Emmanuel Macron s’envolera ce mardi pour New York. Il rejoindra l’Assemblée générale des Nations unies, occasion annuelle d’affirmer au plus haut niveau la vision de la France sur les crises en cours. Cette année, l’horizon est particulièrement sombre. L’agression russe en Ukraine s’éternise. Israël menace d’embraser le Liban après avoir détruit Gaza. En Afrique, le Sahel, le Soudan, l’est de la République démocratique du Congo restent gangrenés par des conflits sans fin.

Comment penser la paix quand la guerre impose sa logique sur d’innombrables territoires ? Le président de la République a profité dimanche d’une tribune exceptionnelle, la Rencontre internationale de Sant’Egidio, pour y réfléchir à voix haute. Devant plus d’un millier de personnes représentant la diversité religieuse du monde, il a repris à son compte le thème de leurs travaux : « Imaginer la paix », expliquant combien celle-ci est ontologiquement précaire, car elle est faite de renoncements. L’atteindre ou la consolider exige d’adopter une posture morale choisissant de reconnaître l’autre dans sa dignité et de vouloir coexister avec lui. Mais aussi d’entrer dans une dynamique créatrice permettant d’envisager cette situation pour la transformer en réalité.

Cette aptitude est une nécessité dans le travail diplomatique. Elle est aussi une option que les religions peuvent décider d’endosser. C’est tout le sens de l’action de la communauté de Sant’Egidio, rappelée dimanche par son cofondateur Andrea Riccardi. « Les religions doivent retrouver le sens d’un destin commun »,a-t-il souligné. Elles doivent dialoguer « pour ne pas se laisser capturer par les passions de la guerre ». Au nom de la paix, elles aussi sont appelées au compromis et au dépassement.