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BAKOU

Publié le 17/11/2024 à 15:54 par papilacabane Tags : sur mer vie france voyage homme message

À Bakou, l’Azerbaïdjan pousse l’outre-mer français à la « décolonisation » À Bakou, l’Azerbaïdjan pousse l’outre-mer français à la « décolonisation »

 

L’ONG Groupe d’initiative de Bakou, a été créé en 2023 par l’Azerbaïdjan pour « donner une plateforme au combat contre toutes les formes de colonialisme. » Baku Initiative Group/FaceBook

 

Jean-Jacob Bicep a beau être un homme sollicité de toutes parts, il reste sympathique. Chemise bariolée sous un costume chic, on resterait bien là avec cet indépendantiste guadeloupéen dans un fauteuil, à observer l’agitation de la COP29. Autour, les négociateurs courent de réunions en briefings. Secrétaire général de l’Union populaire pour la libération de la Guadeloupe, cet ex-député européen est invité à parler du « lien étroit » entre colonialisme et réchauffement climatique.

Le sujet, dit-il, est sérieux : la montée des eaux et l’intensification des tempêtes tropicales que subissent les îles antillaises seraient « aggravées » par la politique de l’État français. « Le scandale du chlordécone a empoisonné un quart de la population pour exporter des bananes », ajoute Jean-Jacob Bicep, qui voit dans ces problèmes environnementaux et climatiques pourtant disparates autant de symptômes du mépris de l’Hexagone pour l’Outre-mer. Avant la COP29, il s’était déjà rendu quatre fois dans la capitale azerbaïdjanaise pour parler de son combat.

Pointe-à-Pitre-Bakou : 24 heures de vol, deux escales. L’objet de ces visites à répétition n’est pas le climat mais bien, selon ses mots, « la décolonisation de la Guadeloupe ». Jean-Jacob Bicep est membre, avec d’autres indépendantistes de Nouvelle-Calédonie, de Martinique ou de Corse, du Groupe d’initiative de Bakou. Créée en juillet 2023 pour « donner une plateforme au combat contre toutes les formes de colonialisme », l’ONG a été initiée par l’Azerbaïdjan durant sa présidence du mouvement des non-alignés. À chaque rencontre, Bakou paie tout : le trajet, le gîte et le couvert.

Tentative de déstabilisation, selon Paris

Les autorités françaises n’accordent aucun crédit à ces considérations décoloniales, et dénoncent des tentatives de déstabilisation de la part de Bakou. Si l’Azerbaïdjan cible ces territoires fragiles et stratégiques pour la France, c’est que ses relations avec Paris se sont détériorées à mesure de l’intensification du soutien de la France envers l’Arménie. Ce rapprochement comporte depuis un an un volet militaire, avec la vente de matériels à Erevan, qui irrite Bakou. Cela fait suite à l’offensive militaire déclenchée en 2023 par l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh, qui a provoqué l’exode des 100 000 Arméniens qui vivaient dans ce territoire disputé. Depuis, l’Arménie dit craindre une menace sur son territoire même.

Dans son bureau en verre donnant sur le port de Bakou, Elchin Amirbayov, représentant du président azerbaïdjanais Ilham Aliyev, en charge de la normalisation des relations entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie, déplore « la dégradation sans précédent des relations » avec Paris : « La France doit comprendre qu’elle met en danger le processus de paix en livrant du matériel létal. Être ami avec l’Arménie ne devrait pas vouloir dire être l’ennemi de l’Azerbaïdjan. »

Ces tensions ont monté d’un cran supplémentaire mercredi 13 novembre lors d’une nouvelle prise de parole d’Ilham Aliyev à la tribune de la COP29 contre la répression des émeutes en Nouvelle-Calédonie au printemps. Des drapeaux tricolores azerbaïdjanais avaient alors été aperçus dans les mains d’émeutiers kanaks.

« Les leçons des crimes de la France dans ces prétendus territoires d’Outre-mer ne seraient pas complètes sans mentionner les récentes violations des droits humains par le régime », a déclaré le président azerbaïdjanais devant les représentants du groupe SIDS, qui rassemble de petits États insulaires en développement dans le jargon onusien. Ceux-ci sont particulièrement choyés par Bakou. La Guadeloupe et d’autres départements ultramarins en font partie en qualité d’observateurs.

« Quelle instrumentalisation ? »

En réponse, la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annulé son voyage en Azerbaïdjan prévu la semaine prochaine, et qui devait constituer le plus haut niveau de représentation française à la COP29. «L’Azerbaïdjan instrumentalise la lutte contre le dérèglement climatique pour un agenda personnel indigne », a-t-elle écrit dans un message sur la plateforme X. « C’est regrettable, l’absence de la France à la conférence sera visible », répond Elchin Amirbayov.

Jean-Jacob Bicep refuse que son mouvement soit étiqueté comme marionnette de Bakou. « Quelle instrumentalisation ? L’aide de l’Azerbaïdjan lui attire plus de problèmes qu’elle ne lui rapporte. Il y a une volonté de s’engager pour notre cause », déclare-t-il.

Déplorant que « rien ne change » malgré les alarmes sur le coût de la vie et le « fossé » avec l’Hexagone, il dit voir l’appui d’un pays étranger comme la seule solution pour mettre la pression sur Paris. Et qu’importe, selon lui, si ce soutien vient de l’Azerbaïdjan ou d’une autre puissance.