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Date de création : 30.11.2013
Dernière mise à jour :
31.01.2025
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En ce premier quart du XXIe siècle, comme l’a bien montré Yann Raison du Cleuziou, la frange la plus identitaire et réactionnaire du catholicisme est de nouveau la plus visible, la plus bruyante, la plus notoire. Jusqu’à invisibiliser celle, plus nuancée et sociale, encore importante mais vieillissante, de ces catholiques qui assimilent tout bulletin de vote extrême droite à un péché mortel.
Il y a certes un retour vigoureux, chez des jeunes fortement politisés, d’un christianisme s’assumant à gauche, anticapitaliste et écologiste (France/Au-Dorothy-jeunes-cathos-derriere-comptoir-2018-11-20-1200984360" target="_self">les groupes du Dorothy, du Simone, du collectif Anastasis…), mais il a la décence d’être moins éhontément moderne que son équivalent à droite, qui utilise à plein les armes de la communication d’un monde qu’il est censé haïr : plateaux télé, punchlines, tweets débordant d’autosatisfaction et de propos caricaturaux. Nettement plus intellectuel, il concerne à ce jour beaucoup moins de monde.
Relire l’ÉvangileLes dernières élections nationales ont d’ailleurs montré qu’une part croissante de catholiques accordent désormais leurs voix à la droite la plus dure, ce qui fut impensable pendant des décennies. Une certaine droite qui se réclame jusqu’à s’époumoner de « valeurs » et d’une civilisation tendant à disparaître a réussi à inscrire dans une conscience collective déchristianisée que le catholicisme était intrinsèquement de droite.
Mais pourrait-on rouvrir l’Évangile ? La classe dominante catholique a si bien piétiné les « valeurs » du christianisme que cela fait belle lurette qu’elle a perdu le monde ouvrier. Péguy, dans Notre jeunesse (1910), a écrit cette phrase désormais reprise par tous les chroniqueurs de France et de Navarre : « Il faut toujours dire ce que l’on voit. Surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit. »
Il pourrait être intéressant, mesdames, messieurs les chroniqueurs de droite, de remettre la phrase dans son contexte : celui de l’affaire Dreyfus et de la haine du « parti juif ». Parce qu’alors même que Péguy a mis son génie à se battre contre la récupération politique par Jaurès du dreyfusisme, il l’a également pointé contre toute la droite conservatrice française, sa haine de l’étranger, du métèque. Contre ses « valeurs » bourgeoises, intrinsèquement contraires au christianisme (cf. Monsieur Laudet, 1911).
Le Christ a fait voler en éclats le conservatisme scléroséEt cette droite qui croit citer Péguytellement à propos pour justifier son point de vue pourrait méditer une formule, également tirée de Notre jeunesse, dont elle ne cite décidément que ce qui l’arrange : « Il est incontestable que dans tout notre socialisme même il y avait infiniment plus de christianisme que dans toute la Madeleine ensemble avec Saint-Pierre de Chaillot, et Saint-Philippe du Roule, et Saint-Honoré d’Eylau. » Alors que certains voudraient aujourd’hui (de façon discutable) faire du Christ un marxiste, il est au moins aussi incongru de faire de lui un capitaliste ou un réactionnaire.
Le Christ est mort pour avoir fait voler en éclats le conservatisme sclérosé d’une classe dominante, l’attachement éperdu à un ordre bourgeois, à une civilisation matérielle fière d’elle-même. Héraut acharné du catholicisme civilisationnel, Maurras est peut-être l’écrivain le moins chrétien que la France ait connu. Si certes les catholiques pratiquants font partie des derniers Occidentaux, avec les juifs et les musulmans, à dire le drame immense des normes juridiques qui banalisent des atteintes objectives à la vie humaine (avortement ou euthanasie) – ce qui pour certains esprits obtus en font de facto des militants de la droite dure –, il importe de replacer de telles positions, désormais incomprises, dans un ensemble tellement univoque, tellement cohérent, tellement répété par Jésus : « Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait. »