentes depuis longtemps dans ces différents pays (comme en Indonésie) d’Asie du Sud-Est, dont la Chine veut faire son pré carré. Il y avait donc, pour Pékin, plusieurs enjeux géopolitiques et économiques importants.

Quel message le pape a-t-il cherché à envoyer, de son côté, aux autorités chinoises ?

M. C. : En visitant ces pays asiatiques, le pape a montré qu’il s’engageait pleinement pour l’unité des peuples et le développement intégré de la région. Avec son « soft power », il aide les uns et les autres à revenir aux questions fondamentales de stabilité, dignité, justice et paix. Le Saint-Siège a montré, à grand renfort de communication, quel type de souveraineté universelle François voulait déployer en Asie, au service du bien commun. Le pape a aussi fait preuve d’une grande délicatesse et adaptabilité vis-à-vis de ses différents interlocuteurs : on peut y déceler là un signal envoyé à Pékin, pour dire qu’il peut être aussi son partenaire…

Quelle incidence ce voyage pourrait-il avoir sur la reconduction de l’accord Chine-Vatican, en passe d’expirer fin octobre ?

M. C. : Il est très probable, à mon sens, que l’accord ne soit pas seulement reconduit, mais qu’une nouvelle version soit développée dans les prochaines semaines. La conjoncture internationale – voyage du pape en Asie, Synode sur la synodalité, élections américaines… – y semble en tout cas favorable : le Saint-Siège et Pékin ont les mains libres pour renégocier en paix cet accord.

Cela se fera certainement à bas bruit. Les autorités chinoises semblent en tout cas, elles aussi, vouloir aller de l’avant. Fin août, le Saint-Siège a annoncé la reconnaissance par Pékin d’un évêque « souterrain » (1) du nord-est du pays. Les deux parties rappellent que l’accord existe et fonctionne, même si Pékin conserve dans le pays un contrôle très resserré sur toute la société civile, catholiques inclus.

Début août, le pape François a une nouvelle fois exprimé son désir de pouvoir se rendre un jour en Chine… Un tel voyage pourrait-il, selon vous, vraiment se concrétiser pour lui ?

M. C. : Je doute fortement que cela aboutisse concrètement un jour. François a 87 ans, et la Chine n’est pas prête. Ces déclarations un peu provocatrices relèvent pour moi davantage de la diplomatie de la canonnière : François, en envisageant publiquement la perspective d’un tel voyage, témoigne une nouvelle fois de sa volonté de construire, envers et contre tout, une relation de collaboration et de confiance avec Pékin.

Recueilli par Malo Tresca

 

(1) Jusque-là reconnu par Rome, mais non par Pékin.

  • Michel Chambon
  • Théologien et anthropologue
  1. Le chercheur Michel Chambon, basé à Singapour, décrypte l’importance de ce voyage pour l’avenir des relations sino-vaticanes.